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Citations de Natalie Clifford Barney (50)


Si Oedipe, au lieu de répondre aux questions du sphinx, lui en eût posé? Mais, homme, il fut flatté qu'une femme aussi mystérieuse lui adressât la parole pour lui demander une futilité qu elle savait, — et il perdit, comme tant d'autres, l'occasion de s'instruire en lui répondant que son énigme était l' « homme » -, mais l'énigme de la femme ?
On entend encore : « Il sait parler aux femmes ! »
— mais celui qui saurait les faire parler ?
Beaucoup ont trop renoncé à leur instinct pour avoir une sensibilité juste ; d'autres, trop sensibles, n'ont pu céder à leur instinct.
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La dentelle: l'art des trous.

On n'est pas soi-même tous les jours, heureusement.
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Natalie Clifford Barney
Le temps marque sur notre visage toutes les larmes que nous n'avons pas versées.
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Qu'avez-vous vu au salon?
J'ai vu...qu'on me regardait.
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Il y a deux espèces de questions, l'interrogation et la réponse : ceux qui interrogent posent la question, ceux qui répondent la déplacent
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Nous sommes limités par ce que nous ne sentons pas.
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DISTIQUES


Tu veux que je te fasse un amoureux poème.
Ecoute donc plutôt si mon silence t'aime !

Je ne saurais donner au sage alexandrin
Les plaintes du plaisir, le rythme de nos reins !

Quand, sous mon corps élu, je sens battre ta joie,
Exprimer mon désir qui t'effleure et te broie ?

Sois ma maîtresse douce et folle; au lieu de mots
Accepte sur ta chair d'extatiques sanglots !
Et lorsque je retombe avec toi — si ma bouche,
Eloquence muette, est celle qui te touche,

Laisse moi parcourir ton être harmonieux
De tes pieds recourbés à tes courbes cheveux.

Nerfs d'accord, bien tendus : musique, sortilège,
Harpe dont je détiens le secret des arpèges —
Pour toi, l'art de mes mains, orgueilleux instrument,
Fait l'amour en poète, et les vers en amant !

p.8
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DIFFÉRENCES


Vous vivez du temps qu'il fait,
De projets et de voyages ;
De tel ennui, de tel fait,
D'un besoin d'air, de visages
Nouveaux, de rien et de tout.


Je ne vis que de vous...


De vous ... et sans voir les pages
Des livres, de tout distrait,
Ma barque est un lit défait,
Vos traits sont mes paysages,
L'air qu'il me faut sont vos doux


Parfums : je vis de vous !

p. 17
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L'AUBE


L'aube.
Le sifflement d un train
Déchirure... Banlieue... Aube.
Quelqu'un qui n'est pas dans mon sommeil me touche l'épaule,
— Quelqu'un qui n'est pas dans mon sommeil me dit : Lève-toi: viens !

Et mon cœur saute, hors de son élément, vers le soleil :
Un instant mon cœur m'échappe —
Puis mon corps reprend son fardeau d'angoisse :
Ma chair enceinte de mon cœur bat :
Et je redeviens le rythme et la chose de mon cœur.
Mon cœur, dominé par sa prison, s'égalise,
Reprend son cours, se fait au jour à vivre.
— Jours à vivre : orchestration du bruit : tout se tait dans le bruit —
Prêt à oublier ce saut hors de soi qui voulait renaître...
Ailleurs, l'aube passe !

p.13
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VERS LIBRES


Ils sont là, quelque part, les êtres de mon cœur,
Dans de sombres demeures,
Gardés par des esclaves . . .
Moi, je vais sans entraves,
Et me navre de leurs peurs.

J'abattrai les cloisons
De leurs dures maisons,
Les sauvant de leurs murs,
Car c'est moi qui endure
La vue de leurs prisons . . .

Et pendant que toi tu dors,
C'est moi que l'on enferme — dehors !

p.6
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J'AVAIS CRAINT LA NEIGE


J'avais craint la neige,
Je vous avais espérée.
— La neige est venue,

La neige,
Pareille à l'effeuillement
De ces roses

Soyez la première à marcher sur la blancheur des pétales
— Fleurs du froid effeuillées par l'hiver —
Avant que d'autres ne les écrasent.

Les pétales tombées, les étoiles fondantes se rejoignent,
Dallage éphémère,
Marquez l'empreinte de ses pieds tournés vers moi !

Que la neige dans ma cour,
Tachetée par ses pas,
Soit un tapis d'hermine !

p.4
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VERS PRIS AUX POÈMES QUE JE N'ÉCRIRAI PAS


Sentiments exprimés : libretti d'opéra.

La saveur à venir des choses retrouvées...

Ces lointaines vallées
Qui fument de l'azur...

Je fus heureux
Avec ses seuls yeux
— Et cet amour miraculeux
Entre nous deux.

Heureuses, bienheureuses.
Les villes vaniteuses
Se mirent dans ses eaux...

Un homme, au chapeau dur, de la ville coupable,
À travers la forêt a l'air d'un corbillard.

L'humidité du sol clapote à mes semelles,

Mars accourt, secouant ses écharpes de vent.

De toute leur adolescence
Ils se ruent contre la nuit.

Le mois de mai, comme un poète anglais

Le soleil est venu me chercher dans mon lit

S'en aller n'importe où,
Le bras autour d'un cou.

Vers ces autres couleurs que contiennent nos ombres.

Piano : harpe couchée en ton cercueil sonore.

Harpe, eau mise en musique, cordes... pluie...

Quelque mort pourrissant au fond des marécages

Et le crépuscule laisse tomber la lune…
La lune, lanterne sourde aux mains de la nuit...

Luisante aumône,
Pièce d'argent que nous jette la nuit...

La lune haut cernée de tout son devenir...

Son profil blanc et froid : un fragment de la lune

Et ses mains dans la nuit, fargilités lunaires.

Les grands bouleaux aux yeux de Pharaonne,
Noirs dans leur blanche peau.

De ma verdure citadine.
La branche verte se dandine
À ma fenêtre — Un vers anglais
Ignore le mal qu'il me fait.

M'évanouir dans du brouillard

La face d'un noyé flotte au ras des hublots.

pp.19-21
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ÉQUINOXE


 Ce soir, j'ai tout l'automne en moi,
Ses gris, ses désespoirs, ses morts et ses tempêtes,
 Et tout le menaçant émoi
Des malfaiteurs de route — oh fières et fortes têtes !
Moi, le déshérité des humains, dont vous êtes,
 Volontaire déshérité,
Que vous me faites mal avec votre gaîté !
 — Car j'ai quitté toutes vos fêtes.
Prenez garde ! je vous rendrai le mal que vous me faites.
Je suis le Juif errant et le déshérité —
Dieu de ma destinée, et souvent de la tienne,
 O femmes, trop diverses : « toi ».
 Mais, la marque reste seule en moi. —
Toi, par le mauvais temps, faut-il qu'il t'en souvienne
 — À peine ?
Voici venir l'automne, et l'on rentre chez soi :
L'amour familial dans la maison jolie !
Mais nous qui nous chauffons au feu de la folie,
Où donc est notre épaule, où donc est notre toit ?
Amants des grands chemins, usons nos bons cerveaux,
 Nos bras qui ne savent qu'étreindre.
— Etreindre? Mieux vaudrait étrangler — et sans geindre
Se tuer dans l'égout pour l'amour vieux-nouveau,
La face bien marquée de tous leurs crocs, (répliques
Que nous auront données ces chiennes dites nos sœurs)
Mais la face levée vers le ciel, extatiques,
 D'un dernier coup de poing, au cœur !

p.23-24
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La femme adultère est souvent une femme fidèle à la recherche de son homme.
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La plus difficile des réalisations : soi-même.
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Etre libre, quand ce ne serait que pour changer sans cesse d'esclavage.
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En choisissant le succès, on ne choisit pas son public.
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Espérons l'impossible, car c'est peut-être une bassesse que de mettre son espoir en lieu sûr.
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Toute générosité se paie, c'est même par là qu'elle vaut.
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Au moins, les sadiques ne sont pas indifférents aux souffrances qu'ils causent.
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