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Autour de la Folie et de la Littérature !
Liste créée par fanfanouche24 le 19/10/2023
25 livres.

Un concours de circonstances m'a fait lire à la suite " Les Souvenirs de la maison des fous " de Paul Eluard et le dernier texte de Rosa Montero, " Le danger de ne pas être folle"...Ce qui a provoqué cette liste , en allant me remémorer le texte de Daeninckx " Caché dans la maisin des fous ", dont je tire la citation suivante :

"Un aliéné est aussi un homme que la Société n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empêcher d'émettre d'insupportables vérités."--Antonin Artaud

--******---J'ai utilisé pour établir cette sélection mes lectures personnelles ainsi que certaines lectures de Rosa Montero, sur lesquelles elle s'est appuyée pour son dernier ouvrage

** le 19 octobre 2023

@Soazic BOUCARD@



1. Le danger de ne pas être folle
Rosa Montero
3.91★ (115)

"« J’ai toujours su que quelque chose ne fonctionnait pas bien dans ma tête », nous avoue Rosa Montero, et elle poursuit plus loin : « L’une des choses bien que j’ai découvertes avec les années, c’est qu’être bizarre n’est pas du tout bizarre. » Vulgarisation scientifique, essai, fiction ? Non, plutôt une conversation avec le lecteur avec lequel elle crée une proximité étonnante. Elle nous prend à témoin avec humour et subtilité, nous parle du lien entre la folie et la créativité de l’écrivain ou de l’artiste en passant par les addictions, les maladies, les singularités les plus fréquentes chez les créateurs. Elle tisse des liens avec ses souvenirs, ses expériences et les dernières découvertes des neurosciences pour défendre l’importance d’être différent car « ce qui est véritablement bizarre, c’est d’être normal ». Dans ce livre passionnant, intelligent et touchant, Rosa Montero nous révèle à quel point notre cerveau est une source d’émerveillement infini et comment, à partir du processus créatif et de la puissance de l’art, on peut explorer le sens ultime de la vie."
2. Souvenirs de la maison des fous
Paul Éluard
4.44★ (30)

***Voir ma chronique de ce jour : https://www.babelio.com/livres/luard-Souvenirs-de-la-maison-des-fous/356789/critiques/3647497
3. Caché dans la maison des fous
Didier Daeninckx
3.48★ (261)

"«Elle s'était levée au moment où l'ambulance Ford manoeuvrait pour se garer sur la place, le faisceau des phares balayant la façade de grès. Elle était montée sur un banc pour apercevoir le médecin et le photographe qui se dirigeaient vers l'arrière du véhicule, leurs pas imprimés dans le tapis blanc qui déjà recouvrait le gravier. Une jeune femme en était sortie la première, le visage encadré par une épaisse chevelure noire, enveloppée dans une ample cape, puis un homme vêtu d'un pardessus croisé, les traits obscurcis par l'ombre portée de son chapeau, était apparu. Il s'était légèrement incliné pour allumer une cigarette, et la flamme vacillante avait éclairé un regard curieux, presque inquiet, celui que l'on promène sur ces endroits inconnus où l'on arrive sans les avoir choisis.» 1943 : asile de fous de Saint-Alban, en Lozère. Une jeune résistante, Denise Glaser, vient s'y cacher. Au même moment, Paul Eluard et sa compagne s'y réfugient. Didier Daeninckx nous entraîne à leurs côtés, dans une plongée vertigineuse aux confins de la «normalité», là où surgit l'art brut et où la parole des «fous» garantit celle des poètes. "
6. L'Apprenti sorcier
François Augiéras
3.80★ (74)

"Au coeur du Périgord noir, dans le Sarladais, " pays de revenants, de cavernes fraîches et de bois ", un adolescent est placé chez un prêtre de trente-cinq ans. L'adolescent passe du rang d'élève à celui de serviteur puis d'initié. Il va bientôt percevoir " avec une extrême acuité les secrets du mouvement de la vie, la croissance des plantes, la fermentation des eaux mortes, tel mouvement imperceptible de l'air. " Il cachera son âme a l'abri des hommes dans une source secrète de la Vézère. Il gagnera contre la loi sociale. Et l'on comprend que ce récit ténébreux, brûlant d'amour, est un éloge de la différence, un apprentissage de la pureté."
7. La cloche de détresse
Sylvia Plath
4.11★ (2183)

"Esther Greenwood, dix-neuf ans, est à New York avec d'autres lauréates d'un concours de poésie organisé par un magazine de mode. De réceptions en soirées passées pour tuer le temps, ce sont quelques jours d'une existence agitée et futile que vit la narratrice. En même temps, elle se souvient de son enfance, de son adolescence d'étudiante américaine, des amours qu'elle a connues. Tout bascule lorsque Esther quitte New York. Tentatives de suicide, traitements de choc, guérison, rechutes, et, pour finir, l'espoir. Esther est à la fois "patiente" dans l'univers hospitalier et observatrice au regard aigu de ce monde, qui a pour toile de fond l'Amérique des années 1950."
8. Un ange à ma table - Intégrale
Janet Frame
4.69★ (67)

"Comprend : Ma terre, mon île ; Un été à Willowglen ; Le messager. Janet Frame présentait Un ange à ma table comme son autobiographie. Deux décennies plus tôt, elle avait pourtant écrit Vers l’autre été, un texte personnel qu’elle refusait de voir paraitre de son vivant et dont elle souhaitait cependant la publication posthume. A l’occasion de la publication de ce roman, les éditions Joëlle Losfeld rééditent dans la collection Arcanes sous forme de coffret les trois tomes de l’autobiographie Un ange à ma table. "
9. Sur l'écriture
Charles Bukowski
4.07★ (176)

"Une anthologie de textes inédits sur l’écriture, le quotidien d’une véritable légende américaine, icône de la contre-culture. Ces lettres aux éditeurs, directeurs de revues, amis et confrères écrivains pour la première fois publiées, dessinent un portrait intime du grand poète tour à tour poignant, glacial, iconoclaste et souvent hilarant. On y découvre le rapport inquiet au travail, l’érudition littéraire, mais aussi le mordant, l’intransigeance de celui qui a donné voix aux opprimés et dépravés de la société, dans des phrases mémorables ponctuées de moments de grâce."
10. Le nénuphar et l'araignée
Claire Legendre
3.87★ (53)

"Vous avez peur des araignées, du vide, du regard des autres, de la maladie. Qu'on vous trahisse, qu'on vous abandonne, que les prédictions de la petite gitane se réalisent. Vous arrêtez de fumer, vous fuyez les insectes et les confidences médicales, vous évitez de monter sur scène, de prendre l'avion, de tomber amoureux, de vous pencher au balcon. Vous ne passez pas le permis de conduire et vous commencez les romans par la fin, un peu comme on mettrait une ceinture de chasteté. Vous croyez que vous êtes paré, qu'on ne pourra jamais vous prendre au dépourvu, qu'il ne vous arrivera rien. Mais un matin vous découvrez que vous avez un papillon dans la poitrine, vous le sentez battre des ailes. Vous n'allez pas pouvoir faire mine de l'ignorer... Entre essai et récit, «Le nénuphar et l'araignée» explore les mécanismes, les sources, les symptômes de l'angoisse, de sa forme la plus intime à la plus ordinaire."
11. Strindberg et van Gogh, Swedenborg, Hölderlin
Karl Jaspers
4.00★ (13)

"À propos de Strindberg (et de Swedenborg), d’une part, de Van Gogh (et de Hölderlin), de l’autre, Karl Jaspers se livre à une étude philosophique et psychopathologique comparée des liens que ces vies et ces œuvres entretiennent avec la schizophrénie, visant ainsi à la compréhension de ce qu’on appelle la folie."
12. L'autre vérité : Journal d'une étrangère
Alda Merini
4.35★ (43)

""Il n'existe pas de folie dépourvue de signification et les gestes que les gens ordinaires et mesurés considèrent comme d'un fou impliquent le mystère d'une souffrance que les hommes n'ont pas écoutée, n'ont pas recueillie". Cette souffrance, L'autre vérité veut la recueillir et l'écouter ; dans un récit limpide et implacable, la poétesse Alda Merini, disparue le 1er novembre 2009, nous dit ce qu'était l'internement psychiatrique dans les années 60 et 70, qu'elle a elle-même vécu dans le plus profond abandon. La poésie de ces pages vaut comme une arme au service d'un " esprit d'enfance (...) qui ne pourra jamais être perverti par personne ", une arme pour ne pas sombrer, pour réinventer l'espoir d'être aimé. Voici l'un des plus grands textes littéraires mettant en scène la folie."
14. Instants de vie
Virginia Woolf
4.34★ (128)

""Instants de vie"est composé de cinq textes distincts, tous autobiographiques. Avec verve, avec fureur, avec humour, avec âpreté, Virginia Woolf écrit, à plusieurs époques de sa vie, la crudité, la sauvagerie d’une existence en apparence très civilisée. À vingt-cinq ans dans "Réminiscences" (1908), à cinquante-huit ans dans "Une esquisse du passé" (1939), elle raconte une même histoire, celle de son enfance, de sa jeunesse, et crie la même plainte. Virginia parle de sa défunte mère, Julia Stephen, dynamique et rêveuse, à la beauté ensorcelante, qui laisse derrière elle un vide irréparable. De sa sœur Stella, qui mourra quelque temps après sa mère. Et enfin du père, Leslie Stephen, prêtre défroqué, philosophe médiocre, qui impose à ses filles et à son épouse son autorité étouffante, toute victorienne. Un père qui, à la mort de son épouse, transforme la maison, jusqu’alors lumineuse et radieuse, en un lieu glauque, poisseux, où tout est prétexte à de froides agressions. Mais "Instants de vie" rend compte également des années heureuses, en particulier à Saint Ives en Cornouailles, où la famille passait les vacances du vivant de Julia Stephens. Et la drôlerie irrésistible de Virginia Woolf se révèle dans les trois textes qui closent le recueil, dans lesquels l’auteur revisite son passé avec distance et humour devant ses amis du groupe de Bloomsbury. Rires, larmes et mélancolie, c’est une Virginia Woolf passionnée, ravagée par le passé qui se découvre ici. "Instants de vie"remet en question toute la lecture d’une œuvre inépuisable et permet de mieux pénétrer une vie impérissable. "
15. Manuel à l'usage des femmes de ménage
Lucia Berlin
3.50★ (302)

"La publication de Manuel à l’usage des femmes de ménage révèle un grand auteur et un destin exceptionnel : Lucia Berlin, mariée trois fois, mère de quatre garçons, nous raconte ses multiples vies en quarante-trois épisodes. Élevée dans les camps miniers d’Alaska et du Midwest, elle a été successivement une enfant solitaire au Texas durant la Seconde Guerre mondiale, une jeune fille riche et privilégiée à Santiago du Chili, une artiste bohème vivant dans un loft new-yorkais au milieu des années 50 et une infirmière aux urgences d’Oakland. Avec un délicat mélange d’humour, d’esprit et de mélancolie, Berlin saisit les miracles du quotidien jusque dans les centres de désintoxication du sud-ouest des États-Unis, elle égrène ses conseils avisés et loufoques tirés de ses propres expériences d’enseignante, standardiste, réceptionniste, ou encore femme de ménage. Dix ans après la mort de l’auteur, la découverte de Manuel à l’usage des femmes de ménage a constitué un événement littéraire majeur aux États-Unis, puis dans le monde entier. Comparée par la critique américaine à Raymond Carver et Alice Munro, Lucia Berlin est un grand écrivain injustement méconnu, un maître de la narration qui se nourrit du réel pour émerveiller son lecteur."
16. Une représentation à l'asile
Anna Kavan
3.00★ (6)

"Une représentation à l'asile (Asylum Piece) : théâtralisation absolue de la folie, des " machines dans la tête ", de la fuite éperdue dans les dédales de la mémoire. Rarement un écrivain est parvenue avec une telle souveraineté à transposer les scènes, les décors et les personnages d'une fable psychique, à transcrire la fiction anamorphosée de l'inconscient pour en donner le spectacle littéraire, ce moment de tension insoutenable où le mouvement de la narration lie les temps antagonistes du réel, du symbolique et de l'imaginaire. Cette oeuvre, écrite en 1940, est sans aucun doute la plus bouleversante et la plus achevée de cette femme qui tient désormais une place excentrique mais incontournable dans l'univers romanesque anglo-saxon contemporain."
17. La femme qui tremble : une histoire de mes nerfs
Siri Hustvedt
3.63★ (327)

"Violemment secouée, à l'occasion d'une évocation en public de son père récemment disparu, par un tremblement irrépressible accompagné d'une expérience de dissociation, Siri Hustvedt décide, pour comprendre enfin la nature d'un phénomène qu'elle rapproche d'autres états-limites qu'elle a également connus, de prendre la mesure la plus exacte possible de la véritable nature des "gouffres" invisibles qui, hantant, fragilisant et formatant nos existences, sont tapis sous la vie ordinaire, afin d'affronter les mystères du moi. De la neurobiologie à la psychiatrie et à la littérature, une approche, aussi ambitieuse que personnelle, de l'histoire des pathologies mentales au fil d'une réflexion rigoureuse et lucide qui, transcendant la cartographie académique de la souffrance et de l'angoisse, aborde sans détour les rapports de la maladie avec le geste créateur."
18. Pauvre folle
Chloé Delaume
3.38★ (750)

"Dans toutes les histoires d'amour se rejouent les blessures de l'enfance : on guérit ou on creuse ses plaies. Pour comprendre la nature de sa relation avec Guillaume, Clotilde Mélisse observe les souvenirs qu'elle sort de sa tête, le temps d'un voyage en train direction Heidelberg. Tandis que par la fenêtre défilent des paysages de fin du monde, Clotilde revient sur les événements saillants de son existence. La découverte de la poésie dans la bibliothèque maternelle, le féminicide parental, l'adolescence et ses pulsions suicidaires, le diagnostic posé sur sa bipolarité. Sa rencontre, dix ans plus tôt, avec Guillaume, leur lien épistolaire qui tenait de l'addiction, l'implosion de leur idylle au contact du réel. Car Guillaume est revenu, et depuis dix-sept mois Clotilde perd la raison. Elle qui s'épanouissait au creux de son célibat voit son coeur et son âme ravagés par la résurgence de cet amour impossible. La décennie passée ne change en rien la donne : Guillaume est toujours gay, et qui plus est en couple. Aussi Clotilde espère, au gré des arrêts de gare, trouver une solution d'ici le terminus."
19. Le Pavillon des enfants fous
Valérie Valère
3.66★ (1854)

"A treize ans, Valérie Valère a été internée au pavillon des enfants fous d'un grand hôpital parisien. A quinze ans, elle écrit le récit de ce séjour. Son livre n'est pas seulement une vision du monde hospitalier, des traitements pour les malades mentaux, le cri pathétique d'une adolescente de treize ans qui, un jour, a refusé toute nourriture : elle prend conscience des raisons profondes qui l'ont amenée au comportement suicidaire qu'est l'anorexie. Son récit est avant tout l'histoire d'une guérison. tout l'histoire d'une guérison."
20. Dieu gît dans les détails
Marie Depussé
4.44★ (40)

"Dieu gît dans les détails est la chronique de jours ordinaires passés à la clinique psychiatrique de La Borde, fondée en 1953 par Jean Oury, avec la collaboration de Félix Guattari et de quelques autres. L'auteur de ce livre est l'un des nombreux compagnons de route de cette aventure qui a suscité tant de commentaires, d'attaques et d'éloges. Venue la première fois pour accompagner un ami médecin, elle s'est attachée à ce drôle d'endroit peuplé de drôles de gens, elle s'y est sentie bien, et elle y est restée, partageant son temps avec les fous (qui revendiquent cette appellation plutôt que celle de "malades") et les soignants, entre la littérature, les cuisines et le ménage car à La Borde, s'occuper des fous, c'est vivre avec eux, accomplir avec eux tous les gestes de la vie, des plus quotidiens aux plus sublimes. C'est son expérience qu'elle raconte ici, sa vie auprès de ceux qui tiennent à ce lieu particulier, libre (autour du parc, il n'y a pas de murs), où les comportements étranges, choquants, sont acceptés comme étant l'expression même, le simple symptôme de la maladie, et parce qu'il ne sert à rien de les nier. Ce livre à l'humour tendre, lucide, ce livre précis mais si peu clinique, documenté et rêveur, nous apprend sans doute à considérer autrement la folie mais plus encore tout ce qui est hors de nos pas."
21. 10 jours dans un asile
Nellie Bly
3.96★ (844)

"Engagée en 1887 au journal New York World du célèbre Joseph Pulitzer, Nellie Bly se voit confier une mission pour le moins singulière : se faire passer pour folle et intégrer un asile, le Blackwell's Island Hopital à New York. Intrépide, courageuse et soucieuse de dénoncer les conditions de vie des laissées-pour-compte, elle accepte le défi et endosse le rôle. Elles reste dix jours dans l'établissement et en tire un brûlot. D'abord publié en feuilleton, ce reportage undercover met en lumière les conditions épouvantables d'internement des patientes ainsi que les méthodes criminelles du personnel. L’œuvre de Nellie Bly, jusqu'alors inédite en France, marque la journalisme dit "infiltré" et préfigure les luttes pour l'émancipation des femmes."
22. Chez les fous
Albert Londres
3.78★ (268)

" Après avoir dénoncé les pénitenciers de Guyane et les bagnes militaires de Biribi, c'est à une autre forme d'enfermement qu'Albert Londres, au début de l'année 1925, entend désormais s'attaquer : les asiles d'aliénés. Devant la mauvaise volonté des autorités de Santé publique, le grand reporter tentera même, pour forcer les portes d'un hôpital psychiatrique, de se faire passer pour fou. Parvenant enfin à enquêter dans plusieurs établissements, il rapportera de nombreux témoignages de malades qui fourniront la matière de douze articles très polémiques. La rédaction du Petit Parisien hésitera d'ailleurs à publier cette enquête, qui paraîtra finalement en mai 1925. Devant l'indignation des psychiatres et des aliénistes, Albert Londres, dans le livre qui fera suite aux articles de presse, sera contraint d'adoucir certains passages et de maquiller quelques noms propres •"
23. Thérèse en mille morceaux
Lyonel Trouillot
4.03★ (51)

"À vingt-six ans, Thérèse a brusquement pris conscience d'avoir été longtemps "une réalité totalement extérieure à sa propre existence" ; elle a décidé d'écrire sur elle, de s'écrire. Un autoportrait à vif, d'autant plus à vif que la jeune femme est traversée par son double, un autre"je", tyrannique, brutal. Une autre Thérèse, qui va et vient en elle aux heures de son choix, bouleverse les idées, renverse les attitudes. L'acte d'écrire se fonde donc dans la volonté de sortir, de s'en sortir, entre la paix et le délire. Il s'agit aussi de reconstituer l'être.Brossé par Lyonel Trouillot, voilà un portrait inquiétant et dérangé d'une femme inquiétante et dérangeante, insaisissable. Thérèse en sainte, Thérèse en tante, Thérèse comme tue et révélée entre l'ordre et l'excès, Thérèse en mille morceaux comme autant de fragments répondant à un même prénom.Mais c'est au bout de cette crise insurrectionnelle, de ces notes qui sont à la fois son repli et son épanouissement, son ratage et sa mise à jour, que s'ouvre une autre vérité, éclatante dans une société hautaine et hypocrite. Après Rue des pas perdus, l'écrivain haïtien réussit là un formidable récit à plusieurs voix, sobres et violentes, sur le fil de la folie en quête de délivrance."--Céline Darner
24. La folle de la porte à côté
Alda Merini
4.00★ (10)

"« Titano s'y connaissait en femmes et il disait partout que j'avais une peau sobre et veloutée. En fait c'était vrai. L'hibernation hospitalière avait maintenu en vie certaines veinules légèrement diaphanes, à peine esquissées. » Il y a dans tout ce qu'écrit Alda Merini une spontanéité qui saisit le lecteur par une sorte d'évidence et d'étrangeté. "La Folle de la porte à côté", qui est-ce ? « Pour moi, dit Alda Merini, c'est ma voisine. Pour elle, la folle c'est moi, comme pour tous les habitants du Naviglio [son quartier à Milan] et de mon immeuble. » Alda Merini a vécu toute sa vie avec la folie, « une sereine vie commune avec la folie », dit-elle. « La folie est l'une des choses les plus sacrées qui existent sur terre. C'est un parcours de douleur purificateur, une souffrance comme quintessence de la logique. » Toute sa vie, Alda Merini a vécu dans la marginalité et l'indigence. Assumant une sexualité débridée, mère de quatre filles dont elle ne s'est pas occupée, vivant dans la rue et les cafés autant que chez elle, elle a tiré de cette vie une oeuvre unique, inouïe, qui lui a valu sur le tard l'admiration et l'affection de tous les Italiens. Clocharde géniale, innocente provocatrice, elle livre dans cette "Folle de la porte à côté" une autobiographie fantasmée et lucide, follement romanesque et, en dépit de tout, profondément joyeuse."
25. La séquestrée (Le papier peint jaune)
Charlotte Perkins Gillman
4.10★ (797)

"Tombée en dépression, une jeune mère se soumet à une cure de repos d'un genre radical, imposée par son médecin de mari. Censée reprendre goût à son quotidien réglé de femme au foyer par ce qui s'apparente à une séquestration pure et simple, elle ne réagit cependant pas comme son époux l'avait prévu... Classique des lettres américaines, La Séquestrée dénonce l'asservissement des femmes au mariage et à la maternité, ainsi que les méthodes de soins barbares destinées à guérir la neurasthénie qui en découle. Cette fiction, la plus violemment autobiographique de Charlotte Perkins Gilman, est devenue un livre-culte."
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