Citations de Nicolas Bonnafous (328)
On les appelle ceux du Grand Changement, ou ceux de la montagne,…
Selon un temps que nous ne définissons plus, tous les ans ou tous les cinq, dix, trente, cent, mille, dix mille ans, certains ressortent et descendent de cette montagne. Les retours sont très difficiles à vivre, pour ces gens. Ce sont des conflits d’une extrême violence, mais parfois aussi des enseignements précieux d’avant le Changement, que nous apportent ces revenants. Ces révélations nous aident dans la compréhension et cette adaptation continue, mais ce qui est le plus surprenant, ce sont les âges et la provenance de ces gens… Je prends encore des gants pour vous dire tout cela, je connais vos réactions par cœur. Veuillez bien vous asseoir...
Les artistes de tout temps sont des chamans, faisant corps avec leurs impulsions intérieures, quand la sensibilité à la réalité les amène à pressentir le monde, à le renifler, comme un animal, à le faire soi dans un pas de côté, les poumons respirant le réel du monde, où circulent le temps présent et le devenir alarmant, violent, des changements imminents.
Les représentations monochromes de l’outrenoir et le travail sur la lumière de Pierre Soulages clôturaient l’art religieux occidental et sa représentation. Les formes et son symbolisme glissant par l’abstraction diluaient l’expression d’années de peinture figurative, où le sujet religieux et le sacré passaient par l’homme pour accéder au mystère premier. Des divinités de la grotte de Lascaux à la Renaissance en passant par la période moderne… la lumière seule et la peur martelée de l’extinction imminente de notre planète donnaient à présent la ligne spirituelle du lent crépuscule de l’Occident. Ouvrant une voie directe aux mystères de la Création, aux nouvelles
spiritualités et peut-être même aux religions nouvelles…
Du haut de la grande vague, le vent me caresse les cheveux, je vois loin le monde … pour un instant seulement.
Tu ne sauras jamais peindre ni écrire ni sculpter, méfie-toi autant des éloges, des tableaux “réussis” et des ventes. Elles sont un souffle, une caresse des hommes pour t’encourager à poursuivre dans ta voie, mais elles ne sont pas la voie.
Je les sens tout le temps ces ombres qui ne
cessent d’approcher. Ce qu’elles veulent, je
n'en sais rien, je ne veux rien savoir du vent
qu’elles revêtent et de leurs stratagèmes pour
nous caresser et prendre possession de
l’âme...
Leurs colères sortant des langues de feu, et
chaudrons de guerriers mis à mort, derniers
assauts criant toute la haine de mots
ciselants,
Traces de choses non accomplies...
Immense espoir d'un écho étrange.
De mon Âme qui d'un grain à l'autre de
poudre d'or alchimise l’échelle du ciel.
Je me hisse le long de ce faisceau de lumière
qui frappe le sol de ces vitraux,
Un corps lourd de pesanteur, ça cherche à
s'échapper...
La méridienne réchauffante du solstice
d'hiver revient à sa source,
Je suis mort dans la lumière, parti avec le
jour...
L'ombre de la nuit cessait...
De toutes les nuits celle-là fut particulière
La lune toute ronde
Illuminait le sombre ...
Elle emportait de son cercle de lumière parfait
Ce qui lourd à l'intérieur de soi
Ne se nomme pas
Et ne se pleure pas...
Une tête puissante de taureau ailé
formait un nuage...
Elle glissait avec les mémoires vives
vers la mer reliée….
les mémoires de la mer reliée…
Cette poésie a ouvert le roman
La civilisation des poètes
« Les mémoires de la mer reliée »
La lumière est le premier Dieu
À son contact se dissolvent
les œuvres de la nuit…
Ses versets de silences célèbrent ce qui vient…
que nous ne connaissons pas encore...
En attendant les révélations de l'aurore...
Douleur lancinante
Parfum de nuit...
Pauvreté de corps
Et homme plié...
Sans nom
Transparence et compression
Attente et dispersion...
Et à chaque dispersion… une nouvelle menace,
le retour fugace de la bête sombre...
J'ai posé des poèmes au bord du monde
De simples mots faits de leurs racines oubliées
Pas des poèmes en papier ni en textes faits pour les étagères
Mais ceux que je souffle par ma main poussée au vent du monde le cœur pur…
Pétales éternelles…
Langue ancienne de premières pensées
Verbe des peuples sans écritures
à l'écho du monde
Tous les mots sont de trop...
Mes mains fraîches dans le ruisseau du monde coulant n'ont plus besoin de courir les partitions de l'aurore
Sans attente du retour au temps long et de la nuance à la tempérance mon œuvre ...
Je l'assume pleinement mon œuvre religieuse au travail continu de seconde féconde où tout peut se suffire au temps présent, chaque larme est une peinture, chaque frisson dans le corps sculpte les nuages qui chuchotent le chant aux oreilles du monde et cisèle l'architecture des harmonies !!!
Ho mon oreille absolue merci de la mort passagère que vous m'avez offerte
Je suis le nourrisson qui meurt à chaque
instant...
Et des retours à la guerre incessante de la raison
Homme...
Il faudra avoir le courage de dire, je ne sais pas, il est possible, ou peut-être...
Ce n’est pas grave, et même que nous arriverons à nous hisser au-dessus de nous-mêmes et au-dessus de nous, tous ensemble et meilleurs, s'apercevoir que nous nous précédions déjà et que c'était possible
Il faudra vivre avec les hommes, près de leurs colères secouées par la vie
et auréolées de manquements,
Tu porteras leurs cœurs imparfaits comme tu portes tes propres colères et ton cœur d'homme aussi imparfait
Sans clouer les Hommes à leurs fardeaux déjà bien lourds et ancestraux
Chante la musique que tu entends au creux duquel tous les fardeaux se déposent
Celui qui meurt maintenant, nouveau-né
Chaque instant nourrissons
Les poèmes déposés au bord du monde,
qui tissent des hommes..
Je suis assez fier de mon après-midi sans trop forcer j'ai donné un sens à ma vie en sauvant 4 fourmis de la noyade.
J'ai hésité à poster cela tellement le sujet est clivant et sensible de nos jours,
Je ne voulais pas recevoir des messages privés d'insultes venant de scarabées ou de doryphores,
Je ne peux pas être partout...
Je n'ai pas vu venir la nuit.
Lentement,
une douce silencieuse en hiver feutré a recouvert mon cœur, mes yeux, et sous mes yeux,
Des flocons de neige gris clair que le ciel laissait aller vers l'anthracite de mon âme, amasser le noir mat accueillant en fins cristaux étouffant chaque bruit, chaque pas, chacun des cris muets et toutes choses autour d'une épaisseur enveloppant ce qui paraissait clair et limpide.
Élevant la surface brillante et vernie d’un riz soufflé, masquant le réel et occupant toute la place... une chrysalide.
Tissant peu à peu le luminescent, de minces filaments fragiles au cœur tendre et tournoyant,
locataire à la rue de sa propre demeure.
Un vide abyssal a ouvert l'orgue du monde, sous son couloir de ciel soufflant, surplombant les entrailles de la terre, des vapeurs brûlantes, un kaléidoscope de rouge orangé reflétant sur les vieilles pierres, un filet d’air raisonnant dans tout le volume élève une volute parfaite tournant sur sa partition.
Régulièrement et lentement, je sors la nuit sur le pas de la porte sous le reflet de l'éclat de la lune, voir un peu l'aube qui vient,
diluant mon identité dans l’instrument du monde...
À la longue nuit violente et sombre, qui porte le jour du matin ...
— De cet éparpillement collectif naissait une vague inverse, le Big Crunch : l’expansion arrivant à son terme s’inversait, l’univers se contractait désormais, se resserrait sur lui-même, retournant à une forme d’unité première.
Le point de bascule, c’est exactement cela. Le moment où les choses basculent, où cela engage tout le corps. Par-dessus tout, on s’accroche, terriblement effrayé, et l’on pense retenir le mouvement du monde, d’un moment seulement… Mais on ne retient rien, ni les choix, ni la volonté, ni les erreurs, un rouleau de vague violent emporte claquant sur la plage un pantin désarticulé blessé d’orgueil. Encore et encore...
Je comprenais clairement le basculement du monde. J’étais tombé tellement de fois sur un tatami pendant mes cours d’aïkido ; pour me relever d’impulsion ! Pourtant, pris dans le vide de la chute, je n’avais jamais perçu que le monde était perpétuel, et non un combat frontal. Nous sommes projetés par l’inertie d’un caillou à la vitesse folle d’une vrille...
Je commençais à me dire que la mort n’était en fait qu’un passage, et que la douleur allait un jour cesser, après…
— Rendez-vous compte, vous avez une chance énorme d’être tombé sur nous, du moins sur un groupe d’humains partageant les valeurs qui sont les nôtres. Parce que c’est ce qui nous différencie des autres groupes, aux mœurs et à la morale différentes, contraires, ou, pire, sans morale… Si les cannibales vous avaient trouvé avant nous, effectivement, vous auriez eu — comment dire ? — un petit cours accéléré de sociologie sur notre époque…
— Il y a des Sumériens qui sont descendus de l’époque du fondement de l’écriture, aussi. Et quelques hommes de la préhistoire, extrêmement violents. Des Conquistadors, des Perses, des Indiens d’Amérique, des cannibales, des Asiatiques, des dinosaures, des Palestiniens post-christianisme…
— Arrêtez, qu’est-ce que c’est que ce truc ? Vous me prenez pour un âne ?
— Non. Je ne peux pas l’expliquer, vous dire le comment et le pourquoi, mais je peux vous dire ce qui se produit depuis le Grand Changement. Je vous donne juste les faits.
— Mais nous sommes en quelle année ?
— Il n’y a plus d’années...
— Vous descendez de la montagne. Vous et tous vos autres
collègues de la montagne. Je vous le dis, les gens qui sortent de là sont
de toutes les époques ! Et ceux du XXIe siècle, comme vous, sont les plus impatients.
— Quoi ?
— Les gens viennent du temps…
— Comment ça, du temps ? Vous m’énervez, et arrêtez de me casser les couilles, maintenant, avec toutes ces histoires !
— Je sais que certains deviennent violents ou fous à cette annonce, mais écoutez-moi encore, s’il vous plaît, me dit-elle. Ils sortent du temps. Si vous préférez, de toutes les époques. De tous les continents, et ils parlent toutes les langues.
— ?
— Oui, toutes les langues…