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Critiques de Olivier Berenval (35)
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Des nuées

Des nuées est un roman à recomposer. Chaque chapitre est comme un os, une pièce d’un cadavre étendu sur la table de la morgue. Un vrai puzzle.

La structure morcelée du roman accompagne une intrigue du même acabit. En effet, il y a dans ce roman beaucoup de personnages, de lieux, et d’époques. Les personnages sont nombreux, et ça vit, ça meurt très vite. Les cadavres pleuvent, l’assassin court vite, les policiers sont comme des guêpes en fin de saison : aux abois. Les points de vue et les voix sont changeants, apportant encore un peu de complexité supplémentaire. Ajoutons à cela un roman qui met un peu de temps à démarrer quand à Johannesburg tout va à 3000 à l’heure.

Enfin, l’ambiance kaléidoscopique apporte une sensation similaire. Ce roman, c’est une métamorphose à chaque page. Extrêmement coloré mais avec des couleurs qui se chevauchent, se battent, se superposent. Et toujours cette impression de violence sous-jacente, tout aussi brute et sans fard, jusque dans les cirrostratus déchiquetés.

Néanmoins, je parle d’un roman squelette parce que je le vois vraiment comme un assemblage de petites pièces à remettre dans l’ordre, mais je trouve que c’est inexact tant ce roman vit, bouge, se meut. Il n’est jamais fixe, et à chaque page il semble qu’il nous échappe.



Olivier Bérenval signe ici une sorte de roman de l’humanité. Avec un des personnages qui fait office de référence et de fil rouge tout au long du récit et la paléoanthropologue Elsabe, on remonte le temps. La recherche a beaucoup avancé des dernières années, et j’ai trouvé que ce qui était avancé reflétait bien justement tous les tâtonnements qui agitent la recherche dans le domaine. En tout cas, c’était assez intéressant et vertigineux de faire ce voyage géographique et temporel, sur une aussi longue échelle.

Vertige généré par le décalage entre le présent et le passé de l’Humanité assez prononcé. Malgré tout, tout ceci reste cohérent, et passionnant, même si on galère un peu à s’y retrouver. Car le personnage fil rouge s’adonne à de nombreuses réflexions sur les effets de la civilisation sur l’Homme. Ce personnage se fait alors anthropologue et ethnologue, et j’ai trouvé ses réflexions, générées par son recul sur son vécu, passionnantes. Ce faisant, Des nuées est un roman très humain, dans tous les sens du terme.



Des nuées est également un roman policier, mais qui ne suit pas le cadre habituel. Certes, il y a des cadavres, un assassin potentiel, un peu de suspense. Mais pas de suspects, d'interrogatoires, de pistes…

L’ambiance policière permet surtout de donner un aperçu des villes du Cap, de Johannesburg et de Pretoria. On prend conscience de l’état très morcelé de cette société, où les différences ethniques, sociales, économiques… se côtoient plus qu’elles ne se mélangent. L’enquête policière permet donc de prendre le pouls du pays et d’offrir un cadre très brut, terre à terre.

Et puis ce roman policier mélange quand même deux ingrédients qui semblent irréconciliables : le souci réaliste dans la peinture sociale, et le surnaturel qui débarque peu à peu. Cela m’a un peu fait penser aux romans de Sarah Buschmann chez Noir d’absinthe, comme Sorcière de chair. Il me semble qu’il y a une similarité assez grande entre les deux romans, dans le jeu de contrastes mis en scène. J’aime aussi la manière dont ces romans dépoussièrent et modernisent des figures traditionnelles de l’imaginaire : la sorcière chez Sarah Buschmann, et le vampire chez Olivier Bérenval.



Car Des nuées est définitivement un roman de contrastes. Un roman qui jongle entre des humains contemporains et des personnages aux pouvoirs flous et qui traversent les époques. Et aussi un roman qui développe une intrigue quasi mystique dans un cadre matériel. A la vie concrète et rude de tous les jours répond un discours plus éthéré et métaphysique. Le titre est particulièrement évocateur. Le roman joue en effet beaucoup sur cette image de murmurations, dont plusieurs illustrations ornent d’ailleurs le roman. Le cœur du récit est construit sur cette idée. Un rassemblement de petits bouts épars formant un tout uniforme, et une sorte de langage qui permet d’unifier et de lier tous ces petits bouts ensemble.

Il en ressort alors quelque chose qui nous fait faire un grand écart à chaque page. Et de tout ce mélange improbable se dégage une certaine beauté, que la fin étrange et très ouverte renforce, à sa manière. Car il reste pas mal de questions sans réponses, mais n’est-ce pas là aussi une manière de garder la magie intacte, et donc belle ?
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Des nuées

Lieutenant de police chevronné, Leon Visagie pensait tout connaître du sordide et du violent. Pourtant, lorsqu'il est appelé sur les lieux d'un nouveau crime, il ne s'attendait clairement pas à retrouver la victime exsangue, totalement vidée de son sang, réalisé presque de manière chirurgicale. Alors qu'avec ses collègues, ils piétinent littéralement, un autre meurtre est commis avec le même modus operandi à des kilomètres de là. Est-ce réellement le fruit du hasard ou s'agit-il de l'œuvre d'un tueur en série ?



Des Nuées est un roman contemporain teinté de fantastique qui nous emmène sur les traces d'un assassin laissant ses victimes vidées de leur sang. Un mode opératoire qui n'est pas sans rappeler celui du vampire. Mais l'esprit bien trop cartésien des inspecteurs en charge de l'enquête refuse de céder aux sirènes de l'onirisme en dépit des croyances locales encore très ancrées.



Pourtant, Olivier Bérenval, lui, a beaucoup joué sur celles-ci et en particulier sur cette vision de la persistance du souffle vitale de l'ancêtre qui ne cesse de se réincarner et/ou de l'appropriation de la force vitale de l'autre par la possessions des corps pour augmenter la sienne et ainsi survivre. Deux éléments très présents dans la religion animiste.





Son récit s'inscrit donc dans un cadre ésotérique solide auquel il a ajouté une dimension scientifique à travers la casquette de paléoanthropologue de l'un de ses protagonistes. Entre ses lignes, on remonte aux origines des humanités. L'auteur explore avec beaucoup d'ingéniosité ce lointain passé qu'il fait rejaillir sur le présent de manière inattendue en s'appuyant notamment sur la génétique et la biologie cellulaire pour rendre le phénomène crédible.



De cette lecture, on en ressort aussi dérouté que captivé car l'imaginaire de l'auteur y est clairement des plus fertile. Ainsi, quand on lit Des Nuées, bien des émotions nous traversent : de la curiosité, d'abord, pour les explications scientifiques données par l'auteur et que l'on va confronter à nos propres théories, puis, une certaine fascination pour les mythes africains que l'on connait souvent mal et enfin de l'effroi car l'atmosphère du récit est de plus en plus lourde et inquiétante.



Plus qu'un thriller fantastique, Des Nuées nous offre aussi une photographie sociologique de cette Afrique du Sud marquée par la violence et la pauvreté. Le récit est âpre et sans concession pour mettre en lumière le fléau des gangs et la misère sociale. Il nous transmet la peur et le désespoir d'une population broyée par un système en faillite face à une criminalité hors de contrôle.



Des Nuées est un roman qui captive par son originalité. On prend plaisir à cavaler dans ce dédale d'un passé lointain qui est, d'ailleurs, encore loin d'avoir révélé tous ses secrets... plus sur Fantasy à la Carte.


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Ianos

Un roman de SF choral et composite qui pose des questions fortes et très actuelles. Derrière l'apparition de la singularité, on parle science, religion, et son terrible corollaire du fanatisme, métaphysique, intelligence artificielle... Et puis, on voit, au gré des chapitres, évoluer une humanité qui n'a pas son pareil pour fabriquer ses propres peurs et menaces. Un voyage qui fait réfléchir...
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Ianos

Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre !

Notre monde, dans un futur pas si éloigné. Une singularité apparait dans notre système solaire : désarroi et panique. Que va-t-il se passer ? La Terre est-elle en sécurité ? Pour répondre à cette question, la navette Orphée va entamer un voyage vers le phénomène cosmique avec, à son bord, toute une équipe de chercheurs bien déterminés à comprendre l'origine de ce phénomène.

Au cours de cette excursion, nous allons croiser différents personnages, qu'ils soient dans l'espace ou restés sur Terre. Pour en citer quelques-uns, il y a Sanjai, un astronaute qui se plus à sa place dans le ciel que les deux pieds par terre ; Joshua, le leader d'un mouvement spirituel et dont on a du mal parfois à cerner les motivations ; Thomas, un journaliste qui s'intéresse de très près au mouvement de Joshua ; ou Nathalie, une scientifique de la base lunaire.

Je n'en ai pas lu beaucoup, mais j'ai toujours été attirée et fascinée par les Space-opéra, par tout ce qui se passe dans l'espace, c'est bien loin de mon expérience ! Omale, Les loups des étoiles... Ca a beau se passer dans notre galaxie, ce n'est pas donné à tout le monde d'aller faire une petite balade dans une fusée ou une navette spatiale. Alors quand j'ai commencé Ianos, Singularité nue, j'étais très impatiente ! Donc, sans surprise, les passages que j'ai préférés sont ceux se déroulant dans l'espace, aux côtés de Sanjai et Nathalie. Les parties sur Terre avec le Mouvement, Joshua, Thomas, certes nécessaires et importants, m'ont moins captivée. Par contre, toute la partie sur l'espace... Captivante de bout en bout ! Olivier Bérenval sait parfaitement décrire cette atmosphère, cet environnement si différent. Il y a forcément des passages avec du vocabulaire scientifique, des concepts en sciences parfois un peu hors de portée, mais le tour de force a été de distiller ces éléments avec précaution, sans perdre le lecteur.

Une petite précision lorsque vous commencerez le livre : attention aux dates ! Car Olivier Bérenval prend plaisir à nous faire voyager, que ce soit entre les lieux, mais aussi entre les dates. Surveillez bien la ligne du temps !

En clair, Ianos, Singularité nue est un très bon livre de science-fiction, un voyage incroyable dans l'espace et dans les mentalités ! Pour laisser le mot de fin à un de mes Docteur préféré : « pour de nouvelles aventures, toujours aussi surprenantes, qui se déroulent hier, aujourd'hui, demain, ici, là-bas, ailleurs... Quelque part dans l'univers... »

Bon voyage !

(Mon avis sur mon blog.)
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Ianos

La Science-Fiction et moi, ça fait deux. Disons qu'en lisant ce livre je sortais nettement de ma zone de confort.

Ce qui m'a attiré, c'est tout le thème de l'Univers et de l'apparition d'une Singularité nue, c'est-à-dire qu'à la différence d'un trou noir, il est possible de l'observer en totalité tout en restant extérieur. Autant les trous noirs existent, autant les singularités nues restent une supposition, jamais observées encore.



Tout d'abord, ce livre est très complexe au niveau des personnages et des situations évoquées. Il y en a beaucoup et je me suis sentie perdue de nombreuses fois. Surtout que les indices temporels ne sont pas du tout dans l'ordre chronologique ! On passe de 2035 à 2018, puis 2032, puis 2027...



Ce qui m'a le plus dérangé, c'est que l'intrigue ne se déroule pas uniquement dans l'espace, or c'est vraiment cela qui m'intéressait. On suit également une sorte de secte, appelée le Mouvement, et là, je dois bien avouer avoir été complètement hermétique à ces passages, assez nombreux.



Finalement, les théories scientifiques sont vraiment intéressantes, et j'aime le fait que l'auteur joue avec la réalité scientifique et son imagination qui en fait un roman de SF. Néanmoins, j'ai fini le livre par de la lecture rapide car, décidément, je ne suis pas amatrice de science-fiction. Disons que j'attendais uniquement les passages sur l'espace et, bon, le livre n'est évidemment pas composé que de cela.



En résumé, c'est un livre qui plaira bien aux amateurs de SF, c'est certain. Néanmoins, pour une personne qui n'a pas l'habitude de lire ce genre, le livre est beaucoup trop long :/

A savoir que Olivier Bérenval a tout de même une écriture vraiment top, très agréable à lire.
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Ianos

Excellent roman de SF, je mets 5 étoiles pour l'originalité alors que l'idée de départ est assez classique : un objet cosmique (ici un trou noir) auquel l'Humanité est confrontée.

L'auteur met la barre très haut en allant du côté des meilleurs anglo-saxons en hard -science (S. Baxter, R-C Wilson, C. Stross, G. Egan...) mais en apportant une "French Touch". L'histoire est passionnante (avec des aller-retours dans le temps parfois perturbants, mais on comprendra à la fin la raison) et les personnages sont très complets, crédibles.

C'est de la hard-science, donc il y a de la cosmologie, de l'astrophysique, mais cela reste accessible et facile à lire.Et beaucoup d'action et de suspense, des scènes mémorables dans l'espace !

A découvrir absolument
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Ianos

Grand fan de science-fiction, j'étais curieux de voir ce que donnerait un auteur francophone en SF "hard science". Et je n'ai pas été déçu ! Une belle découverte !

Il y a plus d'action, de psychologie que dans des bouquins de Stephen Baxter qui sont plus "arides", car c'est souvent le problème du genre.

Là, on ne s'ennuie pas ! Du suspense dans l'espace, sur Terre, un triangle amoureux, de la philosophie.... Impressionnant ! "Interstellar" puissance 10 !

La construction du roman est originale avec ces aller-retours (même si cela risque de décourager ceux qui vont le "survoler"). Et c'est un premier roman en plus ! Bref, une superbe lecture, mais qui mérite de s'y plonger à fond.

Vive la SF quand elle ose défier les anglo-saxons !
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Ianos

Mnémos a le don de sortir des ouvrages inclassables et des auteurs qui méritent d'être connus. Après Caussarieu, Gaulon, Delmeulle et j'en passe, voici Berenval avec une SF façon hard science qui garde, par certains côtés, des aspects de thriller. J'ai adoré la façon d'écrire, le rythme et la pédagogie de l'auteur qui arrive à vulgariser des thèmes extrêmement complexes tout en gardant une vraie cohérence au récit. Super!
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Ianos

Tout d'abord, je souhaite remercier les Éditions Mnémos et la Masse critique de Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman.



Ce roman est assez inégal selon moi, mais en globalité j'ai bien aimé, malgré quelques petites zones d'ombre. Je vais commencer par parler du résumé. Je trouve qu'il y a un petit décalage entre ce que nous annonce le résumé et ce que l'on va réellement trouvé dans le roman. Certes, on parle beaucoup de la Singularité, de Ianos, mais souvent on ne fait que l'évoquer. Les passages parlant de la Singularité ne représentent finalement qu'une petite moitié du roman. Tout du moins, c'est ce dont j'ai eu l'impression.



Il faut dire que sur une grosse partie de l'intrigue sont évoqués le Mouvement, Thomas, Maria et Joshua. Intéressant, il est vrai, mais je n'ai pas compris tout de suite ce que ces éléments pouvaient apporter à l'intrigue principale. Je voulais des informations sur Ianos, sur ce qu'il allait advenir de notre monde. Je voulais du sensationnel, de la catastrophe. La « néo-religion » presque secte, en soi, je m'en fichais un peu. Bien sûr, au final, le Mouvement et Joshua ont un petit rôle dans les moyens mis en oeuvre pour en apprendre plus sur Ianos, mais cela ne compense pas, d'après moi, le nombre de pages de remplissage.



Du coup, sur ces parties, je n'attendais qu'une chose : arriver enfin sur des passages parlant de la Singularité, de Nathalie, de la mission Orphée. C'est là que se portait mon intérêt. À tel point, dirai-je, que le vocabulaire scientifique très haut niveau ne m'a même pas dérangée. Certains termes et concepts étaient à des années-lumière de ma compréhension, et j'avais l'impression de me perdre dans le cosmos tant je ne saisissais pas certaines nuances, mais cela permettait de donner un certain crédit aux thèses présentées. Je n'irai pas jusqu'à dire que tout était parfaitement crédible ou viable, mais en tant que lectrice lambda, ça m'allait bien !



J'ajouterai également que tous les passages se passant dans l'espace étaient mémorables. Je m'imaginais l'environnement comme si j'y étais et je me perdais dans l'histoire de Nathalie, sur la lune, et de Sanjay, au sein d'Orphée. Un régal. J'avoue que ce sont les personnages que j'ai préféré suivre. J'aurais même aimé en avoir plus au sujet de Nathalie.



Puis, une petite incompréhension. Trois parties se sont déroulées de manière agréable, avec un final de partie 3 énorme ! Et soudain, la partie 4, qui revient en arrière, puis en avant. Chronologiquement parlant, je m'y perdais un peu, malgré les indications temporelles. Mon intérêt s'est un peu essoufflé, sur une cinquantaine de pages, puis enfin, un final sur les dernières pages auquel je ne m'attendais absolument pas !



En clair, ce roman est un très bon SF. Même s'il propose des concepts qui se perdent dans la stratosphère, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère proposé par ce roman. Je suis un peu déçue d'avoir eu un intérêt moindre pour toute l'histoire concernant le Mouvement, mais j'ai eu mon attention bien trop happée par Emma et Ianos... Tentez le coup !
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Ianos

Aujourd'hui, je me balade dans l'univers de la science-fiction pour vous parler de Ianos, singularité nue par Olivier Bérenval, édité chez Mnémos.



J'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre où diverses intrigues s'entremêlent durant quatre parties. Si les trois premières se lisent sans le moindre souci, j'avoue avoir eu nettement plus de mal avec la quatrième. J'ai trouvé qu'elle traînait en longueur avec des explications scientifiques que je n'ai pas toujours saisi. Heureusement les deux derniers chapitres ont réussi à me réconcilier avec l'histoire. D'ailleurs, les longueurs sont le principal souci de ce roman. Si certains passages passionnent d'autres ressemblent à du remplissage à cause de leur intérêt limité.



Dans le détail, j'ai aimé tous les passages liés directement à la singularité. J'étais donc contente de suivre les scientifique au sein de leurs diverses expéditions ou expériences. Je retiens notamment le personnage de Nathalie ou encore de Janet, qui toutes les deux ont su retenir mon attention. Sanjay ne m'a pas déplu non plus même si j'ai trouvé le temps long en sa compagnie lors de la quatrième partie. C'est d'autant plus dommage que j'adhérais totalement à l'issue de l'histoire et de son cas à lui.



A l'inverse, j'ai eu plus de mal à saisir l'intérêt d'autres passages liés au Mouvement créé par Joshua. Alors oui, les choses peuvent être liées, elles peuvent même aidées à saisir ce qui se passent vers la fin, mais ça m'a semblé trop anecdotique pour réussir à m'intéresser totalement. Après l'intrigue n'est pas totalement inintéressante, mais j'aurais préféré la croiser dans un autre ouvrage plutôt que de la voir manger de la place à Emma et à Ianos. (tellement plus fascinants)



A cause de ces bémols, Ianos n'est pas un excellent livre de science-fiction alors qu'il aurait pu y prétendre grâce à certains passages mémorables. Néanmoins, cela reste un bon livre, qui m'aura permis de passer un agréable moment.
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Ianos

En 2018, une expérience dans l'accélérateur de particules du CERN tourne mal. En 2027, une scientifique fait une découverte stupéfiante sur la Lune et cette même année une singularité cosmique apparaît au niveau de Jupiter. Et en 2032, le Kairos, mouvement sectaire est en plein essor. Passant d'une année à l'autre, d'un événement à l'autre, l'auteur nous fait découvrir ces événements et leurs répercussions sur la vie de tous les jours.

Ce roman, avait tout pour me plaire, une bonne histoire, de bonnes idées, une écriture fluide, facile, malgré quelques passages hard science sur la physique quantique. Après un début prometteur, j'ai vite décroché, il me manquait quelque chose... à moins que cela soit une overdose de Space-Opéra !!

J'ai vraiment l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Dommage !


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Ianos

Fan de science fiction c'est avec plaisir que je me suis plongée dans la lecture de roman. Une singularité est apparue dans le proche espace de la Terre, un équipage est envoyé dans un voyage de huit mois pour l'étudier et vérifier si elle présente un danger pour la planète. Çà c'est la trame principale parce qu'autour l'auteur nous invite à découvrir l'histoire de toute une galerie de personnages plus ou moins importants dans l'histoire. Le récit navigue sans cesse entre présent de l'histoire, passé et futur, il m'a fallu aller voir la chronologie en fin de livre pour arriver à suivre quant aux explications scientifiques, elles sont beaucoup trop compliquées pour moi. Au final j'ai trouvé ce livre intéressant pour son histoire mais toutes ces divagations amènent des longueurs et il devient très difficile de s'y retrouver.
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Ianos

Quelle bonne surprise que ce livre !

Bon, déjà, il faut souligner la beauté de la couverture. Ca, c’est fait, passons à l’histoire. Le livre suit plusieurs personnages, sur plusieurs années, en différents lieux (une base lunaire, un vaisseau, la Terre, etc). Si au départ, tout semble un peu flou, car il y a un nombre importants d’évènements et de personnages, l’histoire se met peu à peu en place, et on comprend qu’u objet étrange, appelé Singularité, est apparu dans le système solaire, et qu’une équipe de scientifique s’apprête à s’y rendre. En parallèle, un culte religieux gagne en puissance, des évènements étranges se produisent, sans liens apparents.



C’est vraiment un livre que j’ai beaucoup apprécié. Si les quelques premiers chapitres m’ont un peu perdue, la lecture se fait plus fluide rapidement, et j’ai apprécié le mélange des thèmes. A un certain degré, il m’a fait penser à une version moderne de 2001, saupoudré de drame politique, et humain. Un très bon livre, que je recommande chaudement !
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Ianos

Un livre original, qui m'a plu, bien qu'il soit basé sur le plus grand stéréotype de la SF, le trou noir. En fait, le livre m'a surtout plu rétrospectivement à cause de son twist final excellent et imprévisible qui remet tout le reste en perspective, et ça c'est fort, vraiment. du coup le livre que je trouvais moyen est d'un coup d'un seul devenu bon!



Le reste du bouquin alterne donc le bon (en gros tout ce qui se passe dans l'espace ou dans les laboratoires) et le quelconque (en gros tout ce qui se passe sur Terre) avec certains trucs que j'ai trouvé assez bof comme toute cette histoire de secte quand même pas mal cliché... L'ennui c'est que les parties sans grand intérêt occupent beaucoup trop de temps, donc le livre n'est en fait que moitié-SF et moitié "ésotérique" (je force un peu le trait) , jamais avare de grandes leçons de vie qui n'ont pas grand intérêt. Un peu dommage je trouve. L'écriture aussi par moments m'a un peu fatigué parce que l'auteur n'écrit que des phrases courtes, nerveuses. Alors, le but n'est pas de faire du Proust pour le plaisir, mais il faut aussi savoir moduler le rythme, et parfois rallonger ses phrases pour coller à l'action, ralentir le rythme, ou souligner certains passages. du coup le style en prend un coup.



Mais bon, j'ai passé un bon moment, et la bonne SF en français n'est pas si courante, donc il faut la soutenir!
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Ianos

Critique "Ianos" sur Yozone (extraits)

Attention : spoilers dans version intégrale sur le site



[...] Il y a, dans ce roman d’Olivier Berenval, une maîtrise technique étonnante qui ressemble beaucoup plus à celle d’un auteur chevronné, confirmé, qu’au premier roman d’un auteur encore inconnu.



La quasi totalité des chapitres happe le lecteur avec une maîtrise consommée des situations, des environnements, des ambiances. Les interactions entre personnages sonnent juste, les personnalités également, sans jamais sombrer vers les stéréotypes, et les près de cinq cents pages s’avalent sans ennui malgré le jeu de cartes temporel, un déroulé d’allers et retours qui triche quelque peu avec la chronologie linéaire. Les aventures de Nathalie Bilodeau dans un univers incompréhensible ont le charme de cette science-fiction ancienne de l’âge d’or, et, si Olivier Berenval n’a pas la puissance d’évocation d’un Peter F. Hamilton dans l’abord d’une singularité ou d’un Big Dumb Object comme les sphères de Dyson dans la tétralogie de Pandore, il est difficile pour le lecteur de ne pas être captivé par les chapitres consacrés aux astronautes s’aventurant au plus près de la singularité pour essayer de la comprendre.



[...] Malin et roublard comme peuvent l’être également, dans des genres voisins, des auteurs comme Georges Panchard ou Frédéric Delmeulle, Olivier Bérenval réussit donc avec ce premier roman une belle entrée en matière.
Lien : http://www.yozone.fr/spip.ph..
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Le Janissaire

Kimsé est un janissaire, un investigateur si efficace qu’il en est inhumain. On le craint. Il est envoyé en mission sur la planète Kathaï pour résoudre l’assassinat d’un haut dignitaire. Kimsé est froid comme une lame, sa carapace ne laisse aucune place aux sentiments. Tous ceux qu’ils croisent font la grimace, il en tire sa supériorité.



Pourtant…



L’enquête avance tout doucement, le temps de nous éclairer sur les aspects étonnants de cette planète désolée, inhabitable sur une large surface. Le langage ardu de la science-fiction nous présente les variants, vrais-nés, néotènes, androïdes ou quelque chose dans le même goût, machines excavatrices, ainsi que les vaisseaux et autres gadgets sensationnels et mortels qui enveloppent cet univers futuriste. Un langage pas toujours évident à saisir, on bute sur les mots. Mais on avance ; l'histoire nous happe, on imagine les paysages, les crépuscules, on se dessine les personnages en repensant à Valérian. Des personnages avec des ventouses partout. Beurk !



Malgré tout j’ai apprécié l’imaginaire époustouflant de l’auteur. Il nous embarque sur une planète à l’aspect glaçant. Glaçant par les conditions de vie, glaçant par la quasi non-humanité qui se dégage des personnages, par leurs traits caricaturaux pour certains, leur fadeur pour d’autres. Je ne voudrais pas mettre les pieds sur Khataï ni songer qu'un jour notre univers pourrait être aussi repoussant.



Il n’y a que dans la communauté des rebelles où on peut trouver un semblant d’humanité malgré leurs yeux étranges. Ils sont les seuls à s’imprégner du mystère enfoui dans le sol de cette planète.



Et Kimsé alors, qui c'est ? Ses tatouages vont-ils nous dévoiler un peu de son mystère ?

Il n’en restera pas moins personne, un anti-héros qui ne crée guère de liens. Il est vrai que Kathaï, et sans doute tout l’empire galactique dont elle dépend, ne semble guère propices aux liens fraternels. Ce n'est pas de sa faute.



Une très belle couverture, un écriture de qualité, un univers bien fouillé et une intrigue mettant du peu de piment sur cette planète m'ont fait passer un bon moment avec Kimsé l'impitoyable.



Je remercie les Éditions Mnémos et Babelio pour cette immersion dans un univers froidement galactique.

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Le Janissaire

L’Humanité a conquis les étoiles et des siècles plus tard, un énorme empire galactique tient sous sa coupe des milliers de mondes. Des mondes terraformés par d’énormes vaisseaux d’ensemencement envoyé dans le cosmos à la recherche de planètes habitables. Dans ce futur, l’Humanité ne fait pas dans la dentelle et chaque monde potentiellement habitable avec des ressources utilisables et terraformé et les embryons contenu dans les vaisseaux sont génétiquement modifiés pour leur permettre de s’adapter à leur nouvel environnement. Dans cette immense échiquier galactique, Khataï n’est qu’une planète d’importance secondaire, cependant le meurtre d’un haut dignitaire sur son sol va contraindre les hautes instances administratives à faire appel à l’ordre des Janissaires. Un ordre spécialisé dans les résolutions de problèmes sécuritaires et plus particulièrement l’identification de tout signe de sédition. La Communauté et Antiterra ne supporte aucune velléité d’indépendance. Dans ce cadre, l’enquête du Janissaire Kimsé commence. L’aura de mystère et l’absence quasi totale d’indice qui entoure ce meurtre font que l’enquête semble s’enliser dans les sables de la planète. Olivier Bérenval nous propose une narration selon deux points de vue : celui du Janissaire et celui de Nourgehan, jeune technicienne réparant des IA et vivant avec ses frères et sœurs au seuil du désert de Kataï. Un va et vient qui au début retranscrit des quotidiens à l’opposé l’un de l’autre pour au fil des pages se mêler. Comme pour Nemrod, Olivier Bérenval décrit un excellent background pour son récit. J’aime particulièrement l’histoire des vaisseaux d’ensemencement et des modifications génétiques apportés aux humains pour qu’ils s’adaptent aux nouveaux environnements. De même, les liens familiaux et la construction des cellules familiales est très intéressante : distinction entre « vrais-nés » et les néotènes par exemple. Ce sont clairement les points forts du récit. Le vocabulaire peut parfois faire un peu peur, mais dans l’ensemble le récit est tout à fait accessible.



Pour moi, ce roman serait vraiment passionnant avec des personnages plus attachants. On manque totalement d’empathie envers le personnage du Janissaire, tout comme pour bon nombre de personnages secondaires et cette distance avec le lecteur fait que l’on se soucie peu de ce qui peut leur arriver alors que l’on a envie d’en savoir plus sur Katai et la Communauté. Une dichotomie qui perdure tout le roman : d’un coté une histoire planétaire et galactique fouillée qui interpelle le lecteur, de l’autre des personnages qui peinent à nous intéresser à leurs passés et à leurs tribulations.



Et pourtant, c’est un récit nerveux, où s’entremêlent avancées technologiques et mystère à l’échelle planétaire. Bref, vous l’aurez compris, durant toute ma lecture, j’ai navigué entre plaisir de découvrir un univers SF bien construit et frustrations devant des personnages peu développés et des relations entre eux manquants de finesses. J’aurais aimé, je pense, que comme dans BIOS de Robert Charles Wilson, le personnage principal soit la planète et que l’histoire tourne autour d’elle. Au final, Le Janissaire reste un bon récit de SF sur fond d’enquête policière. Cependant pour moi, il manque plusieurs éléments pour que le récit soit complètement accrocheur.
Lien : http://chutmamanlit.fr/2020/..
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Le Janissaire

En cette rentrée 2020, Olivier Bérenval revient dans l’univers de « Nemrod » pour une nouvelle aventure se déroulant dans un tout autre endroit de la galaxie. Planète de moindre importance intégrée à un gigantesque empire galactique, Khataï a vu sa tranquillité ébranlée par la disparition d’un haut dignitaire, assassiné dans de curieuses circonstances. Inquiets quant à la possibilité d’une rébellion sur leur sol, et face à la gravité de la situation, les dirigeants de la colonie se sont résolus à faire appel à un Janissaire, membre d’une unité d’élite spécialement conçu pour régler les problématiques de ce genre et qui suscite la crainte de tous en raison de ses capacités exceptionnelles. C’est Kimsé, un janissaire d’expérience, qui est dépêché sur place, et son arrivée est loin de faire l’unanimité. Outre l’hostilité latente des habitants de Khataï, l’enquêteur/combattant doit également faire face dès son arrivée à une succession de désagréments et de bizarreries qui viennent perturber ses investigations. Il y a d’abord ces représentants locaux sensés collaborer mais qui le font de toute évidence de mauvais gré. Et puis il y a cette absence inexplicable de traces laissées par les assassins, sans oublier le comportement étrange de la victime quelque temps avant son trépas. Bref, l’enquête piétine, et la version privilégiée par les officiels ne satisfait pas le janissaire qui sent bien qu’on le mène en bateau. Parallèlement à cette intrigue, on suit également le parcours d’une habitante de Khataï, vivant entourée de tous ses frères et sœurs (la plupart créés génétiquement) dans un endroit reculé et spécialisée dans l’étude et la réparation des Sentients (comprenez des IA). Si on peine dans un premier temps à faire le lien entre les deux personnages, leurs destins ne vont pas tarder à se croiser, et à bouleverser les certitudes de l’un, et la tranquillité de l’autre.



Le space-opera, ce n’est généralement pas ma tasse de thé. Le fait qu’il s’agisse avant tout ici d’une enquête m’a cependant suffisamment intriguée pour que je me laisse tenter par l’univers d’Olivier Bérenval. Cet aspect du roman m’a d’ailleurs plutôt plu, même si les investigations du Janissaire n’occupent finalement pas une place aussi importante que ce que j’imaginais puisque le « mystère » de l’assassinat est finalement rapidement éclipsé par une série d’autres événements. La seconde moitié du roman se consacre ainsi davantage aux conséquences de ce meurtre et à la manière dont certains individus ou groupes vont tenter d’en tirer avantage qu’à ces commendataires. L’ambiance est elle aussi assez enthousiasmante grâce notamment à des descriptions des paysages de cette planète désolée et du vide sidéral qui l’entoure qui sont particulièrement saisissantes (la couverture en est d’ailleurs un très bel exemple). Si certains pans de cet univers se révèlent assez classiques (empire galactique, IA, modifications génétiques…), d’autres sont en revanche bien plus originaux (du moins m’a-t-il semblé) et, bien que souvent simplement esquissés, attisent sans mal l’imagination du lecteur. C’est le cas de ces énormes créatures/machines responsables de la terraformation de la planète, ou encore de tout ce qui touche à l’ordre des Janissaires sur lequel on en apprend plus dans la seconde moitié de l’ouvrage. J’ai en revanche eu beaucoup de mal à me faire au vocabulaire spécifique à la SF « pure et dure » qui m’ennuie prodigieusement et a pour effet immédiat de mettre fin à l’immersion. Les premiers chapitres sont d’ailleurs assez « raides » dans ce domaine, et je dois avouer qu’après avoir entendu parler de « codage utilisant les propriétés d’intrication quantique », de « passages transstellaires » de « dôme hypnomagnétique », j’ai bien failli reposer l’ouvrage de découragement.



Il ne s’agit cependant pas du seul bémol que j’ai relevé au cours de ma lecture qui, si elle se sera faite plus fluide par la suite, aura tout de même globalement été assez ardue. La faute notamment à un manque total d’attachement envers les personnages, à commencer par ce Janissaire qui rebute dans un premier temps par sa froideur et qui, alors même que toutes ses certitudes se sont vues ébranlées, gardera tout au long du roman une certaine distance avec le lecteur. Certains personnages secondaires sont un peu plus loquaces et expressifs, comme la jeune « technicienne » Nourgehan ou encore l’assesseur Creek qui, bien que trop peu développées pour susciter une véritable empathie, n’en demeurent pas moins plus intéressante à suivre car moins avares en émotions. Les « méchants » de l’histoire sont pour leur part beaucoup trop caricaturaux et remplissent leur rôle à la perfection : rien chez eux ou presque ne viendra remettre en cause ou nuancer l’image négative que l’on se fait d’eux, et leurs motivations sont toujours purement égoïstes ou engendrées par un fanatisme primaire. Les relations entre les personnages sont à l’avenant, la plupart se contentant de dialoguer sans que jamais de véritables liens ne se créent entre eux. Cela aura pu, pourtant, entre Creek et Kimsé, ou entre ce dernier et Nourgehan, mais à chaque fois l’auteur évacue le sujet trop rapidement, si bien qu’aucun échange vraiment profond n’a lieu entre les protagonistes. C’est d’autant plus dommage que la grosse révélation qui fait basculer le roman dans une toute autre direction à peu près au milieu du récit aurait pu justement permettre de casser cette distance et de remettre en cause tout ce que l’on savait sur ce Janissaire. Malheureusement, l’auteur préfère se concentrer sur l’évolution des événements sur Khataï, si bien que le rythme gagne en intensité tandis que les personnages perdent encore un peu plus en humanité.



Olivier Bérenval signe avec « Le Janissaire » un roman de SF qui ravira sans doute les amateurs du genre mais qui m’a malheureusement laissée sur le bord de la route, et ce pour des raisons très subjectives (manque d’attrait pour le vocabulaire et l’ambiance, notamment). L’ouvrage possède malgré tout de solides atouts, à commencer par son décor, même si le manque d’empathie ressenti pour les personnages reste à mon sens un gros bémol.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Le Janissaire

Le Janissaire est un roman d’Olivier Bérenval publié récemment aux éditions Mnémos. Les précédents romans de l’auteur ont également été publiés chez Mnémos. Son nouveau roman se déroule dans le même univers que celui de Nemrod. C’est un univers de space opera avec une touche de cyberpunk.



L’humanité a conquis les étoiles et s’est installé sur de nombreuses planètes. Un colossal empire galactique dirige les humains. Les forces militaires de l’empire sont les Forces de la Communauté. Pour terraformer les différents mondes, des vaisseaux d’ensemencement contenant des embryons modifiés sont envoyés à travers le cosmos. Les embryons sont modifiés afin de s’adapter aux conditions de vie de chaque planète colonisée. Les progrès technologiques sont également très nombreux dans cet univers, tant au niveau génétique que physique. Parmi les humains, on distingue ainsi les « vrais-nés » et les « variants ». Les divers bonds technologiques permettent d’unifier les humains qui se sont éparpillés sur de nombreuses planètes. Les humains sont ainsi équipés de néocortex et divers autres équipements. Cette technologie très présente donne un côté cyberpunk au roman. L’univers développé par Olivier Bérenval fait parfois penser à Altered Carbon.



Le roman se déroule sur la planète Khataï, une planète perdue au bout de l’univers. Un haut dignitaire a été assassiné dans de mystérieuses circonstances après avoir disparu pendant plusieurs jours. Afin de résoudre ce meurtre, l’empire galactique envoie le Janissaire Kimsé sur Khataï. Les Janissaires font partie de l’élite, ils sont surentraînés et modifiés avec des technologies de pointe. Ces capacités hors normes devraient lui permettre de trouver les coupables rapidement. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu et il va découvrir une planète à l’histoire trouble où les croyances magiques sont encore présentes.



Les données sur l’univers et Khataï sont fournies au fur et à mesure du récit, ce qui permet de bien appréhender l’univers. Le background est très travaillé et on prend plaisir à découvrir ce roman d’aventure spatiale qui oscille entre thriller et planet-opera. Khataï prend de plus en plus d’importances au fur et à mesure que le récit avance, que ce soit au niveau historique ou d’un point de vue géographique. J’ai beaucoup aimé découvrir les croyances de ces habitants, comment ce monde s’est construit.



Le roman est très dense, autant au niveau de la construction de l’univers que de l’intrigue. Le récit suit plusieurs personnages, la majorité habitant sur Khataï, et le Janissaire. Les chapitres qui lui sont consacrés sont racontés à la première personne. Le roman contient deux parties assez distinctes, la première étant plus une mise en place des différents éléments. Le récit sur fond d’enquête planétaire et de rébellion est nerveux et sans temps mort, avec des chapitres assez courts. Le style de l’auteur est travaillé et agréable, même si l’utilisation de certains termes technologiques est un peu difficile à appréhender au début. Le seul bémol vient des personnages que j’aurai aimé un peu plus développés. On sait assez peu d’éléments sur eux, l’auteur déployant plus son univers et l’intrigue.



Avec Le Janissaire, Olivier Bérenval apporte une nouvelle pierre à son univers de space-opera en proposant un roman solide et nerveux. Le mélange d’enquête et de planet-opera fonctionne très bien, la planète Khataï regorgeant de mystères. Un roman complexe avec de belles qualités.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Le Janissaire

Autant le dire tout de suite, le janissaire d'Olivier Bérenval ne tient pas les promesses de la somptueuse couverture du talentueux Wadim Kashim, pas plus que celles du pitch alléchant du 4e plat de l'édition poche chez Helios.

Mais alors pas du tout.



Je vais essayer d'évoquer le crash spatial sans trop spoiler :



Le janissaire est une vague référence à une soldatesque d'élite de l'empire ottoman du XIVe siècle, des durs à cuire, enlevés à leurs parents dès l'enfance et loyaux à leur sultan. La référence s'arrête là, il aurait pu s'appeler the Punisher, ver Gris ou judge Dredd, mais c'était déjà pris.

Ce janissaire-là est présenté comme un  redoutable enquêteur, surentrainé, aux capacités surhumaines, doté d'implants et de tout un arsenal dont on comprend vite qu'il brûle d'envie de se servir. Et il est chargé de résoudre le meurtre d'une huile galonnée sur une planète reculée.

Mais notre janissaire au crâne rasé truffé de tatouages se révèle finalement pas plus  perspicace ni plus efficace que l'inspecteur gadget. Il passe son temps à enregistrer des tas de données dans son néo-cortex façon Kiera Cameron dans Continuum sans qu'on sache ce qu'il en fait. Son enquête piétine pendant toute la première partie que l'on aurait aimé émaillée d'indices pour ne pas trop s'ennuyer. Au lieu de quoi, on enchaîne les scènes inutiles qui n'apportent rien à l'ambiance, ni à l'intrigue, ni à l'enquête ni à la psychologie des personnages. L'auteur ne doit pas connaître Tchekov et son fusil.

Le point d'orgue de cette première partie consiste en

On ajoute une planète reculée et terraformée sous le joug d'un empire galactico-industriel, la "Communauté" (sans doute pour "communauté d'intérêt"), une cheffe du renseignement qui ne paraît pas très bien renseignée à la tête d'un service même pas fichu d'infiltrer le mouvement rebelle (C'est sûr, on n'est pas chez Robert Littel que l'auteur aurait tout avantage à lire) , une famille de pionniers vaguement consanguins, et on n'obtient qu'une juxtaposition franchouillarde de tableaux SF éculés.

Le roman aurait peut-être gagné, ainsi que le lecteur, à démarrer à la seconde partie en distillant quelques éléments parmi les moins inintéressants de la 1ere partie. Quoique... la seconde partie ne sauve pas la première. Pour autant, le rythme s'accélère, la jeune agent du renseignement, Et là, on se demande vraiment à quoi bon cette 1ere partie où il ne s'est absolument rien passé avec ce janissaire qui ne sert à rien, au bout du compte. On y apprend en revanche que

Bref, le janissaire est un patchwork d'une resucée d'arguments science-fictionnels dans des décors sans surprise suivant une intrigue fort peu intrigante, avec des personnages auxquels on ne s'attache pas tant ils sont stéréotypés dans des situations sans cohérence et selon une psychologie improbable.

Un des personnages supposé être un leader rebelle est décrit comme quelqu'un qui "n'avait pas l'air dangereux, juste très inquiet, même effrayé " mais est présenté la page suivante  comme "un homme d'action". Un des personnages féminin exige de savoir pourquoi on veut abattre le janissaire, mais, deux pages plus loin, dit à celle qui doit lui expliquer "éclaire-moi, puisque tu y tiens tant".

Le style afflige par sa platitude. "Les yeux rougis, le teint pâle, Creek faisait peine à voir. Il faudrait aussi qu'elle songe à manger et à prendre une douche". La pauvreté du vocabulaire (l'un des personnages "farfouille" dans un placard) n'égale que l'accumulation de tournures malhabiles ("il m'aperçut et me regarda étrangement, d'un air qui n'était toutefois pas hostile").  On a droit à l'inévitable florilège de néologismes pour faire plus SF, à tel point que l'auteur croit utile d'ajouter un glossaire à la fin de sa production. Des fois que l'on ne comprenne pas qu'un "rotolift" est un ascenseur, que la "mère-nourissière" le nom donné à la Terre ou qu'un "maser" est une arme entre le laser et la massue.

Sur cette planète, les soeurs sont des "sorors", les frères des "fraters", la "mater", c'est la mère, tandis que le père est un... voyons... "pater" peut-être ? Bérenval a dû faire latin au collège. Nous sommes loin de l'érudition d'un Romain Lucazeau.



Bref, ce janissaire mal écrit, mal construit, sans suspense, sonne creux et est aussi aride que la planète Khataï. Il pourrait à la rigueur passer pour une parodie de roman de science-fiction s'il comportait au moins une once d'humour. J'ai déjà lu des romans de gare de science-fiction moins présomptueux mais  bien plus astucieux. Van Vogt doit s'en retourner dans son cryo-cercueil (pour reprendre la phraséologie du livre).



À mi-roman, le janissaire s'interroge sur les intentions du chef rebelle qui le tient à sa merci : " Allait-il m'éliminer, désormais convaincu de mon inutilité ?" On se prend à regretter qu'il ne le fit pas.



Post-scriptum : J'ai acheté le même jour trois livres neufs. le janissaire d'Olivier Bérenval, 11,90€, La place d'Annie Ernaux, 8,50 €, Bel-ami de Maupassant, 3,50 €. le prix de vente varierait-il à raison inverse du talent à raconter une histoire ?
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