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Critiques de Nicolas Edme Restif de La Bretonne (32)
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Ingénue Saxancour ou la femme séparée

en guise, de critique, un trait d'esprit du Marquis de Sade ...On a jamais le droit de mal dire, quand on peut dire tout ce que l'on veux; si tu n'écris comme R....que tout le monde sait, dusses tu comme lui nous donner quatre volumes par ans, ce n'est pas la peine de prendre la plume.......
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Ingénue Saxancour ou la femme séparée

Ce livre a tous les aspects du journal d'une femme battue qu'elle rédigea, dit-elle, afin de montrer aux jeunes personnes "combien il est dangereux de ne pas s'informer exactement des moeurs de l'homme qu'on épouse".

Elle se lia, malgré l'avis de son père et pour son malheur, avec l'homme le plus abject de la place de Paris. Il lui fait subir toutes les turpitudes physiques et morales que son esprit malsain invente à chaque moment.

Il faut se plaire dans la langue du dix-huitième siècle pour apprécier ce récit qui au fil des pages peut paraître quand même monotone par la succession d'avanies qui s'abattent sur cette jeune femme fragile. On se prend à penser : ne va-t-elle pas lui jouer un mauvais tour bientôt ? Le lecteur de 2017 que je suis avait bien du mal à me plonger dans la psychologie de cette époque.

Heureusement qu'une introduction savante de Gilbert Lely apporte des informations qui permettent de comprendre que ce texte de Restif de la Bretonne est en réalité une autofiction dans laquelle on retrouve la fille de l'auteur, son gendre et lui-même dans le rôle du père. Ce texte prend soudainement tout son sens et le piment qu'apporte Gilbert Lely rehausse ce plat qui pouvait paraître un peu fade malgré la belle édition de Jean-Jacques Pauvert de l'an de grâce 1965.
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Concernant ce livre, je rejoins l'avis des critiques précédentes. J'ai trouvé le texte décousus, sans véritable saveur. J'entends par là sans la subtilité dont l'auteur nous a pourtant habitué dans la "Paysanne pervertie" par exemple. Le simple fait que le livre soit édité chez la Musardine (qui est une librairie érotique) en dis long sur le programme de "l'anti-justine". Enfin, si l'on considère que Rétif voulait combattre Sade et sa "Justine", on peut dire que ce dernier l'a mis Ko sans difficulté.
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Je l'ai lu attiré par l'auteur, mais j'ai trouvé cela u peu long complexe et sans intérêt. Retif de La Bretonne veut répondre à Sade mais il n'y arrive pas. C'est dommage.
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

L’Anti-Justine ou Les Délices de l’amour / Nicolas Edmé Retif de La Bretonne (1734- 1806)

Écrivain libertin et pourtant disciple de Jean-Jacques Rousseau, Retif de La Bretonne a écrit de nombreux romans licencieux, très réalistes qui offrent un véritable panorama des mœurs de l’époque, une époque où l’on observe une profonde dépravation des mœurs tout en affirmant des intentions vertueuses. L’Anti-Justine, œuvre érotique publiée en 1798 fut saisie par la police en 1802.

Dans ce roman, le narrateur Jean-Pierre Linguet est un avocat au Parlement qui entreprend de raconter sa vie en cherchant à être un anti-Marquis de Sade. Point de cruauté donc ici, mais seulement l’évocation de passions souvent incestueuses et des multiples reflets de l’amour fruits de l’imagination libertine des esprits libres.

Retif de La Bretonne disait : « Mon but est de faire un livre plus savoureux que ceux de Sade, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris pour en être mieux servies…un livre où les sens parleraient au cœur…un livre où l’amour ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses. »

Soit ! Mais en vérité, le propos apparaît vite comme répétitif, à la limite ennuyeux, sans grande imagination, toutefois instructif côté vocabulaire. En définitive sans grand intérêt, ce texte est vraiment d’une autre époque.

Extrait : « Un superbe bouquet ombrageait ses blancs tétins. »

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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Ce livre a le mérite de fournir un témoignage de ce que pouvaient être les romans érotiques fin XVIIème début XVIIIème. L'auteur le décrit comme anti-Sade. Soit.



En fait, c'est très rapidement ennuyeux. C'est "gaulois", explicite, mais peu imaginatif, très répétitif et donc lassant. Côté "pédagogique", s'y on n'y avait pas réfléchi avant, ce livre a le mérite de nous apprendre le sens vieilli de "déconner".



Au final, quand on s'aperçoit que le narrateur fait tout avec tous et toutes, on en a vite fait le tour, et on ferme le livre sans regret. Je préfère passer sur les détails.
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

En ce qui concerne la réponse à Sade, on peut se contenter de lire l'avertissement, qui présente le projet de RDB: "Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens[ceux de Sade ], et que les épouses pourront faire lire à leurs maris our en être mieux servies, un livre où les sens parleront au coeur, où le libertinage n'ait rien de cruel pour le sexe des Grâces, et lui rende plutôt la vie que de lui causer la mort, où l'amour, ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses."
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Nicolas Restif de La Bretonne et le marquis de Sade ne pouvaient pas se sentir et le premier a écrit "L'anti-Justine" en réponse à la "Justine ou les Malheurs de la Vertu" du second. Restif de la Bretonne a prétendu écrire son "Anti-Justine" pour partager le plaisir plus équitablement avec les femmes et pour sortir les ébats de la violence mortifère dans laquelle Sade se plaisait à les plonger. Le résultat n'est pas brillant pour un lecteur contemporain : le récit verse unilatéralement dans l'inceste.



Un inceste omniprésent que n'étaye même pas la "philosophie de boudoir" du marquis de Sade. L'ensemble est quasi illisible et redondant, les frasques sexuelles des protagonistes malsaines et ridicules.





Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge des 50 objets 2021/2022
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La Belle Libraire

Une jolie petite histoire qui nous rappelle un peu Blanche neige car on a affaire ici d'une marâtre malicieuse et envieuse qui va chercher par des moyens dissimulés de perdre Rosalie la fille de son mari. Elle engage une chambrière perverse à qui elle confie l'intrépide mission de pervertir la pauvre Rosalie...
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La découverte australe

Complètement contemporains, Sade (1740-1814) et Restif de la Bretonne (1734-1806) avaient quelques points communs en littérature, notamment en matière d’érotisme ; même s’ils se détestaient copieusement. Restif de la Bretonne ne traitait-il pas le célèbre Marquis de « monstre » ?



Il n’en reste pas moins que Restif de la Bretonne, amateur de Rousseau, aura une œuvre beaucoup plus large dans ses thèmes que celle du Marquis. J’en veux pour preuve cette « Découverte australe » qui reste le premier roman de science-fiction que je connaisse ; doublé d’une tentative d’élaboration d’un monde idéal, utopique… Du Van-Vogt …



Victorien, le héros de cette nouvelle philosophique (sous-titre de l’auteur lui-même) se fabrique des ailes et enlève sa bien-aimée, Christine, dans le but d’aller fonder le paradis sur le « Mont Inaccessible » ; Mont duquel ils s’envoleront pour les îles australes afin d’y créer le royaume d’utopie…

Là, en même temps que de « décréter l’âge d’or », et de proclamer la nouvelle Constitution de l’Ile Christine, ils feront connaissance avec les patagons et les mégapatagons. Mieux, ils découvriront et décriront à la manière d’ethnologues une collection de races hybrides telles que des hommes-singes, des hommes-lions, des hommes-castors etc.



Publié en 1781, « La découverte australe, annonce en quelque sorte l’esprit révolutionnaire qui envahira bientôt la France… Quelques longueurs dans la description des races hybrides, un bouquin néanmoins plaisant.

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La Dernière Aventure d'un homme de quarante-c..

Récit autobiographique paru en 1783.



Rétif a quarante-cinq ans, presqu'un vieillard à cette époque et par l'intermédiaire de son héros il raconte ses déboires amoureux.



D'Aigremont est amoureux fou de Sara jeune femme très jolie et désirable qui se joue de ses sentiments.



Il va découvrir qu'elle est loin d'être une "oie blanche" et qu'elle vend ses faveurs à d'autres.



Le récit raconte sa désillusion, mais aussi son attachement à Sara , qu'il aimera et détestera tour à tour.



Mais l' Amour est là malgré toutes les déceptions et les humiliations que lui fera subir Sara.



Beau roman très mélancolique.



Une ode à la jeunesse et à l'amour perdu.
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La paysanne pervertie ou Les dangers de la ..

Pour resituer les choses, Restif de la Bretonne était un libertin graphomane du XVIIIe siècle, l'inventeur du mot "pornographie". Et le fait est qu'on trouve dans ses écrits des choses très crues. Il s'auto-éditait à l'époque, et il est évident qu'il serait contraint de faire la même chose de nos jours, et encore aurait-il des problèmes.

La paysanne pervertie est une lecture fascinante à plus d'un titre, et pas seulement pour ses instants de pornographies.

Il y a d'abord la langue. Je ne vais pas vous mentir : c'est compliqué à lire. La langue de cette époque n'est pas la même que celle d'aujourd'hui. Elle est beaucoup plus riche, et en plus la construction des phrases est extrêmement différente de la façon dont on parle ou écrit de nos jours. Il faut plusieurs dizaines de pages lues avant de nous y adapter.

Mais il y a surtout la réflexion autour de ce que signifie et implique la notion de libertinage. C'est un grand questionnement, à l'époque de Restif de la Bretonne. Nombre d'auteurs se répondaient les uns aux autres par romans interposés - le plus célèbre et génial restant Les Liaisons Dangereuses - souvent, comme c'est le cas ici, sous forme épistolaire. Nous sommes très loin des littérateurs nombrilistes de notre temps : chacun alors apportait sa réflexion à la meilleure façon de se libérer d'une morale poussiéreuse sans pour autant y perdre sa dignité.

Soyons très clair : cette lecture est absolument impossible pour tous ceux qui ne savent pas remettre une œuvre dans un contexte historique. Les rôles qu'y tiennent les femmes, le sort qui leur est réservé sont absolument épouvantables. Je ne crois pas avoir jamais lu avant descriptions de viols plus insupportables, mais peut-être moins que la façon qu'on avait alors d'y réagir ensuite. (Spoil : le mieux qu'on avait à proposer, c'était d'épouser le violeur pour que tout rentre dans l'ordre, ou de devenir sa maîtresse officielle contre rémunération). Sans contexte historique, on aura aussi sans doute un peu de mal à saisir la place tout à fait secondaire réservée aux questions de maternité, et pas seulement parce que c'est un homme qui écrit.

Enfin, nous sommes à l'ère du rousseauisme et du bon sauvage : on y oppose la perversion urbaine à la pureté paysanne. Là encore, il faut pouvoir s'appuyer sur un contexte historique si on ne veut pas risquer la crise d'apoplexie.

C'est une lecture que je recommande chaleureusement non tant pour ses qualités littéraires que pour appréhender par un autre biais la notion de morale et pour nourrir une certaine curiosité historique. En particulier, si l'on veut comprendre la notion de pornographie : autant en revenir aux bases.
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La paysanne pervertie ou Les dangers de la ..

Sociologue, futurologue, réformateur, écrivain balzacien et proustien avant l'heure, totalement subjugué par son œuvre, Restif ne laisse jamais indifférent.



Ce roman épistolaire que Restif publiait en 1784 est un complément au roman Le paysan perverti qui voyait le jour en 1776. Ensuite il allait refondre les deux romans en un seul.



Et quel roman épistolaire ! Il y a certes des longueurs pour nous autres exilés du 21ème siècle, des passages moins intéressants, du vocabulaire inusité, mais tout cela n'est rien face au tableau gigantesque que Restif nous dresse de cette ville serpent qu'est Paris et le pervertissement qu'Edmond et sa sœur Ursule y subiront. Et à cause de qui ? À cause d'un Vautrin avant l'heure, un moine défroqué au nom de Gaudet d'Arras, moins perfide peut-être qu'une Merteuil, mais tout aussi rusé qu'un abbé Carlos Herrera, alias Vautrin. Gaudet vénère Edmond, voit en lui son disciple (voire plus), et par amour pour lui, il compte aussi entraîner sa sœur dans une vie vécue sans frein et sans scrupules.



Inutile de vous dire que tout finit mal pour la jeune paysanne ingénue et son frère. Elle applique mal la philosophie de Gaudet, s'adonne au stupre et au jeu sans pouvoir s'arrêter, ignorant qu'elle était tombée dans le piège d'un vieil Italien, ancien amant, qui voulait se venger d'elle.



Après l'échec de Paris, Ursule revient vivre à la campagne, mais pas pour longtemps car son frère, envoyé aux galères, ne parvient pas à surmonter la honte de son état de débauché et compte entraîner sa sœur dans sa chute finale.



Ce que j'admire dans ce roman c'est la résilience d'Ursule, sa façon d'encaisser les mauvais coups, sa force de survivre aux terribles épreuves qu'on lui fait subir. C'est un personnage de chair et de sang, pris sur le vif grâce à la plume de Restif, grand observateur des mœurs du peuple et des paysans.
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La paysanne pervertie ou Les dangers de la ..

Ursule et Edmond sont deux jeunes paysans qui vont être envoyés à la ville pour parfaire leur éducation mais surtout pour assurer un meilleur avenir à leur famille. Tout leur souriait, les deux jeunes gens plaisent, s'amusent mais peu à peu ils sont pervertis par les moeurs de la ville. Edmond devient un inconstant, il enchaîne les conquêtes et le déshonneur pour sa famille. Sa soeur Ursule prend le même chemin. Tout aurait pu aller mieux si ils avaient bien choisi leur allié, mais ils ont choisi Gaudet qui est bien manipulateur.



Roman épistolaire, j'ai passé un bon moment à lire la correspondance des protagonistes. Qui aurait cru qu'à cette époque on vivait une vie si dissolue et en parallèle si pieuse et si naive !!!

J'ai bien aimé. A lire.
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La paysanne pervertie ou Les dangers de la ..

On est toujours intimidé par le trio de tête du 18ème siècle, Diderot, Rousseau et Voltaire. Je suggère volontiers un autre podium: Restif, Sade et Casanova. De Restif, "Les Nuits de Paris" et "Monsieur Nicolas" sont ab-so-lu-ment épatants ! La littérature française à son sommet...
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La vie de mon père

Monsieur Nicolas rend hommage à son père, et certains des préceptes édictés en cet ouvrage se révèlent d'une étonnante actualité.

C' était avant la mécanisation et les exodes ruraux qui dépeupleront les campagnes.

Il y a chez Restif, hors la nostalgie, une vraie réflexion sur la place de l'homme et son rôle dans la communauté ou il vit.

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La vie de mon père

Nicolas Restif de la Bretonne, alors typographe à Paris, a déjà publié plusieurs livres lorsqu'en 1779 parait La vie de mon père. Ce texte, écrit d'un seul jet, sans relecture ni correction, nous relate la vie de son père Edme Restif de la Bretonne, "L'Honnête Homme" de Saci , village de Bourgogne .Cet homme, bon Père de Famille, Bon Fils, Bon Epoux a incarné les valeurs de l'honnête homme en cette période pré-révolutionnaire.

C'est donc un tableau quasi idyllique du monde paysan avant la Révolution , le personnage principal en est Edme Restif . Les valeurs prônées sont l'obéissance filiale, la piété religieuse, l'amour des siens et de son prochain, vertus qui se sont perdues à la ville et restent encore intactes ou presque dans ces petites communes campagnardes.

Lecture instructive certes, mais austère , une description historiquement précise à défaut de tout sentimentalisme , une hiérarchie sociale, sexiste qui m'ont fait frémir , un contexte social et humain ,un instantané d'un pays qui basculera quelques années plus tard dans la tourmente révolutionnaire , tel sont, sans aucun doute, les mérites de cette biographie filiale .
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Le ménage parisien

Voilà un auteur qui m épate de plus en plus au fil de mes découvertes de ces ouvrages.

C est léger, amusant,distrayant et quelque peu moralisant.

Cet ouvrage est un espèce de roman comique .

J apprecie surtout les digressions qu il a osé écrire quant à l orthographe, les notes et explications quelque peu comparative des mentalites de Paris et de Beaune.

Le tout est très plaisant.
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Le Pied de Fanchette - Le paysan perverti

Le Pied de Fanchette : plutôt qu'un roman, j'ai eu le sentiment de lire un long conte tant les ressorts narratifs y correspondaient : succession d'aventures nombreuses et peu vraisemblables par leur multiplicité même, jeune fille pauvre et orpheline qui voit sa vertu mise à l'épreuve, des adjuvants particulièrement ingénieux et bons, des méchants insensibles et assez bêtes pour être mis en échec par l'héroïne, des damoiselles belles et innocentes, des damoiseaux transis d'amour et courageux en butte à de vieux libertins peu scrupuleux, etc. Tous ces éléments sont assez ingénieusement bien utilisés, au moins dans la première moitié du récit : j'ai suivi avec intérêt les aventures de cette pauvre Fanchette au si joli pied, craignant pour sa vertu au gré des attaques et m'attachant au beau Lussanville. Malheureusement, je me suis ensuite lassée de cet enchaînement d'aventures, des maladresses de Fanchette ou d'autres (cf. ci-dessous), des enlèvements à répétition et de cette tombée des cœurs dès qu'était aperçu le pied de cette héroïne (deux coups de foudre dans un conte, passe encore, mais une bonne quinzaine, ça agace sérieusement). Quant à la fin (SPOILER!), elle m'a semblé affreusement gnangnan... Comme par hasard, tous les bons se retrouvent et se découvrent un lien de parenté, tout le monde s'aime, se marie, a beaucoup des enfants (ah non, pas encore) et, comble de la mièvrerie bonheur, le méchant se repent de ses crimes avant de mourir ! Bref, beaucoup trop de bons sentiments à mon goût.



Excepté cet agacement, ce fut une lecture globalement plaisante, prenante, mais dans laquelle j'ai fini par me perdre au gré des apparitions de divers personnages et qui m'a semblé trop prévisible dans son dénouement.







"Relève-toi, pauvre imbécile ! interrompit Rosin : ne vois-tu pas que tu dis des sottises ?" [p. 184] - Ou comment ledit Rosin a exactement traduit ma pensée à cet instant du roman et à bien d'autres auparavant.
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Le Pied de Fanchette - Le paysan perverti





Rétif de la Bretonne se qualifie lui-même d'auteuromane : sa bibliographie pléthorique plaide en ce sens. Le pied de Fanchette, que l'on devine écrit "au débotté", n'est sans doute pas, du moins le supposé-je, son chef d’œuvre. (Je remets à plus tard la lecture de Monsieur Nicolas).



Cette orpheline française (sous-titre d'une "histoire intéressante et morale") est un roman plaisamment emberlificoté : il nous conte les nombreuses aventures (avec moult rebondissements) d'une jolie fille dont les petons séduisent jeunes et vieux. Fanchette est enlevée à chaque coin de rue par des amateurs podophiles qui n'auront de cesse, en la séquestrant ou en tentant de la violer, de lui ôter sa délicate mule...



Mais cette Cendrillon (dont le soulier rose, petit réceptacle érotisé, peut être considéré comme le symbole de son vagin) ne livrera pas sa pantoufle au premier séducteur venu mais la gardera intacte pour le beau Lussanville et son avantageux (?) chausse-pied.



Malgré les sombres menées du lubrique Apatéon (un Tartuffe à la petite semaine), tout finira merveilleusement bien pour les personnages de ce récit : chacun s'y découvrira frère ou sœur de l'un ou de l'autre, tous s'y marieront et seront -on le devine- très heureux très longtemps.



Fétichiste du panard, bien avant la sneakermania, Rétif fatigue rapidement son lecteur à force de tirer à la ligne et de multiplier les quiproquos et les coups de théâtre. Ouvrage fantasmatique, seuls l'amour, que l'on devine immodéré, de ce graphomane pour les extrémités féminines et son style cavalier, voire désinvolte, sauvent cet ouvrage du ridicule et de l'oubli.

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