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Critiques de Nicolas Pegon (34)
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Hound Dog

Mais d'où vient ce clebard? C'est ce que se demandent deux losers paumés dans leurs errances entre une cité décrépite, des bars miteux et des paysages dévastés par une industrie disparue. Sur une BO signée Elvis, flingue d'alarme dans la poche arrière, on embarque dans leur berline vers une destination pas si éloignée de Fargo.



Le dessin, traits épais, aplats, couleurs seventies, découpage carré régulier, gros plans cinématographiques, personnages presque mutiques, sert une intrigue de roman noir dans une Amérique aux toponymes et anthroponymes curieusement français. Ce léger décalage colle bien à la tronche du anti-héros, qui pourrait tout aussi bien glander entre HLM et villes nouvelles du grand Paris.



On savait depuis longtemps que "fumer tue". Nicolas Pegon nous le confirme ici avec maestria. Et une bouteille de gnôle.
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Hound Dog

Une écriture assez sobre et elliptique, mais qui vise assez juste. On ne s'attache pas forcément aux deux héros, mais on peut être touché par cette ambiance ou l'on devine, quelque part, la lente musique d'Angelo Badalamenti qui nous hypnotise !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Hound Dog

Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Un homme se réveille. Un chien lui lèche les pieds. Ce n'est pas son chien. Ni celui de son colocataire, un geek qui n'avait même pas vu le chien arriver dans l'appartement. Au hasard d'un rendez-vous chez un médecin, car l'un de ses bras ne peut presque plus bouger, César - c'est le nom du type qui a récupéré le chien - voit sur le panneau défilant d'une chaîne télévisée le visage d'un homme, accompagné du même chien. L'homme, un certain Cortez, a été retrouvé mort dans sa maison incendiée. Avec son ami Alexandre, César se rend sur les lieux du drame. La police, sur les lieux, a conclu à un suicide. Pour Alexandre et César, cependant, l'important est ailleurs. César veut trouver un proche de Cortez pour lui confier le chien, tandis qu'Alexandre décide de mener l'enquête sur cette mort qu'il juge suspecte : comment un homme qui se suicide peut-il, en même temps, brûler sa maison ?



D'un point de vue graphique, l'album se présente sous la forme d'un roman graphique sous influence comics. La lecture est aérée, avec environ trois à six cases par planche, et le visuel offre un rendu plutôt lisse et net. Sans être taiseux, l'album est marqué par des dialogues succincts. On remarque aussi l'absence de tout narrateur : le déroulé narratif ne dépend que des personnages. Le récit, justement, est marqué par les ambitions radicalement opposées de César et d'Alexandre. Le premier cherche donc à se débarrasser du chien, et à résoudre son problème de bras, le second tente de trouver la clé du mystère. Il obtient d'abord des informations de la part d'une amie policière, puis glane une précieuse cassette de vidéo-surveillance auprès d'une voisine survivaliste, avant de penser toucher au but avec un dealer. Polar sans en être, Hound Dog laisse ainsi son lecteur dubitatif quant à son but. Cette impression est renforcée par la structure éclatée du récit dont, là encore, on peine à comprendre la raison.



En effet, à l'intrigue principale - cette double résolution en cours, celle du devenir du chien, celle de la véracité du suicide -, sont raccrochés trois récits secondaires. Cohérents narrativement avec l'intrigue principale, à laquelle ils apportent des éléments d'explication, ces récits ne manquent pas, là non plus, d'interroger le lecteur quant à la structure générale qu'ils dessinent. Le prologue, d'abord, met en scène une séance de brainstorming dans une agence de publicité, qui a pour but de trouver la meilleure des manières de vendre un whisky dont on veut indiquer le caractère haut de gamme. C'est ce même whisky que l'on retrouvera dans les débris de la maison incendiée de Cortez. Ensuite, il y a l'épilogue, qui explique entièrement le mystère de la mort de Cortez. Si le but est louable - livrer au lecteur les clés de l'énigme -, on se demande toutefois pourquoi ces clés n'ont pas été données au sein du récit principal, comme s'il n'y avait pas eu le temps, ou la place, pour les y mettre. Il y a, enfin, cette présence, à intervalles irréguliers, d'Elvis Presley, qui paraît toujours se déhancher sur son endiablé Hound dog, qui donne son titre et son exergue à l'album. Chanson de faux-semblants - littéralement le chien de chasse ne sait pas ramener un simple lapin, et métaphoriquement c'est un homme éconduit par son amante -, le titre d'Elvis colle au propos de l'album : un faux polar (puisque César ne veut pas résoudre une enquête qu'il ne veut même pas considérer comme telle), un faux suicide, un faux molosse ... Il demeure une impression d'un récit décousu, qu'on a plaisir à lire, mais dont ne sait, au final, pas vraiment quoi en tirer. Même la toile de fonds d'une Amérique marginale, si elle est parfaitement visible et compréhensible d'un point de vue graphique, n'est pas assez développée pour en faire un thème marquant de l'album. Quant aux personnages, les auteurs les dotent de caractère pleinement affirmés, mais ils demeurent des stéréotypes, lisses et sans histoires. On rouspète alors, en pensant que, à la manière de nombreux romans graphiques du moment, les auteurs de Hound dog ne lui ont pas laissé la place pour se développer convenablement, de manière à donner de la profondeur aux personnages, de la densité à cet Elvis métaphysique, et peut-être même une fin heureuse au chien.
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Hound Dog

La surprise ! Et quelle surprise ! Cette BD n'était pas dans mes BD que je voulais absolument lire. Je dois bien avouer que j'étais même passé à côté dans la liste que j'avais faite.

Et puis quand je suis allé dans ma boutique, j'ai vu cette BD en rayon avec l'inscription "nouveau".

Je me suis dis "tiens, je l'avais pas prévu celle-ci... voyons voir". La première chose qui m'a sauté aux yeux, c'est la patte graphique.



Ça ne se voit pas forcément en photo, mais ça dénote vraiment avec ce que l'on a l'habitude de voir. Les traits sont épais, le ratio couleur / noir est très présent. La fluidité entre les planches est excellente.

Et puis il y a au final cette histoire. Des personnages en marge de la société, du système ; ils ont mis le doigt là où il ne fallait pas et leur quotidien banal et insipide est complètement chamboulé.



Et puis il y a ce chien. Ce clébard. Ce clebs.

Il ressemble à rien ce clébard. Il arrive, comme ça, dans leur vie. Alors que les deux héros n'ont rien demandé. Ils n'en voulaient pas de ce clébard.



Comment s'en séparer ? Sans lui faire de mal, sans l'abandonner. Pourquoi il est là ce chien ? À qui il appartient ?



La réussite est totale, c'est un véritable coup de cœur !
Lien : https://www.labulle-lunelopo..
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Hound Dog

Une bd qui me laisse une drôle d’impression. Ai-je aimé ou pas ? Je serais tentée de dire « plutôt pas » et pourtant j’ai de nombreux éloges à en faire.



Je commence par les trois points que je trouve particulièrement réussis et qui à eux seuls mériteraient un 20/20:

Le dessin (vous me direz que pour une bd c’est assez fondamental), les couleurs et l’ambiance. Les trois collent parfaitement. Il y a une vraie alchimie entre le trait de crayon, les teintes sombres ou ocres et l’atmosphère crépusculaire d’une Amérique marginale et désenchantée. L’ensemble forme un maelstrom lancinant et hypnotique qui correspond parfaitement à la promesse de la quatrième de couverture : Twin Peaks, Bukowski…



Le hic c’est le scénario qui pour le coup ne tient pas la comparaison avec les références citées plus haut. Où est la complexité d’un Twin Peaks ? L’intrigue est plutôt pauvre et si je n’ai rien contre les ellipse dans la narration, ici c’est l’histoire en elle-même qui finit par être une ellipse. Le début du récit est prometteur sauf que au fil des pages on n’avance pas et on frôle l’inconsistance. Il restait donc à espérer une conclusion qui viendrait tel un bouquet final éclairer les pages précédentes mais ça n’a pas été le cas.



Il y a tellement de choses positives dans ce roman graphique que j’ai une impression de gâchis. Les dessins de Nicolas Pegon accompagnés d’une histoire plus travaillée autour de ses loosers auraient sans doute pu faire de cet album un grand album.
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Hound Dog

Une BD d'un français mais qui m'a semblé s'inspirer d'un univers très américain. Comme ça se passe en Amérique, ça colle bien, du coup ! Des images très simples, traits presque grossiers, mais un scénario très sympathique.

À recommander absolument aux fans d'Elvis Presley, étant donné les références. Peut-être que si j'avais été dans, j'aurais préféré.

Ça se lit très vite, un univers de "losers" très bien retranscrit et bien sûr, une enquête qu'on a envie de voir se résoudre à la fin.
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Hound Dog

Dans « The Big Lebowski », « le Duc » et son pote Walter étaient à la recherche de leur tapis. Dans « Hound dog », qui emprunte à l’ambiance du film des frères Coen, César et Alexandre sont à la recherche du propriétaire d’un chien arrivé dans le salon du premier comme par enchantement.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Hound Dog

Nous voilà en plein The big Lebowski version bd.

Deux loosers, chômeurs apparemment, alcooliques sûrement, vivants dans un coin pourri, se retrouve avec un clébard inconnu dans les pattes.

Ils mènent l'enquête à leur façon pour retrouver le propriétaire.

Ça se lit très vite, c'est un bon moment, même si certaines choses ont pu m'échapper je pense.
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Hound Dog

[Ca va spoiler chéri ! ]



Il y a quelque chose qui me gène avec ce Hound Dog. Je ne saurai dire si c'est cette "fin", ou si ce n'est tout simplement pas le niveau d'espérance croissant au fil de la lecture qui m'a fait croire en une sorte de "The Big Lebowski" sur papier.



Et oui, plus que Tarentino et ces indéniables références stylistiques, c'est plus du côté des Coen que je me suis senti. Ces "beautiful losers" dégagent forcément de la sympathie mais la dernier dont le protagoniste principal passe de vie à trépas laisse un goût amer (sans parler du destin du toutou).



Qu'une oeuvre déstabilise ne me pose pas de souci, qu'il n'y ai pas de happy end non plus... mais ici je suis dubitatif.



Je ne suis en tout cas pas sur de vouloir le relire un jour, même si j'ai passé un moment plutôt agréable.



A noter que la partie graphique quand à elle est maitrisée de bout en bout et on n'aurait pu trouver meilleur style pour ce type d'histoire.



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Hound Dog

Un homme est mort de façon suspecte. Cesar et Alexandre, deux chômeurs, mènent leur propre enquête en parallèle avec la police. La bande dessinée commence de façon étrange, une réunion dans une agence publicitaire pour la campagne d’une marque de whisky, avant que l’histoire ne commence véritablement.



Le dessin est en trait épais, réguliers, avec des aplats de couleurs intenses, de grandes surfaces de couleurs lourdes et saturées, un style réaliste, péremptoire, pas de détails inutiles, à la façon de Brüno (Tyler Cross). Ce style s’accorde parfaitement au récit, j’aime beaucoup.



Très inspiré du cinéma des Frères Coen, c’est un polar pas du tout innocent, un polar qui est avant tout une critique de la société, décrivant une Amérique profonde, sombre et désœuvrée. Cesar et Alexandre, sont deux symboles de cette Amérique pathétique et décadente, un hypocondriaque, un mystique, “des survivants”, comme ceux que la publicité veut leur faire croire. L’auteur joue sur les symboles de cette culture, la consommation, la religion, le showbiz, les apparences, les façades cachant un grand vide culturel. Dieu apparaît dans leur rêves sous l’apparence d’Elvis Presley, logique, ce sont les nouvelles icônes de cette nouvelle culture où règne l’hypocrisie du consumérisme.



Hound Dog est une bande dessinée imposante par son style et sa grande force, subtile dans sa narration, pleine de détails à traduire, de second degré à dépouiller, et critique et génialement cynique dans le fond. Un coup de maître pour un auteur qui n’a pas encore un CV immense, mais qu’il faudra suivre avec une grande attention.
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Hound Dog

Hound Dog, c’est l’histoire étrange de César, un homme à la santé vacillante, se réveillant un matin un chien à côté de lui, alors qu'il n'a pas de chien, et dont la nouvelle mission sera, en toute logique, de retrouver le maître de celui-ci. Au fil de ses recherches, et de la découverte de l’entourage de notre homme, notamment d’Alexandre, qui l’accompagne de bout en bout, force est de constater que sa vie n’est qu’insignifiance, ennui. Alors, lorsque l’identité du propriétaire est faite et mène à de nouveaux mystères, les deux compères ne perdent pas de temps pour se lancer à l’aventure, enfin aventure toute relative dans ces États-Unis des marges géographiques et sociales.



Il y a une grande part de tragicomique et d’absurde, pas désagréables à suivre, dans cette histoire de losers à la Big Lebowski, avec un dénouement finalement inattendu, le tragique prenant davantage le pas sur le comique auquel l’on aurait pu s’attendre. Une grande part de cinématographie aussi, pas désagréable non plus, tant dans les plans choisis par Nicolas Pegon, que dans la manière d’instiller du suspense au fil des planches – et sûrement dans certaines références plus précises à côté desquelles je suis passée.



S’il n’était question que de l’aspect narratif, j’aurais grandement apprécié ma lecture. Mais j’ai été malheureusement moins réactive aux graphismes, que j’ai trouvé parfois trop sommaires, et vraiment trop rigides, pour m’en imprégner pleinement. L’histoire m’en a semblé perdre en force d’évocation, ce qui est cependant contrebalancé par des choix de couleurs permettant de donner un peu plus de dynamisme à ces graphismes un peu trop figés.



Je remercie les éditions Denoël Graphic et Babelio de m’avoir permis la découverte de ce roman graphique qui fut un très bon moment de lecture malgré mon manque d’adhésion aux graphismes de l’ensemble.
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Hound Dog

Nicolas Pegon est un artiste à suivre, assurément. Il a fait l'école des Gobelins section animation, et, ça se ressent. J'ai adoré son découpage, les vues très cinématographiques. Par contre, je remarque qu'il a tout fait de A à Z, les dialogues, comme le désign. Du coup, je pense qu'il a perdu un peu en fluidité sur la fin du récit. Qu'importe, s'il trouve un compère, nous ne serons pas loin de la perfection.
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Hound Dog

Après une nuit bien arrosée, César en plein rêve de son dieu Elvis, se réveille interloqué, un chien bedonnant et flasque lui renifle les pieds.

A qui est le clébard, that is the question ?

" Quand on pense que ce truc descend du loup !"

Avec Alex, son pote de galère, ils vont mener leur petite enquête.

Ils ont comme point de départ, la certitude que ce clebs doit appartenir à un gros con...

A l'instar du Big Lebowsy des frères Coen, Hound dog de Nicolas Pegon

nous immerge dans une Amérique périurbaine avec deux losers magnifiques. Cette BD bien allumée swing comme Hound dog la chanson d'Elvis Presley et se lit comme un polar. Son scénario à la Twin Peaks et son graphisme m'ont bien emballé. Hound dog, ça a du chien, je recommande !

Je remercie Babelio, Masse critique et les édtions Denoël graphic pour la découverte.
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Hound Dog

Après Nicolas Dehghani et son « Ceux qui brûlent » sorti l’an passé, son camarade des Gobelins et cofondateur du collectif CRCR, Nicolas Pegon, s’attaque lui aussi au polar urbain dans un ouvrage a priori déroutant mais carrément jubilatoire paru ce printemps aux Éditions Denoël Graphic.



C’EST L’HISTOIRE D’UN MEC …



Les premières séquences s’enchaînent en apparence sans lien entre elles : on assiste ainsi au brainstorming d’une agence de pub pour le relooking d’une bouteille de whisky, à un show d’Elvis période las Vegas et au réveil du héros de l’histoire : César. Malgré son prénom impérial, celui est un laissé pour compte du rêve américain. Chômeur, dans la cinquantaine, célibataire, il vit en coloc avec un jeune accro aux jeux vidéo et à la réalité virtuelle. Ce dernier s’abrutit en « dézinguant » des viets, César lui ne peut que constater sa décrépitude physique : il perd ses cheveux, prend du bide et ressent des douleurs inexpliquées au bras qui l’empêchent de le bouger. Pour oublier, il s’étourdit de bières, d’antalgiques et de somnifères. Erre de médecin en médecin aussi. Bref, il existe mais ne vit pas.



MON CHIEN STUPIDE



Le grain de sable dans ce quotidien plutôt désespérant, va être l’arrivée imprévue d’un « hound dog » (chien de chasse) venu d’on ne sait où qui va suivre César comme son ombre. Il faut dire qu’ils sont plutôt bien assortis : le premier est quasi mutique, le second n’aboie presque pas et est tout aussi mal proportionné et bedonnant que son nouveau maître… Alexandre (tiens, tiens, un autre prénom prestigieux), le voisin, va se joindre à son ami pour essayer de retrouver le propriétaire du chien. Lui, il a des visions : Dieu lui parle et prend l’apparence du King. Et il a visiblement raté sa vocation ou regardé trop de séries policières car il s’improvise enquêteur pour le meilleur … mais surtout pour le pire !

C’est donc une histoire âpre et désenchantée à la John Fante. Les personnages sont souvent en plans rapprochés et cadrés en plongée. Comme écrasés. On ne voit quasiment jamais le ciel dans les vignettes. Le graphisme souligne à l’encan la désespérance ambiante : malgré les aplats de couleur, le noir domine ; les teintes sont crues et les traits taillés à la serpe à la manière d’un Brüno dans « Tyler Cross » ou « L’homme qui tua Chrys Kyle ». D’ailleurs, comme dans ce dernier ouvrage, la mythologie américaine est mise à mal : ici pas de glamour mais une description au scalpel des petites gens victimes de la malbouffe, de la pollution et de l’omniprésence de la société de consommation, des armes et de la publicité. On retrouve d’ailleurs des attributs iconiques américains (dinners, stations-services vintage, gratte-ciels, maisons en bois, forêts, panneaux publicitaires et même les couleurs du Mac do en couverture …) mais, à y bien y regarder, ces lieux jamais nommés sont universels et certains plans dans lesquels apparaissent des barres d’immeubles font penser aussi aux banlieues françaises … la déprime aussi est mondialisée !



DU COTE DES FRERES COEN



Pourtant, on rit beaucoup en lisant cet album. « Houndog », c’est, en effet, également le titre d’une des chansons les plus emblématiques et rythmées du rock des années 60 immortalisée par le King et sa sémillante chorégraphie. Le refrain est placé en citation inaugurale et on a ainsi dès l’exergue un « tube » au tempo joyeux qui nous trotte dans la tête. Ensuite parce que Pegon, rompu à l’animation, adopte un découpage varié, trépidant, surprenant parfois, et très cinématographique en jouant du gaufrier avec maestria.

Ensuite parce, dès que l’ambiance est un peu trop glauque, survient une scène plus légère - telles celles des rêves dans lesquels apparait Elvis- qui rappellent les séquences oniriques de « The Big Lebowski » ou celles du chien. Enfin, parce que l’auteur met en scène toute une galerie de personnages déjantés (mention spéciale à la voisine survivaliste bodybuildée !) qu’on croirait sortis de « Fargo ». Le duo principal donne lieu à de savoureux échanges comme, par exemple, lorsqu’après avoir entendu une énième version du rêve d’Alexandre dans lequel Elvis lui demande d’être un nouveau Noé, César demande à son ami « il t’a pas demandé de construire un bateau ? » et que ce dernier rétorque « Bah, si, mais bon j’ai déjà du mal avec une étagère Ikea … ». Enfin, l’on goûte aussi bien sûr à la résolution progressive de « l’énigme » qui permet de comprendre à postériori l’hétérogénéité des séquences inaugurales et invite d’emblée à une savoureuse relecture …



« Houndog » est donc une excellente surprise : un album totalement maîtrisé tant sur le fond que sur la forme, moins polar que drame social, jamais larmoyant, divertissant et plus profond qu’il n’y paraît par son jeu sur la sémiotique et les stéréotypes ! A consommer sans modération car à la différence du whisky « Pale Horse » il ne vous vaudra pas de gueule de bois mais une bonne dose de rire (jaune !)
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Hound Dog

A la lecture du titre, de l'extrait de la chanson et de quelques cases représentant Elvis, nul doute que Hound dog s'est imprimé dans mes neurones et qu'il ressort dès que je croise la couverture. Mais bon, ça va, c'est Elvis...



Étrange album qui débute par un brainstorming dans le monde de la publicité et enchaîne sur une chorégraphie du King puis un réveil difficile pour César. De grands cases muettes succèdent à d'autres qui ont du dialogue, mais assez peu, les (anti)-héros sont peu diserts. J'aime beaucoup. Beaucoup de références, celles de la quatrième de couverture ci-dessus citées, mais aussi Quentin Tarantino qui décrit de merveilleux poissards et d'autres que j'oublie ou que je n'ai pas. J'aime l'ambiance que Nicolas Pegon crée avec ses personnages décalés, has-been, blasés, anachroniques, son histoire assez simple et brillamment menée : grandes cases très colorées, environnement où tout est désolé, cassé. J'aime les gueules qu'il dessine. Le presque immobilisme de César et Alexandre qui s'animent quand ils flairent qu'il n'est pas normal que ce chien les suive sans qu'on lui demande.



"You ain't nothin' but a hound dog



Crying all the time



Well, you ain't never caught a rabbit



And you ain't no friend of mine" (Elvis Presley, Hound dog, 1956)
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Hound Dog

Nicolas Pegon signe un drôle de polar dans une Amérique déprimée où s’invite un étrange chien abandonné.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Hound Dog

J’ai du mal avec ce genre de dessin, dans la veine d’un Ugo Bienvenu, comme sorti d’un ordinateur, froid, avec des couleurs lisses. Ça ne me parle pas plus que ça, ça ne me touche pas.

Par contre, l’histoire est prenante. Deux white trash d’une vague banlieue états-unienne se retrouvent à enquêter sur la provenance du chien qui s’est invité chez eux. Ça balaie plein de thématiques sous-jacentes : la nullité du système médical, le chômage, les jobs pourris, la solitude, la drogue… et ça donne le récit d’une enquête atypique finalement assez agréable à lire.
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Hound Dog

Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman graphique en le refermant... Pas vraiment apprécié au départ puis finalement je me laisse prendre à la lecture, je souris parfois et finalement j'ai trouvé cela loufoque.

L'histoire est basée sur une enquête menée par 2 amateurs complètement paumés et un chien qui est là par hasard... Beaucoup de sujets abordés mais finalement pas de profondeur.



Je n'ai pas trop aimé les dessins, les traits sont quelque peu grossiers, le style peut-être un peu trop linéaire.



Heureusement le bouquin se lit très vite.

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Hound Dog

Le Français imagine une enquête par des personnages en perdition dans «Hound Dog».
Lien : https://www.tdg.ch/nicolas-p..
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Hound Dog

Je tiens à remercier Babelio pour son opération Masse critique et les éditions Denoël graphic pour cette découverte.



Un matin, César, américain moyen hypocondriaque et un paumé, découvre un chien au pied de son lit. L’animal le regarde, battant sa queue pour montrer sa satisfaction. Seulement voilà, César n’a pas de chien.

Que fait ce chien dans sa chambre ? À qui est-il ? Et surtout son propriétaire est-il mort de mort naturelle ?

En compagnie d’Alexandre, tout aussi paumé mais dans un autre genre, il va essayer de résoudre ce mystère, mais surtout de se débarrasser du cabot.

Moins poétique qu’un Bukowski pur jus mais tout aussi glauque, Hound Dog plonge le lecteur dans cette autre Amérique, toujours nostalgique du King, où le chrome des Cadillac a terni, et où la misère a remplacé la magie.

Polar burlesque, fresque social déprimante, histoire d’anti héros ? L’album repose entièrement sur la grande maîtrise graphique et narrative de Nicolas Pegon. On appréciera plusieurs cases que n’auraient pas renié un Big Lebowski à son meilleur. Le lecteur portera également son attention à trouver le fil conducteur de chacune des séquences qui composent le récit (la première par exemple étant la bouteille de whisky)

Un album à contempler plus qu’à lire.
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