AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Odile d` Oultremont (147)


l'amour est la langue secrète d'une minuscule communauté où l'on réside seul la plupart du temps .
Commenter  J’apprécie          20
_ bonjour, docteur, tenta Louise. Je m appelle Louise et je vous présente mon mari Adrien. Et vous quel est votre nom? _Docteur Pirolli .... _Merci. J aime bien savoir qui me transperce le bras. Pirolli se crispa, resta concentre sur la machine au bouton rouge, tandis que Louise poursuivait : _ D autant que je ne sais pas si je vous l ai dit, non, je pense que non, mon bras gauche s appelle Nathanaël . L autre, le droit, c est Clotilde . En fait, j ai baptise chacun de mes membres. Par soucis d organisation. On est tellement dans un corps.... _Nathanaël est plutôt calme et bien élevé, il n a jamais frappe personne , mais si on le troue sans préavis , comme vous venez de le faire, ça pourrait éveiller en lui certaines pulsions.
Commenter  J’apprécie          20
A l'intérieur de la maison, un chien s'époumonait, sans doute de petite taille. Il était capable de le deviner à la seule partition de ses jappements qui cabotaient sans harmonie dans les aigus. Un bichon maltais, un spitz, un scottish-terrier, un chihuahua ?

page 23
Commenter  J’apprécie          20
...écumant les vitrines sur sa gauche, observait les dindes du volailler, les CD du disquaire, les maisons à vendre de l'agent immobilier, les lunettes de l'opticien, les salades du primeurs, les shampoings antipoux du pharmacien, les romans du libraire, les vielles clientes du coiffeur à ne pas confondre avec les turbots du poissonnier.

page 20
Commenter  J’apprécie          20
Louise n’était pas une enfant qui inventait une histoire à sa poupée, elle était une ouvrière qualifiée de l’imaginaire. Elle avait des mains dans son cerveau, de l’esprit dans ses mains, elle travaillait à plusieurs, on aurait dit un orchestre-labeur, quelque chose comme un quatuor artistique.
Commenter  J’apprécie          20
Adrien conjura le temps de s'arrêter pour une fois, de se figer, de faire une exception, de résister à passer le relais à l’instant suivant; tenir, tenir , tenir. IL bloque sa respiration dans l'espoir que la vie tout entière soit retenue, mais il fut ignoré et, comme de féroce habitude, cette imperceptible seconde versa irrémédiablement dans la suivante.
Commenter  J’apprécie          20
Pour la première fois, il se résolut à distinguer radicalement le corps de Louise de celle qu'il aimait. Ne mourraient éventuellement que les cellules, le reste, tout le reste, il s'en fit l'ardue promesse, demeurerait éternellement. Ses fantasqueries, ses bizarettes, son imaginatie, son inventivitelle, ses pensées créatiques, sa folesse, sa légèretère. Encouragées, entretenues, quoi qu'il lui coûte, elles demeureraient, survivantes.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque fois qu'elle racontait une partie de l'histoire de sa vie, le timbre de sa voix se hissait dans les aigus, il semblait à Adrien que, pour Louise, la seule possibilité de revenir sur ses souvenirs était de les chanter plutôt que de les dire, sur n'importe quelle mélodie, pourvu que les notes en supportent les mots.
Commenter  J’apprécie          20
Qui sait finalement, ce qui l'a séduite chez lui ?
Adrien a toujours évité de se poser cette question. Et si Louise n'avait été séduite par rien chez lui ? Peut-être l'a-t-elle aimé pour une raison qui se trouve n'en être aucune. Juste parce que l'aimer, c'est pile poil l'endroit où se trouver, le point entouré sur la carte de Louise.
Commenter  J’apprécie          20
3 octobre 2016
La pièce est magistrale. Ses murs dressés comme des remparts soutiennent une voûte suspendue à plusieurs mètres du sol, sculptée en éventail et percée d’une imposante lucarne. Par-delà, le ciel dispense sa lumière matinale, une colonie de nuages traverse lentement le tableau. Adrien ne peut s’empêcher de penser que, de là-haut, Louise doit se marrer.
Dans cette salle de justice, l’air en circulation lente a pris la couleur presque jaune des époques antérieures. Depuis la disparition de sa femme, il y a quelques mois, ici ou ailleurs, à tout moment, c’est comme si le présent était déjà ancien. En ñlant, Louise a emporté les pigments clairs de l’oxygène, elle s'est barrée avec le blanc. La vision d’Adrien a reculé d’un cran sur la palette Pantone. Même les murs de ce tribunal sont devenus légèrement plus foncés. Adrien observe le trône du président, une simple chaise posée derrière un imposant bureau face à l’assemblée. Dans quelques minutes, il va devoir répondre à des questions officielles, trier les mots, les peser, les modérer, les tempérer, il ignore s’il dispose encore de telles capacités dans son stock intérieur, ces dernières années, il n’a plus rien utilisé de tel.
Au fond de lui, ça marche, ça court, ça rampe, ça se cogne aux lines parois de ses entrailles, entre côtes et organes patrouillent en désordre curiosité et appréhension.
Le président du tribunal n’est pas tout jeune. il est petit, et le fait qu’il soit assis n’y change rien. Il est ratatiné à la fois des membres inférieurs et du torse, un tronc fin et compact, physiquement condensé, lyophilisé.
Commenter  J’apprécie          20
Dans le corps du père, une invasion commence. Une invasion timide mais tenace, l'émergence d'une densité de sentiments dont il se souviendra toujours, des jours, des mois, des années après la naissance de Constance. Un geyser, c'est ce qu'il dit à Alix au retour de l'hôpital. Elle, grand-mère désormais, a juré de ne plus boire. Elle l'a juré à son miroir et rien qu'à lui.
Le geyser amorce son jaillissement continu, de l'amour qui provient d'on ne sait où pour aller on ne sait où.
Commenter  J’apprécie          10
Dieu que c’est bon cette eau chaude qui l’enserre d’un coup. Elle ferme les yeux. Plus rien de léger ne demeure en elle. Elle est sac de pierres, container en acier, bloc de granit, rigide et froide, comprimée à en crever.Tandis que sur son corps se répand la chaleur, jaillissent les larmes du désespoir. La mort de cette femme, irréversible, est la plus violente des astreintes.
Commenter  J’apprécie          10
La part la plus intéressante de chacun réside dans ce que l'on ne peut prévoir.
Commenter  J’apprécie          10
Même si je le voulais, je ne saurais pas où aller chercher les larmes. Je pleure pour les autres. Pour moi, j’invente.
Commenter  J’apprécie          10
Au fond se trouve le Baîkonour.
Anka s'arrête. Puis elle avance d'un pas et s'en approche comme d'un animal sauvage. Mue par un mélange d'émoi et de défiance, poussée dans le dos par l'appréhension et le chagrin un ébranlement goinfre lui enserre le cou. Elle tente de déglutir, il faut bien évacuer cette adjonction de sentiments apeurés, mais rien ne vient, sa trachée semble paralysée, dardée par un venin de désolation, et s'affaisse. Elle tousse à plusieurs reprises.
Commenter  J’apprécie          10
Elle se sent funambule, le fil sur lequel elle doit marcher est fixé quelque part en hauteur , entre deux arbres, il n'y a rien sous elle pour la rattraper.
"Pour avancer", se dit-elle, "il va falloir voler".
Elle n'a beau avoir que sept ans, elle sait bien qu'elle n'est pas un oiseau. Louise ne touche pas le sol, et pourtant jamais elle ne tombe. A l'état pur, la déraison maintient en équilibre sur un fil invisible.
Commenter  J’apprécie          10
- Depuis quand travaillez-vous pour AquaPlus, monsieur Bergen ?
- J’ai commencé quelque temps avant de rencontrer ma femme.
- Et quand l’avez-vous rencontrée ?
- L’année où je suis tomber amoureux d’elle, monsieur le président.
- En quelle année êtes-vous tombé amoureux d’elle ?
- C’était un an avant notre mariage…
- Et quand vous êtes-vous mariés ?
- A la fin du printemps, au début de la saison des roses. Les nôtres étaient rouges. Mais vous dire l’année…
- Monsieur Bergen !
- Oui, monsieur le président ?
- Pourriez-vous répondre à la question, s’il vous plaît ?
Commenter  J’apprécie          10
La mer, comme les artistes a ses périodes : son talent et sa virtuosité se situent au point de convergence entre la puissance des flots et leur lyrisme ; l’un prenant le pas sur l’autre au fil des jours.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a entre elle et la mer un rapport de filiation, un lien hyper-ténu, nulle part répertorié, qu'elle conserve farouchement, un langage qui, par nature, défie toutes les caractéristiques de l'idiome classique et qui n'appartient qu'à elle : le mieux pour s'adresser à l'océan est de se taire. De retenir les mots, de les maintenir bien en silence et de ne parler qu'avec les yeux.
Commenter  J’apprécie          10
- Tu es quoi ?
- Amoureux d’une inconnue.
- C’est un fantasme. L’amour c’est précisément quand on connaît les gens.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Odile d` Oultremont (440)Voir plus

Quiz Voir plus

Encore des pastiches mais avec des titres !

Le petit pet sournois et autres brèves satisfactions malsaines

Bernard Werber
Jean-Paul Dubois
Philippe Delerm
Jean Teulé

10 questions
27 lecteurs ont répondu
Thèmes : pastiche , titres , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}