AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Olivia de Lamberterie (348)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Avec toutes mes sympathies

Comment est-ce qu’on fait pour vivre avec nos morts en bonne compagnie ? Telle est la question que se pose Olivia de Lamberterie à la suite du suicide de son frère Alex adoré.

Certes il est question de mort dans ce récit intime, mais pas seulement. Il est également et peut-être même surtout question de vie parce qu'Alex était un être flamboyant. Malheureusement, la mélancolie a pris le dessus à un moment donné ; le poussant à commettre ce geste irréparable.

Olivia de Lamberterie se livre à nous. Elle évoque notamment ses parents, sa fratrie, sa vie de femme et de mère de trois garçons, son métier de critique littéraires. Je l'écouterai de manière différente, comme plus familière, au Masque et la Plume. J’ai trouvé que c’était puissant et touchant, voire même soutenant. Je trouve en effet tellement important de parler de la mort et des morts. « Ta mort nous a rendus vivants » écrit l’autrice. Coup de cœur pour ce livre lu en partie lors d’une journée entière d’examens à l’hôpital.

Commenter  J’apprécie          121
Comment font les gens ?

Un objet bizarre manifestement imprégné par l’expérience de l’auteure, laquelle manie magnifiquement la langue et l’ironie. Un roman qui n’en est pas un et qui s’encastre dans la journée de la narratrice confrontée à un arrêt sur image sur sa propre vie : trompée par un mari et considérant que mieux vaut perdre la face que perdre la face et son mari, blessée par la déchéance mentale de sa mère et nourrie par les souvenirs de ce qu’elle fut jadis, soit une féministe magnifique et impertinente des années septante, libre et de gauche, si éloignée du féminisme woke de sa propre fille, sur les difficultés scolaires de ses deux filles plus jeunes, sur l’évolution navrante de son métier d’éditrice gangréné par le monde virtuel, les influenceuses et les questions sans intérêt. Un arrêt sur image très parisien, avec ses trajets en métro et ses haltes dans un bistrot. Bref, la plainte douce-amère d’une génération qui voit un monde qu’elle a aimé disparaître en temps réel. Et un magnifique clin d’œil au Tour du Malheur de Kessel qui ne peut laisser insensible un lecteur de plus de cinquante ans. Le sentiment de ce lecteur, qui peut se retrouver dans la sensibilité de l’auteur, est aussi doux-amer. Il la comprend tellement, mais en même temps, il eut aimé qu’elle en fasse un vrai roman, plutôt qu’une sorte de longue digression qui n’en finit, pas, irrité aussi par ce flux d’écriture qui n’est pas découpé en chapitres et qui finit pas essouffler. L’auteure, magnifique et sensible critique littéraire, avec sa qualité d’écriture, son regard tendre et désabusé, peut assurément faire beaucoup mieux !
Commenter  J’apprécie          40
Comment font les gens ?

La charge mentale d’une cinquantenaire



En 2018, la journaliste Olivia de Lamberterie publiait un essai, Avec toutes mes sympathies, où elle évoquait son frère Alexandre, qui s’était suicidé trois ans auparavant, et qui ne cessait de l’encourager à écrire. Son premier roman, Comment font les gens ?, a pour personnage principal une femme d’une cinquantaine d’années, mariée et mère de trois filles, qui laisse divaguer ses pensées durant une journée. Ce principe narratif est bien connu, et la critique littéraire qu’elle est ne saurait l’ignorer. Trois des plus illustres exemples ont d’ailleurs été publié il y a une centaine d’années. Pour la version masculine, on pense à James Joyce qui, en 1922, mettait en scène, dans Ulysse, Leopold Bloom et Stephen Dedalus, relatant leurs monologues intérieurs. Bien sûr, comment ne pas évoquer Mrs Dalloway, de Virginia Woolf, qui en 1925 évoquait le quotidien d’une maîtresse de maison perdue dans ses pensées, ainsi qu’en 1927, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan Zweig.



Le début



Un matin de décembre, Anna, éditrice, se sent triste, et la pensée des drames qui affligent le Monde contemporain ne fait qu’augmenter son mal-être. Mais elle a a appris avec le temps qu’il fallait garder pour soi ses trop forts emportements, aidée par une mère pour qui tout devait être relativisé. C’est avec l’art qu’elle transcende ses peines du quotidien, tout en se demandant pourquoi on a tendance à toujours voir le verre à moitié vide, à recenser les malheurs de l’existence et non pas les petits bonheurs du jour. Joy et Félicité, ses deux filles, ont 13 et 16 ans, des âges ingrats où elles se débattent du mieux qu’elles peuvent. Quant à son mari Peter, il a ce matin essayé, tant bien que mal, de recoller les morceaux d’une nuit houleuse, mais Anna reste de marbre, lui rappelant que sa fille aînée, Allegra, viendra dîner le soir même et qu’ils devront faire comme si de rien n’était. Se retrouvant seule dans l’appartement, elle s’est alors demandé ce qu’elle allait bien cuisiner pour sa fille à la radicalité prononcée.



Analyse



La narration de Comment font les gens ? Nous emmène dans les pensées de cette fameuse Anna, et de souvenir en souvenir nous reconstituons quelques bribes de son enfance et de sa vie d’adulte. On se retrouve dans un flux de conscience que les écrivains modernistes appréciaient particulièrement. Cela permet à Olivia de Lamberterie de déployer un style à la fois familier et soutenu, mélangeant les genre au gré des déambulations de son personnage. Elle ponctue aussi son récit de divers messages numériques, envoyés par ses proches ou bien issus de diverses applications d’actualité en continu. Cela apporte au roman une touche de modernité, et, bizarrement compte tenu du fond de ses nouvelles pas très joyeuses, apporte quelques petites parenthèses douces et amères en même temps, permettant de s’extraire des idées moroses qui assaillent la protagoniste. Car elle en a bien conscience, Anna ne se sent vraiment pas bien en cette journée de décembre.



À la lecture de Comment font les gens ?, on peut légitimement se poser quelques questions sur l’état mental d’Olivia de Lamberterie. Car son roman est truffé de l’ensemble des plaies du quotidien, passant des conflits internationaux à la démence, évoquant l’obsession de la jeunesse et les diverses agressions, plus ou moins graves, dont son victimes les femmes. Le livre se concentre tout particulièrement sur cette fameuse charge mentale, que ressentent de nombreuses femmes sur qui pleuvent des injonctions souvent contradictoires. Ainsi, comme l’autrice l’écrit très bien, elles doivent à la fois avoir un visage sans rides tout en rejetant la chirurgie esthétique, porter des enfants tout en assumant une carrière à succès, accomplir les tâches ménagères tout en promouvant des discours féministes. Tout ceci semble des banalités, et pourtant la somme de ces maux donne le vertige. C’est bien de l’avoir en tête, c’est encore mieux de poser des mots sur ces tensions quotidiennes qui pèsent lourd.



Le positionnement de la protagoniste de Comment font les gens ? est d’ailleurs intéressant. Anna est née dans les années 1960, d’une mère qui assume pleinement ses engagements féministes. Elle a élevée sa fille selon les préceptes de Françoise Dolto, et n’a jamais négligé sa vie de femme, à la sexualité épanouie. Mais Anna a également trois filles, qui ont vécue très tôt pour les deux dernières le phénomène « me too », et qui portent en étendard leur volonté de s’affirmer dans un monde encore trop centré sur les valeurs masculines. Coincée entre deux versions des luttes féministes auxquelles elle adhère, Anna s’est frayé un chemin, a développé une carrière tout en se mariant et en assumant une vie moins bohème que celle de sa mère. Ne s’aimant visiblement pas, elle reste obnubilée par le regard que les autres portent sur elle, oubliant souvent de s’interroger sur son propre bonheur. Heureusement elle peut compter sur ses amie, avec qui elle partage tout, et qui font face ensemble aux tracas de tous les jours.
Lien : https://panodyssey.com/fr/ar..
Commenter  J’apprécie          00
Comment font les gens ?

Un livre à lire d’une traite pour ressentir l’accablement et la frénésie de cette quinquagénaire tentant de se maintenir à flots malgré tous les sujets qui la préoccupent.

Femme active, elle se doit de rester dans le coup face à l’arrivée de sa jeune cheffe branchée, elle fait bonne figure, tout comme devant la directrice de l’Ehpad où séjourne Nine, sa maman bien indisciplinée ! Mais la vie et les journées d’enfer n’ont pas fini de lui réserver des embûches, il lui faut gérer les humeurs de ses trois filles qu’elle adore mais qu’elle ne comprend plus aussi bien qu’avant, et puis son mari qui la regarde avec son air de chien battu pour demander pardon…

Mais comment font les gens ? Cette ritournelle rythme la longue plainte, ce texte sans chapitre. Pas le temps de respirer dans ce monde ! Ce roman se lit comme un tableau vivant de notre quotidien et de la société actuelle, sous le regard acéré d’O. de Lamberterie dont j’apprécie toujours autant la plume. Un regard plein d’humour et de dérision, voire d’ironie, sur notre société et sur la vie que chacun se voit mener malgré lui…

J’avais été touchée par « Avec toutes mes sympathies » mais j’ai apprécié cette lecture d’un autre genre car je m’y suis reconnue aussi. J’ai aimé le rythme de ce texte, à l’image de la vie quotidienne d’une femme active, encore sensible aux problèmes de la société où elle vit…

Je remercie Netgalley et les Editions Stock qui m’ont gentiment fait profiter de cette lecture agréable et à effet miroir !

#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance

Commenter  J’apprécie          80
Comment font les gens ?

Je viens de lire ce livre absolument et profondément touchant en deux temps tellement j avais envie de poursuivre ma lecture.

Quel plaisir de constater que cette question est celle que finalement beaucoup de personnes se pose...j ai 52 ans et j ai obtenu mes réponses quant à mes doutes mais le lire jeune pourrait permettre à beaucoup de femmes de gagner du temps sur leur réflexion, leur doute voir leur angoisse.

J aime ce résumé de ce que je pense de l évolution de notre société entre les années 70, 80 et aujourd'hui !

J aime les références avec lesquelles les bébé de 70 ont tous vécu ! Un plongeon dans un passé en étant bien ancré dans le présent et en essayant de conceptualiser son avenir car oui ! A 52 ans on a un avenir ! UN GRAND MERCI A OLIVIA DE LAMBERTERIE qui va me manquer jusqu à son prochain roman !
Commenter  J’apprécie          10
Comment font les gens ?

Forcément essoufflé en tournant la dernière page, quelle rythme ! La journée d'Anna, une working girl, qui se passe a 100 KM/H , coincée entre sa volonté d'être une bonne mère, une bonne épouse, une bonne copine .. et en trouvant peut être que tout cela est une charge un peu trop disproportionnée ... mais comment font les gens ?

Ma qualité de fan absolu m'a fait tenir jusqu'au bout , mais j'ai parfois eu l'impression d'être mis de coté, trop féminin parfois ( j'ai pas dit pas concerné !) , et puis incontestablement une situation confortable ,qui n'est pas le quotidien de chacune .

En tout cas toujours cette élégance , le choc des mots, les formules qui frappent . Confirmation pour l'auteur , peut mieux faire pour le thème .
Commenter  J’apprécie          10
Comment font les gens ?

Ce roman se lit comme on feuilleterait un album photos de la société dans laquelle nous vivons. C'est celle dans laquelle a grandi Anna, 53 ans, employée dans l'édition, mère de 3 filles, Allegra, Félicité et Joy. Son couple part en vrille, elle a découvert que Peter la trompe. Nine, sa mère, vit dans un Ehpad, atteinte d'Alzheimer.

Le récit est régulièrement interrompu, un peu comme le fil de notre quotidien, par les notifications du téléphone d'Anna, les "gling" annonçant les sms de sa nouvelle cheffe qu'elle déteste ou de ses amies.

"Anna se demande comment habiter le monde" ; et, en effet, comment ne pas être saisi(e) de vertige devant le rythme effréné de nos vies  la charge mentale des femmes ou l'hypocrisie des rapports humains ?



C'est un roman très juste sur notre époque et ses catastrophes, de l'incendie de Notre-Dame à la pandémie de Covid en passant par les réfugiés syriens dans le métro.



L'auteure balaie divers "périls modernes" face auxquels elle s'interroge : comment font les gens - et surtout les femmes, car la plume se revendique féministe - pour supporter tout ça ? Le roman aborde par petites touches différents sujets dessinant les contours de notre époque : harcèlement des ados sur les réseaux sociaux, phobie scolaire, travail en open space, vie à cent à l'heure, diktats de beauté, éducation des enfants, Parcoursup, antivax, #metoo.



J'ai retrouvé avec plaisir la plume d'Olivia de Lamberterie : son récit Avec toutes mes sympathies m'avait émue. Ici, j'ai aimé le ton léger, parfois drôle, et la construction par petites touches montrant l'évolution de la société et de l'éducation depuis les années 70. Le regard est tantôt désabusé, tantôt cynique ou acerbe, pointant les contradictions et les maux de notre monde.

Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour l'envoi de ce roman très plaisant.

#NetgalleyFrance

#Commentfontlesgens



Commenter  J’apprécie          20
Comment font les gens ?

J'apprécie l'auteure pour ses écrits, ses chroniques régulières dans le ELLE. Dans ce nouvel opus, elle se demande comment font les gens autour d'elle pour arriver à tout gérer ? Et là, je reconnais que j'ai été agacée ... Que dirait-elle si elle avait bien plus d'enfants (pas forcément par choix) et un travail insupportable, mais nécessaire pour survivre ? Un peu moins d'égocentrisme et un peu plus de "je regarde autour de moi, en dessous surtout" et quelle chance, je ne suis pas dans un pays en guerre. Je peux me soigner, manger, me chauffer, visiter le monde.

L'héroïne du texte a vraiment beaucoup de chance : elle a une chambre à soi qui est l'écriture. A la différence de Virginia Woolf, elle ne souffre pas d'une dépression profonde et n'entend pas les oiseaux parler en grec. Woolf a su faire de ses blessures, une force, malgré l'adversité. Curieuse, extrêmement cultivée, elle est une auteure très particulière.

Je ne connais pas de "démence joyeuse" : elles sont toutes horribles pour ceux qu'on aime et pour les aidants aussi. Les adolescents que notre héroïne fréquentent, ressemblent à de gros bébés. Leur culture me semble bien incomplète : droits des femmes (les anglaises ont eu le droit de vote bien avant les françaises), racisme, histoire ... C'est l'heure de se plonger dans les livres au lieu de courir les réseaux dits sociaux vides de sens. De lire "la case de l'oncle Tom", et les nombreux auteurs américains (ceux de la partie du sud des Etats plus très unis), mais aussi tous les autres, de comprendre que le racisme existe entre noirs et blancs, entre blancs et noirs, entre ethnies ... C'est le moment de douter et surtout d'apprendre. A l'adolescence, on peut contribuer à l'entretien d'une maison, comme le conjoint d'ailleurs.

La référence à "Mrs Dalloway" m'a fait sourire : je ne sais si la narratrice donne des dîners et si elle doit acheter des fleurs, mais à coup sûr, Big Ben ne rythme pas sa vie et Notre Dame est encore muette. "Mrs Dalloway" est une femme double : il y a le personnage public qu'elle incarne et le personnage privé qu'est Clarissa avec toutes ses blessures, ses victoires, ses richesses culturelles, sociales. Gabriel Garcia Marquez le disait fort bien : "Nous avons tous une vie publique, 1 vie privée et 1 vie secrète". Il me manque ce grand Monsieur. "Within is so wild a place" écrivait Emily Dickinson : ce qui compose notre persona interne est un endroit sauvage.

Pour moi, l'amour ce sont des actes : les paroles s'envolent, les mots s'effacent ...

Ce billet ne reflète que mes sentiments personnels et je retrouverais l'auteure avec plaisir dans son prochain texte.





Commenter  J’apprécie          10
Avec toutes mes sympathies

"Parler de ses peines, c'est déjà se consoler", disait Albert Camus. Mme de Lamberterie cherche-t-elle plus, dans ce livre autobiographique et très intime, à se consoler de la mort d'Alex, son frère, mort à 46 ans ou à le faire revivre à nos yeux ?

Elle en parle avec une passion qui n'accepte aucune contradiction. Ce frère qui semblait tout réussir et dont la vie était rongée par

Commenter  J’apprécie          30
Comment font les gens ?

La lecture du premier tiers a été une épreuve et l'idée d'abandonner m'a effleurée. Et puis, j'ai repris plaisir à ma lecture quand j'ai retrouvé le joli style de l'auteur.



Le sujet, cependant, la journée pourrie d'une femme active soutenue par ses vieilles copines, a été vu et revu.



Anna est entourée par une galerie d'autres personnages, tous portraiturés à grands traits. le lecteur les aperçoit, n'a pas le temps de s'attacher à eux, que déjà une autre anecdote suit.



L'auteur aborde tous les thèmes du moment, de façon plus ou moins superficielle. J'ai aimé, en revanche, qu'elle s'interroge sur nos évolutions. Quel fossé entre les ados d'aujourd'hui et ceux de ma génération !



Après avoir terminé ce livre, il subsiste une question : Olivia de Lamberterie avait-elle vraiment quelque chose à dire ? Difficile de ne pas faire la comparaison avec son précédent livre, Avec toutes mes sympathies, ouvrage qui m'avait touchée alors que celui-ci ne restera sans doute pas dans ma mémoire.



Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour cette lecture.


Lien : https://dequoilire.com/quand..
Commenter  J’apprécie          574
Comment font les gens ?

Ravie de retrouver la plume sensible d'Olivia de Lamberterie, sur un ton beaucoup plus lumineux que celui de son premier roman, "Avec toutes mes sympathies", que j'avais pourtant déjà beaucoup aimé.



Ici nous suivons les pensées d'Anna, femme mûre et pourtant larguée, moderne mais déjà un peu has been, à la fois pionnière et tellement cliché, entourée, mais pourtant si seule.... Une femme qui est tout et son contraire, comme toutes les femmes en fait : une femme entre deux, dans cette zone grise entre jeunesse et vieillesse que représente la cinquantaine.



Malgré toute l'agitation, le surmenage, les contradictions, les doutes qui l'entourent et qui font aujourd'hui sa vie, elle essaye d'avancer, coûte que coûte. Anna est une héroïne du quotidien - et une seule de ses journées suffit à faire tout un récit, en abordant au fil de l'eau des thèmes variés qui sauront parler aux femmes, du féminisme à la maternité, du vieillissement à la vie pro, du couple à l'entraide et à la solidarité.



Anna est une figure dans laquelle on se reconnaît toutes un peu (enfin... un peu plus si l'on est une bourgeoise parisienne, tout de même...), et à laquelle on n'a aucun mal à s'attacher, grâce à un ton léger, aussi drôle que sensible, et semé de formules percutantes qui font mouche.



Mais aussi agréable que cette lecture m'ait été, je pense qu'elle reste assez féminine et auto-centrée... et qu'elle ne plaira donc pas à tous, ni même à toutes. Peu m'importe : même si je n'y ai pas retrouvé ma propre réalité, moi, j'ai beaucoup aimé!
Commenter  J’apprécie          10
Comment font les gens ?

Je m



e suis fait violence pour ne pas que le livre me tombe des mains.

Heureusement qu’il y avait des passages rigolos car sinon, beaucoup de clichés et j’ai eu du mal à voir où elle voulait en venir. Peut-être le ton un peu lassant ou un je ne sais quoi…. qui m’a manqué.

Commenter  J’apprécie          10
Comment font les gens ?

L’universalisme ne se conçoit qu’à partir d’un point d’ancrage et il faut bien se définir d’une manière particulière pour pouvoir prétendre cette dernière à une portée plus générale.

A ce compte, ce n’est pas forcément une tare d’avoir comme narratrice une éditrice parisienne d’une cinquantaine d’années. Qu’elle ait fait de grandes études et que sa mère aujourd’hui au dernier stade d’Alzheimer ait été une féministe de la première heure ne devrait pas la desservir particulièrement. Evidemment, avec un tel pédigrée, on attend les enfants et leurs problèmes d’ados parisiens huppés. Le mari, les affaires de cul et de cœur. On attend les copines, la complicité de longue date dans une sororité confortable. Et on n’est pas déçus car c’est exactement ce qu’on nous sert. Les préoccupations shopping un peu, les dérives presque alcoolisées quand trop c’est trop, l’ambiance so Amélie Poulain des bistrots vraiment parisiens.

Notez, on aurait pu partir d’ailleurs pour parler d’universel. A la place d’Anna, on aurait pu nous servir un homme issu de la deuxième génération d’immigration. Que l’on l’inventerait d’origine marocaine, avec un prénom forcément mais discrètement arabisant. On camperait son existence dans une banlieue parisienne reculée et sinistrée. On lui inventerait des amis d’enfance à la vie, à la mort, dont certains auraient mal tourné. Une scène ou deux devant le centre de détention. Un peu de vent pour faire s’envoler les détritus sur une place déserte et bitumée. Et on chanterait son itinéraire à lui, plein de bosses et de détours. Sa difficulté à faire avec un père brisé qui n’est qu’à peine francophone après avoir tant donné à son pays d’adoption. Avec des enfants dont il ne comprend pas les envies et pour lesquels il craint un éternel déclassement. Sans rien qui sonne faux. Sans rien qui dépare non plus des attendus les plus clichés.

Bien sûr, Comment font les gens ? n’est pas l’histoire de ce Malik dont je viens d’inventer le personnage, mais d’Anna « narratrice de ce roman à la mélancolie aigre-douce ». Mais à travers l’histoire de sa vie sur cette journée interminable, on dérive vers l’éternelle souffrance humaine, l’adversité, les petits combats ordinaires, l’humour salvateur, la vie, la mort tout ça. Bah oui. Forcément. Avec Malik, c’aurait été la même.

Après c’est pas mal fait. Bien composé, bien écrit, équilibré. Dans leur caricature démonstrative, les personnages sonnent ce qu’il faut.

Mais qu’en retiendra-t-on ? Et à part regarder dans le miroir son nombril lustré de gentil lecteur assez proche socialement de la narratrice pour la comprendre, assez loin pour l’envier, à quoi ça sert ?

Commenter  J’apprécie          245
Comment font les gens ?

"Avec toutes mes sympathies" était un texte fort, parfois violent, qui évoquait la mort brutale et incompréhensible d'un frère, un beau texte qui est longtemps resté dans ma tête, à tournicoter avec ses mots et ses souvenirs tellement justes. Cette fois, j'ai l'impression de lire un article dans un magazine (hebdomadaire ?) et de ne pas sortir de pensées parisiennes rive gauche, pensées qui sautent comme des puces d'un bord à l'autre de l'inutile et du futile pour n'être finalement qu'une check-list infernale, injonctions, tâches à accomplir, courses au Bon Marché et autres rendez-vous manqués !
Commenter  J’apprécie          162
Comment font les gens ?

"Comment font les gens ?" d'Olivia de Lamberterie...

La vraie question serait plutôt : comment fait-elle ?



270 pages consacrées à 24h dans la vie et dans la tête d'Anna, qui alterne entre le présent et le passé. Le présent est sombre, le passé l'est aussi.

Elle passe sa journée à courir, à se remettre en question, à s'interroger sur l'éducation de ses filles, son couple, son job, et la condition des femmes aujourd'hui. Aucun répit, ça part dans tous les sens.



C'est un livre que j'aurai pu apprécier car d'actualité et qui reflète bien notre société, mais...

Presque 300 pages d'une logorrhée haletante, parfois difficile à suivre, sur toutes les misères du monde. Ce livre (peut-on le qualifier de roman ?) m'a littéralement éreintée. Pénible à lire, j'ai eu l'impression de courir avec son personnage principal et de manquer de souffle tout au long de la lecture.



Anna, qui semble être le miroir de l'autrice (remplace apparemment le mot "auteure"), essaie de garder la face, mais nous inonde littéralement de sa vision pessimiste sur le monde actuel et nous gratifie d'un personnage complètement débordé, au bord du burn-out. C'est simple : rien ne va dans sa vie.



Alors oui, parfois je me suis reconnue dans ses galères quotidienne, dans le poids de sa charge mentale.



Néanmoins, après être arrivée au bout de la dernière ligne, je me questionne : quel a été le but de ce livre ? L'autrice nous a-t-elle confondu avec un bon psy capable de lui faire prendre les choses en main pour voir le verre à moitié plein ?

Une chose est sûre, c'est que ce roman anti-feel-good passera rapidement aux oubliettes. Dommage.

Commenter  J’apprécie          51
Comment font les gens ?

J’aime beaucoup Olivia de Lamberterie, son premier roman m’avait profondément touchée….aussi, j’attendais cette rentrée avec impatience.

Le pitch, le ton, tout m’attirait…. Mais je ne sais pas, je n’ai pas réussi à « rentrer » dans le livre….trop de digressions, de sujets survolés. Par moment, on se laisse porter mais c’est un moment….

Je suis donc passée à côté, de ce roman entre féminisme et constat de quinquagénaire

Mais je reste attachée à son autrice, et j’attendrai donc le prochain avec impatience

Commenter  J’apprécie          20
Comment font les gens ?

Un second ouvrage (roman) bien différent d’Avec toutes mes sympathies (essai) que j’avais également adoré. Une question que l’on se pose souvent, mais comment font les gens ? En effet, crise climatique, terrorisme, faim dans le monde, guerres, nouvelles toujours plus démoralisantes et terrifiantes, tout cela n’est pas vraiment enchanteur… Sans parler du rythme harassant d’une journée type, pleine d’injonctions et d’obligations toujours plus pressantes. Anna tient bon, vaille que vaille, mais le jour où la forteresse de son couple est ébranlée, tout pourrait bien vaciller pour elle qui est déjà en équilibre instable et en dépassement d’énergie permanent...



« Cette angoisse intermittente : est-ce que tout cela en vaut la peine ? »

Comment faire pour continuer de vivre plus ou moins sereinement, pour s’épanouir dans son couple, dans sa profession, en famille tout simplement ?



« Anna, sa seule certitude, c’est Peter. Alors ce “rien” sème le désastre, mine cet abri du monde qu’elle a mis tant d’énergie à construire. Partout, tout le temps, un truc la hèle, qu’elle ne sait pas nommer, mais qui voudrait la mettre à terre et la faire rouler dans la cendre et elle doit s’en protéger comme d’une bête sauvage. Comme s’il était dangereux de vivre. Et ce couple lui semble un rempart lumineux, une façon de vivre à l’abri de la mêlée. »

Ce roman nous livre les sensations, les réflexions d’une autre Mrs Dalloway qui, comme la protagoniste éponyme de ce roman de Virginia Woolf, doit préparer pas tout à fait une « party », mais une réunion de famille qui pourrait se transformer en « party » selon la nouvelle que la principale invitée, la fille aînée d’Anna, va partager avec sa famille.



« Ce qu’elle voudrait, c’est leur donner la force de lutter contre l’injustice et les médiocres, la générosité, en faire des chics filles, pas des chiens savants, Byzance elle le laisse aux professeurs. »

Nous vivons donc, comme dans le roman de Virginia Woolf, une journée dans la vie, dans les pensées d’Anna et nous assistons alors à son dédoublement : le personnage social extérieur qui assure et répond aux attentes, et celui, intime, intense, qui doute et avoue sa détresse et sa lassitude.



Et elles entraînent, pour nous lecteurs, une réflexion sur la vieillesse (car Anna est prise entre deux feux : ses adolescentes, forcément rebelles, et sa mère qui a la maladie d’Alzheimer), la ménopause, les livres et la littérature, la fuite en avant, le monde tel qu’il est, avec ce qu’il a de terrifiant, le couple, les tromperies, l’amour, la famille, l’amitié, l’entraide… et bien d’autres sujets qui nous concernent toutes. Et tous. Et l’on se prend à souhaiter qu’une meilleure place faite aux hommes pour que les fardeaux soient partagés et des solutions trouvées. Dans un style délibérément léger, à l’humour assumé pour ne pas alourdir des sujets déjà graves, un texte au rythme trépidant, haletant qui traduit celui de la journée d’une femme surmenée. D’autres titres nous viennent à l’esprit, « La femme qui court » ou « Chroniques d’une charge mentale ordinaire » ...



« Anna est discrète, incertaine, ambitions nébuleuses et tempérament marécageux, une femme sans bruit, mais elle est forte de cette mère-là. Sa douloureuse merveille. »

Ce portrait d’une héroïne du quotidien, essayant de faire au mieux et dévouée à mère, filles, conjoint, nous ressemble et vous touchera à coup sûr.



D’ailleurs « les gens » ce ne sont pas « les autres », c’est elle aussi, c’est vous, nous, tout le monde, qui, coûte que coûte, nous efforçons d’avancer vers un futur toujours plus incertain en préservant tout ce qui nous apporte encore joie et bien-être.



Un roman magnifique, émouvant, superbement écrit, que je recommande sans hésiter.



#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          100
Comment font les gens ?

Les ruminations d'une cinquantenaire aimante en proie à son histoire personnelle, sa mère ex soixante-huitarde perdant la boule, ses 3 filles de 13 à 33 ans bien ancrées dans l'époque mais pas sympas avec elle, son mari qui fait des conneries, sa nouvelle patronne limite garce, ses auteurs et autrices tête à claque (elle est éditrice), ses amies déprimées survoltées, les gens ...

Le tout regroupé en 24 heures.

👠

J'ai beaucoup aimé le 2e opus de Olivia de Lamberterie.



Je retrouve des références communes aux miennes, les mêmes constats sur notre génération 1966 coincée entre 2 générations bien plus coriaces que la nôtre qui a laissé faire. Trop effacée ? Je le crois fermement et ce livre apporte un point de vue qui me conforte.



Le fait de se sentir impuissante face aux agressions de toute sorte - par bienséance ?  - d'avoir subi en silence les outrages d'un patriarcat exploiteur notamment dans le monde du travail, de se poser des questions sur le vieillissement / la ménopause (parlons-en !), d'être gentille et de n'en plus pouvoir de l'être.

Bref, cette Anna au bout du rouleau a de quoi craquer, elle est émouvante dans sa façon d'aimer les autres, je la comprends. J'ajoute qu'elle a malgré tout de la ressource pour réagir et tant mieux.



Je suis heureuse qu'une femme de ma génération écrive pour clamer cet espèce de ras le bol qui est en partie le mien. Fichez-nous la paix et profitons de ces années différentes de la jeunesse mais pas encore le pied dans le grand âge.



Un très bon moment de lecture pour moi. Je suis curieuse de connaître l'avis des plus jeunes et moins jeunes. Eux-mêmes se retrouvent-ils dans cette histoire ?

Commenter  J’apprécie          00
Comment font les gens ?

... ou 24 heures de la vie d'une femme débordée!

Anna, 53 ans, mère de deux ados et d'une fille adulte, travaille dans une maison d'édition parisienne, mais ce matin rien ne va plus. "Sa vie ressemble à une équation à plusieurs inconnues": son mari la trompe, elle ne reconnait plus son visage dans le miroir, pas plus que sa mère étrange, atteinte de démence sénile, et ses filles, étrangères.

En la suivant dans sa journée trépidante de parisienne surbookée, en l'accompagnant de rendez-vous en terrasses de café, de taxis en métro, de coups de fil en notifications internet, on est happés dans le quotidien de cette femme au bord de la crise de nerfs que l'on a envie de mettre sur pause.

Et en suivant le fil de ses pensées on prend conscience de toutes les charges qui pèsent sur les femmes de cet âge: la charge des enfants à l'avenir angoissant, la charge des parents à l'image de la flamboyante Nine, à la mémoire chancelante, le poids des responsabilités d'un boulot en perte de sens et la colère de subir les injonctions de l'époque à ne pas vieillir. Dans ce tourbillon, heureusement des amies, inamovibles et toujours présentes, qui ne changent pas et qui lui permettent de garder le cap..



J'ai tellement aimé "Avec toutes mes sympathies" de cette auteur, que j'attendais avec impatience ce premier roman. Il me laisse hélas un sentiment partagé; J'ai aimé la vision acérée et réaliste des femmes de cette génération, tiraillées entre des injonctions contradictoires et qui peinent à vivre pour elles, j'ai apprécié le regard plein de tendresse sur la maternité, sur le couple et sur les dérives de l'âge, les pointes d'humour sur les travers de notre époque, de l'omniprésence des réseaux sociaux aux excès des mères parfaites. Intéressant enfin, la peinture caustique du monde de l'édition que l'auteur connait bien et qu'elle égratigne de façon savoureuse.

Mais j'ai été gênée hélas par trop de clichés, et l'accumulation de sujets laisse le sentiment de seulement les survoler et a fini par me noyer.

Portrait d'une femme de son époque, mais portrait très parisien, trop sans doute pour que je puisse m'attacher à Anna. C'est dommage
Commenter  J’apprécie          50
Comment font les gens ?

Rendez-vous manqué pour ce titre qui a été un de mes premiers achats de la rentrée littéraire. Je suis allée au bout, quand même, parce que j’aime beaucoup Olivia de Lamberterie et que « Avec toutes mes sympathies » avait été un grand coup de cœur. Je lui devais bien ça, de donner une vraie chance à son livre en le lisant en entier. Mais non, ça n’a pas pris, malgré quelques pages cornées et quelques passages soulignés. Il y a du vrai là-dedans, je ne dis pas le contraire, c’est un livre révélateur d’une époque, d’une génération et d’une certaine classe sociale, le tout légèrement en désuétude. Mais ce livre sans pause où l’héroïne (mérite-t-elle ce nom ?) vit une journée déprimante en courant en tous sens pour gérer mille et une petites choses tout en se remémorant toute sa vie, je n’en ai pas vu le sens. Il y a tout plein de choses abordées en désordre : le réchauffement climatique, la pandémie, le féminisme, le déni de grossesse, l’amitié, la littérature en déclin, le parisianisme élémentaire, le suicide assisté, le vieillissement, l’adultère et bien d’autres choses encore. Si l’objectif était de refléter l’angoisse de notre époque en noyant le lecteur dans un flot ininterrompu d’idées galvaudées, de jugements à l’emporte-pièce et de stéréotypes, c’est gagné. Mais je ne suis pas sure que c’était là l’intention initiale.
Commenter  J’apprécie          162




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Olivia de Lamberterie (1755)Voir plus

Quiz Voir plus

Démasqué ! 🎭

"Le Masque de la mort rouge" est le titre d'une nouvelle écrite par ...

Oscar Wilde
William Irish
Edgar Poe

12 questions
131 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , critique littéraire , théâtre , littérature étrangère , carnaval , culture littéraireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}