Elle avait toujours pu trouver à l'intérieur des livres un réconfort, un refuge, un rempart contre les instants difficiles qu'elle vivait dans la vraie vie. Et aussi la force de continuer à l'habiter, cette vie. Ses récits référés connaissaient une fin heureuse et cela lui donnait l'espoir nécessaire pour affronter le jour suivant. Et celui d'après.
- Je me permets de vous reprendre, "autrice" est un néologisme, non accepté par les dictionnaires comme le Larousse.
- Je me permets de vous contredire, "autrice" est le vocable qui a été employé depuis des siècles pour décrire cette activité, basée sur la terminaison latine en "-tor" et retirée des ouvrages de référence par Richelieu dans sa volonté d'éradiquer les femmes des positions de pouvoir. Personnellement, je préfère avoir recours au Petit Robert qui, lui, a réinstauré le terme.
Notre peuple ne meurt pas. Mais un jour, notre enveloppe se dissout et nos particules se déposent dans la nature de votre monde, nimbant le lieu où elles retombent d'une aura particulière. C'est ainsi que vous admirez certains paysages pour leur beauté sans réaliser que celle ci est due à la poussière de fées qui les recouvrent.
Ainsi que Gandore lui avait appris, elle aspira l'énergie de Citara, les bras tendus en avant.
C'était fort, tellement plus fort que ce qu'elle avait ressenti auparavant. Des milliers de picotements parcouraient ses paumes en grésillant, tandis qu'une boule de lumière bleutée s'y constituait.
C'était comme si chaque être vivant de Citara lui donnait une particule de vitalité et que l'alliance de tous, hommes, animaux, végétaux, minéraux, s'amalgamait en une immense sphère d'énergie...

Il lui restait une heure avant la fin du temps libre. Elle apercevait quelques membres du groupe non loin : Charlène et Martine se prenaient en photo à côté des ruines, Annie et Emmanuel se promenaient la main dans la main, Anne-Sophie et Jean-Charles bavardaient à l’ombre des arbres, apparemment de façon apaisée. Elle vit aussi Marguerite et Éliane assises tranquillement sur des fauteuils près de l’entrée. Elle hésita à les rejoindre, mais préféra partir à la recherche de Jonathan, désirant avoir un œil sur lui. Elle se dirigea donc vers la partie la plus sauvage du site, bercée par le chant des grenouilles qui coassaient de bon cœur. De temps en temps, le calme était troublé par des détonations provenant du camp militaire situé un peu plus loin. Elle venait d’arriver sur le lieu du temple dédié à Zeus lorsqu’elle entendit un bruit plus étonnant derrière elle : celui d’un léger hennissement. Elle se retourna, ne comprenant pas comment un animal pouvait se trouver en liberté sur le site archéologique.
Puis elle ouvrit de grands yeux en voyant la monture face à elle.
La question n’était plus de savoir comment elle avait pu arriver jusque là. La question était d’expliquer les ailes qui ornaient ses flancs laiteux.
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Gagner ne nous apprend rien sur nous-mêmes. Alors que perdre fait de nous des lions.
Non, je pense qu'il faudrait créer un tout nouveau style de voyage, où l'imagination des participants se nourrirait de la beauté des lieux, mais aussi des histoires contées au coin d'un feu et des illustrations des anciens Passeurs. Laissant les plus rêveurs libres d'apercevoir les créatures magiques d'eux-mêmes.
Qu'il était beau ! Il fallut qu'elle le voie de plus près, pour le caresser peut-être, s'il se laissait faire. Elle n'avait jamais rencontré de bête aussi bien proportionnée, d'une allure aussi altière et à la robe aussi chatoyante.
Depuis toujours, les Forces de Lumière, représentées par les fées et leurs amis, luttent pour que l'imaginaire des hommes ne soit pas sans cesse pourchassé par les esprits mauvais qui souhaitent les tourmenter.
L'espoir est une belle chose, se nourrissant d'étincelles pour allumer des brasiers.