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Critiques de Nellie Bly (152)
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Le tour du monde en 72 jours

J’ai découvert ce personnage dans la bd Culottés de Pénélope Bagieu. J’avoue avoir été intriguée par l’histoire d’une femme qui s’est imposée dans le journalisme d’investigation. Elle a changé de nom, d’Elizabeth Jane Cochrane en Nellie Bly, mais il est resté féminin. Et que cela soit pour aller auprès des soldats pendant la guerre ou à l’autre bout du monde, elle montre que rien n’est impossible pour une femme et qu’en plus, elles peuvent écrire. Et pour ne rien facilité elle fait tout en robe avec toute l’artillerie qui en est rattachée. La révolution du pantalon n’était pas encore passée par là. 



L’idée d’un voyage avec une robe et un sac m’a paru assez drôle. Mais il faut se rassurer. Les hommes à son journal ont tout prévu. Elle a un petit mot sur lequel c’est écrit qu’il faut faire attention à elle car elle voyage seule, la petite chose fragile. Les moments en solitaires sont assez rares. Des hommes l’accompagnent au train, au bateau, en chaise pour aller d’un point A ou point B. Il faut remettre le récit dans le contexte du 19ème. La dame veut la liberté mais ce n’est pas si facile quand un homme n’est pas dans les parages. Elle ne prend aucun billet de train ou bateau, ni aucune réservation dans les hôtels. Tout est déjà réservé alors son inquiétude se limite aux faits que les transports partent et arrivent à l’heure. Partout où qu’elle aille, elle rencontre toujours des occidentaux qui parlent sa langue et qui échangent avec elle. 



Elle affirme son caractère et prend plaisir à son voyage. Les rencontres n’arrêtent pas entre les voyageurs et les autochtones. Je pourrais dire que parfois ces remarques sur certaines personnes ou nationalités sont un peu hautain et ethnocentrique. Elle rappelle souvent que c’est mieux dans son pays. Elle déplore que tout le monde ne parle l’anglais alors qu’elle aussi ne maîtrise qu’une seule langue. Je dirais que l’on sent un peu le discours de la suprématie blanche. Toutefois, c’est assez inhérent à sa culture et à l’époque. Ne trouve-t-on pas encore, malheureusement, ce genre de discours de nos jours ?



Elle a refusé plus d’une fois de ce déchausser dans des temples ou dans des lieux de convivialité au Japon. Mais elle va partout où on vient bien l’emmener. Voir des prisons en Chine et savoir comment on torture les gens ? Pourquoi pas. Soyons fou et au passage, montrez-moi la tête d’un décapité. Tout ne sera pas morbide puisqu’elle appréciera la délicatesse des femmes japonaises par exemple. Et puis, il y a les moments de bonheur quand elle rentre aux Etats-Unis et qu’à tous ces arrêts de train, elle est accueillie très chaleureusement. Elle ne manquera pas de fleurs et de chocolats à son arrivée.



Ce que je trouve dommage c’est qu’il n’y a pas à la fin de l’ouvrage quelques pages pour expliquer le contexte. Elle évoque une femme qui fait la course avec elle pour arriver plus tôt grâce à un journal concurrent. J’aurais été curieuse de savoir si elle est bien arrivée avant. J’aurais aimé savoir combien de coupon le journal a reçu pour miser sur la date d’arrivée de la journaliste. J’aurais voulu connaître le gagnant et savoir comment c’est passé son tour du monde offert par le journal. J’aurais aimé savoir combien de lettre d’admirateurs elle avait reçu et avoir des exemples. Un petit bonus Nellie Bly aurait été appréciable, pour ma part.



Une lecture intéressante qui se dévore assez vite. J’ai envie d’en savoir plus sur cette femme. Je pense lire très prochainement son reportage dans un asile psychiatrique. Affaire à suivre donc.
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10 jours dans un asile

Dans ce roman reportage, Nellie Bly, jeune journaliste américaine au New York World, journal dirigé par Joseph Pulitzer est chargée d'infiltrer l'asile d'aliénées situé sur l'île de Blackwell pour y témoigner des conditions de vie des patientes.

La grande facilité pour se faire interner surprend déjà...être indigente, femme isolée et un peu rebelle suffit pour finir au poste de police où, si l'on ne sait pas trop quoi faire de vous, l'asile semble la solution la plus facile...Dans ce lieu isolé se côtoient donc des femmes fragiles psychiquement, des femmes saines d'esprit mais isolées, des femmes à la santé fragile, des prostituées dans des conditions matérielles et psychiques épouvantables : que ce soient par le personnel médical ou par les gardiens, mauvais traitements, punitions corporelles, privations de nourriture, douches glacées sont les méthodes courantes et habituelles pour canaliser cette population dépourvue de tout droit dès leur internement.

A sa sortie de l'asile, le journal publie le reportage sous forme de feuilleton et ce témoignage permettra d'augmenter les moyens financiers des hôpitaux psychiatriques pour améliorer les conditions de vie des patientes.

10 jours dans un asile est un reportage riche et documenté sur les situations vécues par Nellie Bly, une immersion dans un milieu où l'humanité n'existe plus, où les soins restent inexistants et où les victimes du système ne peuvent pratiquement rien faire pour s'en sortir...en cela j'ai retrouvé l'esprit du reportage publié quinze ans plus tard de Jack London - le peuple d'en bas ( le peuple de l'abîme).

Nellie Bly a continué ses investigations au plus près en intégrant les usines, les bureaux de placement pour le personnel de maison, un esprit curieux au service de l'information...Quand elle décède en 1922, la presse pleure "la meilleure journaliste d'Amérique".
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10 jours dans un asile

Un témoignage passionnant et instructif au coeur de l'Amérique de la fin du 19ème siècle.

C'est un reportage glaçant qui nous est livré par Nellie Bly, alors jeune journaliste d'investigation, qui pour les besoins d'une enquête journalistique va pénétrer au sein d'un asile pour femmes et s'y faire passer pour malade.

La lecture de ce texte fait froid dans le dos quand on pense que ce qui y est décrit, maltraitance physique (coups, sous-alimentation) mais aussi morale (déshumanisation extrême), fut en vigueur dans beaucoup d'hôpitaux à travers le monde.

Le style est journalistique, direct, et l'on sent que la narratrice malgré son jeune âge à l'époque était dotée de beaucoup de recul et d'une grande maturité.

L'ouvrage se termine par deux petits textes "Dans la peau d'une domestique" et "Nellie Bly, esclave moderne" également intéressants d'un point de vue historique et social.

Nellie Bly, une femme à ne pas oublier...
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10 jours dans un asile

Depuis ma lecture « L'étrange disparition d'Esme Lennox », les asiles ainsi que les conditions de détention ont toujours été un de mes sujets de prédilection.



Cette fois, je voulais quelque chose de moins « romancé ».

Du coup, lorsque j'ai entendu parler de l'existence de la jeune Nelly Bly et ses investigations, je n'ai pas hésité.



Voulant dénoncer les épouvantables traitements dans la majorité des asiles, la courageuse s'est donc faite volontairement enfermée dans l'asile de Blackwell's Island



Nous sommes dans les années 1885, il était très facile d'être facile d'être condamnée pour aliénation pour différentes raisons. Tout d'abord, la (mauvaise) condition de la femme n'aide en rien. Vous êtes un peu différente (attention, je parle simplement d'avoir du bagou, d'avoir envie de liberté, d'études etc) ? On vous enferme. Vous avez été malade et votre teint reste pâle ? On vous enferme. Vous êtes pauvres et sans ressource ni famille ? On vous enferme….



Ensuite, le fait que la dépression, les troubles menstruels et autres étaient fort peu connus. Un diagnostic d'aliénation était la meilleure solution pour les médecins. de plus, sans aucun soutien familial ou autre, il était impossible d'y échapper.



Bref, tout un tas de raison qu'on jugerait insignifiant devient motif d'enfermement à vie.



Je suis outrée… Cette enquête vient confirmer que la vie bascule parfois sans raison, sur un simple détail.



Aux Etats-Unis comme ailleurs, à cette époque, l'asile de fous était donc une façon simple et "fréquente" de se débarrasser d'une épouse, d'une soeur, mère ou d'une fille, souvent saine d'esprit, mais dont le comportement ou les choix de vie ne convenaient pas aux proches.



Par ce reportage, on peut découvrir les mauvais traitements, la fourberie et la lâcheté du corps infirmier, le désintéressement des médecins ainsi que l'abus de pouvoir.



Le tout est très bien écrit, de manière simple. Ça se lirait presque comme un roman si on n'en connaissait pas la véracité.



Malgré cela, j'ai été un peu déçue. L'avant et le pendant de l'internement sont décrits de manière approfondie. Mais l'après m'a laissé sur ma faim, on sait que l'enquête (la première du genre, le roman reportage) a eu un impact : augmentation du budget alloué aux hôpitaux psychiatriques. Cependant, à une époque où l'on enferme des femmes pour rien, je m'étonne que Nellie Bly ait été aussi convaincante, que l'on ne l'ai pas traitée de menteuse. Des médecins contre une femme journaliste et rien ? Elle est sortie, elle a déclaré ce qui s'était passé et hop, les budgets ont augmenté ? Un peu court, je trouve. Je ne sais pas si c'est une volonté de l'auteur mais j'aurai voulu qu'elle approfondisse sa sortie ainsi que les conséquences (personnels et autres).



Il est aussi suivi de deux autres enquêtes :

- "Dans la peau d'une domestique" , une étrange expérience dans deux bureaux de placement.

- "Nelly Bly, esclave moderne", une immersion dans une fabrique de boîtes.

A l'instar du sujet initial, ces deux sujets sont aussi fortement intéressants ave le mérite de décrire brièvement les moeurs de la société américaine de l'époque. Cela aurait pu etre appronfondi également, les sujets sont passionnants.



Ce court ouvrage livre est tout de même une petite pépite. Il faut savoir….

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Le tour du monde en 72 jours

Nellie Bly, vous vous en souvenez ? La jeune journaliste du New York World qui réussit, en 1887, à s'infiltrer dans un asile d'aliénées pour écrire un reportage sur les conditions de vie dans ce genre d'établissement.



Deux ans plus tard, toujours pour le même journal, c'est un autre défi d'envergure, quoique d'un tout autre genre, qu'elle se met en tête de relever : battre le record fictif de Phileas Fogg et accomplir un tour du monde en 75 jours. Finalement, il lui en faudra 72 (6 heures, 11 minutes et 14 secondes) pour rallier New York à New York via Southampton, Londres, Boulogne-sur-Mer, Brindisi, Port-Saïd, Aden, Colombo, Singapour, Hong Kong, Yokohama et San-Francisco. Pour tout bagage, une simple petite sacoche de voyage, dans laquelle elle réussit à serrer l'essentiel mais doit renoncer à faire entrer une modeste robe de rechange pour les pays chauds. Et zut à ceux qui pensent que les femmes ne savent pas voyager léger !

Amplement relayé par la presse, accompagné de concours, de paris, son périple soulève un enthousiasme assez général, à commencer par celui de Jules Verne - qu'elle a le temps de rencontrer en coup de vent entre deux trains et dont elle retrouve l'interview, traduite en japonais, à son arrivée à Yokohama ! L'enthousiasme surtout des Etats-Unis entiers, qui l'accueillent en héroïne et la couvrent de cadeaux, de bouquets, d'ovations, durant toute la dernière phase de son voyage entre San-Francisco et New York.



Le récit qu'elle tire de l'aventure est passionnant à lire, même si j'aurais parfois aimé voir certains sujets un peu plus détaillés. On y trouve des tas de détails intéressants sur les modes de transport de l'époque et sur les lieux découverts au passage, certains tout juste entrevus, d'autres plus longuement visités à la faveur d'une escale de quelques jours entre deux navires. Le temps a beau manquer pour approfondir chaque endroit, la jeune femme ne manque pas une occasion de découvrir ce qu'elle peut, en compagnie des amis rencontrés lors des longues traversées. Ainsi, de Hong Kong, elle a le temps de pousser jusqu'à Canton, où un guide chinois lui fait découvrir les curiosités de la ville et où le traditionnel repas de Noël se transforme en pique-nique dans le temple des Morts, face à un paisible étang. Mille anecdotes viennent relever tout cela, ainsi qu'une sympathie générale, ouverte et franche, envers les gens rencontrés, qu'il s'agisse de ses compagnons de voyage, des européens expatriés ou des populations autochtones. Les Japonais l'enchantent tout particulièrement - et les Anglais, ma foi... beaucoup moins !



Une lecture que je recommande fortement - notamment à ceux que la demoiselle intrigue et qui auraient envie d'un sujet moins plombant que celui des asiles précédemment évoqué.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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10 jours dans un asile

Un témoignage tragique. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de certaines choses, des passages sont très durs.

Cependant, je le conseille fortement, car cela permet de savoir comment se passaient les "soins" (si on peut appeler ça comme ça) de l'époque.
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10 jours dans un asile

Livre très édifiant sur les conditions terribles qui régnaient dans les maisons d'internement pour malades mentaux aux 19ème siècle.

C'est avec un grand courage que cette jeune journaliste Nellie Blye, s'est immergée pendant 10 jours dans cet univers pratiquement carcéral. Très dangereux aussi, car parmi les malades on y enfermait aussi des personnes saines d'esprit mais qui dérangeaient.

C'est avec beaucoup d'empathie que Nellie nous parle de « ses sœurs en souffrance ».

 La publication de l’article de Nellie Bly suscita la stupeur et la colère, l’asile recevant un budget de la ville de New York. Une enquête sera menée et des améliorations durables s’en suivront. Ce type de témoignage est rare et Nellie Bly est, semble-t-il la première journaliste d’investigation pratiquant l’immersion dans le lieu qu’elle veut observer.



Livre très intéressant et c'est avec une écriture sobre et directe que l'auteur nous fait part de son vécu.

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10 jours dans un asile

Elizabeth Jane Cochrane (dite Nellie Bly) est née en 1864 en Pennsylvanie. Destinée à devenir gouvernante ou demoiselle de compagnie, Elizabeth se refuse à ce destin et se tourne vers l’écriture à l’âge de 16 ans. En 1880, elle part pour Pittsburgh chercher du travail. Sous le pseudonyme de Nellie Bly, elle écrira pour le New York World, journal à sensation de l’époque. Il faut dire que via sa profession, la jeune femme n’hésitera pas à se lancer dans de folles aventures. Voyage de six mois au Mexique. Immersion dans un asile d’aliénées. Et même un tour du monde en 72 jours (pour battre le record de Phileas Fogg, héros du grand Jules Verne) ! Par son courage, et sa détermination à échapper au destin souvent bien tracé des femmes de son temps (faire un beau mariage, avoir des enfants), Nellie Bly reste une figure de l’émancipation féminine.



Quelle lecture édifiante ! Si j’avais déjà rencontré Nellie Bly via le second tome des Culottées, je ne m’attendais pas à une lecture aussi prenante (mais également glaçante). Cet ouvrage se divise en trois parties. La première est consacrée aux écrits de notre journaliste relatant son expérience en tant que patiente au Blackwell’s Island Hospital. Nous retrouvons ensuite Nellie Bly dans deux reportages beaucoup plus concis : Dans la peau d’une domestique (Elizabeth se fait passer pour une jeune femme recherchant un poste de nurse ou de femme de chambre) ; Nellie Bly, esclave moderne (où l’auteure découvre avec horreur les conditions de travail des ouvrières d’une fabrique de boîtes).



Par sa volonté de faire changer les choses, Nellie Bly se montre on ne peut plus touchante. Il faut savoir que suite à la publication de 10 jours dans un asile, le budget alloué aux hôpitaux psychiatriques a été augmenté de manière considérable aux États-Unis.



Dès les premiers chapitres, le lecteur se surprend à découvrir combien il était aisé à l’époque de se retrouver, malgré soi, interné dans un asile psychiatrique. Parmi les compagnes d’infortune de notre journaliste, nous retrouvons ainsi une jeune femme envoyée en cure pour se remettre d’une longue maladie ou encore une étrangère ne parlant et ne comprenant pas un seul mot de français (sans doute ne savait-on pas à qui confier cette jeune fille pauvre !). Au Blackwell’s Island Hospital, les conditions de vie sont également effroyables. Courants d’air. Nourriture avariée et trop peu abondante. Hygiène plus que douteuse. J’ai trouvé la scène du bain particulièrement terrible (et difficile à lire) : à la file, les patientes se devaient d’être plongées dans de l’eau glacée pour être récurées. L’eau n’était bien sûr pas changée.



J’ai également été surprise de découvrir l’attitude des soignants. Les infirmières sont ainsi décrites par Nellie Bly comme étant particulièrement violentes. De la violence verbale (insultes et mépris envers les patientes) mais également de la violence physique (coups, claques). On peut alors se demander comment ces employées faisaient pour ne pas ressentir de culpabilité dans l’après-coup. Du côté des médecins, le bilan n’est pas non plus très glorieux. Si ces derniers n’avaient pas connaissance des conditions de vie des patientes, ils n’avaient pas forcément l’air de s’en préoccuper pour autant. Il est aussi terrible de s’apercevoir que pas une seule fois la supercherie de Nellie Bly n’a pu être découverte. Même si la jeune femme faisait tout pour qu’on la pense malade (mimiques faciales, propos incohérents), lors des consultations le médecin préférait parfois flirter avec l’infirmière plutôt que porter son attention sur les présupposées malades.



J’ai donc trouvé cette lecture particulièrement édifiante. Elle nous montre combien la médecine de l’époque manquait cruellement de moyens, mais peut-être aussi de connaissances (la psychiatrie n’en était alors qu’à ses balbutiements). Aussi, si certaines femmes arrivaient à l’asile saines d’esprit il n’était pas rare qu’elles finissent par tomber réellement malades. J’ai également apprécié découvrir la personnalité de Nellie Bly, qui se montre on ne peut plus passionnée par son métier. À seulement 23 ans, on ne peut qu’admirer cette toute jeune femme tant elle met d’énergie à dénoncer les conditions déplorables d’internement proposées par ces établissements dont on ne sortait finalement que très rarement. Sa plume se fait également plutôt accessible. J’ai donc très envie de la retrouver. Peut-être avec son Tour du monde en 72 jours ?
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10 jours dans un asile

Cela fait plusieurs mois que je souhaitais lire cet ouvrage. L’occasion d’une lecture commune avec Bénédicte était trop belle pour passer à côté. Il s’agit d’un recueil de plusieurs articles rédigés par Nellie Bly pour le journal New York Wold dans lequel elle relate son entrée et sa vie dans un asile pour investigation. Son récit commence de façon assez détendue. Nous la suivons dans ses tentatives de se faire interner et découvrons ses talents de comédienne. Ces passages sont d’ailleurs plutôt cocasses. Mais très vite, le lecteur sent cette atmosphère s’étioler pour laisser place au cœur du sujet. Et en effet, une fois internée, le constat est édifiant et glaçant.



Nellie Bly apporte une vision de première main de cette vie en asile. En effet, c’est le quotidien de femmes internées qui nous est donné à voir. Les enfermements pour des raisons floues, les diagnostics douteux, les mauvais traitements ainsi que la misogynie sont légions. Le seul bémol à émettre est que c’est finalement trop court, on aimerait savoir ce que sont devenues ces laissées pour compte même si je ne me fais aucune illusion sur leur devenir… Nellie Bly a su garder son sang froid mais aussi aller au delà de son travail de journaliste puisqu’elle s’est finalement engagée personnellement à dénoncer et faire évoluer les conditions de vie dans ces établissements.



Malgré sa brièveté, ce livre est très intéressant. On y découvre les coulisses et les conditions de l’internement de femmes en asile au XIXe siècle. A seulement 23 ans, Nellie Bly force le respect et l’admiration en bravant toutes les barrières et en dénonçant les conditions de détention de ces établissements dont on ne sortait que rarement. À noter également, la présence en fin d’ouvrage de deux articles bonus traitant de la recherche d’une place de domestique et de la vie d’ouvrière dans une usine.
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10 jours dans un asile

Ce livre m'a interpellée lors d'un passage en librairie. Je me suis souvenue avoir déjà vu ce nom quelque part. Et ça m'est revenu ! Il s'agissait d'un billet de Pénélope Bagieu sur son blog "Culottées" : http://lesculottees.blog.lemonde.fr/2...

Document exceptionnel, ce reportage est un des premiers dans le genre. Alors journaliste pour le New York World, Nellie Bly est mise au défi par Joseph Pulitzer (le fameux !) de se faire passer pour folle afin d'enquêter sur les conditions d'internement et de traitement au Blackwell's Island Hospital, asile pour femmes. Elle relève le défi et se fait interner avec une facilité déconcertante. Elle se prend d'affection pour ses femmes parfois complètement saines d'esprit, que les mauvais traitements et l'enfermement ont rendu folles. de cette expérience, elle tire un récit glaçant publié comme un feuilleton dans le journal de Pulitzer. Il amènera même la justice à se pencher sur la situation et à débloquer des fonds pour améliorer la vie des pensionnaires.

Ce petit livre (compilation du feuilleton publié dans le NYW) se lit très vite et très facilement. Il est accompagné de deux autres articles : un sur la vie d'une ouvrière dans une usine de Pittsburg, et un autre sur une domestique en recherche d'emploi. La vie de Nellie Bly est d'une richesse absolue. Non contente d'avoir inventé le journalisme infiltré, elle se rendra célèbre en Europe pour avoir relevé le défi d'un tour du monde en moins de 80 jours (défi salué par Jules Verne, himself !). Féministe assumée (militant pour le droit de vote des femmes), elle défendra toute sa vie les droits des ouvriers et des opprimés.

En résumé, même sa vie est un roman et j'ai hâte de lire ses autres reportages.
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10 jours dans un asile

Ecrit bien avant vol au dessus d'un nid de coucou par une journaliste "d'investigation" dont la bienveillance et l'empathie ont permis certaines avancées dans ces asiles d'outre Atlantique
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10 jours dans un asile

Récit très intéressant sur la réalité des asiles des années 1800. Heureusement que nous en sommes maintenant bien loin!!
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10 jours dans un asile

J’ai beaucoup aimé le témoignage de Nellie Bly et ce, pour une raison principale : en plus d’être fascinante et courageuse, cette femme avait visiblement un sacré humour! Même si elle sait disparaître derrière les faits qu’elle raconte, j’ai aimé sa personnalité, son autodérision, son honnêteté. Elle a une manière de raconter les choses qui est si prenante, si immersive ! Et surtout, elle a fait preuve d’une force de caractère étonnante à à peine 23 ou 24 ans en restant 10 jours dans un asile, ne mangeant et ne dormant presque pas tout en gardant la tête froide pour tout noter, tout remarquer…



En ouvrant ce livre, je ne sais pas ce à quoi je m’attendais. J’avoue que j’attendais peut-être quelque chose de plus poussé sur la condition de vie des patientes dans l’asile, plus de détails sur les protocoles suivis par le corps médical, le sens des traitements administrés… mais en fait, c’était bête d’attendre de tels détails : Nellie Bly ne s’est pas penchée par dessus l’épaule des médecins en leur demandant quels étaient leurs buts, non : elle était du côté des patientes et en toute logique, n’était pas au courant du pourquoi du comment.



Si certains et certains d’entre vous ont peur de lire ce témoignage par peur de trouver des passages trop sordides : n’ayez crainte. Bien sûr, ce dont Nellie Bly parle est flippant mais les différents témoignages qu’elle a récolté et qu’elle nous livre à son tour ne sont pas traumatisants dans le sens où ils n’ont pas été tournés de manière à nous arracher de hauts cris. C’est là toute la dimension journalistique des faits : Nellie Bly te rapporte les traitements, les histoires de ces femmes et si elle ne manque pas de sensibilité et de compassion, elle ne fait pas dans la sensiblerie pour autant.
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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10 jours dans un asile

Chronique d'une lecture qui se devait commune et qui par ma faute s'est transformée en une course effrénée pour retrouver ledit livre, parti en voyage dans des contrées lointaines. En cause : ma propension à laisser mes biblio en libre service aux amis de passage… Je plaide coupable auprès d'Aelinel et depuis, mets sous scellés mes livres non encore lus pour m'en réserver la primeur – vile égoïste individualiste que je suis devenue ! Malgré tout, cette quête plus que longuette, aura eu l'avantage de faire de ce petit ouvrage d'une centaine de pages, un objet de convoitise venant régulièrement titiller en moi un désir insatiable de lecture. de retour dans ma boîte aux lettres, après quelques mois d'errance et autant de lecteurs, il fut reçu comme le messie (et à cette période de l'année, c'est peu que de le dire).



Enfin, ne nous égarons pas et revenons en au fait : Nellie Bly et son incroyable détermination à mener l'enquête pour donner à lire la réalité d'un lieu aussi fermé et maintenu secret à son époque (1887) que les abattoirs ou les laboratoires d'expérimentation animale aujourd'hui : l'asile ! Ne vous méprenez pas : il ne s'agit pas pour elle de créer le buzz, comme on dit maintenant, mais de faire un scoop, avec toute la force, le sérieux et l'investissement que cela signifiait, avant... Je vous parle d'un temps où le journalisme d'investigation faisait ses armes, où les journaux donnaient à penser, comprendre, où les lecteurs découvraient là, des vérités cachées… où les femmes n'exerçaient pas de telles professions.

Doublement admirable, Nellie Bly !



Elle atteint des limites qu'aucun avant elle n'avait encore osé franchir. Elle se fait enfermer dix jours dans un asile, mène l'enquête et découvre l'innommable : le traitement infligé à ses pauvres femmes, dont beaucoup meurent de froid ou de faim, l'incompétence du personnel soignant, sa cruauté… et pire que tout, la présence dans ces lieux d'un nombre considérable de femmes saines d'esprit, jetées là sans autre forme de procès !



Résultat : C'est un tsunami qui secoue le peuple ; l'incrédulité et le déni font place à l'indignation à et les politiques s'inclinent devant le scandale !



Non seulement Nellie a fait plier le pouvoir et fait infléchir les politiques de santé dans ce domaine, mais elle a fait un pas certain dans la lutte pour l'émancipation des femmes ! Et elle ne sait pas arrêtée là ! Deux autres de ses enquêtes closent le livre : la première sur la réalité des agences de placement des employées de maison et la seconde sur le travail et la rémunération des ouvrières dans les usines. Toutes deux dénoncent l'exploitation de ces femmes : pénibilité du travail et rémunération dérisoire.



Plus je découvre son parcours et sa vie, plus je suis estomaquée par cette femme d'une liberté et d'une audace à toute épreuve… Et plus me semble rare et restreinte, aujourd'hui, la place laissée dans l'espace médiatique aux journalistes qui mènent de telles enquêtes, avec tout le danger et le risque que cela comporte. Je ne peux m'empêcher de penser à Marie-Monique Robin, également journaliste et femme d'exception, tant j'ai de respect pour son travail et ce qu'elle représente.



Lisez ce livre, en vous replongeant dans son contexte, et vous serez comme moi, ébranlée par ce qu'elle écrit, dans l'urgence et dans le souci du détail et de la véracité, fascinée et admirative de ce petit brin de femme à la poigne et la détermination de fer.
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10 jours dans un asile



Livre reportage, nous sommes en 1887, une journaliste du New York World décide de se faire interner dans un asile d’aliénés le Blackwell’s Island Hospital de New York. Elle va y passer 10 jours et relève toutes les atrocités pratiquées auprès des malades. C’est une époque où l’on est facilement interné, des femmes se retrouvent face à un personnel aux méthodes dures, sans aucune humanité. Grâce à son intervention le sort de toutes ces femmes sera amélioré et des subventions conséquentes seront données par la municipalité.

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10 jours dans un asile

En 1887, Joseph Pulitzer lance un défi à Nellie Bly, jeune journaliste de 23 ans déjà connue pour quelques reportages d'infiltration en usine et au Mexique : se faire passer pour folle et interner au Blackwells Island Hospital, l'un des principaux asile d'aliénées pour femmes de la ville de New York. Bien qu'assez dubitative sur ses chances de leurrer les professionnels qui décideront de son sort, la voilà qui intègre une pension ouvrière, sort le grand jeu des regards égarés, des propos décousus, soulève pitié, moqueries, malaise. Que faire de cette étrangère perdue, dont l'esprit bat visiblement la campagne ? La police est appelée à la rescousse, au poste on fait appel à un médecin, l'actrice est convaincante, le médecin abusé, la machine se met en place et bientôt la jeune femme n'a même plus besoin de jouer la comédie pour être folle aux yeux de tous, psychiatres compris. Car une fois son but atteint, sans pour autant dévoiler la supercherie, Miss Bly ne se comporte plus que très normalement, et ne tarde pas à découvrir que beaucoup de malheureuses internées avec elles ne sont guère plus folles que le commun des mortels. Des femmes psychologiquement fragiles peut-être, malades souvent, arrivées là on ne sait trop pourquoi, placées sur le même plan que les plus aliénées... et qui ne tarderont pas à le devenir, hélas, vu les traitements qu'on leur inflige.

Nourriture insuffisante et souvent avariée, bains glacés, eau souillée, chauffage inexistant, vêtements misérables, promiscuité sordide, hygiène inexistante... Les patientes se retrouvent soumises, absolument, à des infirmières aussi incompétentes que brutales, plus proches des kapos de camps de concentration que d'un personnel hospitalier digne de ce nom, dont les sévices finiraient par rendre folle la femme la plus solide quand ils ne tuent pas pour de bon. Quant aux médecins, entre les indifférents, les complaisants et les généreux trop débordés pour voir ou pouvoir grand chose, le tableau n'est guère plus reluisant.

Dans cet enfer, la jeune femme tient 10 jours, notant tout, ne dormant presque pas, avant d'être récupérée par un avocat complice - soulagée et malheureuse pourtant d'abandonner ses compagnes à ce triste sort auquel elle échappe elle-même si facilement.



Le reportage qu'elle tire de l'aventure fait la une de la presse, entraîne un scandale évident, une enquête. Malgré les tentatives du personnel hospitalier pour dissimuler le plus gros des faits, la justice valide le témoignage de la jeune femme et une vaste campagne de réforme et de financement est lancée pour améliorer les conditions de vie des détenues. A quel point, dans quelles mesures exactes, les choses changeront-elles ? Cela, on ne nous le dit pas et c'est un brin frustrant pour le lecteur d'aujourd'hui qui, en quelques dizaines de pages, s'est passionné pour le sujet. A l'image de son auteure, le reportage n'en est pas moins admirable - de ceux qui nécessitent une force de caractère hors du commun, de ceux qui bousculent la société et font bouger les choses. Le tout écrit dans une langue simple et vivante, sans effets de manche superflus, et d'autant plus percutant.



Une belle idée que la réédition de ce texte, ici accompagné de deux autres reportages plus modestes mais également intéressant, dans une agence de placement pour domestiques et une usine d'emballages. Après cet exploit, Nellie Bly a accompli un tour du monde à la Phileas Fogg que j'irai découvrir, chez le même éditeur, avec la même curiosité.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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10 jours dans un asile

Nelly Bly travaille au New York World, journal qui appartient au fameux Joseph Pulitzer. En 1887, elle a pour mission de se faire passer pour folle et d'intégrer le fameux asile d'aliénées du Blackswell's insland hospital. Elle y reste 10 jours et pourra témoigner des conditions inhumaines et cruelles dans lesquelles on maintient les patientes que l'on ne soigne pas d'ailleurs. Certaines ne sont là que parce qu'elles ne parlent pas l'Anglais et ne peuvent donc pas comprendre les questions qu'on leur pose; ou bien fatiguées, épuisées par le travail, sans le sou, on ne sait où les mettre...

Journaliste d'infiltration, c'est une enquête édifiante et qui nous rappelle le chemin parcouru en moins d'un siècle.

Une écriture très facile à lire. Notre journaliste a beaucoup de courage et de répondant et ferait un thème de film formidable.
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10 jours dans un asile

Témoignage édifiant d'un univers bien particuliers aux USA à une époque donnée : 1887.

Courageuse journaliste en immersion dans un monde tumultueux.
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10 jours dans un asile

Un livre qui se dévore en quelques jours!

J'aurais aimé une enquête un peu plus poussée! Car au final elle nous d'écrit qu'une journée entièrement!

Mais certains passages ne peuvent nous laisser indifférent!
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10 jours dans un asile

Avec Dixie39, on se disait que ce serait sympa de se faire une lecture commune. Quand elle a vu que j'avais lu Le tour du monde en 72 jours de Nellie Bly, notre choix s'est automatiquement porté sur un autre ouvrage de la journaliste : 10 jours dans un asile.

Je disais donc que le mois dernier, j'ai eu l'occasion de connaître Nellie Bly au travers de son périple, à savoir battre le tour du monde de Phileas Fogg, en moins de 80 jours, en 1889. Mais, lorsque la jeune femme se lança dans ce défi, elle n'en était pas à son premier coup d'essai. En effet, deux ans auparavant, son rédacteur en chef, un certain Joseph Pullitzer, lui confia la mission de se faire passer pour folle afin d'intégrer pendant une semaine, un asile psychiatrique de New York. Le but de ce journalisme d'investigation? Dénoncer les conditions effroyables de détention des malades souffrant de symptômes psychiques ainsi que les méthodes douteuses du corps médical.



Au final, elle restera une dizaine de jours dans l'asile d'aliénées de Blackwell's Island. Elle sera ainsi témoin des conditions effroyables de détention des aliénées : le froid, la piètre nourriture, les insultes, brimades et humiliations des infirmières, le manque d'activité des pensionnaires qui sombrent véritablement dans la folie, sont leur lot quotidien. Et le pire dans tout cela, c'est que Nellie Bly se rend compte que parmi elles, beaucoup ne sont en vérité pas folles mais victimes d'infortune : l'une y a été envoyée par son mari parce qu'elle l'avait trompé, une autre parce qu'elle était trop pauvre ou une dernière parce qu'elle s'était rebellée contre une humiliation lorsqu'elle travaillait comme cuisinière.



Dès lors, la rédaction de son article aura l'effet d'une bombe : non seulement, la ville de New York va affecter un million de dollars aux hôpitaux psychiatriques de Blackwell's Island mais les établissements connaîtront également une réforme en profondeur. Comme dans le Tour du monde en 72 jours, j'ai retrouvé la plume agréable et simple de Nellie Bly, une idéaliste qui a eu à coeur de rendre justice. Elle s'est révélée être une nouvelle fois attachante et sympathique.



Dans ce livre témoignage, se trouvent également deux autres enquêtes de la jeune journaliste :

- Dans le premier, elle a intégré le milieu des domestiques en recherche d'emploi. Sans références, elle est obligée de passer par les bureaux de placement qui se faisaient les intermédiaires entre les jeunes femmes recherchant un travail et des employeurs à la recherche de domestiques sérieuses. Nellie Bly dénonce les dérives abusifs de ces bureaux de placement car non seulement ils demandent de l'argent aux jeunes femmes en recherche d'emploi sans leur garantir une place mais trompent aussi les employeurs sur les qualifications des futures domestiques.

- Dans le second, elle a intégré le milieu des ouvrières peu qualifiés dans des usines : elles dénoncent ainsi leur bas salaire, l'abus des employeurs de ne les payer qu'à la troisième semaine et leurs conditions de travail difficiles.



En conclusion, tout comme le Tour du monde en 72 jours, 10 jours dans un asile est un livre témoignage qui vaut le coup d'être lu, sinon d'être connu. Le film Ten days in a madhouse est d'ailleurs sorti l'année dernière de Thimothy Hines avec Christophe Lambert dans le rôle du Docteur Dent et Caroline Barry dans celui de Nelly Bly. Cela me tenterait bien de le voir.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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