Le livre est agrémenté, non seulement d'une carte, mais aussi d'illustrations intérieures, y compris dans la version numérique.
L'histoire commence de manière assez inattendue, puisque l'héroïne a déjà accompli de fabuleux exploits… mais n'en a aucun souvenir. Elle va devoir retrouver ses souvenirs en s'immergeant dedans, pour comprendre qui elle est. Elle découvre donc sa propre histoire, ainsi que le monde dans lequel elle vit, avec le lecteur.
Ce que j'ai beaucoup moins aimé, c'est la présence de la prophétie. Là, c'est déjà nettement moins original ! L'histoire est donc convenue, elle manque d'inattendu. Elle ne renouvelle pas le genre. Les références trop présentes au « Seigneur des Anneaux » et à « Harry Potter » sont assez agaçantes, mais dès le début, l'autrice nous fait comprendre que ces « clins d'oeil » ne sont pas là sans raison, que cela a du sens dans cette histoire. Alors, faites confiance à
Nathalie Bagadey, et lisez le roman jusqu'au bout, vous comprendrez tout dans les derniers chapitres. On devine toutefois l'essentiel avant la révélation finale, car tous les indices sont présents pour que l'on devine. Un peu comme dans un roman à énigme/policier : cela donne un côté très ludique au récit, ce qui est plutôt rare pour de la fantasy.
Le style est fluide, clair, très facile à lire. À tel point que le livre pourrait tout à fait convenir à jeune public (adolescent). J'ai particulièrement apprécié le fait que la narration utilise le présent pour l'action actuelle, et le passé pour décrire le voyage dans les souvenirs. le fond dirige la forme, tous les auteurs n'intègrent pas cette notion essentielle, mais
Nathalie Bagadey si.
Les personnages sont crédibles. On retrouve certains archétypes vus et revus de la fantasy, mais là encore, ce n'est pas sans raison.
Sylvine a une personnalité forte, c'est une meneuse, une véritable héroïne comme on les aime, et qui sont nécessaires pour casser le stéréotype de la femme trophée que l'on voit dans trop de fictions.
Le protagoniste masculin, Olivier, casse lui aussi les stéréotypes dans le sens ou il n'est pas le mauvais garçon aux gros muscles et misogyne que l'on voit partout, ni tout à fait un « prince charmant » non plus.
Mais le meilleur d'entre tous, mon préféré, c'est bien entendu Schnippy l'écureuil ! Sa complicité avec Sylvine est aussi savoureuse qu'une poignée de noisettes !
Le roman n'aborde pas vraiment de thèmes, ce qui fait défaut, selon moi. J'ai besoin qu'un livre fasse réfléchir, et ne se contente pas de divertir, pour réellement l'apprécier.
L'univers est très fouillé, de nombreux détails ont été pensés.
J'ai moins apprécié le manque d'originalité des noms de ville : Enu, Xued, Siort, Ertauq. Une, deux, trois, quatre écrits à l'envers. Un peu facile, tout de même…
J'ai beaucoup aimé le pouvoir de Sylvine qui lui permet une communion, une empathie avec la nature, ce qui lui permet de comprendre les animaux et les végétaux. Cela apporte une touche d'écologie, et même d'antispécisme au roman. D'ailleurs, l'écureuil est un personnage à part entière, il est crucial dans l'histoire, ce qui est très rafraîchissant.
« Une autre vie à Citara » est une sympathique saga à découvrir.
Lien :
https://lydianearnoult.jimdo..