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Critiques de Nicolas Edme Restif de La Bretonne (32)
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Les nuits de Paris

Un trésor qui mérite d'être découvert ! Personnage complexe, Rétif de la Bretonne nous livre, tel un journal, le récit de ses déambulations nocturnes dans le Paris des années 1770 et 1780.

C'est d'abord un document étonnant sur ce que pouvait être la vie, la population, les métiers, les rapports entre humains dans le Paris pré-révolutionnaire. On y croise des personnages surprenants et incongrus : l'homme qui ne dépensait rien, le ramasseur de papier, les premiers balayeurs publics...

C'est aussi le parcours d'un amoureux des femmes, qu'on voit charmé par de nombreuses figures féminines dont il se fait le défenseur face aux nombreuses agressions sexuelles (le harcèlement n'était pas rare à cette époque) . On croise ainsi par deux fois le Marquis de Sade, personnage croisé parmi d'autres, ennemi idéologique de Rétif de la Bretonne.

On nous donne à voir en effet un personnage étonnant et paradoxal, complexe : proche des ouvriers et des paysans, Rétif de la Bretonne est cependant pour une autorité forte et ne souhaite pas que le pouvoir revienne au peuple ; opposé aux libertins, il apparaît cependant comme un coureur distingué ; et les exemples sont nombreux.

Ce qui frappe, c'est la figure de redresseur de torts qu'il incarne. Tel un justicier, il se précipite vers tout événement inhabituel, et se mêle toujours de ce qui ne le regarde pas au nom d'un sens aigu de la morale et de la charité. On aura du mal à démêler la part de la fiction et de la réalité, mais on pourra dire qu'on a un peu voyagé dans la vie nocturne du Paris de la fin du XVIIIè siècle, avant la révolution.
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Les nuits de Paris

Écrite entre 1786 et 1788, "Les nuits de Paris" est une œuvre étonnamment moderne, sorte de fiction autobiographique agrémentée d'écrits divers, de critiques littéraires et théâtrales, où Rétif de la Bretonne place même des ébauches d’œuvres abandonnées.

Il y fait le récit de 380 nuits où le monde nocturne lui ouvre, dans les rues de Paris les portes de l'étrange et du fantastique.

Se surnommant lui-même le "Hibou", l'auteur fait le récit de ses errances et de ses rencontres nocturnes dans les rues de la capitale à une femme mystérieuse et riche, qu'il nomme la "vaporeuse" afin de la soulager de son ennui et de ses "vapeurs".

Il conte alors des histoires aux titres évocateurs tels que "le trou au mur", "l'homme aux lapins", "les incongruités nocturnes", "l'homme dormant dans l'ordure", "les débris de cadavres", "l'aveugle éclairé" et "la morte vivante", sortes de récits étranges et pittoresques propres à nous étonner.

"Que de choses à voir lorsque tous les yeux sont fermés ! ... J'ai vu ce personne autre que moi n'a vu" écrit-il dans la première nuit

L'auteur y entrelace astucieusement la fiction, le récit, le témoignage par un procédé que reprendront plus tard Eugène Sue dans "Les mystères de Paris" et plus récemment Jacques Yonnet avec "Rue des maléfices - chronique secrète d'une ville".

En 1793, il ajoute à cette fresque un seizième volume qui porte le titre de la série et qui comporte "vingt nuits de Paris" au fil de ses chapitres...

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Les nuits de Paris

Le Tableau de Paris, de Restif de la Bretonne, est d'une lecture instructive. Il fourmille d'anecdotes sur la vie de la capitale à la veille de la Révolution. Il y a certes un projet littéraire dans ce récit de mille et une nuits fidèlement contées à une belle et bonne dame, mélancolique et bienfaisante, par un spectateur-nocturne à l'affut du fait divers tragique ou comique, qui lui permet d'avoir le beau rôle de redresseur de torts.



Mais derrière l'artifice narratif, on trouve un ensemble de réflexions au fil de la plume, à la manière des Essais de Montaigne ou des Confessions de Rousseau, tant admiré au firmament de ses idoles (Montesquieu, Voltaire et Buffon -p. 248). Des idées, il en a foison. de bonnes et de mauvaises. Parmi les plus intéressantes, celle sur la réforme de la médecine légale, pour mettre fin au trafic des cadavres (p. 67). Son voeu de pacifier les nuits parisiennes ("J'ai toujours été surpris que la police moderne donnât si peu d'attention à la tranquillité nocturne des citadins... Dans un pays bien réglé, le repos des gens de travail devrait être respecté... il devrait être défendu aux oisifs, aux libertins, aux soupeurs en ville et surtout aux chiens de le troubler" p. 82). Son souci de supprimer la peine de mort pour les voleurs (p. 110). Ses préventions contre la Ferme générale (p. 164).



D'autres propositions sont moins heureuses — (la suppression des égouts souterrains, p. 209) — ou plus curieuses — (un tarif aménagé et progressif en fonction des moyens des clients de la prostitution, p. 262 ; l'interdiction de l'allaitement des enfants pour les grandes dames de Paris, p. 275) —.



Les portraits sont savoureux — (L'homme aux lapins, p. 118, 124 ; L'homme qui ne dépense rien, p.168, 284) —, comme la description de la folie des airostats, à une époque où Blanchard et Jeffries traversent la Manche en ballon à hydrogène, un siècle avant Blériot !



"Toutes les réformes de l'administration publique me sont passées par la tête, dès ma jeunesse, et je me suis quelquefois demandé :— est-ce qu'ils m'auraient entendu ?..." (p. 273). Au concours Lépine des idées politiques, Rétif est un concurrent sérieux : il veut abolir la propriété (" Tout le mal qui existe dans le monde vient de la propriété, p. 88), sans rien changer au régime monarchique (" L'avantage de n'avoir qu'un chef... d'avoir héréditairement ce chef... p. 233 et "ne jamais permettre que le peuple soit acteur", p. 314). Il craint le désordre plus que tout, et rêve d'utopies futuristes : "1888 " (pp. 255, 258, 261). Il change d'idée d'un paragraphe à l'autre : il faut vivre et mourir au pays, sans en bouger : "c'est une vérité que j'étudie depuis trente ans et que tout m'a confirmé" (p. 116). Mais il faut excepter de cette règle le philanthrope John Howard qui parcourt le monde pour améliorer les prisons !



Comme le prince Salina du Guépard, Rétif veut que "tout change pour que rien ne change".
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Les nuits de Paris

Ses nuits parisiennes prennent ainsi une tout autre dimension que celle d'un simple recueil de faits divers. Commençant par le récit de menus délits, d'amours contrariées, de drames de la jalousie ou de la pauvreté, elles finissent dans les prémices de la Révolution.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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Les nuits de Paris

Un livre que je suis en train de lire, et qui surprend, au-delà du Paris nocturne foisonnant de vie souvent interlope, par la liberté et la modernité du ton - dans une langue délicieusement 18e. Par exemple, l'auteur, en moraliste, y exprime son respect pour les femmes, son refus philosophique de la peine de mort qu'il voit infligée en Place de Grève, sa crainte de l'urbanisation galopante... Nous nous y retrouvons souvent.
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Les nuits de Paris

Le spectateur nocturne, c'est ainsi que se définit Nicolas Restif de la Bretonne, lui qui parcourt les rues de Paris la nuit et qui a tiré de ses observations des chroniques de 1786 à 1793. Témoin privilégié des prémices de la Révolution française jusqu'à ses effets dévastateurs dans la population, Restif de la Bretonne, par un langage coloré et vivant, nous restitue dans les moindres détails ces événements historiques. La première partie est constituée de ses déambulations visant à satisfaire sa curiosité à l'endroit de ses concitoyens; il nous livre ses pensées intimes et en profite pour régler littéralement le sort du monde en intervenant directement pour sauver la veuve et l'orphelin des brigands et des scélérats de toutes espèces. La deuxième partie est consacrée au récit des journées ayant présidé à la Révolution de 1789. Je craignais de lire une langue vieillotte mais au contraire, ça se lit très bien et de surcroît, se révèle hautement instructif.
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Les Nuits révolutionnaires

Restif de la Bretonne est une sorte de Monsieur Tout le monde , un piéton de Paris . Il collectionne les petites histoires , les anecdotes et les brode sur la trame de la grande .

Ex-écrivain , imprimeur , éditeur ruiné , il est suspect . On lui interdit l'accès à l'île Saint-Louis , son territoire bien-aîmé . Alors , il parcourt les rues un peu à l'aventure et tombe sur des évènements qui vont devenir historiques . C'est une sorte de journaliste de la Révolution . Il nous en décrit toutes les grandes journées et quelquefois , c'est vu par le petit bout de la lorgnette .

On apprend énormément de choses sur cette époque . Sa description de la noblesse est édifiante : un ramassis de profiteurs , vivant de bourses et de pensions accordées par le Roi . Les descendants dégénérés des chevaliers ne sont plus que des sangsues épuisant le pays et haïs de tout le monde ...

Ce livre a traversé les siècles malgré tous ses défauts de lourdeur de style surtout pour ce témoignage de première main .

A lire si on veut se documenter sur cette période .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Lettre d'un singe aux êtres de son espèce

Lettre d’un singe aux êtres de son espèce / Nicolas Edmé Restif de la Bretonne



Dans cette fiction, la lettre est celle d’un singe babouin, un métis petit fils d’une femme de Malacca et d’un babouin. Cette femme ayant abandonné son enfant homme singe, celui ci fut recueilli par un français, Jacques Adine commerçant entre Singapour et la Chine. Revenu plus tard en Chine il projeta de faire copuler cet homme singe avec une esclave chinoise d’une laideur repoussante. Ce qui fut fait. Il acquit par ailleurs une guenon et c’est avec elle alors que le singe homme copula efficacement. Un singe vint au monde qui est l’auteur de la lettre en question. Il fut appelé César de Malacca et reçut une éducation classique auprès de sa maîtresse adoptive.

Ce petit essai publié en 1781 replace dans son contexte notamment l’histoire de l’homme noir au XVIIIe siècle, c’est à dire l’esclavage. Seul un singe qui aurait appris à parler et côtoierait les hommes pourrait dire toute la folie humaine sur bien des sujets.

C’est à ses chers frères qu’adresse ici César cette lettre de consolation comme il l’appelle. En effet, il entend consoler les animaux des malheurs que leurs causent les humains en décrivant leurs pratiques barbares. C’est une lettre de réflexions très philosophiques d’abord sur la science qui serait à l’origine de tous les malheurs des Hommes, s’en prenant notamment aux médecins. Ensuite la religion qui lie les esprits. Un regard très critique à, l’égard des humains s’exprime à la suite en parlant du désespoir et des peines qu’ils s’infligent souvent inutilement s’asservissant entre eux, et introduisant des inventions funestes comme la monogamie, la propriété, l’hypocrisie de la politesse, l’inégalité et l’esclavage.

Un pamphlet aux accents contemporains.

Extraits : « Mais le plus cruel de leurs tourments, c’est la jalousie du bonheur des autres, l’envie de dominer, de s’élever, le chagrin d’être soumis. »

« Ils ont établi qu’ils ne seraient pas égaux, qu’il y aurait dans la même espèce, des maîtres et des esclaves… Et pourtant leur religion leur enseigne que tous les hommes sont frères…»

« Je me suis aperçu que l’Homme, en général, est un être méchant et cruel… »





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Lettre d'un singe aux êtres de son espèce

Originalement édité en tant que troisième partie de La Découverte australe par un homme volant ou le Dédale français qui contient des aventures dans des contrées imaginaires rappelant Les États et empires de la Lune ou Les Voyages de Gulliver, cette fiction proposant le point de vue inhabituel d'un animal sur la civilisation humaine fait penser aux contes philosophiques de Voltaire comme Micromégas, ou, plus encore par la forme choisie, lettre d'un singe établi parmi les hommes adressée à ceux restés dans leur forêt, aux Les Lettres persanes. Dommage que l'auteur n'en profite pas comme Montesquieu pour développer la réflexion dans les deux sens (sur la société française et sur la condition animale) et pour vraiment développer le jeu de la fiction : une veille des connaissances du temps sur les primates, collectées par les voyageurs, riche et surprenante, est repoussée dans les notes de fin d'ouvrage... alors qu'elle aurait pu être si amusante intégrée dans la bouche du singe défendant sa culture ou s'en plaignant.



Pourquoi un singe ? La naïveté simulée du singe permet de reconstruire une réflexion depuis zéro sur des thèmes sensibles (comme l'esclavage, la propriété privée ou la liberté sexuelle...), évitant ainsi les pensées préconçues et positions de principe, permettant de se libérer de l'ethnocentrisme, et même ici de l'anthropocentrisme. Plus encore, il fallait à Restif le point de vue d'une autre espèce - des espèces animales qu'on regarde toujours comme homogènes, où chaque individu vit dans des conditions à peu près similaires - pour mettre en évidence l'intolérable des inégalités au sein même de l'espèce la plus civilisée... - le noir esclavagisé puis le pauvre qui est le noir de l'intérieur. Le singe est une figure de l'homme qui n'aurait pas "chuté" de l'état de nature en croquant la pomme de la civilisation (les hommes seraient ainsi ce que Vercors a appelé des Animaux dénaturés). Que ce "sous-homme" constate avec pitié ou avec mépris la condition humaine est un comble pour les évidences de progrès. Les singes ne sont-ils pas plus heureux, harmonieux, innocents et équilibrés dans l'ignorance ? de bons sauvages ? Comme pour Rousseau dans le Discours sur l'origine des inégalités, les éléments de la civilisation, connaissances, lois, culture, etc. amènent paradoxalement l'Homme à se faire souffrir, à être frustré, envieux, jaloux, possessif, imbu de soi, sadique, hypocrite, mal-nourri, mal-soigné...



À la manière de La Lettre à l'éléphant de Romain Gary, derrière l'amusante fiction animalière se cache un pamphlet radical contre la civilisation européenne. Restif n'est pas qu'un penseur libertin (connu pour des textes pornographiques comme L'Anti-Justine, s'opposant à la cruauté immorale et misogyne de Sade) qui s'insurgerait contre le système féodal (critiques des inégalités sociales et économiques), ses critiques sont plus radicales : remise en cause du droit de propriété des terres, refus de tout esclavage, servage ou exploitation par le travail, possession physique par le mariage, dénonciation de la justice de classe, des abus de pouvoir de l'Église, de la condition animale, du luxe... éloge de la communauté de biens, de la liberté de déplacement, de l'amour libre... (presque l'un des seuls moments ou Restif évoque les mœurs des singes… de manière surprenante car César présenterait presque la manière des singes comme un viol… alors qu'il s'est révolté peu avant contre les abus sexuels infligés à une jeune noire par des négriers - Restif s'oppose clairement dans ses textes érotiques à la violence sexuelle de l'homme sur la femme). Cette critique radicale de la civilisation, contre-intuitive et souvent vue comme anti-moderne et réactionnaire - mais qu'on retrouvera dans l'anarchisme -, trouverait, d'après l'anarchiste David Graeber (cf. Au commencement était...), ses sources premières ou déclencheurs dans les récits de voyages des explorateurs, comme les célèbres Dialogues du baron de Lahontan et d'un Sauvage (qui serait le socrate indien Kandiaronk) qui confrontent l'Européen avec l'altérité. Le singe n'est-il pas ce sauvage indien ou noir, telle que les fiers européens se les représentent ? Or ceux-là lui renvoient une triste vérité : la civilisation est un habit qui recouvre une sauvagerie tout aussi méprisante voire pire.



Biologiquement, l'homme fait partie de la grande famille des singes. Et le singe qui s'exprime est l'auteur même, qui en s'éduquant, a fait naître un singe savant ou plutôt un singe qui joue au singe savant, se dispute avec d'autres singes savants, se moque des autres singes non-savants... L'Homme civilisé est une fiction inventée par des singes imaginatifs, un grand théâtre (on pensera aux peintures de La Grande Singerie de Chantilly du peintre Christophe Huet en début de XVIIIe siècle).
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Paris le jour, Paris la nuit

Mercier et Restif nous décrivent quartier par quartier ce qui s'y passe, ses habitants, ses commerçants et le fait que Paris surnommée Ville des Lumières était un immense cloaque ou se croisait hommes et animaux dans un incessant balai.



Les rues de Paris, illustraient les métiers qui s'y exercaient, métiers dont certains noms sont restés, tels : "tueurs" pour ceux qui conduisaient dans les rues de Paris, les boeufs devant être abattus. Grisettes pour les jeunes filles sans naissance, ni fortune, devant travailler de leurs mains pour assurer leur subsistance. Boueurs pour les enleveurs d'immondices, etc...



Car bien évidemment, nous sommes loin du Paris que nous connaissons de nos jours. Les immondices s'amoncellent dans les rues. Les hommes se soulagent dans tous les coins de portes. Les animaux égorgés en pleine rue, etc....



La nuit, Paris est un véritable coupe gorge, c'est la royaume des souteneurs, des filles publiques que l'on va chercher aux Tuileries, aux Halles, des Beaux Boulevards (bld du Temple, etc...), des criminels en tout genre. Tout un monde vivant en marge de la Société et assez pittoresque, il faut bien l'avouer.



Ce livre s'adresse à tous les amoureux d'histoire, curieux de ce qui se passait dans la ville des lumières supposée la plus moderne et plus belle d'Europe. Les faits qui nous sont relatés le sont de manière très vivante, avec le regard des habitants des lieux que sont Mercier et Restif. Ils nous restituent ce qu'ils voient, sans porter de jugement, en spectateurs.



J'ai beaucoup aimé ce livre qui malgré le nombre de pages se lit presque d'une traite tellent son intérêt est grand.




Lien : http://adighee.canalblog.com..
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Sara, tome 1

Une fois n'est pas coutume, un élégant, et parfois profond, roman d'apprentissage doublé de roman social qui est destiné, non aux demoiselles, mais aux vieux beaux, sous la plume d'un auteur classique aussi moderne que sous-estimé.
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Sara, tome 1

Le nom de Restif de la Bretonne (1734-1806) sonnait d'une manière très particulière à mon oreille, mais je ne le connaissais pas du tout. A vrai dire, quoiqu'il ait été prolixe et éclectique, ses oeuvres ne sont guère passées à la postérité. Mais je suis tombé par hasard sur "Sara". Nicolas, le narrateur, homme de 45 ans qui se considère déjà sur le déclin, raconte sa passion (tardive) pour une jeune fille persécutée par sa mère; Sara affecte de le prendre pour "père". Cette relation – malsaine – cache mal l'ambiguïté (voire la rouerie) de la fille, mais aussi l'hypocrisie de Nicolas, qui est fondamentalement un libertin. de plus, au XVIIIème siècle les jeunes filles à marier pouvaient être, pour leurs parents, l'occasion d'extorquer au prétendant un maximum d'argent. Tout ça est assez répugnant, de mon point de vue. Quoi qu'il en soit, le narrateur s'attarde à décrire longuement toutes les joies et peines qui lui inspire Sara: c'est fastidieux à la longue, et je me suis ennuyé…
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