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Citations de Noémie Pomerleau-Cloutier (24)


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Extrait 2

ici

se dénouent toujours
le langage du vent
les arcanes des nuages
les stratagèmes des marées
les filets du ravitaillement

il faut déployer
la patience du lichen
pour attendre
au bord d’une route
qui n’existe pas

p.14
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Les journées s’allongent au bout des grues. J’admire la danse assourdissante des conteneurs qui, avec celle des vents, donne le rythme à la côte. Il y a la vie de tant de gens entre les métacarpes de la machinerie. Sur le plus haut pont de Bella, des touristes ont tout leur temps pour commenter une réalité qui n’est pas la leur. Le ravitaillement est un art complexe.
À chaque passage, j’embrasse l’amplitude de ce qui nourrit.
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quand il parle
ses mains veinées d'écorce
sur la table
battent la mesure
d'une onde lointaine
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peu de gens touchent l'immensité
derrière ce qui commence
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la rivière
leur donne tout
le lit le jardin les leçons

la calligraphie des enfants
tracée sur les roches
à l'argile durcie
s"efface sous la pluie

l'eau boit le père
le feu achève les maisons

la mère tient le fort
des bouts de laine familiaux
transmet la survie

savoir faire
du pain
remplira toujours le vente
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Dans ce point central
du village
les questions
sont des accolades.
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KEGASKA



Extrait 3

le territoire fouillé
par les lignes hydroélectriques
à venir
les archéologues
sauvent quatre-mille ans
de pointes taillées

les truelles
qui se battent
contre des pelles mécaniques
m’émeuvent

petite
je voulais exercer ce métier
je perçois
dans l’appel du sol
ce qu’il me reste de l’enfant

p.23
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Extrait 3

avant
les enfants
naissaient du large


ne plus voir le jour
que dans l’urgence
aujourd’hui

prendre le bateau
pour venir au monde
dans la ville des îles
dans une province neuve

pourtant
home is where the heart is

p.15
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Extrait 1

j’ignore
ce que je viens chercher

je n’ai jamais réussi
a poser mes pieds
le sol est toujours meuble

les bouts du monde
où j’ai appris à fuir

peut-être
un coin de mousse
où me déposer
dans les voix
du territoire

peut-être
un mouillage
pour mon plexus

je voudrais pouvoir comme eux
rester

p.13
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Je ne comprendrai jamais la frontière entre le territoire et l'humain. (p.123)
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les aurores boréales ne tuent pas
en arrivant en ville
on meurt par morceaux
de ne plus les voir

(p.121)
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des chapelets de familles
au beau milieu des îles et de la côte
ça se prend mal entre les doigts

l’homme de Dieu
le bras qui a forcé
de Musquaro à Pakua Shipi
l’agenouillement à La Romaine

l’histoire le montre
rassembler le ploiement des têtes
n’est pas une solution
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vos parents
pris au piège

si personne d’ici va au pensionnat
y aura pas d’allocation familiale
pas de bien-être social
pas de pension de vieillesse

vous quatre
une dime
pour toute la communauté

on a coupé
tous les reflets bleus de vos têtes
on a rasé
nutem tshi maneinan
tout ce qui était libre
ka takuak tshekuan eka miakunakan
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ici

se dénouent toujours
le langage du vent
les arcanes des nuages
les stratagèmes des marées
les filets du ravitaillement

il faut déployer
la patience du lichen
pour attendre
au bord d’une route
qui n’existe pas
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Toute mon enfance, j’ai été ballotée d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre. Adolescente et adulte, il semble que j’aie fait mien cet itinéraire : affronter la houle par la distance, chercher l’ancrage dans diverses migrations.
Mon corps a été lâché sur les rives de granit de la Côte-Nord à presque douze ans. Depuis, la route inachevée et son grand golfe ont exercé une fascination sur mon être, faisant écho au roulis secret que je portais et que je porte encore.
À ‘époque, la fin de cette route, c’était Havre-Saint-Pierre. Puis l’asphalte a atteint Natashquan. Quand la gravelle a touché Kegaska, il y avait longtemps que je ne vivais plus le long de la 138. Par contre, l’enracinement et ce qui ancre au territoire ont continué de m’habiter. L’errance aussi. Comment vit-on quand on voit large, quand on voit toujours plus loin devant soi, jusqu’à ne plus voir d’humains ? Où se trouve cet espace personnel dans lequel l’humain sait vivre intimement avec le lieu qu’il tient pour sien ? Doit-on se fixer en un point ou doit-on toujours se mouvoir ? Le voyage est-il une demeure ?
Un jour, ma fascination pour l’extrémité de la route a pu prendre bouche, yeux, visage, cœur, bras et corps. À plusieurs reprises, je suis allée au-delà de la 138 dans les villages de la Basse-Côte-Nord, de Kegaska à Blanc-Sablon, accessibles uniquement par le navire qui ravitaille chaque localité d’avril à février, le Bella Desgagnés, et par la motoneige et l’avion en hiver. Je me suis rendue là où le golfe Saint-Laurent est chemin, là où la route de neige sauve de l’isolement, là où l’immensité et l’intimité maillent le territoire, j’ai séjourné dans chacune de ces communautés, j’ai emprunté le chemin de la mémoire des Coasters francophones, anglophones et innus. Je me suis assise là, sur leur sol, au creux de leurs vagues, dans leurs cuisines, pour écouter ces gens me raconter leurs vies plus saisissantes encore que les paysages de leur côte.
Là où le temps est large, je me suis ancrée, le temps d’une conversation, une enregistreuse captant toute la grandeur du territoire de l’intime. Aux confins du système routier, ces personnes découvertes, côtoyées, aimées, avec la valse de leurs ondoiements et de leurs amarrages, m’ont guidée vers cette côte intérieure que je chercherai toute ma vie.
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LA ROMAINE / UNAMEN SHIPU
La Romaine



si les hommes se léguaient la pêche
par-delà les générations
pour les femmes c’était le télégraphe

avant son mariage
sa tante lui a remis le fil
de Havre-Saint-Pierre
à La Tabatière

je parlais au télégraphe
tap pause tap pause tap tap tap

son oreille
un écrin
pour les codes secrets
dans les langues de la Côte
celle des marins
celle des marchands

des points et des barres
elle décode les urgences
elle tricote la vie ou la mort
ses doigts dialoguent
avec la machine

p.42
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KEGASKA



Extrait 2

il y a toujours quelqu’un pour faire une photo
de la pancarte 138 FIN

peu de gens touchent l’immensité
derrière ce qui commence

p.22
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KEGASKA



Extrait 1

au pied de la gravelle
la région prend nom

repousser
par petites bouchées
de décennies
l’entrée de la mer

les quais restent
les seuls gardiens du pouls

p.21
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petit à petit
des lamelles
qui jonchent
le banc de scie
de ton père
tu construis
ton quai
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c’est encore l’été
mais tu perds tes aiguilles
à chaque kilomètre
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