Souvent les consultants avaient beau constater que les prêtres d'Ilios se trompaient dans leurs présages, ils n'en restaient pas moins convaincus par la véracité de leurs propos. L'intérêt et l'aveuglement des hommes se trouvaient sans bornes en ce qui concernait leurs espérances. Et trop nombreux étaient les esprits chez qui il n'existait aucune limite entre le raisonnable et l'absurde. Incapables de comprendre l'un, et d'expliquer l'autre, ils ne savaient faire la différence entre ce qui était possible et ce qui ne l'était pas, laissant ainsi tout loisir aux Oracles d'interpréter à leur guise la moindre variation du temps.
- Parce que complimenter sincèrement une personne que l'on hait demande plus de courage que de valoriser celle que l'on apprécie.
À ce moment-là, mon cœur bat si vite que j’ai la sensation qu’il va s’arracher de ma poitrine et exploser. Il n’y a rien à dire, pas de mots, rien qui sort. J’aimerais le rappeler, lui parler, lui expliquer, mais il serait incapable de comprendre. Seul mon souffle saccadé parvient encore à quitter mon corps meurtri. Impuissant, je laisse mes larmes couler et tomber sur le sol, emportant avec elles un peu de douleur. Franco ne m’a pas raté finalement. Ce qui se passe dans ma tête à ce moment est indescriptible. Moi-même, je ne comprends pas. Je crois qu’il est impossible de rassembler toutes mes émotions contraires et de mettre un mot dessus. Il y a cette impression que je pars, ce sentiment dégueulasse que mon corps ne parvient pas à s’oxygéner suffisamment. J’ai le cœur qui crame si fort que je voudrais l’arracher. Une fois encore, ma paume brûlée fait les frais de ma déchéance, de mes peurs, de mes angoisses. La douleur est la seule sensation valable qui me rattache à la réalité, mais plus les années passent et plus je dois me calciner fort et longtemps pour ressentir une once de soulagement.
Conditionner un esprit, une vie, c’est les conformer à une norme, sans leur laisser la moindre chance de liberté. Être conditionné revient à oublier qui nous sommes vraiment. Est-ce que tu sais qui tu es, Franco ?
On peut rester une vie entière à fuir les gens, mais le passé nous rattrape toujours, Marlon. Ça fait bien trop longtemps que tu survis. Maintenant, tu dois vivre. Et le seul moyen, c’est de l’affronter.
J’aime dans la douleur, dans la noirceur, quand tout est plus sombre. Plus froid.
Les vraies preuves d’amour peuvent revêtir de multiples formes. Un simple sourire, un baiser, un mot murmuré avec tendresse. Je t’aime, c’est tellement fade. C’est pour tout le monde.
Un souvenir, c'est une chose à laquelle tu t'accroches. C'est une image qui reste en tête, une vision d'un instant de notre vie. Un souvenir, c'est une odeur, une musique, un rire. Un souvenir, c'est quelque chose qu'on aimerait revivre toute notre vie, autant de fois qu'on le voudrait. Un souvenir n'existe pas. Ce n'est qu'une reconstruction du passé. C'est une histoire qu'on se raconte et qu'on peut modifier à volonté.
Ils le disent tous malade, fou à lier, mais moi, j’ai vu une autre version de lui. Une version brisée, bafouée, implorante.
-Franco-
- Vous comptez coloniser nos terres ? Apprenez alors à tailler la glace. Vous espérez soumettre nos Delvahnis ? Ne leur tendez pas la main, sous peine d'y perdre vos doigts. Vous voulez vous assurer une place sur un trône vide qui ne vous revient pas ? Prenez garde à ne pas geler vos attributs...