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Critiques de Olivier Bourdeaut (1816)
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En attendant Bojangles

C'est l'hiver et nos têtes qui ne sont pas toujours bien rangées (tant mieux) sont parfois un peu déprimées ... nos têtes qui pensent et qui penchent. Ce qu'il y a de mieux à faire c'est d'aller dans notre petite librairie préférée avec 15 euros 50 en poche ou sur une carte bleue (qui n'est que rarement bleue) ça tombe bien. Pour acheter le Bojangles il faut une âme un peu folle, un peu libre, un peu barrée ou carrément en folie. Se positionner sur son transat en plein moi de janvier sur sa terrasse et lire et rire.



Pourquoi rire et pourquoi lire ... il y a les deux dans ce livre, mais aussi du rêve, de l'éthique, de la responsabilité et de l'amour.



De l'amour fou comme tout amour, mais de l'amour comme dans un livre, un roman, la vie des personnages est un roman qui se joue sous les yeux d'un petit garçon qui voit et qui regarde ses parents, s'aimer jusqu'à la folie et elle n'a pas de frontières, et même si la folie est présente dès le départ. Chacun des deux tombe en abîme dans l'autre, en essayant de ne pas trop d'abîmer.



Les objets sont mêmes les complices de cette famille singulière.



Ce livre recèle du merveilleux, ré-enchante et enchante, nous évoque aussi le rapport à l'autre et aux autres, à ceux qui viennent dans des équilibres précaires prendre leur lot de bonheur, viennent voler le bonheur de ceux qui ne demandent qu'à rester libres.



C'est drôle, truculent, absolument débordant et fou. Ces fous qui deviennent médiateurs et nous parlent des failles de notre société, la nôtre et celle des autres, de ceux qui en sont exclus et qui pourtant en sont les musiciens.



A lire vite et à rire donc, avec ce sentiment de tendresse qui le caractérise à cette heure de janvier 2016, où les politiques nous dépossèdent de l'essentiel, il y a dans ce livre comme un halo d'espérance.
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En attendant Bojangles

Un petit bijou de désespoir caché au coeur d'un écrin d'humour!



Ça commence sur un ton léger, celui d'un enfant qui découvre naïvement le fonctionnement de ce monde, sans chercher à le décrypter. La normalité est ce que l'on perçoit d'un univers que l'on découvre. Papa et maman dansent et rient dans le salon, reçoivent des amis, accumulent le courrier sans jamais ouvrir les enveloppes, boivent, boivent et reçoivent encore. L'enfant apprécie cette extravagance tout en étant conscient qu'un autre ordre existe, celui qui fait froncer les sourcils des garde-fous de la socialisation, car, non, l'école, ça ne fonctionne pas à la carte. A l'école, on a toujours le même prénom, et on ne promène pas en laisse un oiseau nommé Mademoiselle Superfétatoire, et on écrit à l'endroit…Une seule solution, pour que ces deux mondes n'entrent pas en conflit ouvert : l'enfant sera instruit par son père.



On se souvient du film de Benigni, qui raconte la tentative désespérée d'un père, qui veut faire croire à son fils que le camp de concertation est un parc d'attraction. le décor est ici celui d'une famille minée par la folie, mais le thème est le même. L'aventure est aussi folle, et vouée à l'échec.



C'est aussi l'histoire d'un amour qui confine à la folie et qui mène la danse au son de Mr Bojangles, une magnifique chanson de Nina Simone.



Le récit est très bien mené, les couleurs vives et chatoyantes qu'évoquent les premiers chapitres se teintent d'un voile qui ternit peu à peu le propos, jusqu'au plus sombre.

Le lecteur bénéficie d'un double discours, qui amène peu à peu vers la triste réalité : le roman se construit sur deux socles, celui des souvenirs d'enfance de l'auteur, relus à l'aune des carnets intimes de son père.



Très belle surprise de cette rentrée d'hiver (bien que la première parution date de décembre 2014), la critique est unanime pour saluer le travail d'Olivier qui signe là son premier roman . Et pour reprendre à l'envers le coup de gueule d'une booktubeuse qui se reprochait de ne pas avoir assez démoli le dernier best-seller de Gilles Legardinier et avec pour conséquence de ruiner le budget serré dune de ses amis étudiante avec un navet, celui-ci vaut l'investissement de 15 euros . A lire et relire pour rire et pleurer, et se réjouir de cette écriture qui restitue si bien les sentiments, dans un univers déjanté que nombre de lecteurs et de critiques associent à JD Salinger revisité par Boris Vian.



Un remarque pour l'éditeur : je ne l'aurais sûrement pas acheté pour avoir craqué pour l'image de couverture.









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En attendant Bojangles



Ce premier roman a émergé tout du suite du lot des parutions de cette rentrée littéraire de janvier. Un consensus critique, couronné par un passage à "la grande librairie" (forcément dithyrambique, mais y croit-on encore ? ) l'a hissé dans les incontournables "à lire absolument". J'ai l'impression que depuis quelques années, au creux de l'hiver ou au sortir du printemps, à une période de moindre euphorie littéraire, se créé une sorte de bouche à oreille autour d'un livre, en général doux et qui fait du bien. L'an dernier les regards se sont portés vers "Le liseur du 6h27" comme Grégoire Delacourt quelques années plus tôt. Cette année, il semble bien parti qu' "En attendant Bojangles" ait décroché le pompon du roman qui plaira à tout le monde en lui réchauffant l'âme et le coeur.

La couverture très dansante mais aussi pas mal Roy Lichtenstein, assez réussie, donne une impression de modernité et de sensualité mélangées. Le titre un peu énigmatique, à prononcer à l'américaine, évoque une chanson de Nina Simone sur laquelle les deux personnages principaux dansent beaucoup et écoutent ad libitum. Il s'appelle Georges, elle s'appelle Renée ou Joséphine ou Clara ou Jennifer, c'est selon l'humeur du jour. Ils s'aiment c'est certain, d'un amour plus fou que fou. Leur vie n'est qu'une suite de plaisirs, de désirs jamais refoulés, sans aucune contrainte ni contrariété. On n'ouvre jamais le courrier, l'argent n'est pas un problème ( quoique), les fêtes sont légion, la vie se réinvente chaque jour. Mlle Superfétatoire n'est pas leur bonne, mais leur animal de compagnie, une demoiselle de Numidie ( en fait une espèce de grue). Ils ont même un enfant. C'est lui qui raconte l'histoire, témoin émerveillé de la folie douce de ses parents, toutefois entrecoupé d'extraits d'un carnet de souvenirs du père. Nous nageons donc dans une fantaisie débridée, mais rôde dans cet univers très décalé, l'ombre palpable d'un drame à venir.

Roman d'une passion vraiment folle, la première partie emporte sans peine l'intérêt tellement on est impressionné par la formidable inventivité de l'auteur et la saveur des réparties et des situations créées par des personnages totalement frappadingues. L'univers reste doux et charmeur, fantaisiste en diable, attachant mais avec une touche de gris qui passe de temps en temps au travers des mots, créant une subtile accroche mélodramatique. J'ai lu un peu partout que l'on avait pensé à Boris Vian. Pour ma part, je pense que c'est un peu exagéré ou alors en version très soft. Puis, lorsque le brouillard tombe sur cette vie folle, le roman peine à garder le rythme du début, patine un peu, tourne en rond pour s'achever crânement dans un demi-sourire teinté de larmes, prévisible mais pas tout à fait convaincant pour ma part, sans doute à cause d'un certain délayage géographico/touristique un peu inutile.

La suite sur le blog
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En attendant Bojangles

"Certains ne deviennent jamais fou...Leurs vies doivent être bien ennuyeuses." Charles Bukowski.



Une phrase qui annonce la couleur du livre, mais aussi qui le résume. J'ai bien aimé ce petit clin d'œil de l'auteur au mythique Bukowski. Mais j'ai aussi eu quelques attentes : la folie et la poésie de Charles seront-elles présentes ?



On ne trouve pas la même folie ni la même poésie dans ce livre. Mais elles sont présentes, c'est certain ! Olivier Bourdeaut a d'ailleurs été comparé à Boris Vian. J'y ai un peu vu de "l'écume des jours" moi aussi. Si j'ai bonne mémoire, il s'agit là d'une comparaison très flatteuse.



Bonne lecture à tous.

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En attendant Bojangles

C'est beau, drôle et émouvant, ça swingue ! On pense à Boris Vian à Bellini ... Chapeau à l'auteur pour ce premier roman qui, j'en suis sûre, n'a pas fini de faire parler de lui !
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En attendant Bojangles

De la folie douce à la folie pure



Magnifique!!!



C'est l'histoire d'une famille farfelue au comportement complètement extravagant.

Deux narrateurs nous content leur histoire : le fils, dont on ne connait pas l'âge car c'est une histoire hors du temps, avec la naïveté de son langage enfantin et le père, dont les extraits de ses carnets secrets sont insérés dans le récit. Tous deux parlent du troisième personnage de la famille : la mère, personnage central du roman, une femme fantasque dont on ne peut pas donner le prénom car elle en change tous les deux jours....

Le dernier personnage de cette excentrique famille est Mademoiselle Superfétatoire, une grue ramenée de Numidie, dénommée ainsi car elle ne sert à rien, qui déambule dans l'appartement.



Dans ses carnets secrets découverts "plus tard, après" par le fils, le père évoque la rencontre avec sa future femme dans un cocktail "Le temps d'un cocktail, d'une danse, une femme fille et chapeautée d'ailes, m'avait rendu fou d'elle en m'invitant à partager sa démence"



Oisifs, ils vivent tous en dehors de la réalité. La maison est toujours pleine d'amis, on rit beaucoup, on boit, on vit dans un tourbillon et surtout on danse sur Mister Bojangles De Nina Simone. "C'était vraiment la fiesta tout le temps" dit le fils.



Ce monde est vu par le regard de l'enfant, délicieux de fraîcheur, de naïveté et d'humour.



Ces personnages ne sont pas sans m'évoquer Zelda et Francis Scott Fitzgerald, Olivier Bourdeaut s'est-il inspiré d'eux pour camper les personnages des parents?. J'ai lu récemment Alabama song de Gilles Leroy et j'ai complètement retrouvé l'ambiance des années Folles avec le jazz, la légèreté, l'élégance vestimentaire de l'époque, l'atmosphère de Gatsby le magnifique.



Mais le destin de cette famille va basculer lorsque la folie douce de la mère se transforme en folie pure, lorsque la folie prend le pas sur la fantaisie. Comment père et fils vont-ils composer avec cette folie alors que ,dans un premier temps, elle va devoir être hospitalisée au milieu de "décapités et déménagés mentaux complètement tourneboulés"?



Le ton reste léger mais on est pris aux tripes par la situation et par ce qu'on imagine comme seule issue possible à ce drame.



J'ai adoré ce roman sur lequel on lit beaucoup d'avis très positifs en ce moment. C'est un roman vraiment à part, poétique, plein de charme, vivant, joyeux et terriblement émouvant. L'amour du père et du fils pour cette femme transpire à chaque ligne.

Encore un premier roman magnifique!!!

Un petit bijou à côté duquel il ne faut pas passer.
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En attendant Bojangles

Deuxième coup de cœur de l'année 2016 !

Liberty Bojangles ! Une femme-enfant, un mari qui l'appelle tous les jours avec un nom différent et un petit garçon intelligent qui vit la vie de ses parents ! Une vie de fêtes et de plaisirs perpétuels....Une histoire loufoque,qui devient très loufoque,trop loufoque ....

Une construction intéressante, une prose fluide.

Le narrateur est le petit garçon, et le papa nous interpelle aussi de temps à autre, à travers ses carnets secrets,nous donnant la version adulte de l'histoire de cette étrange famille et de ce qui en adviendra....

Même le plus tragique, l'indicible, est exprimé avec pudeur, douceur et un humour fou !

Des passages extrêmement touchants,émouvants, poétiques,nombreux,pour n'en citer qu'un,-neutre,pour ne pas vous dévoiler l'histoire-,comme celui de la passion du petit garçon pour l'animal domestique de la maison,une grue de Numidie,

-" Il s’était aussi pris d’une touchante passion pour Mademoiselle Superfétatoire, pendant une période il ne l’avait pas lâchée d’une aile. Il la suivait partout, en marchant comme elle, il imitait ses mouvements de cou, essayant de dormir debout et de partager son régime alimentaire. Une nuit, nous les avions retrouvés dans la cuisine se partageant une boîte de sardines, les pieds et les pattes pataugeant dans l’huile ...."-

Je n'en vous dis pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture. C'est une magnifique histoire d'amour,tragique, pétillante d'intelligence,racontée avec beaucoup de tendresse et d'optimisme!

Bravo pour ce premier roman venu au fil de l'écriture,l'auteur ,n'ayant dans la tête ,au début,que l'état d'esprit et les mots de ce roman !( propos de l'écrivain lui-même recueillis durant l'émission La Grande Librairie du 14/1/2016).
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En attendant Bojangles

Il y a d'abord eu quelques chroniques de blogueurs, tous sous le charme. Et puis une sorte de déferlante médiatique, presse, radio, TV... Pour un premier roman, tout ce bruit, c'est déjà un gros succès. Et vous savez quoi ? Il le mérite amplement. En attendant Bojangles est assurément la petite pépite de ce début d'année, un vrai bon moment de lecture rythmé par des sourires, de l'émotion, des larmes, une sorte d'allégresse mélancolique. Vous savez, cette mélancolie qui naît lorsque l'on contemple quelque chose que l'on aurait bien voulu vivre, mais que l'on n'oserait peut-être pas. Tout simplement parce qu'on n'est pas assez fou.



Oui, c'est de folie dont on parle. Une folie douce, joyeuse, qui repeint la vie en rose. Et surtout un amour fou, celui d'un couple qui refuse le gris, la routine ou l'ennui. Dans la bouche du narrateur, l'histoire de ses parents, vue à hauteur d'enfant a tout du rocambolesque de la fable inventée. Mais les carnets tenus par le père sont là pour confirmer la réalité de cette vie parallèle. Le personnage de la mère apparaît d'abord comme une délicieuse excentrique, préférant que son fils lui invente des mensonges pour rendre ses comptes rendus journaliers plus amusants que la réalité vécue à l'école. Elle vouvoie, elle danse, elle saute sur les lits, elle chante et entraîne tous ceux qui la côtoient dans une fête permanente. Aidée en cela par son mari, Georges, raide dingue amoureux et bien décidé à se transformer en Monsieur Loyal des journées de sa femme. Il lui invente un nouveau prénom chaque jour (du coup, on ne connaît jamais le vrai), s'arrange pour devancer ses moindres désirs et lui permettre d'inventer une vie totalement irréelle et très loin des contingences matérielles. Leur point de ralliement c'est la chanson de Nina Simone, M.Bojangles qui passe en boucle à la maison. Leur animal domestique est une grue de Numidie baptisée Mademoiselle Superfétatoire. Et puis un jour, la folie douce dérape, la réalité les rattrape... Mais l'amour, lui, reste fou.



En attendant Bojangles, c'est l'anti Profession du père de Sorj Chalandon. Les deux mettent la folie d'un parent et les mensonges au cœur de la vie d'un enfant. Chez Chalandon, (très beau livre par ailleurs) on avait droit à la version triste et dangereuse, voire destructrice. Ici, Olivier Bourdeaut nous offre la gaîté, la fête, la lumière, un déséquilibre, oui, mais tellement vivant qu'on en regretterait presque d'être trop raisonnable. Bien sûr, il faut laisser son bon sens et sa raison de côté et se laisser entraîner dans cette danse sans fin. Mais que ça fait du bien !



Je laisse le mot de la fin à Jérôme Garcin qui dans une chronique pour L'Obs du 7 janvier dernier a à mon sens trouvé l'expression parfaite : "Dans une prose chantante, Olivier Bourdeaut fait sourire les larmes et pleurer l'allégresse. Il mérite le succès qui va fondre sur cette fable extravagante et bouleversante". Pas mieux !
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En attendant Bojangles



MERCI, un grand Merci à M. Olivier Bourdeaut pour ce roman, que cela fait du bien, un roman que j'ai à peine fini et je veux déjà le recommencer.

Cette famille est attachante, burlesque, c'est gai, c'est drôle, c'est triste, c'est la vie, c'est l'amour, la folie, la fantaisie.

Ce petit roman vous fait voir la vie autrement, l'auteur par sa plume poétique vous transporte dans un ailleurs, vous fait sourire, rire, rêver mais aussi pleurer, et c'est pour toutes ses émotions que j'aime la littérature et là je peux dire que c'est une réussite.

Mais ne pensez pas que c'est un livre léger, car sous ses airs de fantaisie un questionnement sur la vie, l'amour, le bonheur vous fera réfléchir.



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En attendant Bojangles

c'est drôle , virevoltant , loufoque ,plein de poésie et de charme . comme le dit l'auteur , cela n'a ni queue ni tête , et cela se lit avec un sourire aux lèvres .
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En attendant Bojangles

Ce roman, acheté sur la recommandation d'une amie, m'a dévoré ce matin.

Je me souviendrai longtemps de cette plongée dans la vie drôle et touchante de cette famille originale, décalée et hors du temps.

"En attendant Bojangles", c'est l'histoire d'un amour conjugal et filial virevoltant, résolu à ne pas se laisser rattraper par l'ennuyeuse réalité.

Ce conte drôle, tendre et fantasque narre la vie d’une famille qui a pris le parti de draper de ses rêves les contrariétés du quotidien.

Accompagnez un homme prêt à tout pour son aimée, une femme à la joie de vivre enivrante à travers les yeux d'un enfant bercé par les illusions de ses parents.

Vous ferez la connaissance de "l'Ordure" et de "Mademoiselle Superfétatoire", vous adonnerez à la "gym tonic" et aux parties de "Claude François", et découvrirez le "paradis" terrestre de cette famille généreuse.

Vous ne regretterez certainement pas les heures passées en leur charmante compagnie.
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En attendant Bojangles

« Après l’histoire des garages, mon père n’avait plus besoin de se lever pour nous faire manger, alors il se mit à écrire des livres. Tout le temps, beaucoup. Il restait assis à son grand bureau devant son papier, il écrivait, riait en écrivant, écrivait ce qui le faisait rire, remplissait sa pipe, le cendrier, la pièce de fumée, et d’encre

son papier. Les seules choses qui se vidaient, c’était les tasses de café et les bouteilles de liquides mélangés. Mais la réponse des éditeurs était toujours la même : « C’est bien écrit, drôle, mais ça n’a ni queue, ni tête. » Pour le consoler de ces refus, ma mère disait :

— A-t-on déjà vu un livre avec une queue et une tête, ça saurait !

Ça nous faisait beaucoup rire. »



Voilà une excellente citation pour résumer ce livre: c'est un roman bien écrit, vraiment drôle mais qui n'a ni queue ni tête. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal à rentrer dedans. Le premier chapitre part un peu dans tous les sens, ce qui est assez déroutant!



Et puis, petit à petit, avec l'alternance de narration, j'ai pris beaucoup de plaisir à tourner les pages. C'est une lecture bluffante, triste et touchante au final. Cette histoire familiale est bouleversante et ne peut nous laisser indifférent: la folie de la mère, l'amour infini du père, le tout sous le regard émerveillé et admiratif du fils...

Les phrases sont recherchées, le choix des mots travaillé et les rimes subtiles. On trouve pourtant tous les clichés possibles et imaginables comme "le château en Espagne" par exemple.



L'auteur s'est bien amusé je pense et suppose. Capable d'utiliser de la poésie comme du parler oral dans une même page, il y a clairement du Boris Vian dans sa plume. Tout est atypique: on a droit à un mélange de tous les styles, on ne reste pas enfermé dans un carcan littéraire spécifique. C'est plutôt réussi à mon gout et permet d'insérer ironie, humour, légèreté malgré la dureté ou la tristesse des faits narrés.



« Il lui arrivait d’être sérieux, par exemple lorsqu’il me donnait des conseils pour ma vie future. Il y en a un qui m’avait beaucoup marqué car « frappé au coin du bon sens », disait-il pour en souligner la logique et l’importance.

- Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu'il faut éviter à tout prix. Les végétariens et les cyclistes professionnels. Les premiers, parce qu'un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds, parce qu'un homme chapeauté d'un suppositoire qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette n'a certainement plus toute sa tête. Alors, si un jour tu croises un cycliste végétarien un conseil mon bonhomme, pousse-le très fort pour gagner du temps et cours très vite et très longtemps!

Je l'avais beaucoup remercié pour ses conseils philosophiques.

- Les ennemis les plus dangereux sont ceux qu'on ne soupçonne pas! avais-je déclaré reconnaissant. »



L'auteur ne manque pas non plus d'imagination! Certains faits, comme l'enlèvement de la mère à l'hôpital sont assez abracadabrantesques!



Et surtout, Bojangles et la musique sont omniprésentes durant tout le récit. La douceur et la mélodie de cette chanson de Nina Simone se marient parfaitement avec les faits. Il m'est d'ailleurs arrivé de l'avoir en fond sonore durant mes sessions de lecture.

Si vous voulez faire de même, le lien direct est ici.



C'est le genre de roman qui peut se lire à différents niveaux. Belle déclaration d'amour basée sur une foultitude de mensonges, cet ouvrage court et décalé ravira les amateurs de belle écriture. Le journal du père servira au fils pour quitter le monde de l'enfance et affronter le monde adulte. Les explications du père dans ses journaux secrets apparaissent comme la contrepartie sérieuse des élucubrations rencontrées parfois dans les chapitres de narration du fils.



Pour les autres, il sera considéré comme un roman à la lecture relativement facile.

Pour ma part, je réfute avec force cette seconde hypothèse. J'ai beaucoup aimé, c'est une jolie rencontre inattendue durant laquelle on rit, on rêve et on finit par écraser une larme...



Je recommande très fortement la lecture de ce génial opus si drôle et décalé. Vous passerez assurément un bon moment! Je suivrai avec attention ce nouvel auteur dans le futur.



5/5 COUP DE COEUR !






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En attendant Bojangles

On ne sait pas où, on ne sait pas quand. Un petit garçon raconte. Ses parents excentriques, follement amoureux, dansant sur la chanson "Mr Bojangles" de Nina Simone. Une folie partout présente, dans un quotidien guidé par le seul plaisir, la fête et la joie de vivre. Un enfant plus spectateur qu’acteur, observateur attentif et amusé d’un tourbillon de fantaisie dans lequel il se laisse emporter, les yeux remplis d’étoiles. Mais quand la folie maternelle prend des chemins trop tortueux et la conduit à l'hôpital psychiatrique, père et fils vont tout faire pour la garder auprès d’eux, coûte que coûte.



Un texte vivifiant, d’une formidable légèreté de ton. C’est frais mais pas que. La seconde partie laisse en bouche un arrière goût doux-amer, évitant de laisser le récit au niveau de la simple comédie. En attendant Bojangles est surtout une histoire d’amour magnifique, absolue, celle d’un couple fusionnel où l’on ne peut exister sans l’autre. C’est beau et triste comme la vie, il y a du Boris Vian chez Olivier Bourdeaut, une mélancolie poétique, une sombre douceur qui touche en plein cœur.



Un premier roman audacieux, loin des modes, qui ne donne pas dans l’autofiction ou la biographie romancée, quel plaisir ! Il s’en dégage un charme désuet, un petit rien de suranné qui vous enveloppe dès les premières pages.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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En attendant Bojangles

Mais quel bijou ce roman !! Un énorme coup de cœur que je ne peux que vous conseiller de lire !



C'est l'histoire d'un amour fou dans tous les sens du terme, celui de Georges et de sa femme Constance/Hortense/Renée/Marguerite/Georgette, un couple complètement extravagant mais unis comme jamais. Ils passent leur temps à voyager, rire, s'amuser, danser, notamment sur Mister Bojangles de Nina Simone. On y découvre aussi leur fils, l'oiseau domestique appelé Mademoiselle Superfétatoire et l'Ordure, un sénateur ami du couple. On assiste à des scènes incroyables. Tout ne semble qu'insouciance mais la folie douce se transforme progressivement en véritable folie chez la mère. Commence alors l'inquiétude mais aussi l'envie de vivre comme si de rien n'était.



L'histoire est racontée par le fils dans un style faussement naïf mais qui permet d'utiliser un vocabulaire fort, direct comme l'idée du déménagement de cerveau pour qualifier la folie qui s'empare de sa mère. Les descriptions des malades psychiatriques de l'hôpital de sa mère vaut la lecture. Le récit du fils alterne avec des écrits du père, des récits sans queue ni tête mais qui deviennent plus structurés et sombres au fur et à mesure de la maladie de sa femme.



La fin est bouleversante et clôture un magnifique et détonant roman.



On a affaire à du très lourd, je ne sais pas si je vais réussir à retrouver un roman de cette trempe dans cette rentrée littéraire de janvier 2016. L'auteur, Olivier Bourdeaut est à suivre de très près !!



Pour vous imprégner de l'ambiance de cette famille originale, je vous conseille d'écouter en parallèle ce fameux Mister Bojangles de Nina Simone et si vous n'êtes toujours pas convaincu de lire cette pépite, lisez les premières pages sur le site de Finitude.
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En attendant Bojangles

Attention, petit bijou !



C’est l’histoire d’un amour fou ! Tout y est joie, folie, magie, éclats de rire, richesse de l’alentour, musique, danse, applaudissement, euphorie ! Ce couple nous emmène avec lui dans leur bonheur teinté de douce folie et d’extravagances quotidiennes, sous les yeux émerveillés de leur petit garçon.

Oui, c’est l’histoire d’un amour fou. Mais jusqu’où va cette folie ? Probablement jusqu’à l’émotion et les frissons. Goûtez ce livre et soyez fou !

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En attendant Bojangles

On est séduit dès les premières pages par ce roman enlevé et plein d’humour, qui nous emporte dans un tourbillon de fantaisie, dans la mouvance d’un Boris Vian ou d’une comédie de Blake Edwards. A travers le regard et la narration d’un petit garçon, pétille le quotidien de ses parents, deux être pour qui la vie est tous les jours une fête et une danse sans fin. Sur l’air de Mister Bojangles de Nina Simone, ils portent un regard différent sur le monde et s’aiment à la folie. Dans leur appartement extraordinaire, ils organisent de folles soirées dans lesquelles s’invite, comme animal de compagnie, une improbable grue de Numibie appelée Mademoiselle Superfétatoire, parce qu’elle ne sert à rien sinon à être juste jolie. Le ton de leur vie rocambolesque est donné par la mère, belle et fantasque, à laquelle le père donne un nom différent au gré de son envie. Pourtant, cette vie hors du commun masque de moins en moins la folie de la mère, qui petit à petit perd ses repères jusqu’au point de rupture et doit être internée dans une clinique psychiatrique. Son mari et son fils n’auront alors qu’un but, celui de la sauver et de continuer leur vie décalée coûte que coûte. Cette histoire drôle, inventive et touchante, profonde et légère à la fois, finit par nous arracher quelques larmes… Difficile de passer à côté de la première oeuvre de ce nouvel auteur à découvrir dans les librairies dès aujourd’hui.

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