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Citations de Olivier Bourdeaut (958)


Nous devions offrir à notre fils une conclusion à la hauteur de ce qu' avait été la narration, un brouillon fourmillant de surprises, joyeux et gonflé d'affection.
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En les observant, assis sous un olivier, rire et discuter en offrant leur visage blanc au soleil, je m'étais dit que jamais je ne regretterais d'avoir commis une folie pareille. Un si beau tableau ne pouvait être le fruit d'une erreur, d'un mauvais choix, un éclairage si parfait ne pouvait entraîner aucun regret. Jamais.
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Cette folie, je l'avais accueillie les bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m'en imprégner, mais je craignais qu'une telle folie douce ne soit pas éternelle.
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Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d'horizons, mon rôle consistait à faire suivre l'intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien.
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Le temps d'un cocktail, d'une danse, une femme folle et chapeautée d'ailes, m'avait rendu fou d'elle en m'invitant à partager sa démence.
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Je voyais bien qu'elle n'avait pas toute sa tête, que ses yeux verts délirants cachaient des failles secrètes, que ses joues enfantines, légèrement rebondies, dissimulaient un passé d'adolescente meurtrie, que cette belle jeune femme, apparemment drôle et épanouie, devait avoir vu sa vie passée bousculée et tabassée. Je m'étais dit que c'était pour ça qu'elle dansait follement, pour oublier ses tourments, tout simplement.
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Je ne regrettais rien, je ne pouvais pas regretter cette douce marginalité, ces pieds de nez perpétuels à la réalité, ces bras d'honneur aux conventions, aux horloges, aux saisons, ces langues tirées aux qu'en-dira-t-on.
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C’est peut-être ça, la jalousie, être privé de l’intérêt qu’on s’imagine mériter.
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Tu es malheureuse ? Pense aux enfants du Nigéria, petite privilégiée. Oui oui, c’est vrai ça, mais ça ne tient pas. Personne ne console un type qui a la grippe en lui parlant des cancéreux, au pire ça mérite un éclat de rire, au mieux un pain dans la gueule. C’est inaudible comme discours. La théorie du pire ailleurs est la négation du bon sens et de l’ambition. Si je me compare tout le temps aux petits Nigérians, j’accepte ma condition toute ma vie et je ferme ma gueule toute la journée. Je regarde mes pieds et j’attends que la vie passe, qu’elle m’écrase.
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Petit conseil de survie : quand vous partez au paradis, prenez quand même un pull et un pantalon, on ne sait jamais ce qui peut arriver. On se prélasse sur un transat, une douche qui tourne mal et hop, on se retrouve sous le transat. J’ai fait une chute de transat. C’est pas très haut mais ça file le vertige.
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De zéro à sept ans, comme tous les enfants, j’avais pris la vie comme elle venait, sans me poser de questions, sans comparaisons, sans objectif surtout. De sept à onze ans, j’avais pris la vie comme on me la donnait, avec l’objectif de faire comme il fallait. De onze à quinze, j’avais refusé la vie qu’on me présentait, j’en avais fabriqué une autre que j’avais imposée, ou plutôt j’avais fait le contraire de ce qu’on attendait de moi, oui d’accord, c’est la définition banale de l’adolescence en fait.
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J’ai passé ma vie à élaborer des théories que les faits s’empressaient de détricoter. À quatorze ans on a une vérité définitive par jour, qui s’amuse à devenir un mensonge le lendemain.
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Je l’ai expérimenté, je le sais, je peux le prouver, à l’adolescence les garçons ne cherchent pas un physique, une beauté, ils cherchent la fille qui les transformera en homme. Seul l’acte les obsède, pas celle avec qui ils le feront. Il faut y passer, peu importe comment et avec qui, c’est l’étape nécessaire. Après ils vont mieux, fugace satisfaction, et ensuite ils sont foutus pour la vie, ils ne penseront qu’à recommencer, ce sera le fil rouge tenace et agaçant de leur existence, jusqu’à leur dernier souffle.
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Je n’ai plus beaucoup d’amour pour le genre humain, et comme j’en fais partie, je n’ai pas beaucoup d’amour pour moi.
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Trop mignon comme disaient les membres du jury. C’est bien simple, je pense que ces abrutis ont trente-sept mots de vocabulaire. Sur l’échelle de l’évolution, ça les situe au niveau des attardés mentaux. D’une ville à l’autre les mêmes expressions, à croire qu’avec les mensurations ils ont aussi un cahier des charges lexical très précis. Ceci dit, comment leur en vouloir, ils voient des petites filles qui sont toutes habillées pareil, qui font les mêmes danses et les mêmes mimiques sur la même musique, alors ils disent les mêmes choses. Certains jouent la comédie, bouche grande ouverte, yeux ronds, sourcils à la lisière des cheveux. Les seuls qui ne peuvent pas la jouer sont ceux dont la chirurgie a fossilisé l’expression faciale. Il y en a un bon paquet, souvent d’anciennes reines de beauté, des coachs tout beaux tout propres ou des coiffeurs qui ont réussi. Ceux-là applaudissent plus que les autres pour montrer avec leurs mains ce que le visage n’arrive plus à exprimer. Les anciennes miss sont les plus intransigeantes. Elles ont morflé, elles ne veulent pas être les seules, elles ont un truc à régler. Si j’avais un message à l’attention des futures mini-miss je leur dirais de regarder ces femmes dans les yeux. Regarder ces yeux vides et ces paupières tirées, c’est voir votre avenir. J’y pense trop tard, c’est souvent comme ça dans la vie, l’illumination intervient quand on ne peut plus rien faire.
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Il faut dire qu’il fallait à tout prix quitter la maison le week-end. Mes parents s’engueulaient tellement qu’une journée à l’extérieur offrait à tout le monde une pause nécessaire. Mon pauvre père, que j’ai adoré comme toutes les petites filles, n’était pas mécontent de voir le cortège princier quitter le foyer. Il n’avait pas vraiment tenu les promesses d’une vie luxueuse, il s’était contenté d’offrir à la Reine mère une vie confortable. La Reine mère, de son côté, ne semblait pas lui donner entière satisfaction. Avec toutes ces frustrations, ça braillait sec à la maison. Alors mon père préférait se ruiner en achats de robes, de maquillage, d’essence, de frais d’inscription, il achetait sa tranquillité, une petite fortune. Pendant des années, je l’ai épargné car je voyais du désarroi et de la tristesse dans ses yeux pendant les préparatifs, il avait de la peine pour moi et cette peine me réconfortait. Désormais, je maudis sa faiblesse. Il passait sa vie à gueuler contre ma mère, ses collègues, le temps, les présidents, la banque et ses clients, il aurait pu le faire une fois pour moi. Au lieu de ça, il n’a rien dit pour s’assurer le calme d’un samedi seul à regarder la télé. Il m’a sacrifiée pour son confort. Je le constaterai plus tard, un homme qui crie tout le temps est souvent un homme faible. Le silence est fort.
Je suis injuste, il a fait une chose pour moi. Une de ses relations était responsable de la communication d’une chaîne de magasins d’articles de sport. Pendant trois ans, je suis devenue le mannequin enfant officiel du groupe. (…)
C’était bien payé, 18 000 dollars par an, je crois. Il a fait une chose pour moi, il s’en est foutu plein les poches. Il s’est largement remboursé l’argent dépensé pour sa tranquillité.
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Ma mère aurait pu comprendre qu’elle avait déconné le jour où je lui ai avoué que j’aurais préféré être moche. J’avais onze ans. Mais non, elle n’a pas compris. Et je n’ai pas envoyé que ce signal, j’ai fait quelques trucs bizarres aussi, j’y reviendrai plus tard. Elle n’était pas stupide pourtant, mais dans ce domaine il y a eu un problème de connexion. Le petit bruit strident de la connexion au serveur a mis des années à résonner dans sa cervelle, avant ça il y a eu un bip qui grésillait dans le vide mais elle n’y a pas fait attention.
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J’ai souvent changé d’aspect dans ma vie, mais je n’ai jamais changé de prénom ni de nom. Voilà deux choses stables chez moi, mon prénom et mon nom. Ce sont les seules. Elizabeth Vernn, deux mots qui permettent de faire le lien entre ce que je suis aujourd’hui et ce que j’étais à la naissance. Depuis le jour de mes sept ans, mon corps et moi faisons chambre à part. L’éloignement s’est fait progressivement. Nous nous sommes séparés car pour rester bien dans ma tête, il fallait que le jugement des autres sur ma peau ne me concerne plus.
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Elle a commencé par se demander à ahute voix ce que j'aurais fait ne 39. Alors, je lui ai répondu en regardant mes chaussures que la question ne se posait pas, que je chaussa is du 33 et que si j'avais fait du 39, j'aurais été probablement dans la classe du dessus ou même dans l'école des grands.
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Tomber amoureuse d'un adolescent, c'est faire un pari sur ce qui se cache derrière les boutons et la façon dont son visage va encaisser la croissance des cartilages.
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