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Citations de Nicolas Ancion (117)


Avant de franchir la porte de ma chambre, je me retourne vers Franca. Elle est beaucoup plus près que je ne l’imaginais, mon nez touche presque sa joue. J’ai l’impression que mes grosses mains avec leurs gros doigts sont comme des ballons de foot qui pendent au bout de mes bras.
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Ça faisait tellement longtemps que je me disais qu'il aurait fallu créer une école pour former les assassins et les meurtriers que j'avais fini par en ouvrir une. J'étais persuadé qu'avec un enseignement rigoureux et des étudiants motivés, on pourrait obtenir rapidement des résultats tangibles : des meurtres vraiment anonymes, des prisons vides, des morts bien morts et des coupables introuvables. Mais pour ça, il aurait fallu que l'État soutienne mon initiative et ce n'était pas le cas. J'étais en avance sur mon temps, l'Éducation nationale n'était pas encore prête à subsidier ma filière de formation.
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S'il vous arrivait -sait on jamais- de découvrir Bruxelles par le ciel, balancé d'un nuage, tombé d'un avion, parachuté d'une montgolfière, s'il vous arrivait donc de débarquer à Bruxelles par la voie des airs sans passer par Zaventem, si vous étiez un ange par exemple, droit descendu d'un cumulus blanc et chaud, un séraphin, un chérubin, Cupidon lui-même, sait-on jamais, et si dans votre descente vers le sol vous visiez le plein centre ville, alors il y aurait de fortes chances pour que le premier personnage que vous croisiez au cours de votre chute soit un saint Michel tout doré, perché au sommet d'une tour. Un collègue en quelque sorte. Perché sur son clocher pourrait-on dire. Ou son beffroi. Lui ne dirait rien en tout cas, car tout brillant et tout doré qu'il soit il n'en resterait pas moins muet, raide et immobile. Peut-être figé par le vertige, plus probablement raidi par les années de pose et les intempéries.
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Une voiture rouge portée par quatre pneus noirs passe devant Victor en vrombissant, puis la rue redevient calme sous le vent froid. Une vieille dame traverse au passage pour piétons en un mouvement éternisé comme le footballeur qui s’avance vers le filets adverse dans la séquence rediffusée au ralenti. Victor accélère le pas, se rue dans la boulangerie, en ressort avec un petit pain gris coupé et repart vers son chez lui. Il avale les six volées de marches, enfonce la clef dans la serrure et se précipite dans le salon. Merde. Pas de message. C’est toujours comme ça, le téléphone. Les messages ne viennent jamais quand on les attend. Pire, quand ils arrivent enfin, ils sont tellement désespérants qu’on aurait voulu ne jamais les entendre.
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"Il lâche sa phrase avec un tel enthousiasme qu'il est obligé, aussitôt, de se taire pour laisser respirer le silence"
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Un lapin disque-jocquet, un ours déménageur : tout s'annonce pour le mieux. Tout à l'heure, on apprendra à Victor que la mariée est une grenouille et sa belle-mère une brosse à ongles. Il ne bronchera pas. C'est normal. Il aura vidé trois ou quatre bouteilles de champagne, selon toute probabilité, et il sera allongé sur le palier de bois verni, juste en dessous de la somptueuse tapisserie qui représente une tuerie de cerfs. Victor aimerait qu'un faon et une biche se présentent à la noce. Ca mettrait de l'ambiance de les voir s'offusquer devant la crudité du tableau. Et les animaux ne sont pas moins susceptibles que les êtres humains, bien que quelques acharnés du genre Saint-Exupéry tentent de faire croire le contraire aux enfants en bas-âge. p.78
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En tout cas, si je n'avais qu'un seul conseil à donner aux jeunes célibataires dans mon genre, songe Victor, c'est d'observer en détail chacun des gestes que j'opère en vue de séduire, de noter avec précision toutes les démarches que j'entreprends pour conquérir le coeur d'une de ces jolies femmes et de veiller, à partir de ces observations, à ne jamais, mais là vraiment jamais, se lancer dans des entreprises aussi stupides. En d'autres termes, le mieux est encore que chacun fasse comme il le sent. Et en ce qui me concerne, tout ce que je sens, c'est que ça pue. J'attire autant les jeunes filles qu'une exposition de marteaux ou une rétrospective sur l'évolution des cailloux depuis l'invention du gravier. p.22
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Nous étions six enfants au départ, mais le malheur a frappé six fois et la vie a fait de moi l'unique survivant de la famille. Lorsque j'ai échappé à l'incendie de la maison, c'était pour assister impuissant à l'agonie de mes deux soeurs aînées et de mon père qui tentait de les tirer de la fournaise. Ma mère avait été emportée l'hiver précédent par la tuberculose roumaine, une maladie atroce que mon frère jumeau avait contractée sur le front russe en soignant les victimes du scorbut et du choléra. p.100
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Je ne sais pas ce qui se passe, peut-être que je vieillis - même si je n'ai pas encore tout à fait trente ans- j'ai l'impression que les gosses changent. Ils ont l'air trop sérieux avec leurs vêtements d'adultes pleins d'étiquettes, de tirettes et de bandes fluorescentes. On dirait qu'ils s'ennuient ou qu'ils en ont déjà marre.
A leur âge, je passais des heures à jouer au foot et je souriais tout le temps. Je ne savais même pas comment on faisait pour être triste. p.87
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L'ambassadeur aurait aimé qu'on le pince. Soit il venait d'être la victime d'un grave délire alcoolique, soit il venait d'être agressé par trois peluches, encagoulées comme des gangsters.
Un gros ours gris au volant, un chien brun sur la lunette arrière et un cochon rose, habillé d'une salopette mauve, qui le menaçait avec une aiguille à tricoter. p.115
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Tu n'achètes plus que ce dont tu as vraiment besoin : ta nourriture, ton pain de savon, ton bouquin pour lire le soir et t'endormir tranquille loin de la télé. Tu ne seras pas plus malheureux qu'aujourd'hui, tu auras peut-être envie de sortir de chez toi pour rencontrer des gens. Ils te feront sans doute moins peur vu que tu n'entendras plus les conneries que la radio et la télé propagent.
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