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4.16/5 (sur 85 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Noëmie AUKE est traductrice, elle habite à Paris et vient de publier son premier roman, de l'urban fantasy à thématique LGBT+.


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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Frédéric se laissa envelopper par la chaleur de leur présence, cette familiarité réconfortante qui s’était insinuée en lui sans qu’il le remarque. La meute n’avait jamais rien exigé de lui.
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Après des mois de bataille et d’obstination, il maîtrisait enfin le réseau de bus. Du moins ses trajets les plus courants. Pour un moyen de transport en commun, il rechignait beaucoup à prendre des passagers. Il s’était écoulé des semaines entières avant que Frédéric arrive à son arrêt sans voir son bus partir sous ses yeux, sans devoir l’attendre un temps indéfini, qui pouvait être de cinq minutes comme d’une demi-heure, qu’il soit en avance ou pas sur l’horaire affiché.

Lorsque pour la troisième fois consécutive, celle qui décidait de toutes les autres, il était monté dans le bus, à l’heure, et sous le regard presque déçu du conducteur, il avait fait face à un tout autre problème : les déviations et les terminus intempestifs dix arrêts avant le sien. Ils étaient devenus de moins en moins fréquents au fur et à mesure que Frédéric apprenait à se déplacer à pied dans Clunia, à connaître ses raccourcis. Il lui arrivait même parfois de descendre avant son arrêt, histoire de remettre le bus à sa place. C’était très satisfaisant de le priver du plaisir de le mettre en retard.

Depuis quelque temps, ils avaient fait la paix. Frédéric arrivait toujours quelques secondes avant son bus et lorsqu’il montait le conducteur lui disait bonjour. Surtout, surtout, il y avait toujours au fond une place de libre sur une rangée de deux, et jamais personne ne venait s’asseoir à côté de lui, même s’il y avait beaucoup de monde.
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— Qu’est-ce qui se passe ?

Il croisa le regard de Lazuli dans le rétroviseur.

— Il tremble.

— On n’est plus très loin, dit Coré d’une voix tendue.

— Je le savais, gronda la louve-garou. Je savais qu’ils les planquaient sur leur domaine, ces connards ! Je vais me les faire !

Souvent, Frédéric se demandait pourquoi elle représentait les meutes, plutôt que Selim le doux diplomate, ou n’importe quel autre membre de n’importe quelle autre meute doté d’un minimum de retenue. Ce jour-là, la réponse lui paraissait évidente : sa détermination à défendre ce qui lui tenait à cœur, avec les crocs s’il le fallait.

Et il s’en réjouissait. Où qu’ils aillent, quels que soient leurs ennemis, ils leur sauteraient à la gorge, ils leur feraient payer ce qu’ils avaient fait subir à Bleiz, et à on ne savait encore combien de fenris.
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Il s’était toujours promis que le jour où ils se retrouveraient, ce serait lui qui l’aurait choisi. Un jour où il aurait été certain de tenir debout tout seul.

Allowin lui aurait dit qu’il n’avait rien à prouver, à personne. C’était faux, il avait tout à se prouver : qu’il était capable de vivre dans ce monde auquel il n’aurait jamais cru appartenir. D’être autre chose que l’ersatz d’humain ayant survécu comme une mauvaise herbe entre les pierres de son manoir.

Alors, un jour de confiance en lui, il serait allé le voir, nerveux, mais pas terrifié. Ils auraient parlé de leur vie l’un sans l’autre, puis de leur vie l’un avec l’autre, peut-être, s’ils le désiraient encore tous les deux. L’issue de la rencontre, amour, amitié, adieu, ne serait ni une victoire enivrante ni une défaite destructrice, rien qu’un pas de plus sur son chemin.

Il n’aurait pas été au palais de l’Équilibre, mis au pilori pour avoir eu l’audace de venir en aide à un fenris, questionné sur sa bonne foi, son passé plus que douteux.

En position de faiblesse, encore une fois.
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Le cabinet d’exorcisme Singulier existait depuis tellement de temps que nul ne se rappelait si c’était le clan ou la boutique qui avait donné son nom à l’autre. Comme beaucoup d’autres, les Singulier avaient gagné en puissance après la Grande Guerre dévastatrice qui, deux siècles et demi plus tôt, avait mené à la création de l’Acte d’Équilibre et à la fermeture de la plupart des frontières. Avant cela, leurs origines se perdaient dans les détails de la plus grande Histoire.

Bien qu’on n’y vende plus rien depuis longtemps, tout le monde l’appelait « la boutique ». Il avait été transféré de génération en génération, de père en fille et de fille en cousin selon les envies, les besoins et les compétences. Parfois, il changeait d’emplacement, sans jamais quitter Bois-aux-Alouettes, la petite bourgade endormie qui l’avait vu inauguré, le seul lien que les Singulier avaient gardé avec leur région d’origine.
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— J’ai cru que tu n’arriverais jamais ! s’exclama Ambroisie.

Un instant, elle eut ce geste avorté pour l’embrasser sur le front, le souvenir d’un rituel trop peu souvent effectué pour qu’il aille jusqu’au bout. Owin s’était préparé au froid qui lui aurait marqué la peau, alors il ressentit un pincement de regret qu’il chassa très vite. Il se raccrocha à son irritation.

— Je n’arrive pas à croire que tu hantes ta propre boutique ! Et que tu déranges tout le voisinage tant que t’y es !

— Il fallait bien que j’attire ton attention.

— Tu es la honte de la profession, ne put-il s’empêcher de dire. Je pourrais t’exorciser et repartir.

  L’esprit de sa grand-tante projeta alors un tel sentiment d’incrédulité amusée que la tentation de passer à exécution fut presque trop forte pour être ignorée. Magnanime, Owin se maîtrisa.

— Pourquoi moi ? demanda-t-il, une question presque rhétorique.
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Claire se tourna vers la fenêtre et son regard se perdit au-delà de la vitre.

— Nous pourrions inciter un esprit de la nature à s’installer dans une zone agricole, un enfant du blé ou une hamadryade fruitière, et ainsi l’aider à prospérer. Nous pourrions guider des follets dans les foyers qui en auraient besoin. Inviter une pégée à habiter une source pour la protéger et la rendre potable, attirer une potamide dans une rivière dangereuse, où elle sauverait ceux qui s’y noient, ou bien dont la seule présence augmenterait le nombre de poissons… Demander l’aide d’une néphélée lorsque la pluie ne tombe pas, plutôt que d’avoir à organiser un lavage de vitres à l’échelle d’une ville.

Aider un exorciste à faire parler un fantôme, ajouta Frédéric intérieurement.

— Ce sont des choses que vous… que tu… as faites ici ?
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Avant de venir habiter là, et que Selim lui donne des explications, il avait des loups-garous l’image qu’on en donnait dans les fictions, ainsi que ce qu’il avait appris dans les quelques livres depuis longtemps obsolètes traînant dans la bibliothèque du manoir.

Les meutes étaient secrètes et discrètes, elles ne se mêlaient que peu au reste du monde, par choix plus qu’obligation. Elles fonctionnaient en autarcie presque parfaite, toutes les ressources étaient mises en commun, les achats discutés. Surtout, et ce qui faisait la joie de tous les romans d’amour, il y avait ce « sens de la meute », cette magie inhérente qui reliait chacun de ses membres entre eux. Qu’ils soient capables de se transformer ou non, une morsure effectuée à la naissance ou à l’arrivée d’un nouveau membre suffisait à les y intégrer.
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— Qu’est-ce qui s’est passé ?

  Frédéric haussa les épaules.

— Je ne sais pas. Comme l’humain était sur le point de mourir, et d’emporter avec lui l’esprit-loup, je les ai séparés.

  Impressionné malgré lui, Owin croisa les bras. Ce n’était pas évident à faire, il fallait une bonne technique et une certaine bravoure. Les esprits-loups prisonniers d’un hôte humain ne survivaient pas lorsque ce dernier rendait l’âme, à moins d’avoir mordu quelqu’un d’autre plus tôt dans leur vie et de pouvoir alors changer de corps. Chez les loups-garous rescapés de la Grande Guerre, le fenris était si inextricablement lié à son hôte humain que les séparer pouvait tuer les deux. Et lorsqu’on y arrivait, on prenait le risque que l’esprit-loup, dans sa douleur, se retourne contre soi.
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Allowin apparut juste derrière, les cheveux ébouriffés, le regard un peu fou, les doigts tachés de craie rouge et verte.

Frédéric n’eut le temps de rien dire, à peine d’inspirer, qu’il se retournait en jurant. Il dessina dans l’air un sigil, trop vite pour être identifié. Un instant plus tard, un nouveau cercle de feu les entoura. Et au-delà…

Ce n’était pas un seul revenant : deux, trois, quatre… Douze, compta Frédéric avec un sentiment d’hystérie. Douze revenants qui flottaient au-delà du vrombissement des flammes, s’en approchaient un peu trop, reculaient. De quoi étaient-elles faites ? Ces créatures ne craignaient pas particulièrement le feu.

— Qu’est-ce que tu fais là ? demanda Allowin d’une voix haletante qui l’arracha à sa contemplation horrifiée.
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