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Critiques de Nathalie Sarraute (279)
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Disent les imbéciles

Un livre consacré aux jeux de style et à l’étalage d’un lexique synonymique très intéressant. L’absence d’intrigue permet de mettre en avant la réflexion de l’œuvre et ce fut vraiment intéressant à suivre. Au vu du peu de pages à lire, il faut se laisser tenter.
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Disent les imbéciles

Un exercice de style plus qu’un roman à lire. On n’a pas de repère m, pas de structure. Les synonymes et les projections psychologiques sont jetés à tout va on ne sait pas par qui, on ne sait pas pourquoi. On comprend la critique des étiquettes et l’instabilité. Je n’y ai pour autant pris aucun plaisir et j’ai franchement lutté me raccrochant ça et là à des phrases sublimes et poétiques, dénonciatrices et révélatrices.
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Disent les imbéciles



Je poursuis mon exploration de Nathalie Sarraute avec un livre glané au hasard des étagères chez un bouquiniste.

Disent les imbéciles demande des pré-requis pour être un tant soit peu élucidé, effleuré plutôt. Je ne dirai pas l'avoir compris ; j'ai entraperçu des lueurs, eu des intuitions, ressenti des frémissements, pensé rejoindre furtivement la pensée de l'autrice, grâce à ce que je crois avoir retenu de mes précédentes lectures. Entrer directement dans ce livre ne me parait pas envisageable, il ne permet pas de se familiariser avec elle.

De quoi parle-t-on ici ? Pas de récit, pas de trame narrative, pas de personnages, mais plutôt des moments, des dialogues, des mots jetés en pâture, et beaucoup d'expressions, des expressions idiomatiques, toutes faites, qui ordonnancent le langage, tout en le dévitalisant, des expressions vides de sens qu'on s'envoie à la figure pour marquer sa supériorité, derrière lesquelles on se réfugie, on se cache aussi.

Cela commence par une scène familiale, des petits-enfants entourant, chérissant une grand-mère. Comme elle est mignonne, disent-ils ! Mais bientôt la situation dérape, l'un d'entre eux étant mis à l'écart. Il est jaloux et la grand-mère n'est peut-être pas aussi mignonne que cela. Nous la quittons pour nous retrouver auprès d'un grand Maître, inventeur d'une idée, bardé de certitudes, prompt à défendre ses positions contre les imbéciles.

Sarraute organise sa pensée autour de deux plans. Le premier est celui des sensations, des réactions primaires, des éléments inconscients à la base des comportements. C'est la notion de Tropismes qu'elle traque tout au long de son oeuvre. Nous sommes dans le domaine des pulsions, du non-dit, de l'informel, de l'indicible, en amont du langage, de l'identité, du moi structuré, à la racine des émotions et des perceptions. Sa démarche est alors proche de celle de Virginia Woolf en quête elle aussi des vibrations des instants de vie. Elle tend à aller au coeur de l'intimité et de l'authenticité des êtres dépouillés des carcans institutionnels et collectifs.

Le deuxième plan est celui du langage, le langage qui enferme les individus, contraint et déforme la communication, catégorise, confère des assignations, des rôles en fonction de représentations sociales, assoie les relations de domination entre les puissants et les imbéciles, les hommes et les femmes.

Nous comprenons que le mépris nourri par Nathalie Sarraute à l'égard du langage et des mots l'ait éloignée de la théorie psychanalytique. Elle poursuit le même but mais souhaite emprunter une autre voie, ce qui est paradoxal puisque les mots sont son instrument de travail.

Avec ce livre exigeant, difficile d'accès, j'ai eu l'impression de faire un petit bout de chemin avec cette passionnante autrice.

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Disent les imbéciles

Tout débute de manière assez habituelle dans ce roman-poème. Habitude sarrautienne bien entendu, puisque le lecteur ne peut s'accrocher à aucun personnage, à aucune intrigue. Mais nous avons tout de même une scène familiale, des enfants autour de leur grand-mère. Elle est l'objet de toutes les attentions lorsque soudainement cela bascule quand elle est désignée comme "mignonne". On est alors transporté dans un autre lieu où l'on écoute d'autres voix. On explore alors des situations troubles où ce qui est au centre des tropismes est l'assignation à un caractère ou à une étiquette par des mots, des adjectifs, forcément réducteurs, comme dans l'expression-titre "disent les imbéciles". Sujet passionnant et toujours parsemé de drôleries, mais qui nécessite une lecture attentive et soutenue.
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Disent les imbéciles

L'innovation stylistique est centrale dans cette oeuvre de Nathalie Sarraute.

La nouveauté surpasse tous les personnages, le cadre habituel du récit est bouleversé.

Cependant, la lecture est parfois difficile. Critique détaillée: http://jelisdeslivres.blogspot.com/2011/05/disent-les-imbeciles-nathalie-sarraute.html
Lien : http://jelisdeslivres.blogsp..
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Elle est là

Cinquième pièce de l'auteur, la première qu'elle dit avoir écrit vraiment pour le théâtre, c'est pourtant à la radio de Cologne qu'elle est créée en 1978. La création théâtrale en français eut lieu en 1980 dans la mise en scène de Claude Régy.



Le personnage principal, H. 2, est très perturbé par l'attitude de F., son assistante. Cette dernière a semblé par son silence réservé, mettre en cause l'exposition d'une opinion que H. 2 pensait d'un bon sens incontestable. Il n'arrive pas à chasser cette pensée de son esprit pendant une conversation avec H. 1. F. lui paraît avoir une idée en tête, différente de la sienne, et qui remet en cause cette dernière. H. 1 se retire, il est remplacé par H. 3 qui va essayer d'apporter son soutien à H. 2 pour faire abdiquer F. et chasser son idée. Mais F. résiste, et son idée, dont on ne saura rien, semble menacer tout le monde de H. 2 d'effondrement. F. finit par rendre les armes : mais le fait-elle vraiment, où joue-t-elle un jeu pour être tranquille ? Et l'idée qu'elle avait en tête, n'a-t-elle pas sa propre vie ailleurs ?



Une pièce que j'ai trouvée assez vertigineuse. La difficulté extrême à supporter la différence de l'autre, la menace que cela représente, la vie autonome des idées, qui se répandent, comme une maladie. L'impossibilité du contrôle aussi, l'autre est imprévisible et peut toujours échapper d'une façon ou d'une autre, même s'il semble se résigner. Un geste, une expression du visage, ont des sens qui peuvent ouvrir des perspectives sans fin.



Cela n'empêche pas la pièce d'être drôle pas moments, en particulier par des jeux d'interaction avec le spectateur (lecteur?). Une belle réussite.
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Elle est là

Bon, là, je m'avoue vaincue. C'est la première et la seule pièce de Nathalie Sarraute qui m'ait ennuyée et à laquelle je ne n'arrive pas à m'intéresser. Peut-être d'ailleurs suis-je passée à côté de certaines choses, car plus j'avançais dans la lecture, moins j'étais concentrée. La pièce est pourtant très courte.



Il est bien question, encore une fois, de tropisme, mais je ne vois pas bien où l'auteure a voulu en venir. Ici deux hommes, H.1 et H.2, sont certains que F., l'associée de H.2, est en désaccord avec eux sur une "idée" précise dont ils ont parlé plus tôt devant elle. Ils sont également persuadés qu'elle-même porte une idée différente, mais plus ou moins idiote ou aberrante selon leurs propres critères. Mais H.1 s'en moque, alors que ce désaccord, cette idée contraire à la sienne, obsède H.2. Qui s'en va chercher du soutien et le trouve en la personne de H.3, sorti du nulle part (ou peut-être du public, auquel il s'est adressé pour trouver un appui). Ils essaieront de convaincre F. de son erreur, en vain, et H.2 terminera sur un monologue pour le moins curieux sur la vérité.



L'idée dont ont parlé H.1 et H.2 avant le début de la pièce, on ne la connaîtra pas. Pas plus que celle de F. On voit bien que Nathalie Sarraute a voulu aller jusqu'au bout de l'idée (justement) que le tropisme est indicible, qu'il reste une petite chose floue et entêtante, mais jamais tangible. Donc on reste dans le flou autant que faire se peut, à tel point qu'il me semble que Sarraute se heurte là à une limite qu'elle n'arrive pas à franchir. Parler de ce qui ne se dit pas, c'était pour elle une gageure dès sa première pièce. Seulement, en arriver à ce point de non-dit au théâtre, en ne s'appuyant que sur des paroles, ce n'est plus une gageure, c'est un obstacle de la taille d'une montagne.



Pour moi ça ne fonctionne pas, et pour le coup, je ne peux guère dire autre chose de la pièce. J'ai la sensation que le sujet de la pièce est dévoyé, qu'on ne voit plus qu'un type qui ne supporte pas qu'on ne soit pas d'accord avec lui, notamment s'il considère que les gens qui ne sont pas d'accord avec lui lui sont inférieurs (socialement, intellectuellement, etc.) Et pourtant on saisit bien que ce n'est pas là le sujet de la pièce.



Soit la pièce est ratée, soit je n'ai rien compris, soit c'est un peu des deux, mais toujours est-il que là, à cet instant précis, le but de Sarraute ne me paraît pas voir été atteint. Sans doute faudrait-il que je la relise avec plus d'attention, sans doute devrais-je approfondir ma connaissance de Nathalie Sarraute. Toujours est-il que je reste pour l'instant très dubitative face à ce texte.







Challenge Théâtre 2018-2019
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Elle est là

Elle est là, encore une expression-titre dans l'œuvre de Sarraute. Expression qui déclenche les mouvements tropismiques chers à l'auteur du Planétarium. Ce qui est là est une idée, idée qui ne semble pas coller avec celle d'un personnage qui est convaincu de détenir la vérité. Mais quel est le là ? Où se situe-t-il ? Chez un autre personnage au départ, puis, ce personnage étant parti, cette idée rebelle est partout, telle une obsession, hantant la pensée du "petit dictateur". Obsession d'autant plus grande que le personnage n'a seulement connaissance que de l'existence de cette idée et ne connaît rien de sa définition puisqu'elle n'a jamais été citée par le contradicteur. Sujet anodin en apparence, mais pouvant porter à de sombres conséquences.
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Enfance

quelle magnifique autobiographie!!

moi qui ne connaissais pas Nathalie Sarraute et bien voila qui est fait !

L'originalité du dialogue réside dans les locuteurs : elle et son double.

J'ai adoré aussi les allers retours entre Paris , Moscou, Saint -Petersbourg.

Très belle réflexion sur sa vie passée, son enfance et son présent...
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Enfance

Un livre simple authentique beau qui parle à tout le monde et permet de rencontrer aimablement Mme Sarraute immense écrivain.
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Enfance

L'auteur raconte sa vie d’enfant jusqu'à l'âge de 11 ans, ses tiraillements entre son père et sa mère divorcés, entre la France du père et la Russie de la mère, le poids des consignes que lui a données cette mère avant un départ en vacances chez son père . Deux narrateurs se répondent : l'enfant et son double (ou sa conscience). Cela permet de mieux chercher à comprendre les sensations de la fillette : Tu es sûre que c'était vraiment comme ça ?

Très beau roman autobiographique

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Enfance

Gros coup de coeur pour cette autobiographie à la lisière du roman.

Sous la forme originale d'un dialogue entre l'auteure et son double, «Enfance» explore les onze premières années de la vie de Nathalie Sarraute.

Enfance morcelée entre une mère quasi absente, un père aimant et une belle mère pas très adroite. C'est délicieusement et délicatement suranné mais cela a un charme fou…



Un témoignage poignant où se dessine déjà la fibre littéraire de l'auteure. Sous forme de petites scènes isolées Sarraute nous convie à entrer dans sa vie où elle joue subtilement avec sa mémoire .



D'un style fluide ce roman est une petite pépite, un concentré d'émotions... il est lumineux, sincère, bouleversant... Tendre... d'une sensibilité rare…j'ai adoré
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Enfance

J'ai adoré ce livre, on me l'a donné à étudier en première littéraire et j'ai été touché par cette vague de nostalgie quelques peu amères car son double lui plaque en plein visage ses interrogations, ses erreurs.

Mais j'ai également aimé cette grande toile d'araignée qui s'étends devant nous, décrivant les différentes relation qu'à Nathalie Sarraute avec les membres de sa famille.
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Enfance

Même si ce nouveau roman est un classique, je n'ai pas accroché. Même si certaines anecdotes sont interessantes je me suis ennuyée. Trop de longueurs à mon goût
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Enfance

Journal de Natasha-Nathalie durant son enfance. Pas de titre aux chapitres, ce n'est pas un journal romancé.

Juste un écrit sans liaison entre les parties.

On découvre un peu comment vivent les Russes.

Les parents sont séparés et remariés. On lit les liens entre Nathasha et les autres membres, surtout un lien étrange avec sa mère et sa belle-mère Véra.



Je n'ai rien ressenti, plutôt ennuyée.

Les notes ne sont pas en bas de page mais à la fin du livre.
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Enfance

Encore une fois, j’ai dû lire ce livre pour mon cours de français. Et j’ai vraiment été très surprise, car j’ai apprécié ! Je ne dis pas que c’était une de mes meilleures lectures de cette année mais… J’ai bien aimé.



Ce livre est donc une autobiographie (vous aurez peut-être remarqué que c’est le sujet d’étude de notre cours) dans un style très particulier, que je n’avais jamais eu l’occasion de voir auparavant : en fait, tout le récit est constitué d’une sorte d’immense dialogue entre l’auteure et… elle-même.



J’avoue que ça peut donc paraître très compact et repoussant, étant donné que pour finir c’est donc un peu comme un gros bloc, mais personnellement j’ai trouvé ça très original et ça m’a bien plu, surtout que Nathalie Sarraute nous fait donc une sorte de questions-réponses avec des remarques d’elle-même sur ce qu’elle raconte.

Je trouve que c’est un peu ce qu’on fait tous en écrivant quelque chose : on se pose une question pour la suite, pour voir si on ne doit pas modifier une tournure de phrase etc., et ici, elle écrit simplement ces questions qu’elle se pose mais que nous n’écrivons pas d’habitude.



Comme le roman est très court, je n’ai pas eu de mal à le lire. J’ai eu l’impression de tenir une petite partie de la vie de Nathalie Sarraute, qui m’a emportée dans son enfance.

Car en effet, elle nous raconte ici, comme l’indique le titre, uniquement son enfance. Mais je trouve ça bien justement, car c’est le plus intéressant pour ce que j’en ai entraperçu.



Nathalie Sarraute n’a pas eu une enfance facile. Mais j’ai beaucoup aimé la façon dont elle relate les événements : d’un côté, nous avons le point de vue qu’elle avait lorsqu’elle a vécu ces moments-là, mais aussi son point de vue d’adulte, enfin de la femme qu’elle était lorsqu’elle a écrit ce roman. Et je trouve donc ça vraiment très intéressant, ce « double-avis » sur ce qu’il se passe, si je puis dire.



J’avoue avoir surtout été perturbée par une chose durant ma lecture : pourquoi, à certains moments, Nathalie se fait-elle appeler Natacha ? C’est pour moi un grand mystère, donc si vous avez la réponse, n’hésitez pas ! ^^



J’ai eu beaucoup de mal à cerner chaque personnage, y compris Nathalie. Ils sont tous un peu soupe au lait, enfin je veux dire qu’ils changent tellement de tempérament de page en page… J’ai trouvé ça très étrange ! Nathalie est celle qui, pour moi, restait la plus « stable », mais sans pour autant être tout à fait invariable dans son caractère.

Par exemple, pour Véra, son père, et sa mère, je ne comprenais pas tout à fait. Je pense que la perception de Nathalie pour chaque événement amplifie encore plus leur changement d’humeur, mais quand même…



J’avoue que, ce livre étant une lecture scolaire, j’ai surtout eu envie de le lire vite, pour en être débarrassée le plus vite possible. Mais j’ai été agréablement surprise que ce livre me plaise, sans pour autant me donner envie d’en lire plus.



J’ai été contente de découvrir le passé de Nathalie Sarraute, et certains moments m’ont marquée et/ou plu. Je vous recommande donc ce court roman pour en connaître plus sur sa vie mais aussi sur les conditions de vie pour les gens comme elle à cette époque.



EN CONCLUSION, un roman que j’ai apprécié !

Court et écrit d’une manière originale, il m’a bien plu. Je le conseille donc pour une petite lecture instructive et innovante !
Lien : http://lectureavie.blogspot...
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Enfance

C'est une autobiographie d'un genre particulier et que j'ai trouvé résolument moderne et intéressant.



Dans la forme, y'a du génie. Il n'existe pas de chapitres, j'ai apprécié cette idée, car je n'ai jamais perçu la vie ou les souvenirs comme étant des chapitres. Ainsi, les très nombreux blancs séparent des « moments », des fragments que l'auteur tente de mettre en forme, on suit ses hésitations, ses interrogations, ses hypothèses...



J'ai adoré ne pas avoir de repères chronologique, ou très peu, l'on se doute qu'elle ne se souvient plus vraiment de son enfance et qu'elle se doit de faire un effort considérable pour nous faire partager ces instants.



On apprend à s'attacher à cette petite Natacha, une petite fille qui grandit peu à peu, ses « idées » parfois étranges, sa famille recomposée, tout ceci à travers des objets, des lieux, des moments, des phrases. On peut ne pas adhérer à cette forme d'écriture, et généralement, j'avoue que j'accroche peu Camus, Beauvoir et cie. Toutefois, je me suis laissée embarquer à suivre cette enfance.



L'auteur parle très fréquemment de ses premiers contacts dans le monde de la lecture et de l'écriture, ces passages sont par ailleurs mes préférés. L'évolution des personnages est palpable, notamment les attitudes de sa mère et de son père, parfois distants, tantôt passionné à l'égard de Natacha. Je l'ai souvent sentie seule. On évoque aussi ses souvenirs de classes, moins fréquemment que ceux concernant les mots ou la famille.



Un point qui peut paraitre étrange c'est la distance prise par l'auteur pour parler des personnes qui l'on entouré petite. Je parlais plus haut des parents, mais sa belle-mère Vera, sa demi-sœur Lili, sa famille, Adèle, les amies d'enfance... Tous ses personnages défilent, certains sont plus récurrents que d'autres, mais tous paraissent être à des années lumières de Natacha et de son monde. Peut-être parce que l'auteur ne se souvient pas ou peu.



D'ailleurs, fait positif, lorsque l'auteur ne se souvient pas de quelque chose, elle le dit très clairement. Ce qui me permet de parler de ces histoires de dialogues avec son double. Au début on pourrait croire que c'est agaçant, de se faire couper comme ça en plein milieu d'un récit, on peut même détester ce double au tout début du roman. L'auteur ne souhaite pas vraiment évoquer ses souvenirs d'enfance et son double se moque un peu de sa « vieillesse », c'est tout le contraire à la fin. Le double intervient, pose des questions, il est là pour pousser l'auteur à se souvenir, tant est si bien qu'il est déçu qu'elle n'aille pas plus loin à la fin. J'ai trouvé ces dialogues pertinents intéressants, comme des parenthèses dans le récit déjà coupés par les blancs.



L'écriture est fluide, rapide à lire, intéressante dans le choix des mots. On se sent pris dans l'histoire de l'auteur, son enfance nous est bien contée, les moments choisis sont touchants et intéressants. L'on ne s'ennuie pas ou alors très peu.


Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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Enfance

Lorsque Nathalie Sarraute rassemble les souvenirs qui constitueront la matière d’Enfance, elle est âgée de quatre-vingt-trois ans. Figure emblématique du Nouveau Roman aux côtés d’Alain Robbe-Grillet et de Claude Simon, elle développe alors un projet autobiographique original, qui rompt avec les habituelles conventions d’écriture. Faisant davantage appel aux mouvements intérieurs qu’à leur chronologie, le récit se déploie à travers un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double, qui investiguent le passé à la recherche de la vérité des événements. Entre la France et la Russie, ces souvenirs-sensations dessinent un double jeu subtil de la mémoire et de l’écriture, faisant d’Enfance une œuvre à la sonorité unique.
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Enfance

Nathalie Sarraute nous offre une rétrospection vraiment fascinante sur le monde de son enfance. A travers le jeu du dédoublement du narrateur, l'un endossant le rôle de critique, l'autre se souvenant, on se retrouve plongé dans l'analyse de la première dizaine d'années de sa vie.
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Enfance

Jusqu'ici je n'avais rien lu de Nathalie Sarraute. le "nouveau roman" ne m'a jamais tenté. Mais on m'a parlé de l'autobiographie de son enfance et j'ai sauté le pas.

Dès le début, la vie de l'auteure a été riche et originale. Russe et fille de parents divorcés, Natacha a vécu son enfance surtout à Paris, maîtrisant parfaitement le russe et le français. Sa mère, presque insaisissable, a vécu sa vie. Son père, juif, opposant politique au régime impérial, s'est remarié avec Véra qui joue un grand rôle. La petite fille s'est vite révélée comme sortant de l'ordinaire.

Il est très difficile d'écrire le récit d'une enfance sans la travestir, sans l'embellir ou au contraire l'enlaidir, sans porter un regard d'adulte qui dénature fatalement le passé. Dans cet écrit, l'auteure cherche à rester proche de ses souvenirs d'enfance: des flashs, qui apparaissent dans un certain désordre, mais conformément à un esprit d'authenticité. Elle fait intervenir deux Natacha, la seconde venant mettre en doute certaines affirmations de la première: c'est a priori une bonne idée, même si ça devient peu à peu un élément de rhétorique.

Pendant la lecture, mon intérêt et mon attention ont été en dents de scie. J'ai été captivé par des morceaux de bravoure, alors que d'autres passages m'ont laissé presque indifférent. le quotidien de cette petite fille douée et sensible m'a semblé, alternativement, riche et un peu fastidieux. Mais ça valait le coup de tout lire; l'écriture de Nathalie Sarraute me parait assez agréable. de plus, l'époque décrite – qui finit presque quand la première guerre mondiale commence – est particulièrement intéressante, surtout dans le milieu cosmopolite où vivait l'héroïne.

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