Parfois, la lecture d'une BD peut être un véritable supplice pour moi qui suit habitué à tous les genres puisque rien ne m'arrête. Là, je dois avouer que c'est comme une supplication faisant suite à une longue agonie. Pour moi, cette lecture peut être apparenté à un vrai calvaire. C'est ainsi.
Pour résumé, les dialogues sont totalement inintéressants. C'est assez confus puisque cela part dans tous les sens sous prétexte de psychologie recherché et subtil. Les différents personnages n’ont aucun charisme et aucune personnalité. On ne ressent rien pour eux. Un mot me vient à l'esprit : rébarbatif.
Par ailleurs, le rendu graphique dans cette œuvre assez dense est pour le moins insipide. C'est sans doute la faute à un manque de couleur varié et au trait un peu délavé. Le minimalisme sera de rigueur sur 270 pages !
Je ressors rarement d’une lecture avec une telle impression d’avoir perdu mon temps. Ne gâchez surtout pas votre argent à l'acquérir. Mieux vaut y jeter un coup d’œil avant. Je suis également votre serviteur et votre hôte pour vous déconseiller des lectures qui ne vous méritent pas.
Allez, à la rigueur, je peux le recommander aux amateurs d’essais graphiques psychédéliques et d’histoires oniriques complètement barges. D'ailleurs, ce titre figure dans la sélection d'Angoulême 2024 sans doute afin de promouvoir une BD plus élitiste et incompréhensible au grand public. Ma note traduit mon plaisir lecture.
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Club N°53 : BD non sélectionnée
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L'intrigue est intéressante mais le dessin minimaliste dessert la subtilité des émotions que traversent les personnages.
Ce style qui a fait mouche dans les 2 autres BD, empêchent ici de "rentrer" véritablement dans cette histoire.
Enfin la BD est vraiment longue, (trop ?).
Wild57
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Grande qualité psychologique mais long, si long, trop long...
Vincent
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Dans la lignée d’un Chris Ware - qui a soutenu la BD à sa sortie - ou d’un Tomine, un portrait acide et dérangeant de la middle class américaine. La narration est très maîtrisée, mais le trait - minimaliste à l’excès - souffre de la comparaison avec ses illustres prédecesseurs. Un auteur encore jeune, mais à suivre…
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Voici ce qui est écrit en quatrième de couverture, et pour une fois, c’est intelligent (trop rare pour ne pas le souligner) :
“Qui a dit que les gens ordinaires n’avaient pas d’histoire ? Dans ce roman graphique étonnant, Nick Drnaso explore en profondeur et avec subtilité la psyché de la classe moyenne américaine en exposant son malaise profond et insidieux. Un malaise générateur de fantasmes malsains, sans doute lié au vide existentiel inhérent à cette Amérique des banlieues lisse et sans histoire, consumériste et désenchantée, voire désœuvrée…”
C’est exactement ça, tout y est moyen, sans âme, artificiel. Le style de graphisme est froid, schématique, couleurs pastels, trait raide, comme pour prendre une distance, à la manière de Chris Ware (Mr Cardigan, Rusty Brown), d’ailleurs ce dernier s’est empressé d’y reconnaître son disciple.
Je me suis trouvé devant ces petites histoires plus ou moins anodines, rassemblées en un tout, comme face à une œuvre du mouvement minimaliste*, provoquant une impression d’ensemble oppressante. Dans le récit, les émotions sont nivelées par le bas, seule celle du lecteur est susceptible de surgir. Tout semble plat, les petites histoires de famille ou d’amitié quelconques cotoient le drame, sans hiérarchie, créant une ambiance glauque, presque angoissante, mettant le pire, c’est à dire l’agression, sexuelle ou crapuleuse, au même niveau de condamnation par le puritanisme ridicule de cette société, une relation homosexuelle entre deux adolescentes, la branlette du petit frère, une arnaque publicitaire, et ce qu’il en ressort, c’est le manque de relations, de culture, de créativité, d’invention de cet univers vide comme ses dialogues.
Beverly est une critique froide du désenchantement de cette culture sans âme, reliant le Pop Art au Minimalisme dans une œuvre forte et radicale.
*Le mouvement minimaliste ne rejette absolument pas l’émotion, bien au contraire, rien à voir avec le Feng Shui.
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Quelle bande dessinée originale !
Plusieurs histoires banales d'américains moyens. Un dessin au trait naïf et aux couleurs pastels très joli. Un ton satyrique qui dépeind les travers de la société américaine contemporaine : racisme anti-arabe, consumérisme, conservatisme, hypocrisie, angoisse sociale.
J'y ai trouvé un peu d'absurde à la Fabcaro. Une BD à découvrir.
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Une Amérique en perte de repères, dévorée par ses propres démons. Un portrait glaçant qui fait écho avec la situation actuelle. Un auteur à suivre !
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En quelques nouvelles, Nck Drnaso autopsie la triste monotonie de la classe moyenne banlieusarde américaine.
Des gens ni riches, ni pauvres.
Des ados désoeuvrés.
Des personnages qui pourraient presque être des personnages de sitcom basique, s'il leur arrivait quelque chose.
Si la triste monotonie d'une vie sans sel pouvait se rompre.
L'ennui est central dans ce livre.
Un ennui sourd et déprimant.
Non pas parce qu'il est porteur de malheur, mais parce qu'il est d'une vacuité absolue.
Nous en venons à espérer que le pire se produise.
Que la violence se déchaîne.
Que ce gamin paumé avec ses parents en pélérinage sur leur lieu de mariage et sa grande soeur qui s'amuse aves d'autres garçons devienne le serial killer que ses pensées refoulées laisse entrevoir.
Que cette femme au foyer, contactée pour être spectateur-témoin d'une nouvelle sitcom, se précipite dans la salle de bain pour vider les flacons d'anti-dépresseurs, de somnifères et de coupe-faim...
Rien ne se passe.
L'ennui, sans fin.
Encore exacerbé par un graphisme volontairement peu séduisant. Personnages massifs et peu expressifs, décors très géométriques, bien rangés comme un lotissement pour cadres moyens.
Ce n'est pas un livre pour tout le monde. Dans son genre, il est très réussi et sa sélection pour le festival d'Angoulême est amplement méritée.
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Je ne vais pas vous détaillez le scenario, qui est composé de plusieurs histoires courtes entremêlées.
Ce qui compte est que chaque histoire (aidé par un style artistique simple et un peu caricatural) transmet un sentiment d’isolation, de médiocrité, et de souffrance intériorisé des personnages.
J’en sors pas sûr de ce que je pense ou de quoi j’ai ressenti, mais avec le sentiment que ça en valait la peine.
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Malgré son prix récolté à Angoulême, je n'ai vraiment pas accroché sur cette BD. L'auteur a bien su mettre en place une ambiance de malaise, parfois glauque, mais la lecture est fastidieuse je trouve. Les liens entre les différentes histoires ne sont pas forcément tout le temps évidents et j'avoue que je n'avais pas vraiment envie de faire l'effort de revenir en arrière pour y voir plus clair.
Même si je loue la satire sociale livrée par l'auteur, je me suis plutôt ennuyée à la lecture.
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Impressionnant.
J'avais le sentiment que la BD depuis quelques années était autocentrée.
Les propositions novatrices étant rares.
Nick Drnaso apporte un regard nouveau et surprenant.
Plus épuré que Joost Swarte ou Ever Meulen, le trait de Nick Drnaso ne retient que l'essentiel : les éléments contributifs à la narration.
La gamme chromatique en couleurs pastel est superbe.
Sous d'heureuses apparences s'expriment les malaises des jeunes de la middle class américaine.
Un regard sensible sur une jeunesse invisible.
Si Nick Drnaso est dessinateur, il est aussi scénariste, la symbiose parfaite entre fond et forme.
Bravo à Renaud Cerqueux pour sa traduction. À la lecture, j'ai cru que l'album avait été écris en français !
Traduire une BD est un rude exercice : respecter le nombre de signes originaux pour être contenu dans la bulle tout en ne trahissant pas le ton rédactionnel est un challenge.
Un roman graphique subtil, léger, profond.
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Je me suis laissée complètement embarquer par « Sabrina » et son portrait d’une Amérique dépressive et paranoïaque. Pour le dire en bon français : un vrai page-turner. Flippant.
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