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Critiques de Nathan Filer (78)
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Contrecoups

Son grand frère Simon est mort il y a de cela 10 ans. Un tragique accident alors qu'il était à peine plus âgé que lui. Matthew est depuis lors comme hanté par ce souvenir. Aujourd'hui, il tente par petits bouts, par des dessins ou des mots, de reconstituer sa vie passée. Il se souvient des jeux partagés avec Simon, les fous rires sous la tente, les étés dans le camping d'Ocean Cove, les silences de ses parents, la boîte en carton peinte de son frère regorgeant de petits trésors tout aussi ridicules que magiques pour lui, les rendez-vous répétés chez le médecin, l'école à la maison, les milliers d'atomes qui nous constituent ou son ami Jacob. Il se souvient de Simon, de sa voix surtout qu'il entend toujours, de ses rires qui résonnent dans sa tête. Il ne se souvient plus quand la maladie est arrivée mais il sait qu'elle est toujours là...



Matthew se livre dans ce beau roman et tente d'exprimer au mieux ce qui lui arrive et comment il en est arrivé là. Que ce soient les mots ou les dessins qui donnent vie à son passé, il met bout à bout les éléments qu'il a en tête. Pour ce faire, Matt passera par bien des épreuves: enfance surprotégée et adolescence chaotique. Et, une fois, sa schizophrénie diagnostiquée, il aura encore un long parcours à faire pour essayer de se débarrasser de ses démons intérieurs et enfin pouvoir faire le deuil de son frère. Il se dévoile progressivement sans linéarité, passant du passé au présent sans aucun lien. Nathan Filer nous offre un roman original, émouvant et captivant dans lequel les personnages, notamment Matt ou Nanny Noo, sont réellement touchants. L'écriture est percutante et la trame accrocheuse.



Contrecoup... un choc...
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Contrecoups

Me plonger dans les pages de Contrecoups, c'était prendre le risque complexe de me mettre dans la peau d'une personne souffrant de cette maladie si mystérieuse mais ô combien flippante qu'est la schizophrénie. Je n'y connais pas grand chose à ce mal intérieur mais ce que j'en sais m'interpelle profondément et me fait peur. Certainement parce que cette maladie se laisse si mal appréhender, parce qu'elle se manifeste de manières si diverses, parce qu'elle agite nos croyances bien-pensantes et surtout parce qu'elle remet en question ma définition bien ancrée de la normalité.

Qu'est-ce qui est de normal ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Qu'est-ce qui est dangereux, pour le malade, pour son entourage, pour la société ? Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-ce qui me dérange dans certains actes, mots et attitudes ? Qu'est-ce qui fait que c'est si compliqué d'avoir une relation simple avec mon amie souffrant de ce mal ?



Contrecoups est un roman. Et heureusement !!! Car cela m'a permis - au début du moins - de prendre une certaine distance avec les faits racontés. Mais c'est surtout un roman écrit à la première personne. Matthew, 19 ans, me partage sa vie, ses émotions, ses questionnements, ses désirs, ses incompréhensions, ses malaises, sa famille, son environnement... Et il m'entraîne à sa suite, mélangeant les époques, les souvenirs, les rencontres, les événements au point de me perdre, de me prendre avec lui dans sa tête où tout se mêle de manière si particulière, si singulière. C'est ce qui fait que je ressors complètement chamboulée et émue de cette lecture. Je voulais rester extérieure au récit et je me suis retrouvée impliquée comme rarement.

Et j'ai eu l'impression, l'espace de ces quelques centaines de pages, de regarder le monde avec les yeux de ce jeune malade. Sa souffrance et celle de ses proches m'a prise aux tripes. Les frontières de l'humanité se sont élargies et m'ont offert de nouveaux horizons. Au moment de refermer ce roman, je sais que je ne suis plus tout à fait la même. J'ai appris. J'ai fait tomber certaines résistances. J'ai grandi. J'ai mûri.



Un premier roman exceptionnel dont la lecture restera longtemps gravée en moi.
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Contrecoups

Un peu comme 'Des fleurs pour Algernon' nous emmenait dans la tête d'un homme au QI très faible; Contrecoups nous emmène dans la tête d'un schizophrène qui se sent en plus coupable de la mort de son frère trisomique...



Sauf que je n'ai pas été plus bouleversée par les souffrances et les errements du schizophrène Matt que je ne l'avais été par ceux de Charlie avec Algernon... Les problématiques de santé mentale m'intéressent mais je peine à trouver des œuvres de fiction sur le sujet qui me parlent et me touchent.



Je ne m'ennuie pas à la lecture, mais ça s'arrête là. Cela vient peut-être de moi plutôt que du livre, qui apparemment enthousiasme généralement ses lecteurs...
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Contrecoups

La vie de Matthew a basculé lorsqu’il avait neuf ans. Alors qu’il passait ses vacances dans le camping d’Ocean Cove, à Brighton, son frère ainé Simon, atteint de trisomie, est mort dans un tragique accident. Depuis, plus rien n’a jamais été pareil, que ce soit à la maison où un vide palpable s’est installé, ou avec ses parents qui gèrent leur douleur avec plus ou moins de réussite… Mais pour Matthew, Simon est toujours là. Sa voix résonne dans sa tête, il l’entend rire et le supplier de jouer avec lui, comme avant…





Diagnostiqué schizophrène par des spécialistes, Matthew commence alors un traitement pour ne plus entendre ces voix. Mais les effets secondaires sont nombreux et indésirables, et le manque de rigueur de l’adolescent entraîne de fréquentes rechutes. Son quotidien oscille entre séjours à l’hôpital, internements psychiatriques et rêveries hallucinées dans son appartement. Qu’adviendra-t-il de Simon s’il n’entend plus sa voix ? Pour ne pas l’oublier, mais aussi pour faire le deuil, Matthew décide, à 19 ans, d’écrire son histoire et de nous raconter comment tout a vraiment commencé…





Il me tardait de lire ce texte qui a reçu le Prix Costa en Grande-Bretagne, et dont j’avais déjà lu de très bonnes critiques ! Pour son premier roman, Nathan Filer ne craint pas de s’attaquer à des sujets aussi délicats que le deuil et la folie, nous plongeant sans ménage au cœur de l’intériorité de son personnage. C’est donc à travers le regard de Matthew que l’on voit les différents évènements, d’où une narration parfois décousue, liée directement à l’état du narrateur, abruti par les médicaments, perturbé par sa maladie et devant faire face à un certain nombre de trous de mémoire. Un récit qui se construit donc au gré des souvenirs de Matthew qui, malgré ses défaillances, reste un narrateur sympathique, qui tente de rapporter la réalité au mieux, ne cherchant pas à dissimuler ses doutes quand ils surviennent et parvenant même à détendre l’atmosphère lorsqu’elle se fait trop lourde, grâce à un humour corrosif.





« Contrecoups » est donc le témoignage poignant d’un adolescent tourmenté, qui peut déstabiliser les lecteurs habitués à une narration linéaire. Il faut accepter de faire des aller-retour et de se soumettre à la folie douce de Matthew. Des chapitres courts, animés, qui rythment le texte efficacement et se dévorent avec plaisir. Cependant, malgré l’écriture et le style très agréables de l’auteur, il m’a tout de même manqué de me sentir davantage concernée par l’histoire de Matthew. Même si certains passages m’ont profondément émue, j’ai eu l’impression, à d’autres moments, de rester trop en retrait de l’histoire, ce qui me laisse légèrement frustrée.





Je tiens à remercier vivement Babelio et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat Masse Critique et cette belle découverte !
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Contrecoups

Contrecoup c'est un journal intime, une confidence.C'est un mélange de présent et de passé qui suit le fil des pensées du héros. C'est un ensemble de moment sain et de moment où il n'est plus maître de lui.



Contrecoup c'est le quotidien d'un jeune homme atteins de schizophrénie. C'est le traitement, la vie sous certaine contrainte, c'est la famille qui l'entoure de son amour oppressante. Et nous voyons ce personnage changer lorsqu'il ne suit pas sa médicamentation.



Contrecoup c'est aussi l'histoire d'un deuil qui ne guérira jamais et qui se métamorphosera.



On est en total immersion dans le monde de Matthew. on s'attache et en même temps, on a tout de même une barrière qui est là, irrémédiablement, car nous ne sommes pas malade et nous ne côtoyons pas cette maladie.



Nathan Filer, lui, sait ... Il nous l'explique avec sensibilité, humour et un respect.

Vous sortez de cette lecture avec un autre regard, avec une autre vision du monde de la psychiatrie.

Ce jeune auteur a beaucoup de talent !! J’espère qu'il ne restera pas sur ce premier roman et qu'il nous écrira encore d'autres merveilles comme celle-là !

Une lecture qui ne laisse pas le lecteur intact et que je recommande grandement !
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Contrecoups

Gros coup de cœur...

Beaucoup d'émotions, des sourires et de l'humour, de la tristesse, et toujours de la lucidité. Quand on a fini ce livre, que personnellement j'ai dévoré, le regard porté sur les malades mentaux, sur leurs conditions de vie, sur les conditions de leurs traitement change. Un jeune homme de 19 ans atteint de schizophrénie jette ce qui lui passe par la tête et nous présente sa vie, depuis son enfance jusqu'à ses 19 ans; tantôt de façon désordonnée, tantôt de façon très structurée, très réfléchie.....à l'image de ses pensées. Il vit seul avec ses parents, il a perdu son frère 10 ans auparavant...

Les idées viennent en vrac dans cet esprit perturbé. A nous de reconstituer ce puzzle et de reclasser les événements qu'on découvre par bribes. L'auteur nous prévient : "J'ai 19 ans, et la seule chose que je maîtrise encore un tant soit peu dans mon univers, c'est la façon de raconter cette histoire. Alors je ne compte pas déconner. Ce serait bien si vous faisiez l'effort de me faire confiance" . Cette construction peut déstabiliser, mais elle est tellement vivante! En tout cas elle m'a séduit.

Vie des malades dans les services soignants, détails insignifiants qui perturbent la journée du schizophrène, idées fixes répétitives, hallucinations, culpabilité, souffrances des malades mais aussi vie des familles impuissantes surtout quand elles ont deux enfants malades....

Et puis un jour on lui offre une machine à écrire...et l'écriture du livre change...pour encore mieux nous prendre par la main

Une phrase qui devrait changer notre regard sur ces malades "Le pire dans cette maladie, ce n'est pas ce qu'elle me fait croire, ni ce qu'elle me fait faire. Ce n'est pas l'emprise qu'elle a sur moi ni même l'emprise qu'elle autorise les autres à avoir. Le pire de tout, c'est qu'elle m'a rendu égoïste. La maladie mentale nous replie sur nous-même. C'est mon avis. elle fait de nous les prisonniers à vie de la douleur qui occupe nos têtes, tout comme la douleur d'une jambe brisée ou d'un pouce entaillé accapare l'attention et s'y cramponne au point que la jambe ou le pouce cessent d'exister."

Un vrai message de vie et de tolérance donné par l'auteur ancien infirmier psychiatrique, qui s'est mis avec beaucoup d'humanité et de vérité dans la peau d'un de ses patients.

Un drame familial!

Impossible de rester indifférent face à ce texte. A lire


Lien : http://mesbelleslectures.wor..
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Contrecoups

Comme souvent avec les livres qui m'ont particulièrement touchés, je tarde à faire ma chronique. Par peur de ne pas rendre suffisamment justice à tout ce qui m'a ému, interpellé, bousculé, par peur de ne pas être suffisamment précise ou convaincante pour donner aux autres l'envie de découvrir à leur tour le roman. Ici c'est le cas, j'ai lu ce livre pratiquement d'une traite. J'ai tout aimé : l'histoire, Matthew, le personnage principal, ses parents, Simon son frère disparu, les personnages secondaires mais aussi l'écriture, particulièrement incisive et bouleversante. En fait, tout me parlait dans ce livre.



On pleure, on rit aussi, mais ça n'est jamais mièvre ou convenu. La façon dont l'auteur aborde les thèmes du deuil et de la maladie mentale m'ont beaucoup plû car ça n'est jamais pleurnichard, c'est tout le contraire. Matthew est lucide, précis quant à sa maladie, même s'il vit parfois entre rêve et réalité. Ce qui m'a particulièrement intéressée c'est la relation qu'il avait avec son frère, malgré le handicap de Simon, une sorte de complémentarité existait entre eux. A la mort de Simon, la culpabilité apparaît et avec lui les premières manifestations de la maladie. Matthew voit et entend son frère alors il commence à écrire pour lutter contre "le serpent" comme il appelle sa schizophrénie. C'est ce récit que Matthew nous livre qui raconte son enfance avec son frère par de fréquents flashbacks, ses séjours à l'hôpital psychiatrique et ses relations altérées avec ses parents et ce terrible constat de la part de son père "J'ai honte de mon propre fils". Pourtant c'est un livre débordant d'amour. Les personnages secondaires sont particulièrement attachants : les parents qui vivent dans une douleur muette perpétuelle et qui essaient de donner le change pour que la vie continue malgré tout, la grand-mère qui ne baisse pas les bras et reste l'un des plus grands soutiens de Matthew.



Avec cette écriture vivante, dynamique et incisive, Nathan Filer arrive à faire ressentir au lecteur les états d'âmes de chacun de ses personnages. L'ensemble est unique, bouleversant et généreux. Un seul conseil LISEZ CE LIVRE !



Je remercie Babelio et les Editions Michel Lafon pour ce partenariat et ce roman qui vous hante pendant longtemps.
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Contrecoups

Matt est un jeune homme qui a vécu des évènements difficiles dans son enfance et qui débute sa vie d’adulte sous les auspices d’une terrible maladie: la schizophrénie.



J’avais ce livre dans ma PAL depuis assez longtemps et j’avoue qu’il me faisait un peu peur. Je craignais que le sujet abordé soit difficile à appréhender pour moi ou qu’il ne soit pas traité de façon assez subtile, sachant que c’est Matt le narrateur.



Dès les premières pages, mes craintes se sont envolées. Les symptômes de la maladie s’expriment non seulement dans les propos, mais également dans la mise en page et le format du récit. Le lecteur est donc immergé dans l’histoire de Matt, dans sa perception de son environnement et dans les détours de ses pensées. Surtout, on se rend compte qu’on n’est pas si différents de Matt. On peut tous se reconnaître dans certains actes ou certaines pensées. Sans doute est-ce pour ça que cette maladie est si effrayante. A quel moment bascule-t-on de la « normalité » (entre guillemets, parce que je ne crois pas à la « normalité ») au trouble psychiatrique? Y a-t-il à un moment une barrière qui se rompt et nous laisse dériver vers un état mental inquiétant sans même qu’on s’en aperçoive? Qu’est-ce différencie une personne « malade » d’une personne « saine »?



La façon dont le sujet est abordé déconstruit beaucoup d’idées reçues autour de la schizophrénie et des personnes qui en souffrent. L’auteur met également l’accent sur les effets secondaires induits par les traitements ou sur le changement dans la perception qu’un schizophrène a de lui-même et dans celle que les gens ont de lui une fois diagnostiqué.



Le fait que le narrateur s’exprime à la première personne permet au lecteur d’être plus proche de lui, de s’immerger dans ses émotions. Matt s’adresse directement à nous, les sentiments sont bruts, il n’y a pas de filtre. On y est confronté-e-s de plein fouet. J’ai ressenti une profonde empathie pour lui et j’ai été très émue par certains passages.



Une très bonne lecture, très touchante. Je recommande chaudement!
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Contrecoups

Je n'ai pas eu de coup de coeur pour cette lecture mais plus grave je n'ai ressenti aucune émotion comme de l'empathie pour Matthew le narrateur. Et pourtant j'ai lu récemment des livres parlant de maladies comme le Bizarre Incident du Chien pendant la nuit ou les 1001 vie de Billy Milligan qui m'ont plus touchées. Après c'est peut-être dû au thème de la schizophrénie car effectivement le récit est souvent décousu, sauf dans la partie qui parle de son internement ou je l'ai trouvé plus construite.



J'aurais tellement aimé être emportée par cette lecture mais cela n'a malheureusement pas été le cas. Je pense qu'effectivement vu la narration très particulière ou l'on accroche ou l'on décroche.
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Contrecoups

J'ai vu ce livre passer sur la toile avec des avis plus que positifs, du coup j'étais très curieuse de le lire. Alors quand Michel Lafon nous l'a proposé j'ai sauté sur l'occasion et je dois dire que je suis pas du tout déçue. On sort de ce roman changé, déboussolée et on voit la vie différemment. Parfois j'avais l'impression d'être à la place de Matthew et je peux vous dire que c'est déstabilisant.



Mathew est un jeune qui, à l'âge de 9 ans, a perdu son frère dans des circonstances particulières. Depuis, il est hanté par sa mort et se renferme peu à peu sur lui, et la schizophrénie prend souvent le pas sur sa réalité. Il va essayer de comprendre pourquoi il est ainsi mais surtout pourquoi il n'est pas accepté par ceux qu'il côtoie, et pourquoi ces derniers ne le comprennent pas.



Si d'habitude j'ai beaucoup de mal avec les récits hachés, ici, j'ai réussi à passer au-dessus et à vraiment m'immerger dans ce récit différent de ce que l'on peut voir. Même si c'est une fiction, on n'en oublie pas la réalité de la chose. On peut souvent se mettre à la place des personnes qui vivent avec un schizophrène, mais ici, on est dans sa peau à lui. On vit avec lui, on pense avec lui, on est lui, tout simplement.



À travers cette histoire, l'auteur nous montre que le malade vit autant que ses proches une vie difficile mais que malgré les apparences il essaye de s'en sortir. Ici, vous n'aurez pas de chronologie bien établie. Non, ici, le jeune garçon nous raconte sa vie à sa manière, au gré de ses pensées et de ses souvenirs. Dès qu'il se rappelle de quelque chose, il nous le dit, même si dans la logique des choses, il devrait juste nous en faire un résumé. C'est ce que j'ai le plus apprécié : être aussi proche de lui et de vivre son passé comme il nous le présente.



On est touché par ce personnage et son caractère fort. De fait, on veut qu'il s'en sorte, on veut qu'il prenne ses médicaments, qu'il se soigne et qu'il sorte de ce cercle vicieux qui ne cesse de l'éloigner de tout, même de ses parents. Parlons un peu d'eux : ils sont aussi touchants que lui, même s'ils sont plus effacés. Ils n'ont pas eu forcément une vie facile mais n'ont pas non plus baissé les bras devant les difficultés de la vie. Leurs enfants sont atteints de syndromes différents, mais ils n'en font pas non plus de grandes différences : ce sont leurs enfants, leur sang et rien que pour cela, ils sont prêts à se battre pour tout.



L'auteur ne nous parle pas que de la maladie, même si c'est le sujet principal. Il nous parle aussi de l'amour inconditionnel de ces personnes qui tentent de voir toujours le positifs. La mère de Matthew, même si elle est très affectée par ce qui lui arrive, garde toujours la tête haute et est très présente pour son fils afin de lui faire passer facilement les caps pas toujours simples de la maladie.



Lorsqu'on commence ce livre, on se rend vite compte qu'il est difficile de le lâcher. Les chapitres sont poignants, prenants, addictifs malgré le sujet. Le fait que Nathan Filer soit infirmier psychiatrique, aide en partie à ce que ce roman ne soit pas qu'une fiction, mais bien une réalité que beaucoup de personnes ne voient pas ou ne veulent pas voir. À travers ses mots, on comprend qu'elle est autant importante qu'une vie belle et sans fioriture. On s'attache d'autant plus aux personnages, car on les pense réels. Dans ce roman, je me suis surprise moi-même à devenir peu à peu schizophrène, à être Matthew à chaque instant. C'est déstabilisant, certes, mais ça montre d'autant plus que l'auteur a réussi le pari de nous embarquer dans un univers que l'on ne connaît pas forcément.



Je ressors changée de ce roman. Je ne vois plus de la même manière ces personnes qui ne sont finalement pas si différentes que nous. C'est simplement qu'elles ne vivent pas de la même manière que moi. Je les respectais déjà énormément, mais après cet ouvrage, mon respect s'est vu décuplé. Je pense que je n'oublierai pas de ci-tôt ce roman, qui m'a chamboulée à tel point que j'y pense souvent, bien que je l'ai fini il y a quelques temps déjà. Un presque coup de cœur pour ce roman, que je vous conseille vraiment !



* Je remercie les éditions Michel Lafon et Camille pour leur confiance *



Justine P.



« Le pire, dans cette maladie, ce n'est pas ce qu'elle me fait croire ni ce qu'elle me fait faire. Ce n'est pas l'emprise qu'elle a sur moi, ni même l'emprise qu'elle autorise les autres à avoir.

Le pire de tout, c'est qu'elle m'a rendu égoïste.

La maladie mentale nous replie sur nous-même. C'est mon avis. »



« Raconter le passé, c'est une façon de le revivre, une façon de le voir de déplier. On dépose des souvenirs sur des morceaux de papier pour être sûr qu'ils ne disparaîtront pas. Mais cette histoire n'a jamais eu pour but de les conserver, mais de m'en défaire. J'en ignore la fin, mais j'en connais la suite. »
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Contrecoups

En titre fort sur un arbre sombre qui s’élève dans un ciel, « Contre Coups » annonce déjà des peurs, et surtout une chute qui résonne tout le long du roman. Voilà peut-être la force du livre : cette chute qui va lancer l’histoire, lancer l’écriture et parcourir tout le fil des mots pour se terminer sur ce dernier instant tout en intensité. En fait, Nathan Filer s’efface pour laisser son héros parler, Matthew, et encore on est plus très sûr à la fin du roman si son nom est vraiment celui-ci, et si Nathan Filer a écrit lui-même ou pas cette histoire. Elle s’épand en mots graves, justes, touchants et parfois drôles, et prend une matière délicate et une étoffe épaisse et singulière d’une sincérité absolue qui montre un réalisme sans failles. Vous l’aurez compris, ce roman est un coup de coeur qui frappe, marque, et s’avance comme un écrit sans comparaison et tout simplement remarquable.



Suite : http://lavoixdulivre.blogspot.fr/2014/09/je-crois-que-la-plupart-de-nos-actes.html
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Contrecoups

Voilà un roman qui à coup sûr fera longtemps parler de lui. Un bijou, un tour de force, une lecture forte qui laisse des traces.



L'histoire est ce qu'elle est: dramatique mais pourtant souriante. Car oui Matthew fait sourire parce qu'il peut-être drôle, mais aussi parce qu'il est attachant. Très attachant, dans toute sa détresse et son amour démesuré, dans toute sa volonté et ses envies de lâcher prise. Vous l'aurez compris, ce roman est servi par une plume qui sait de quoi elle parle, qui sait transposer par écrit le vécu atypique de son héro, qui sait nous amener à nous perdre dans les méandres de l'esprit de ce jeune homme malade mais qui veut tant être "normal" (mais au fond c'est quoi normal?).



Contrecoup ... Quel titre bien choisi. D'une part parce qu'il colle à l'histoire de Matthew, mais d'autre part parce que nous, lecteurs, devons accuser le contrecoup de cette lecture où les sentiments se succèdent, où nous pouvons avoir l'impression de nous perdre dans les discours longs et exaltés dans lesquels s'emporte le personnage pour ensuite revenir à la réalité exigée (et ramenée) par son entourage. Parce que nous lecteurs plongeons dans la réalité de ce jeune homme en n'étant pas toujours sûr de le comprendre mais en ayant tant envie d'y arriver, en ayant tant envie de le voir heureux en permanence et non pas uniquement "entre étapes" de son existence.



Contrecoup est un roman écrit par un jeune auteur évoluant en tant qu'infirmier en milieu psychiatrique. Ce roman, c'est un reflet de son quotidien dans ses bons et moins bons côtés. Dans ces moments de "victoires avec un patient" pour mieux "reculer" le lendemain.



Contrecoup c'est un peu une invitation à la connaissance de la différence créée par la maladie mentale (la schizophrénie en ce qui nous concerne).

Mais avant tout, Contrecoup, c'est un roman mené très intelligemment, un roman à classer dans la catégorie "petite perle pour grosse claque", un roman dont on ne se lasse pas de part son originalité et de part sa très grande qualité d'écriture.



Merci aux éditions Lafon pour cette découverte déroutante et si prenante.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Contrecoups

J'aime énormément les livres traitant de la maladie, mais souvent, je trouve qu'elle est effacée face à la fiction, ce que je trouve dommage. Ici, nous sommes en quelque sorte les confidents de Matthew, en partie dans sa tête. Il nous raconte la difficulté de ses parents face à la perte d'un de leur enfant, ses émotions à lui, l'apparition de sa maladie, ses symptômes, son hospitalisation, les effets de ses médicaments... Par ces différents thèmes, c'est un roman assez difficile.



A cela, s'ajoutent une narration et une mise en page assez particulières. L'histoire n'a pas de réel fil conducteur. Matthew nous raconte son histoire comme elle lui vient à l'esprit: tantôt des faits du passé, tantôt des faits présent. Nous somme finalement, des fois, aussi perdu et confus qu'il peut l'être, nous rapprochant ainsi de lui, de sa maladie. La mise en page est également perturbante mais surtout intime car elle retrace l'histoire de cette histoire. Des polices changeantes selon s'il écrit à la main, à l'ordinateur, ou encore s'il tape à la machin eà écrire, quelque fois des illustrations, des fois un seul mot par page. Un peu comme si ce livre était en fait issu de plein de feuilles trainant à gauche à droite et que l'on aurait remises dans l'ordre puis reliées.



Ces différents éléments font qu'on a souvent l'impression de lire un véritable témoignage. Et, une fois plongé dedans, on a vraiment du mal à en sortir. Ces allés-retours entre passé et présent accentuent cette sensation car on veut toujours en savoir plus sur les différentes époques. La plume de l'auteur étant très agréable, les mots choisis assez simples pour une maladie aussi complexe, se laisser envelopper par Matthew et son histoire est encore plus facile bien que bouleversant.



En conclusion, "Contrecoups" est un roman aux allures de témoignage poignant, bouleversant dont l'histoire est vraiment réaliste et où la maladie ne passe pas au second plan. Ici, on ne nous raconte pas la maladie, on nous la fait vivre, au travers d'un drame familial. Je ne peux que vous le conseiller ; ce livre mérite d'être lu.
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Contrecoups



Ce livre, je l'ai lu car, il y a quelque temps, on en entendait beaucoup parler sur la blogosphère et booktube. Il avait de très bons avis et j'étais impatiente de pouvoir enfin le découvrir.



Le style de l'auteur est très intéressant mais, surtout il a su apporter, grâce à son écriture, une autre dimension à cette histoire. Le roman nous parle de la schizophrénie de Matthew. Celui-ci est le narrateur du récit. Nous sommes plongés dans son esprit, ses pensées et ses ressentis. Ce texte est décousu. J'ai pensé au début être face à un point négatif mais, pas du tout. C'est la force de ce roman. Grâce à son côté décousu et à sa chronologie défaite, on entre en plein milieu du trouble mental du jeune homme. Matthew va nous faire découvrir le début de la maladie, ses traitements et ses séjours en hôpital psychiatrique. Au point où sa maladie devient un personnage à part entière, Matthew la compare à un serpent. On ressent ses crises grâce à la police d'écriture qui change. Il y a beaucoup de répétitions, cela devrait être un point négatif mais, encore une fois, pas du tout, cela nous plonge encore davantage dans l'esprit complexe du narrateur.



Le jeune homme est très attachant. Même lorsqu'il refuse son traitement et qu'il devient un peu plus égoïste et égocentrique, je n'ai pas pu lui en vouloir. Il m'a régulièrement touché. L'auteur a su créer un personnage complet et même si avec la maladie, il est parfois compliqué de le comprendre et de suivre où il veut en venir, il arrive tout de même à nous entraîner là où il le désire.



Ce que j'ai aussi beaucoup apprécié, en plus du sujet sur la schizophrénie, c'est que Matthew, plus jeune, va connaitre la mort de son frère Simon. Tout le long du roman, j'étais très impatiente de savoir comment ce décès avait-il pu avoir lieu. Je sentais les émotions de Matthew face à ce drame et il ne faisait aucun doute, que cela l'avait fortement perturbé. Simon plane sur le récit du début jusqu'à la fin, il y prend une grande place.



C'est un roman que je recommande. Il est triste, perturbant mais aussi, énormément touchant.
Lien : http://etretrentenaire.blogs..
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Contrecoups

Ce roman fait parti des meilleurs bouquins de cette rentrée littéraire 2014, du moins si l’on en croit les divers échos de la presse et de la blogosphère. Il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de me faire ma propre idée. C’est chose faite.



Ce roman est très particulier puisqu’il nous plonge dans les méandres de la folie et de la schizophrénie. Matthew, le narrateur, souffre de cette maladie, et il va nous conter son histoire, depuis son enfance jusqu’à son internement. Ce qui fait la force de ce roman, c’est que l’écriture est assez décousue. Vous me direz, mais généralement, ce n’est pas une qualité ! Mais ici, je trouve qui si, justement. En effet ça colle parfaitement à la personnalité complexe du narrateur.



Je suis très vite entrée dans l’histoire. Pourtant, ça ne semblait pas évident, tant les chapitres s’alternaient de façon hétéroclite. Mais, justement, je voulais connaitre le fil conducteur, trouver ce qui les reliait, et ce lien, c’est tout simplement Matthew, il n’y a pas d’autre chose à comprendre. J’ai beaucoup apprécié d’entendre cette voix unique, qui porte un regard très éclairé sur sa propre maladie.



Nous allons donc suivre l’évolution de la maladie de Matthew, de la petite enfance, en passant par l’adolescence, et enfin l’âge adulte. J’ai beaucoup aimé le personnage de Simon, le frère aîné de Matthew. Ce dernier est décédé accidentellement assez jeune. Il souffrait de la trisomie 21. Cet accident sera décisif dans la future maladie de Matthew. Il le changera à jamais, lui, et le reste de sa famille. Le personnage de Nanny Noo, sa grand-mère est tout aussi agréable, il apporte la touche de tendresse à Matthew, même dans les moments difficiles, quand sa mère baisse les bras et n’est plus capable d’être présente.



L’écriture de Nathan Filer m’a complètement convaincu. Alternant moments heureux et drôles, et d’autres beaucoup plus sombres, et difficiles, l’auteur emmène le lecteur dans un tourbillon d’émotions, mais surtout il l’éclaire sur une maladie bien trop souvent méconnue et stigmatisée : la schizophrénie.



Ce roman est disponible aux Editions Michel Lafon depuis le 28 août 2014.
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Contrecoups

Je pense que ce n’est plus un secret pour personne : les maladies psychiques m’intéressent beaucoup et je dévore les livres traitant de ce sujet. Fort heureusement pour moi, ce type de roman est « à la mode » en ce moment, ce qui me permet de trouver assez facilement mon bonheur lorsqu’il me vient l’envie de quitter les mondes imaginaires le temps d’une lecture. J’ai acheté ce livre les yeux fermés : une couverture fascinante, un résumé intriguant, des avis enthousiastes … au premier abord, tous les éléments semblaient présents pour que ce livre rejoigne la liste des coups de cœur de l’année. Malheureusement, en dépit des nombreuses qualités de ce roman, il n’a pas réussi à faire vibrer mon petit cœur autant que je l’espérais, et je ressors de cette lecture plutôt déçue. Une bonne lecture, mais sans plus …



Pour se réconcilier avec son passé et se donner une chance d’accueillir plus sereinement l’avenir, Matthew écrit. Il écrit la mort de son frère il y a une dizaine d’années, il écrit les années de scolarisation à domicile sous la surveillance inquiète de sa mère, il écrit le quotidien aussi absurde que répétitif au cœur de l’unité psychiatrique … Il écrit la maladie, qui détruit progressivement le mur déjà fragile entre les rêves et la réalité. Sur la vieille machine à écrite offerte par sa grand-mère ou sur l’ordinateur du centre de suivi psychologique, Matthew écrit pour se défaire des souvenirs. Et peut-être, ainsi, faire un pas de plus vers une vie un peu plus « normale », moins « hospitalisée » …



Il n’y a pas à dire, cette histoire avait du potentiel. A mes yeux, le point le plus positif est indéniablement la justesse avec laquelle l’auteur évoque cette maladie ... sans vraiment l’évoquer. Pas une seule fois il nous est expliqué que « tel schéma de pensée est typique de la schizophrénie » ou encore moins « tel événement est une hallucination, tel autre s’est véritablement passé ». Non. L’auteur se contente de nous livrer les réflexions de Matthew, telles qu’elles viennent, sans rien y ajouter. Le passé, le présent, le futur même peut-être, se mélangent allègrement, se complètent, se combinent. Les pensées fusent, vivaces et insaisissables, Matthew passe du coq à l’âne en quelques lignes à peine, il se répète et se contredit parfois … Si cela semble avoir été très déstabilisant pour beaucoup de lecteurs, je dois avouer ne pas avoir été plus perturbée que cela : ayant moi-même un esprit terriblement agité qui ne sait jamais s’arrêter de penser et qui passe d’un sujet à l’autre de façon assez anarchique, je me suis sentie parfaitement à l’aise avec cette narration assez spéciale.



Mais cette plume si particulière et si proche de ma propre façon de penser ne m’a pas suffi pour me plonger véritablement dans ma lecture. Pour tout avouer, j’avais le sentiment d’être trompée sur la marchandise : certes, en lisant ce « journal intime », on sent très bien que Matthew a des difficultés psychologiques, mais les traits spécifiques à la schizophrénie n’étaient pas suffisamment visibles à mes yeux. A vrai dire, hormis une ou deux allusions précises ci et là, on pourrait très bien considérer que Matthew est atteint d’un trouble psychique pas forcément précisément diagnostiqué, comme c’est le cas pour de très nombreuses personnes souffrant de ce type de maladies. Cependant, j’aurai très bien pu faire abstraction de ce détail si le roman en lui-même m’avait particulièrement captivée. Ce qui n’a pas été le cas. Et le pire, c’est que je n’arrive pas véritablement à mettre le doigt sur ce qui m’a tellement dérangée. L’auteur n’a juste pas réussi à m’aspirer totalement dans son histoire, j’avais le sentiment de tout observer derrière une vitre sans avoir la possibilité de me plonger réellement aux côtés de personnages. Là où j’aurai voulu ressentir une vraie proximité avec Matthew, qui pourtant me ressemble sur bien des points de vue, il n’y avait qu’une distance douloureuse et dérangeante …



Objectivement, je pense que c’est un bon livre, avec des personnages intéressants, une narration originale mais vraiment surprenante, un humour sarcastique qui me plait bien, une description plutôt fidèle des milieux hospitaliers psychiatriques … mais je n’ai pas réussi à y trouver mon compte, tout simplement. Peut-être que j’en attendais un peu trop, que j’espérais un coup de cœur monumental, pour finalement me retrouver avec un récit certes intéressant mais pas exceptionnel. En résumé, une bonne lecture, mais pas une excellente. Un livre que je prendrais sans doute plaisir à redécouvrir dans quelques années, lorsque le souvenir se sera quelque peu estompé, mais que je ne relirais pas très régulièrement comme je peux le faire avec mes romans-coups de cœur. Une petite déception, certes, mais un bon livre tout de même.


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Contrecoups

Un premier roman autour des thèmes de la schizophrénie mais aussi du deuil ; l'auteur a été infirmier psychiatrique pendant 10 ans, et son vécu et son expérience transparaissent fortement ici. Contrecoups est très réussi au niveau de la révélation des événements dans le désordre ; l'aspect décousu de l'écriture demande un effort intellectuel pour remettre l'histoire dans l'ordre chronologique, mais du coup rend la lecture passionnante. A ce niveau là, le roman est extrêmement bien construit, presque trop construit d'ailleurs, car à certains moments je voyais la structure littéraire de la narration et je n'arrivais pas toujours à me laisser pleinement porter par le récit de Matthew. Certains passages sur la folie sont très réalistes, mais j'aurais aimé que l'auteur aille encore plus loin dans le mode de pensée et le ressenti du narrateur, qui reste somme toute très compréhensible. Les dernières pages ont finalement réussi à me toucher, à m'emmener dans l'émotion. Un bon livre pour une première immersion dans les méandres du cerveau, à compléter par d'autres textes si le sujet vous a interpellé.
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Contrecoups

Contrecoups est une roman intense et d’une grande intelligence. Nathan Filer a construit avec une grande précision un texte à première vue confus, qui se révèle en fait être magistralement maîtrisé et coller avec précision à l’esprit du narrateur. Plongée ainsi dans les méandres de la schizophrénie est aussi effrayant que passionnant. Impossible de ne pas être touché par Matthew, aujourd’hui âgé de 19 ans, constamment tiraillé entre des sentiments contraires, malade mais plein d’espoir, jusqu’aux dernières pages qui vont serrer le cœur à plus d’un lecteur...................
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Contrecoups

Matthew, 19 ans, est hanté par la voix de son grand frère, mort une dizaine d’années auparavant. Il est schizophrène, une maladie qui « ressemble à un serpent », qui lui fait perdre le fil du temps, qui brouille les frontières entre le rêve et la réalité. Pourtant, armé d’un ordinateur ou d’une machine à écrire, il s’efforce de reconstituer le puzzle, de relier son enfance marquée par le deuil à son présent nébuleux, à comprendre comment il en est arrivé là. Pourra-t-il se libérer de ce passé trop lourd ?





J’ai été touchée par ce roman très sensible qui nous fait vivre la schizophrénie de l’intérieur. Le ton est juste, il n’y a ni dramatisation ni angélisme rose bonbon, on est sur le fil, en équilibre parfait. La maladie de Matthew habite tout le roman, elle est omniprésente. Il nous fait partager le quotidien routinier d’un schizophrène, le traitement à l’hôpital de jour, les piqûres, les séjours en service psychiatriques lors des rechutes. Mais d’autres thèmes affleurent également, comme le handicap mental ou la restriction du service public en Angleterre.





Matthew présente sa schizophrénie comme une maladie intelligente, qui apprend elle aussi de ses expériences. Elle brouille le fil du temps, le réel et l’imaginaire. Cela se ressent dans la construction du roman qui n’a rien de linéaire, on passe régulièrement de l’enfance de Matthew à son présent immédiat, puis à son adolescence, lorsque la maladie montre ses premiers signes. Pourtant, le lecteur n’est jamais perdu car la narration est impeccablement maîtrisée, ce qui est à saluer pour un premier roman. On assemble peu à peu les pièces du puzzle, les brides de souvenirs, les émotions, les obsessions, la répétition du quotidien.





Matthew est un personnage extrêmement attachant, parce qu’il se livre en toute sincérité. Il nous montre tout, ses accès de colère et de violence, ses regrets, sa tendresse, ses peurs. Malgré la maladie il est lucide, il sait qu’il ne va pas guérir, qu’il va osciller toute sa vie entre la lutte contre sa maladie et son désir d’entendre la voix de son frère et de le retrouver. Il est entouré d’une famille qui fait tout ce qu’elle peut pour l’aider et notamment sa merveilleuse grand-mère, Nanny Noo. Sa mère est davantage sur le fil, elle a aussi ses propres démons. Enfin, même si on le connaît assez peu, on ne peut s’empêcher d’aimer Simon.





En ce qui concerne le style, il est très agréable, c’est un roman bien écrit et bien traduit, avec de belles métaphores et de petites illustrations bien choisies. On est dans la simplicité, Matthew s’exprime avec ses émotions, sans chercher l’effet de style. Ainsi la plume est adaptée au personnage et à son propos. Nathan Filer, qui a été infirmier psychiatrique pendant dix ans, a vraiment réussi à se mettre dans la peau de son personnage et à le faire parler. Très encourageant pour ce jeune auteur !





Ainsi, c’est un roman très bien mené et avec une belle sensibilité, qui nous fait vivre la schizophrénie de l'intérieur. De l'enfance à l'âge adulte, du deuil à la spirale de la maladie, de l'internement au suivi à domicile, Matt nous emmène dans son quotidien et retrace sa vie pour nous avec sincérité et simplicité. Une belle lecture que je vous conseille volontiers.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Contrecoups

Nathan Filer a été infirmier psy pendant dix ans. D'une plume au style oral mais authentique, il nous livre ici une vision intimiste de la maladie. Les médias ont toujours vite fait d'assimiler les schizophrènes à des psychopathes, car les stigmatisations font malheureusement vendre. Les préjugés et les idées reçues ont la vie dure et je ne peux que féliciter l'auteur de les faire sauter les uns après les autres dans ce récit.



Matthew a un grand frère « spécial » et vit très bien avec. Ils s'entendent comme larrons en foire et le couple formé par leurs parents vient idéalement compléter le tableau, envers et contre tout. Dès le début, Nathan Filer nous offre une ode à la tolérance et à l'acceptation. La vie est à l'honneur au coeur de ces pages, même quand elle s'enfuit. Suite à un concours de circonstances, le petit Simon décède brutalement. La vie de Matthew bascule alors ; scolarisé à domicile, il étouffe de plus en plus face au comportement angoissé de sa mère.



Puis arrive ce fameux serpent, le nom que Matthew donne aujourd'hui à sa maladie. Par petites touches insidieuses, il se fraie un chemin dans la psyché du jeune garçon. Nathan Filer met en avant les différents facteurs de la maladie : hérédité, alcool, drogues,... Matthew perd progressivement pied et son sens de la réalité finit par éclater avec ses premières hallucinations.



Malgré l'inquiétude évidente de ses proches (et du lecteur!), le roman reste très agréable à parcourir. le ton trouvé par l'auteur est on ne peut plus adéquat : il use de répétitions, de passages du coq-à-l'âne et de réflexions tournant à l'obsession pour permettre aux néophytes de correctement appréhender les mécanismes de la maladie. Ce petit côté brouillon ne nuit en rien à la pertinence de l'ouvrage et met en abyme la confusion dans laquelle Matthew patauge chaque jour davantage. Comme ce dernier l'avoue lui-même, sa vie est faite de copiés-collés, en particulier lors de ses hospitalisations. Toujours le même emploi du temps, fait de vide et d'ennui, de repli sur soi et de rêves de liberté, d'exaspération et de fausses échappatoires. On comprend bien le rapport amour-haine qu'il entretient avec son traitement qui l'empâte et lui permet à la fois d'échapper à sa souffrance. Sa détresse est aggravée par le sentiment de culpabilité qu'il nourrit depuis la mort de Simon sans en avoir jamais rien dit à personne. Il est sincèrement appréciable de voir que certains soignants sont à même de percevoir les travers du milieu psy ; à savoir que le système a tendance à infantiliser les patients et à tout décider à leur place.



Il est difficile de résumer ce roman. Dans cette première oeuvre, Nathan Filer réussit le coup de maître d'allier la fiction à des éléments issus de son expérience professionnelle, avec une subtilité aussi profondément ancrée que le respect qu'il témoigne envers tous.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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