Citations de Natasha Knight (76)
La robe est somptueuse, très longue, avec un bustier blanc, une jupe fluide et une longue fente qui monte un peu plus haut que mi-cuisse. Sur le corsage et une partie de la jupe, il y a des papillons dans diverses nuances de turquoise et de bleu marine, certains avec de grandes ailes ouvertes, d’autres au repos, tous magnifiques.
Ce n’est pas important, cette baise. Il me revendique, me prend là où son frère vient de me prendre, là où il vient de me pénétrer. Il me baise en profondeur, lentement. Quand il jouit, je touche son visage et me contente de l’observer. Je ne peux pas détourner les yeux et je ne jouis pas. Je le contemple en silence. Ce que je ressens est bizarre. Ça n’a aucun sens.
Il m’attire à plat ventre sur ses genoux. Ma poitrine est sur le lit et mes jambes pendues sur ses cuisses. Il les piège entre les siennes et ramène mes deux poignets dans une de ses mains au creux de mes reins. Il me caresse alors une fesse, puis l’autre. Quand il en gifle une, je tressaille. Je crois que j’en ai besoin.
C’est une purification. Une sorte de repentance.
Quand j’avais seize ans, il y a eu une flagellation particulièrement terrible. J’ai encore des cicatrices. J’avais honte. Et à ce moment-là, j’étais sacrément énervé. J’ai invité Ethan sur le bateau avec moi.
Elle est si belle, élégante, la peau humide, mince, mais tonique, avec des muscles bien dessinés. Elle ne proteste pas quand je commence à la laver, retirant toute trace de nos ébats. L’eau m’aide un peu à dessaouler.
Le truc, c’est qu’un jour comme celui-ci, j’ai toujours du mal à me saouler et à rester ivre.
C’est un doux baiser, ce premier, mais le suivant est plus profond. Je sens qu’il va et vient en moi, avec lenteur et intensité. Il interrompt enfin le baiser pour me retourner, sur les coudes et les genoux cette fois. Quand il fourre un doigt entre mes fesses, tout ce que je peux faire, c’est apprécier.
Il m’agrippe les hanches, me rapproche, me lève une jambe et pose mon pied sur sa cuisse avant de pencher la tête pour passer la langue sur ma vulve. C’est une mise en scène langoureuse, lente et calculée, visant à montrer que je lui appartiens. J’en ai le souffle coupé.
Elle est en droit de me haïr, mais elle ne le fait pas. Elle s’accroche à moi. Et je ne peux pas la sortir de ma tête. Je l’ai dans la peau. Je ne me lasse pas de la toucher, je ne suis jamais assez proche, même au fond de son corps.
Elle s’est rasée entre les jambes, se débarrassant du triangle de poils qu’il me plaisait de tirailler, mais j’aime ça aussi. J’aime voir l’ourlet de son sexe. Je baisse la tête pour l’embrasser.
Ça m’a manqué. Putain, elle m’a manqué.
C’est doux et je déguste ses lèvres. Comme si c’était notre première fois.
J’enroule un bras autour de sa taille, saisis l’arrière de sa tête de l’autre et entrouvre ses lèvres, approfondissant notre baiser avant de glisser ma main sur sa peau, descendant pour empoigner ses fesses. Elle est toujours sensible à cet endroit, je le vois à la façon dont elle aspire mes lèvres dans un souffle.
Elle porte une robe rose trop ample, longue jusqu’aux genoux. Même si elle mange, elle est encore plus mince qu’elle ne l’était quand elle est arrivée ici. Ses mamelons durcissent dans la nuit fraîche, formant un relief sous le coton souple. Elle est nue en dessous.
Nous partageons une ressemblance physique, les yeux sombres, les cheveux foncés, la coupe de notre mâchoire. Il mesure la même taille que moi, nous sommes charpentés à peu près de la même façon. Nous pensons de la même manière, aussi, tous les deux déterminés.
La différence entre nous, c’est que Grégory a toujours été le dernier dans l’ordre hiérarchique. Et que j’ai toujours été le premier.
Notre temps est écoulé, mon enfant. Souviens-toi que je suis avec toi et que les fantômes de toutes les filles Willow t’accompagnent. Tu vas mettre fin à cela.
— Je ne veux pas en être un. Je ne veux pas être un fantôme.
Mais avant même que je puisse lui dire au revoir, avant que je puisse la serrer une dernière fois, elle est partie. Elle a disparu. Le bruit soudain violent me provoque des maux de tête.
J’essaie d’ouvrir les yeux, mais on dirait qu’ils sont collés avec de la glue.
Regarder son visage, c’est comme regarder dans un miroir.
Elle était moi il y a soixante-dix ans. C’était la fille Willow. On pourrait nous échanger l’une avec l’autre, personne ne le saurait.
Je suis la réplique exacte de ma tante.
Elle me dévisage, et je ne suis capable que de pleurer alors que j’essaie de comprendre, de donner un sens à tout ça.
— Tu dois être forte maintenant, mon enfant.
— Tu es partie, et je ne le savais même pas.
— Je ne suis restée aussi longtemps que dans le but de te donner ça, Helena.
Elle touche la bague, la tourne à mon doigt.
Ma mère.
Tout comme nos ennemis, nous, les Willow, sommes une famille rongée par les mensonges et la tromperie.
D’abord, ce sont mes parents qui m’ont trahie. Qui m’ont vendue comme si j’étais un porc. Ce sont les mots de Sebastian, pas les miens. Mais peu importe qui les a prononcés.
Et puis, Sebastian.
Il m’a dit de croire en lui, et je l’ai fait. Il m’a dit qu’il y avait un moyen de s’en sortir, et je l’ai cru.
Mais il ment depuis le début.
Et moi, je suis une imbécile depuis le début.
Je ne peux pas ouvrir les yeux. C’est comme un rêve où l’on se force à se réveiller pour y échapper, mais dont on ne peut s’extraire, et il n’y a pas d’échappatoire.