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Citations de Olivier Cadiot (46)


Les autres artistes, les musiciens, les arrangeurs, les scénaristes, les philosophes sont aussi assez gentils et sont prêts à vous aider à -faire le deuil-. Ils compatissent, même s'ils sont secrètement ravis de voir s'effacer un sérieux concurrent. On n'est jamais si plein d'énergie et de mansuétude qu 'à la mort d'un ennemi. (...)
Ils n'en pouvaient plus de la littérature. Vous avez poussé le bouchon trop loin.-L'art pour l'art, vous nous avez fait croire que c'était engagé, des textes difficiles pour résister à la langue ordinaire, celle de la soumission- en fait vous êtes élitiste. Nous, on aime le peuple, on parle normalement. (p. 34)
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Les livres, ça attire. Idéal pour se débarrasser des obsessions, mauvais souvenirs, mythologie familiale. Une usine de traitement des déchets. Un piège à cafard. Toutes les saloperies que penseront les lecteurs viennent s’y coller. Ça fait du monde.
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Le temps n'existe pas

C'est le titre de la philosophie du site et du catalogue de l'entreprise de livraison de sushis à domicile, créée récemment. Pourquoi le temps n'existe-t-il pas ? C'est ce que nous en faisons qui le définit, répond le catalogue. Tout de suite on monte le niveau. même si le temps passé en attente au téléphone est payant - et que l'on pourrait se rebeller -, poursuivons la lecture : L'homme est un sculpteur de temps, lorsqu'il est doué, il le transforme en une chose rare et unique : un moment.
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Je flotte au loin dans ta mémoire. Et si tes neurones forment des archipels,
je suis logé dans un repli rocheux de l'un d'eux. Tu ne me retrouveras pas.
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Avant de disparaître complètement, mieux valait prendre quelques conseils, il me faut un spécialiste, on ne peut pas avoir raison tout seul.

Un dernier effort, c'est ridicule, on se croirait dans cette série où le héros va rituellement voir un veux type dans un sous-sol indéterminé, pour recevoir matériel neuf et mode d'emploi, on ne sait pas où on est, ambiance base blindée à 1000 pieds sous terre.

Si on est dans un film d'espionnage.

Comment s'en sortir ? sortir vers où et pourquoi ? quels sont les risques ? que faire ? pourquoi ? pour qui ? vers où ? avec quelle partie de qui relier les parties extérieures de moi ? rester seul ? combien de temps ? pourquoi ? quel intérêt ?
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Ça creuse, l'image se tord, se plisse comme de l'huile qui spirale une masse d'image en torsion comme avec le jouet où l'on centrifugeait les couleurs qui doit maintenant être au grenier perdu au milieu des cartons
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 Après chasseur, il fera artiste dans la post-compagne, installateur de jardins avec réserve naturelle, ménagerie maison, observatoire à poissons enterré dans l'étang, télescope pour photographier les mouches à 3 km
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Plongée dans les iris, iris, iris partout, le modèle est assis sur l'herbe, robe multi-tache, à pois, filtrage de trembles gigantesques, trouées de lumière, on aurait du mal à reconnaître un dalmatien sur cette pelouse tachetée d'ombre
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Pas d'inquiétude, on ne vous demande pas de devenir scolaire. Remettez à demain l'écriture.
C'est toujours à refaire ; mais pas tout de suite, tout va bien, il y a un délai et pas des trous à remplir, ce n'est pas un manuel.
Pas d'évaluation, de quizz, de casse-tête avec losanges et polygones. C'est à refaire, mais pas maintenant.
Respirez.
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Un journaliste à tête de grenouille, ce qui est assez rare - ils ont plus souvent des têtes de chevaux ; les chiens, ce sont plutôt les auteurs, prétend un ami qui prépare une Histoire de la critique jusqu'à nos jours - ce journaliste s'étouffait de rire, en proclamant au cours d'une émission : L'illisible, c'est kitsch. Bien sûr, il avait raison, il n'y a rien de pire que les livres volontairement ou involontairement incompréhensibles ; mais on sentait derrière cette assertion un grand soulagement - et surtout une envie sadique de coller au bucher des libertaires démodés.
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Et chaque matin, qu'il pleuve qu'il vente, je me débats, et Dieu sait si cela est compliqué avec tout ce système de couvertures, couettes, courtepointes, oreillers et tout ce circuit obligatoire que l'angoisse doit suivre étape par étape pour se dissoudre, je me torture pour savoir s'il est possible d'être heureux. Ou quelque chose d'approchant.
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Un très grand écrivain expliquait qu'il lui semblait quelque fois être lui-même ce dont parlait l'ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de Charles Quint. Ne me dîtes pas que la littérature serait loin du monde. Un autre, plus philologue - métier qui consiste à observer le monde par les mots -, émettait une suggestion étrange : si les concepts sont des voiles, il s'agit de bien les orienter. Ajoutons qu'il y a plusieurs types de bateaux.
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Croire qu'on est au maximum de la douleur, bien installé dans son fauteuil, si on est un petit-bourgeois anxieux qui souffre quelquefois de rages de dents - et a sans doute perdu sa mère: grossière erreur. [...] Vous finirez par croire pour de bon que vous êtes la personne la plus malheureuse du monde; et vous allez vous persuader que vous avez le devoir de déverser vos malheurs dans un livre et en détails: histoires de famille, premiers émois, mort du père, viol de X, disparition de Z, torture de W. Vous remarquerez que les gens qui souffrent vraiment se sentent les plus illégitimes pour témoigner - ça devrait vous faire réfléchir.
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Un matin, il arrive que les organes ne crient plus. Ils ne sont plus dedans, ils ne poussent plus à l'intérieur du corps vers le dehors. À dire vrai c'est d'un seul organe dont il s'agit : le regret; et un matin, fff, envolé. Plus rien.

On se tâte, incrédule.
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On étudiera si vous le voulez bien une question assez délicate ce matin, ce sont les livres qui essayent de mimer une langue absolument normale. Ils ont bien raison de la chercher cette vraie langue, d'enlever de la littérature; de vouloir rendre les choses ultra-vivantes, quotidiennes, partageables, légères. Mais oui, on s'en fout, pas d'écriture, pitié; ils ont raison. On le fait tous les trente ans depuis cinq siècles. On doit absolument faire ça...ce nettoyage de printemps. Mais il ne faut pas s'arrêter en chemin. La chercher, cette vraie langue transparente et émotive, ça ne veut pas dire aller jusqu'à croire qu'elle existerait. Ça doit rester un projet, ne le réalisez pas, sinon on va s'imaginer, en vous lisant, que les gens parlent comme ça, de manière si relâchée.
Les gens, comme vous et moi, ils sont relâchés, très relâchés, mais assez tendus aussi. Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'on ne serait qu'une seule chose ? Mais vous nous prenez pour qui ? On est des tourbillons; pour nous attraper, faut se lever de bonne heure. On est compliqués ! On est tous pareils. On est compliqués et heureux de l'être. On va faire des écriteaux, des banderoles, on va l'écrire en énorme au bord des autoroutes. On va acheter de l'espace. Les modèles se rebellent : Hey, on ne me parle pas comme ça, ok. Tu m'as traité dans ton livre. Un jour il va y avoir des mouvements de foule contre les gens qui nous représentent.
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C’est là où on devrait pouvoir s’installer un endroit vivable possible, se faire une chambre dans l’ex-bûcher ou dans la cage de verre de la comptabilité du garage, là où personne n’avait encore dormi, il neige, endroit idéal pour s’en sortir en douceur en transformant les vieilles choses en bien, il neige, hiver en avant comme avant, on chante, oh vaches loin ohé, etc., blues en carton, il neige encore, on est bien.
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On dit que, cette part manquante, on doit la récupérer par tous les moyens possibles. Les gens manquants habitent avec nous?
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On dit que l'angoisse renvoie à des affects qui s'écartent du fleuve de la vie - je passe beaucoup trop de temps dans les bras morts.
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Disons que, si, par chance, tu te rendais compte que tu allais mourir, tu ferais certainement - je sais que tu es un être moral -une sorte de testament parlé pour ne garder que le bon côté des choses qu'on a vécues. Dieu sait si on a eu des dissensions.
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Évitez le coup de c'est par ce qu'on y arrive pas que justement on y arrive; des générations de penseurs ont utilisé ce stratagème pour transformer leur ignorance en pouvoir.
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