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Critiques de Nii Ayikwei Parkes (47)
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Ce que je sais

Je tiens d’abord à remercier Babelio et les éditions Joca Seria pour l’envoi de ce livre dans le cadre de la dernière opération Masse critique.



J’aime beaucoup la poésie et la couverture dessinée par Alice Hameau est très belle.



C’est toujours difficile de donner un avis sur les textes poétiques. Il faut qu’ils me parlent… avec des mots, des images et des sons. Quand il s’agit de textes traduits cela peut changer les choses. L’éditeur propose en fin de recueil 6 des textes en anglais, c’est bien mais pourquoi ceux-là ?



Je ne comprends pas pourquoi le recueil n’est pas entièrement bilingue ? Il y avait toute la place pour. J’ai aussi regretté que la présentation de l’auteur ne se limite qu’à la quatrième de couverture.



Bref, je vais laisser de côté ces choix éditoriaux discutables pour en venir aux textes.



J’ai beaucoup aimé :

- L’amour ne laisse pas de mots (love leave no notes)

- Jamestown

- Troc

- Contiguïté



Mon préféré est « The Makings of you » qui au passage m’a fait découvrir Curtis Mayfield (1942-1999) :



« … en chantant en choeur avec Curtis Mayfield

the makings of you, comme si la somptueuse beauté

de cette chanson allait pouvoir t’éviter la dépression.»



Une belle découverte.

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Ce que je sais

J'ai tout d'abord choisi de lire ce recueil par jeu : en 2020 ce fut le recueil ayant eu le plus de lecteurs dans le cadre du challenge "La poésie c'est la vie" ! C'est donc le hasard qui a guidé mon choix puisque je ne connaissais pas l'auteur.

La belle couverture m'a juste donné envie de le commander auprès de ma libraire et, en avant l'aventure!

J'ai été interpellé par un titre commençant par deux points et un sous-titre annonçant 1 + 13 (pourquoi pas directement 14 ?) poèmes "désinvoltes".

Le dictionnaire donne pour "désinvolte" la définition suivante : " Se dit d'une attitude dégagée, leste, sans embarras".

Alors certes, l'écrivain ce livre parfois "sans embarras" comme dans "Sombres esprits" , vision alcoolisée d'un lit couvert de corps de femmes, texte qui m'a quelque peu dérangé, mais l'ensemble reste soft.

Je parlerais donc plus des poèmes "accessibles", sans fioritures de style et donc proches du lecteur. Intimistes?

Souvenirs d'enfants, des traditions ou des villes du Ghana et une pincée d'irréalité

Nii Ayikwei Parkes partage simplement ce qu'il sait et son vécu.



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Ce que je sais

Des poèmes de l'auteur de Notre quelque part ? Ah oui, je veux !

Et j'ai aimé les mots. Ils disent le lien au Ghana : une nuit moite où l'enfant découvre la brume, des atmosphères, des personnes dans la ville, un fantasme sous alcool, croquer une mangue, les mots d'une mère, les gestes d'un père. Et ils disent la solitude, l'amour perdu, ce qu'il y a parfois derrière le sourire.

Que le livre soit court ne me gène pas, j'aime pouvoir lire en un seul mouvement un recueil de poésie. Mais l'édition aurait pu mettre mieux en valeur : pourquoi une marge intérieure si étroite, une écriture si petite, sur des pages qui semblent immenses et vides ? Pourquoi les versions originelles en anglais reléguées à la fin alors que face au poème traduit, le lecteur, même peu doué en langue, peut profiter des correspondances ? Parfois, j'aurais aussi eu envie de petites notes explicatives pour ne pas devoir quitter le livre et regarder un écran (ah Sakumono est le nom d'une ville !), simplement pour mieux savourer les mots de Nii Ayikwei Parkes
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Notre quelque part

Après un petit tour au Mali avec Makoro de Florence Malmassari, je repars en Afrique pour une halte au Ghana pour assister à une enquête menée par un médecin légiste.

Un expert débutant se retrouve doté bien malgré lui d'un chef avide de pouvoir, corrompu et qui rêve de faire la une des journaux donc il doit concocter un rapport à la façon des experts.Le voilà partit pour un petit village où les traditions dominent la vie des habitants.C'est une enquête plutôt banale, avec un rythme lent. J'ai été décue par cette histoire, la quatrième de couverture m'avait appâtée et finalement avec Yao Poku le livre a fini par m'intéresser au bout de deux cent pages mais c'est une bien étrange histoire où les croyances et les superstitions se mêlent.

Ce n'est pas un roman désagréable à lire mais sans plus.
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Notre quelque part

Il y a des lectures qui sont comme des occasions manquées. Les critiques sur "Notre quelque part" du ghanéen britannique Nii Ayikwei Parkes sont élogieuses, évoquant la "langue", l'écriture "savoureuse" du livre, et la rencontre entre traditionalisme et modernité, sans oublier l'enquête policière, prétexte pour découvrir une certaine société africaine, l'ensemble mâtiné d'un zeste de "surnaturel" superstitieux Sur le papier, donc, tout pour me plaire. Mais je suis vraiment passée à côté de ce livre. J'ai mis un temps fou à terminer le premier chapitre, avec des difficultés insurmontables, enfin, insurmontées, pour comprendre le propos de Yao Poku le vieux chasseur qui explique comment "tout a commencé". Certains mots sont répétés ("Le policeman a parlé encore et il a dit, Bon, faut écoute. J'ai pas temps beaucoup beaucoup ici."), d'autres pas traduits ("Son bras s'est levé vers l'arbre tweneboa" ; "La main du gros policeman est descendue pour attraper le bâton noir dans son abomu")", pour le reste, je trouve ça compliqué et pas très charmant : "Jé si là dans mon lamaison de Accra, et on ma pélé téléfône pour dit fille là a véni voir chose ici, et ça sent gâté. Vous connais chose dans histoire là ?"

Bref, je n'ai pas été charmée par cette façon d'écrire qui revient régulièrement tout au long du livre. Quant à l'histoire, je crois bien que je n'ai pas tout compris. Il y a quelque chose qui pue dans la case de Koffi Atta dans le village d'Accra, et comme l'amie d'un ministre passe par là, il faut absolument découvrir ce qu'il en est. Le chef aux dents longues de policiers pas hyper compétents décide de faire appel à un chef de laboratoire médecin légiste pour résoudre cette affaire et se faire valoir. Il n'hésite pas à enlever et à emprisonner le médecin légiste pour le convaincre de mener l'enquête, et voilà Kayo Odamtten se rendant au village avec son sac contenant ses instruments d'analyse et beaucoup de pression pour découvrir quelque chose rapidement. En plus de l'objet suspect qui sent mauvais, il fera connaissance avec les personnalités fortes du village : le chasseur, le sorcier, etc qui lui raconteront un conte. Et là, conte et réalité se mélangent pour faire émerger une vérité quant à cette affaire.

Non, vraiment, j'ai beau y revenir, j'ai peiné à lire ce livre, je n'ai pas apprécié la prose, et je n'ai pas compris l'histoire. S'il y avait un "Notre quelque part", et bien moi, je suis restée ailleurs !

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Notre quelque part

Une enquête au milieu d'un Ghana moderne, avec sa grande ville, la corruption qui empêche les rêves des jeunes, le vin de palme et la gastronomie, la faune et la flore, et puis le village traditionnel organisé autour du chef, de l'Ancien et du féticheur.

Une enquête et un conte foisonnant, de ces fables africaines qu'on s'imagine écouter à l'ombre du baobab, avec des personnages hauts en couleurs : la rationalité du scientifique occidentalisé face au vieux chasseur raconteur d'histoires.

De l'humour et de la tragédie, du grinçant et du tendre.

Et puis le délice d'une écriture qui fait entendre les voix africaines, mélange de langues (celle du colonisateur - ici l'anglais - des études, et les dialectes d'ethnies), sans expliquer tous les termes, avec un phrasé qui emmène ailleurs et donne une oralité "naturelle". Ça peut être déstabilisant mais pour moi, c'est une merveille !

Mention spéciale pour la traductrice qui fait penser que l'auteur est francophone et qui m'a donné - chose très rare - l'envie d'en apprendre plus sur elle ! Pour les curieux et curieuses, je laisse ce lien : https://www.actualitte.com/article/monde-edition/sika-fakambi-une-prouesse-de-traduction-et-un-geste-politique/49848
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Notre quelque part

Dans un village au centre du Ghana, des restes humains sont retrouvés dans une case . Dans ce même village se trouve la maitresse d'un ministre . Ce dernier demande à la police de rapidement faire le jour sur cette affaire. Les habitants semblent plus habités par le vin de palme que par l'envie d'aider les policiers.



Belle découverte que ce "notre quelque part " qui envoie un message fort en faisant se rencontrer le monde la ville et ses techniques modernes avec celui de la "brousse", ses croyances et ses traditions.

Et le contraste est saisissant, plein d'humanité, de croyances, plein d'Afrique dans tous ce qu'elle a de magique pour nous occidentaux.

Il y a Accra, sa civilisation ,ses bouchons, ses quartiers riches, ses fonctionnaires corrompus et il y a le village où les habitants passent leur soirée à boire du vin de palme en mangeant du Fufu tout en s'abreuvant de croyances et de récits faisant la légende du lieu. c'est frais , écrit dans une langue qui mêle le style local et un écrit plus conventionnel. Sans que cela ne soit nullement dérangeant.



"Mais après tout, de quel droit aurait-il pu lui, Kayo, arriver dans ce village et prétendre balayer d'un geste les traditions de ces gens, les coutumes , et précipiter dans le chaos tout un monde, au nom d'une science qui, pourtant, n'était pas dénuée d'incertitudes ?"

Tout est dit...
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Notre quelque part

Ce premier roman est déshabillant par son style entre enquête policière et conte traditionnel, un style quasi parlé, imagé qui fait référence à l'histoire du village, aux légendes où quelques mots en dialectes locaux s'immiscent dans le texte pour donner encore plus d'authenticité.



On se perd en peu dans le nom des personnages, c'est lent et un peu brouillon mais comme Kayo venu de la ville on s'adapte et prenons le rythme et les croyances de ce caillage pour arriver à comprendre ce qu'il s'est passé dans cette cabane. Même si l'enquête est assez classique les moyens employés sont étonnants c'est ce qui fait toute l'originalité de cette lecture.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Notre quelque part

Yao Poku, vieux chasseur, détenteur de la mémoire des légendes de son village est à peine surpris quand il voit débarquer une jeune femme à la jupe trop courte qui se met à hurler en sortant de la case de Koffi Atta. Elle y avait suivi un oiseau bleu mais y a trouvé une masse sanguinolente et puante. Masse placentaire ou forme humaine? La jeune femme étant la maîtresse d’un ministre, l’inspecteur principal Donkor est chargé de résoudre bien vite cette affaire.



Pour cela, il fait appel à Kayo, un médecin légiste qui a fait ses études en Angleterre. C’est à l’âge de dix ans, en découvrant le corps de son grand-père noyé que Kayo avait décidé de devenir médecin légiste. Trouver des raisons scientifiques face aux suspicions habituelles de sorcellerie, telle était son ambition. Donkor lui demande de rédiger un rapport digne des Experts, sa série favorite.



Kayo quitte à contrecœur son laboratoire biomédical et ses amis du Millie’s avec lesquels il boit chaque soir le vin de palme. Mais il sait que cette expérience sera peut-être l’occasion d’intégrer la Police d’Accra qui avait initialement évincé son dossier. Le jeune homme, flanqué du policier Garda, arrive au village, sur le terrain de l’enquête. En respectant les coutumes locales, il se fait accepter par Yao Poku et Oduro le féticheur malgré ses méthodes d’expert occidental. Il numérote les indices, prend des photos, relève des traces et des empreintes avec ses lunettes filtrantes et sa torche UV.



Chaque soir, Kayo et Garda rejoignent Yao Poku et Oduro à la buvette locale chez Akosua Darko. Là buvant du vin de palme et mangeant du fufu, Yao Poku leur raconte l’étrange histoire d’un cultivateur de cacao et de sa fille, une histoire qui pourrait bien donner des idées à Kayo pour résoudre son enquête.



En abordant Notre quelque part, le dépaysement est total. L’auteur mêle la culture locale et les apports occidentaux. La traduction laisse quelques passages en dialectes locaux pour une meilleure immersion dans la culture africaine. Les locaux utilisent ce que l’homme blanc anglais a pu apporter mais ils savent que ce qui est écrit dans l’Histoire n’est que mensonge face aux légendes locales. Si le médecin légiste tente d’expliquer la mort, seuls les ancêtres détiennent réellement ce pouvoir.



Nii Ayikwei Parkes séduit avec ce premier roman non dénué d’humour. Un roman étonnant qui montre toute la complexité d’un pays en évolution entre modernité occidentale et coutumes ancestrales. L’auteur esquisse les différences entre jeunes cadres de la ville d’Accra et villageois proches des mythes africains. Les personnages sont particulièrement attachants. Conscients de la corruption omniprésente, de la violence ambiante, ils continuent avec légèreté à chanter, boire le vin de palme et raconter des histoires.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Notre quelque part

Portée par le texte qui mêle avec beaucoup de poésie le français et la langue populaire d'Afrique de l'Ouest, et par les récits de Yoa Poku, j'avoue avoir un peu perdu le fil de l'intrigue ( une enquête visant à éclaircir ce qui s'est passé dans la case d'un certain Kofi Atta). C'est envoutant, étrange et très bien traduit.
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Notre quelque part

Écoutons d'abord le vieux Yao Poku, chasseur d'un village au fin fond de la forêt ghanéenne...

"On se ne plaint pas. Il fait bon vivre au village. La concession de notre chef n'est pas loin et nous pouvons lui demander audience pour toutes sortes d'affaires. Il n'y a que douze familles dans le village, et nous n'avons pas d’embêtements. Sauf avec Kofi Atta."



"Nous étions à notre quelque part quand ils sont arrivés. D'abord la fille avec ses yeux qui ne voulaient pas rester en place. Hmm, puisque tu es là, laisse moi te raconter. Les ancêtres disent que la vérité est courte mais, sεbi, si l'histoire est mauvaise, alors même la vérité va s'étaler comme un crapaud écrasé par une voiture sur une de ces routes qu'ils sont en train de construire."



La fille pénètre dans la case de Kofi Atta, où elle découvre des restes peu ragoûtants.

"Elle portait une façon de jupe petit petit là. Et ça montrait toutes ses cuisses, sεbi, mais les jambes de la fille étaient comme les pattes de devant de l'enfant de l'antilope -maaaigre seulement! (C'est plus tard que j'ai appris qu’elle était la chérie d'un certain ministre. Hmm. Ce monde est très étonnant.) Son chauffeur portait kaki de haut en bas comme les colons d'en temps d'avant, et il voulait la calmer, mais la fille secouait la tête et il voulait la calmer, mais la fille secouait sa tête et elle criait seulement. Après un peu ,elle a repris force et elle a commencé à courir vers une voiture claire façon qui était au bord de la route. Et le chauffeur poursuivait son derrière comme la poussière. "



Sans cette fille et ses connaissances haut placées, les villageois auraient certainement réglé l'affaire à leur façon, mais voilà, maintenant la police doit intervenir, et faire appel à Kayo Odamtten, jeune médecin légiste fraîchement revenu d'Angleterre, qui végète un peu dans un laboratoire d'analyses, et doit être convaincu (manu militari!) de se rendre au village.



Une fois là, après une hilarante séance genre "Les Experts" dans la case de Kofi Atta, Kayo se laisse prendre au vin de palme (un peu arrangé), aux palabres dans la buvette locale autour de bons petits plats locaux et aux histoires racontées par les villageois...



Au delà de l'histoire policière dont la conclusion laisse le lecteur dans la réflexion, il faut lire ce chouette roman pour l'ambiance de la grande ville d'Accra, grouillante et quelque peu corrompue, et surtout la vie dans ce village traditionnel, où finalement il fait bon vivre traditionnellement, relié au monde par la radio seulement. Pour avoir traîné mes sandales dans ces coins là, je confirme avoir retrouvé des détails vrais. Ne serait-ce que le conseil d'aller d'abord saluer le chef du village et de ne pas brusquer la litanie des salutations...



Quant à la traduction, bravo! Une partie de la narration est visiblement en anglais plus classique, mais la saveur de la langue, surtout celle de Yao Poku, est excellemment préservée par l'utilisation du français de Côte d'Ivoire (la "go", par exemple, ces façons de traîner sur les syllabes, etc...).
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Notre quelque part

Kayo, de son vrai prénom Kwadwo est allé faire ses études en Angleterre et est revenu au Ghana pour travailler. Mais, il bosse pour un laboratoire n'ayant pas été recruté pour être médecin légiste à Accra la capitale du pays. Un concours de circonstance l'amène à enquêter dans ce village. Fort de son éducation, il aurait pu snober les habitants, mais au contraire, il les écoute et c'est ainsi qu'il avancera dans ses investigations. J'ai souvenance d'une nouvelle parue dans un recueil Nouvelles de Côte d'Ivoire, dans laquelle, un peu de la même manière, un jeune golden boy revenait dans son village d'origine et retrouvait les gestes et le goût de la simplicité, des croyances et des coutumes de ses aïeux. C'est la rencontre de deux mondes, le Ghana ancien et le moderne que nous narre Nii Ayikei Parkes. Il décrit fort joliment l'un comme l'autre et le télescopage n'est pas si violent que cela, avec de l'écoute et de la compréhension, les deux mondes se côtoient et vivent ensemble.



Pour raconter son histoire, le romancier joue avec les codes du polar, puisqu'enquête il y a, avec les plaies de certains pays d'Afrique -pas chez nous, non, nous en Europe... c'est comment dire ? c'est pas pareil- : corruption, intimidation, régime autoritaire qui ne supporte donc pas la moindre contrariété ou contradiction, argent qui passe de mains douteuses en d'autres mains douteuses, ..., avec les codes du roman d'initiation, du conte du griot et avec les différences entre les cultures occidentale et africaine. C'est très bien vu et très bien fait. C'est assez drôle dans les dialogues, léger et vif :



"Bon, mon ami, veuillez décliner vos nom, prénoms et profession.



- Kayo Odamtten. Je travaille dans un laboratoire scientifique.



- C'est ça le nom que votre père a trouvé pour vous faire sortir au grand jour ?"



Il y avait dans la voix du sergent un mélange d'agacement, d'amusement et de cynisme.



"Donnez-moi votre vrai nom.



- Kwadwo Okai Odamtten." (p.75)



La langue de Nii Ayikei Parkes est métissée lorsqu'il fait parler ou intervenir Yao Pokou, le vieux chasseur du village. Je dois même confesser que le premier chapitre m'a troublé, déstabilisé, mais je voudrais inciter ici tout futur lecteur à passer au-dessus de cet éventuel écueil, parce que la suite vaut le détour, largement, très largement, très très largement. Il faut saluer le travail de la traductrice Sika Fakambi qui a dû se torturer les méninges pour reproduire la vitalité et le métissage du style de l'auteur.



Encore une fois les éditions Zulma publient un très joli livre, dépaysant, original, formidable. Et en plus, il sort en poche... Pourquoi se priver ?
Lien : http://www.lyvres.fr
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Notre quelque part

Kayo, de son nom complet Kwadwo Okai Odamtten est un jeune homme ghanéen qui a suivi des études de médecine légale en Angleterre et travaille aujourd'hui dans un laboratoire privée d'analyses. Il est contacté par un sergent de la police ghanéenne puis contraint de travailler pour l'inspecteur principal Donkor suite à la découverte de tissus humains dans un village. Entraîné dans un système politique et judiciaire de combines, Kayo, par son intégrité, réussit à mener l'enquête guidé par Opanyin Poku, un vieux chasseur, les ancêtres et les traditions.

J'ai apprécié le style de l'auteur qui témoigne de la pensée et des coutumes du Ghana. Le langage est restitué. Je me suis égarée parfois dans les contes rapportés par le chasseur. J'ai passé un agréable moment.
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Notre quelque part

Dans un village du Ghana comptant une douzaine de famille, un amas ressemblant à des restes humains est retrouvé dans une case. Les premières investigations menées à la va vite ne donnent rien et ne permettent même pas de définir ce que sont ces restes. Mais comme la maîtresse d'un ministre est impliquée dans la découverte, l'inspecteur principal Donkor décide de se saisir de l'affaire en vue d'accélérer son avancement. Il envoie au village, en utilisant la corruption et la violence, un jeune médecin légiste formé en Angleterre, Kayo Odamtten, avec l'ordre de résoudre l'affaire rapidement, si possible en y ajoutant une envergure internationale.



Au lieu de braquer les habitants, comme l'ont fait les premiers policiers venus s'occuper de l'enquête, Kayo va, tout en menant des investigations rigoureuses, prendre le temps d'écouter les anciens, de demander l'autorisation d'enquêter au chef du village et de suivre les recommandations du féticheur.



C'est un régal de suivre les échanges en langue populaire africaine (un peu comme dans les livres d'Alain Mabanckou). D'ailleurs chapeau au traducteur qui a su garder l'aspect vivant de ce langage.



La description de la ville d'Accra, avec ses bouchons, sa pollution et sa corruption est en complet décalage avec la vie de village où les anciens sont entendus, boivent du vin de palme en écoutant la radio sous l'arbre central et où les croyances sont prépondérantes.



On suit l'enquête qui oscille entre techniques scientifiques et contes traditionnels.



Un roman à l'écriture poétique qui nous fait voyager et permet aussi d'évoquer les problèmes d'un continent en mutation comme la corruption ou la place des femmes.



Les adeptes des polars scientifiques ne trouveront peut-être pas leur compte dans les détours oniriques que prend l'histoire, mais moi j'ai beaucoup aimé ce flou qui rend l'histoire vivante.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Notre quelque part

Ils étaient dans leur quelque part, lorsqu'un événement inattendu se produisit et bouscula leur quotidien.



Nii Ayikwei Parkes, lui qui nous avait habitué à sa poésie et ses nouvelles, nous fait avec ce (premier) roman un très joli cadeau.



Un roman où les opposés se rencontrent et se rendent compte qu'ils ne sont pas si éloignés que cela finalement... Entre l'expérience du chasseur Yao Poku et la jeunesse du médecin légiste Kayo Odamtten, de jolies choses se nouent. "Notre quelque part" raconte aussi la ville et la brousse, les croyances et les sciences, l'instruction et l'éducation, les traditions et la "modernité".



Propulsés entre le tourbillon d'Accra et la quiétude troublée d'un petit village au centre du Ghana, nous ressentons les défis de la sous-région, notamment au sujet du retour au pays de jeunes diplômés dans un contexte de corruption non dissimulée.



Ce superbe récit qui s'articule autour d'une enquête atypique, évoque aussi la cohabitation de deux langues: celle du narrateur omniscient, et les expressions populaires des personnages. Un régal 🤩



          《La phrase à retenir》

Les choses ont changé. Mais la nuit tombe toujours de la même façon.



Et parce que je ne peux résister:

Si ta famille ne se bat pas pour toi, qui d'autre le fera? Oui, c'est bien vrai, la famille est une arme.
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Notre quelque part

le langage peut déstabiliser le lecteur au début mais la poésie des personnages, l'humour de certaines situations font de ce livre un inclassable. C'est un conte initiatique du 21ème siècle.
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Notre quelque part

Poétique, magique et scientifique à la fois, un délice
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Notre quelque part

Une disparition d’un homme et une étrange chose sanguinolente dans un petit village au Ghana… C’est une enquête-là même qui commence pour la police ghanéenne. Mais ça ne donne pas grand-chose ooooo ! Alors c’est Kayo Odamtten, médecin légiste « dépêché » par le général Donkor qui va essayer de percer le mystère de Sonokrom.

Le mélange entre tradition et modernité est brillant. Yao Poku raconte avec la langue du pays la vie du village. L’alternance avec Kayo, jeune homme plein de lucidité qui ne manque pas de répartie est vraiment réussie. On rit un peu jaune en découvrant les habitudes des autorités policières, ils ne cherchent pas la vérité mais le panache. La langue est savoureuse et on apprécie la critique sociale à peine voilée. L’enquête de Kayo s’entremêle avec les histoires du village, la modernité avec les mystères des contes africains…. Quel plaisir de lecture paaaa !

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Notre quelque part

Un roman surprenant où se superposent deux Afrique: celle des traditions et des croyances, du vin de Palme, des cases, représentée par un petit village et celle de la modernité, de la "civilisation", des bouchons, des quartiers riches représentée par la ville d Accra.

On se trouve au Ghana. Kayo a fait ses études en Angleterre et travaille dans un laboratoire d'analyses. Il est soudain sollicité, kidnappé conviendrait mieux, par la police pour résoudre une affaire où la police a besoin de la lumière des experts (comme la série des experts). La petite amie d'un ministre en pourchassant un oiseau a découvert quelque chose de bizarre dans une case. Des restes humains? du placenta?

Kayo, qui n' a pas le choix, se met à enquêter.



Certains passages sont très drôles. L'écriture propose également l'opposition entre la tradition et la modernité. C'est dépaysant comme histoire parfois déstabilisant.

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Notre quelque part

Un roman qui joue malicieusement sur différentes oppositions: le jeune médecin-légiste diplômé, tout juste rentré d'Angleterre, se confronte aux vieux sages de la brousse, le chasseur, le guérisseur, le chef de village. Il se frotte à la corruption, à l'ambition mortifère, et aux vices des puissants, lui qui a une éthique impeccable. Et l'on découvre également Accra, la capitale bourdonnante, embouteillée, entreprenante, ses cadres dynamiques impeccablement costumés, alors que les campagnards se contentent de pagnes traditionnels, qui ne les couvrent qu'à moitié. Opposition encore entre les méthodes scientifiques, analytiques, du médecin, et les pratiques du guérisseur.



L'intrigue policière est assez basique ici, on comprend assez vite ce qui a pu se passer, elle n'est donc que prétexte à nous faire découvrir les mœurs et la culture de ce pays peu connu qu'est le Ghana. Mais elle résonne aussi de manière universelle, s'attaquant à la violence intra-familiale, à l'emprise d'un père sur sa fille. Le dénouement est assez inattendu: on se demandait comment le légiste-enquêteur allait se tirer de ce guêpier, et il faut avouer que l'auteur invente une solution en forme de pirouette, mais qui ne manque pas de faire réfléchir sur ce que devrait être la "bonne" justice.



Le style est une autre force de ce roman traduit de l'anglais, on y retrouve des manières de s'exprimer et des expressions populaires en Afrique de l'ouest francophone. Dans un premier réflexe, on pourrait être tenté de qualifier ces parlers de dialectes, de les dévaloriser, mais on peut aussi penser qu'ils ont autant de pertinence que le français éduqué tel qu'on le parle dans les élites de l'hexagone.
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