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EAN : 9791097100964
320 pages
Les Éditions Mille Cent Quinze (29/09/2023)
4.25/5   2 notes
Résumé :
« Ces ombres dans sa conscience lacunaire le terrifient. Car les hôtes dont il prend possession ne sont que des coquilles vides ; son anima est le seul ancrage dont il ait disposé au cours de ces millénaires d’existence. Mais est-ce toujours le cas ? Il ne le sait plus. Sa bouche – celle de ce corps – lui laisse un goût de cendres. »

D’un côté, il y a Leon Visagie et Nazanin Amanpour, respectivement lieutenant et capitaine de police. D’un autre, il y... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Des nuées est un roman à recomposer. Chaque chapitre est comme un os, une pièce d'un cadavre étendu sur la table de la morgue. Un vrai puzzle.
La structure morcelée du roman accompagne une intrigue du même acabit. En effet, il y a dans ce roman beaucoup de personnages, de lieux, et d'époques. Les personnages sont nombreux, et ça vit, ça meurt très vite. Les cadavres pleuvent, l'assassin court vite, les policiers sont comme des guêpes en fin de saison : aux abois. Les points de vue et les voix sont changeants, apportant encore un peu de complexité supplémentaire. Ajoutons à cela un roman qui met un peu de temps à démarrer quand à Johannesburg tout va à 3000 à l'heure.
Enfin, l'ambiance kaléidoscopique apporte une sensation similaire. Ce roman, c'est une métamorphose à chaque page. Extrêmement coloré mais avec des couleurs qui se chevauchent, se battent, se superposent. Et toujours cette impression de violence sous-jacente, tout aussi brute et sans fard, jusque dans les cirrostratus déchiquetés.
Néanmoins, je parle d'un roman squelette parce que je le vois vraiment comme un assemblage de petites pièces à remettre dans l'ordre, mais je trouve que c'est inexact tant ce roman vit, bouge, se meut. Il n'est jamais fixe, et à chaque page il semble qu'il nous échappe.

Olivier Bérenval signe ici une sorte de roman de l'humanité. Avec un des personnages qui fait office de référence et de fil rouge tout au long du récit et la paléoanthropologue Elsabe, on remonte le temps. La recherche a beaucoup avancé des dernières années, et j'ai trouvé que ce qui était avancé reflétait bien justement tous les tâtonnements qui agitent la recherche dans le domaine. En tout cas, c'était assez intéressant et vertigineux de faire ce voyage géographique et temporel, sur une aussi longue échelle.
Vertige généré par le décalage entre le présent et le passé de l'Humanité assez prononcé. Malgré tout, tout ceci reste cohérent, et passionnant, même si on galère un peu à s'y retrouver. Car le personnage fil rouge s'adonne à de nombreuses réflexions sur les effets de la civilisation sur l'Homme. Ce personnage se fait alors anthropologue et ethnologue, et j'ai trouvé ses réflexions, générées par son recul sur son vécu, passionnantes. Ce faisant, Des nuées est un roman très humain, dans tous les sens du terme.

Des nuées est également un roman policier, mais qui ne suit pas le cadre habituel. Certes, il y a des cadavres, un assassin potentiel, un peu de suspense. Mais pas de suspects, d'interrogatoires, de pistes…
L'ambiance policière permet surtout de donner un aperçu des villes du Cap, de Johannesburg et de Pretoria. On prend conscience de l'état très morcelé de cette société, où les différences ethniques, sociales, économiques… se côtoient plus qu'elles ne se mélangent. L'enquête policière permet donc de prendre le pouls du pays et d'offrir un cadre très brut, terre à terre.
Et puis ce roman policier mélange quand même deux ingrédients qui semblent irréconciliables : le souci réaliste dans la peinture sociale, et le surnaturel qui débarque peu à peu. Cela m'a un peu fait penser aux romans de Sarah Buschmann chez Noir d'absinthe, comme Sorcière de chair. Il me semble qu'il y a une similarité assez grande entre les deux romans, dans le jeu de contrastes mis en scène. J'aime aussi la manière dont ces romans dépoussièrent et modernisent des figures traditionnelles de l'imaginaire : la sorcière chez Sarah Buschmann, et le vampire chez Olivier Bérenval.

Car Des nuées est définitivement un roman de contrastes. Un roman qui jongle entre des humains contemporains et des personnages aux pouvoirs flous et qui traversent les époques. Et aussi un roman qui développe une intrigue quasi mystique dans un cadre matériel. A la vie concrète et rude de tous les jours répond un discours plus éthéré et métaphysique. le titre est particulièrement évocateur. le roman joue en effet beaucoup sur cette image de murmurations, dont plusieurs illustrations ornent d'ailleurs le roman. le coeur du récit est construit sur cette idée. Un rassemblement de petits bouts épars formant un tout uniforme, et une sorte de langage qui permet d'unifier et de lier tous ces petits bouts ensemble.
Il en ressort alors quelque chose qui nous fait faire un grand écart à chaque page. Et de tout ce mélange improbable se dégage une certaine beauté, que la fin étrange et très ouverte renforce, à sa manière. Car il reste pas mal de questions sans réponses, mais n'est-ce pas là aussi une manière de garder la magie intacte, et donc belle ?
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/o..
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Lieutenant de police chevronné, Leon Visagie pensait tout connaître du sordide et du violent. Pourtant, lorsqu'il est appelé sur les lieux d'un nouveau crime, il ne s'attendait clairement pas à retrouver la victime exsangue, totalement vidée de son sang, réalisé presque de manière chirurgicale. Alors qu'avec ses collègues, ils piétinent littéralement, un autre meurtre est commis avec le même modus operandi à des kilomètres de là. Est-ce réellement le fruit du hasard ou s'agit-il de l'oeuvre d'un tueur en série ?

Des Nuées est un roman contemporain teinté de fantastique qui nous emmène sur les traces d'un assassin laissant ses victimes vidées de leur sang. Un mode opératoire qui n'est pas sans rappeler celui du vampire. Mais l'esprit bien trop cartésien des inspecteurs en charge de l'enquête refuse de céder aux sirènes de l'onirisme en dépit des croyances locales encore très ancrées.

Pourtant, Olivier Bérenval, lui, a beaucoup joué sur celles-ci et en particulier sur cette vision de la persistance du souffle vitale de l'ancêtre qui ne cesse de se réincarner et/ou de l'appropriation de la force vitale de l'autre par la possessions des corps pour augmenter la sienne et ainsi survivre. Deux éléments très présents dans la religion animiste.


Son récit s'inscrit donc dans un cadre ésotérique solide auquel il a ajouté une dimension scientifique à travers la casquette de paléoanthropologue de l'un de ses protagonistes. Entre ses lignes, on remonte aux origines des humanités. L'auteur explore avec beaucoup d'ingéniosité ce lointain passé qu'il fait rejaillir sur le présent de manière inattendue en s'appuyant notamment sur la génétique et la biologie cellulaire pour rendre le phénomène crédible.

De cette lecture, on en ressort aussi dérouté que captivé car l'imaginaire de l'auteur y est clairement des plus fertile. Ainsi, quand on lit Des Nuées, bien des émotions nous traversent : de la curiosité, d'abord, pour les explications scientifiques données par l'auteur et que l'on va confronter à nos propres théories, puis, une certaine fascination pour les mythes africains que l'on connait souvent mal et enfin de l'effroi car l'atmosphère du récit est de plus en plus lourde et inquiétante.

Plus qu'un thriller fantastique, Des Nuées nous offre aussi une photographie sociologique de cette Afrique du Sud marquée par la violence et la pauvreté. le récit est âpre et sans concession pour mettre en lumière le fléau des gangs et la misère sociale. Il nous transmet la peur et le désespoir d'une population broyée par un système en faillite face à une criminalité hors de contrôle.

Des Nuées est un roman qui captive par son originalité. On prend plaisir à cavaler dans ce dédale d'un passé lointain qui est, d'ailleurs, encore loin d'avoir révélé tous ses secrets... plus sur Fantasy à la Carte.

Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En vérité, bien loin d’être un progrès, le langage nous a mutiles par des excès, par sa performativité qui a rigidifié les structures sociales de nos clans. C’est une mort lente qui s’est insinuée dans nos esprits, distillant son poison, et qui a rendu nos esprits uniformes, gommant les différences individuelles dont nous étions ri riches, une tour de Babel à rebours.
Je donnerais tout pour l’oublier, pour retrouver le monde enchanté des sensations, des connivences interpersonnelles, des frontières perméables entre réalité et intériorité, sans la barrière des mots figés.
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Videos de Olivier Berenval (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Berenval
Olivier Bérenval nous parle du roman Superluminal de Vonda McIntyre, autrice lauréate des prix Hugo et Nebula.
*** ... Des vaisseaux qui voyagent plus vite que la lumière. ... Des pilotes qui les guident au-delà de nos trois dimensions familières. ... Et Laenea qui sacrifie son coeur humain pour une machine bionique, afin de pouvoir entrer dans les rangs des voyageurs interstellaires. Une histoire d'amours étranges et de pérégrinations fantastiques. L'amour de Laenea Trevelyan et de Radu Dracul et leurs extraordinaires voyages vers d'autres espaces, d'autres dimensions, de nouvelles terres et de nouveaux océans. Des êtres à la fois proches et lointains aux- quels l'autrice sait donner vie et consistance psychologique.
*** Superluminal de Vonda McIntyre, le 17 juin en librairie.
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