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Citations de Olivier Le Deuff (14)


Olivier Le Deuff
Si t'as pas ta notice wikipédia avant 40 ans, c'est quand même un peu que tu as raté ta vie... heureusement qu'il reste pornhub.
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Y A-T-IL UNE MENACE NUMÉRIQUE POUR LA DOCUMENTATION ?

Les processus documentaires et la culture de l'information sont-ils menacés par l'instabilité actuelle que génèrent les nouveaux médias, depuis la question du document numérique jusqu'aux processus de diffusion de l'information ? En clair, existe-t-il des bouleversements, au niveau de la production et de la circulation des savoirs, qui pourraient constituer une forme de menace sur la documentation ?
Il est tentant de répondre rapidement par l'affirmative. D'indéniables évolutions sont présentes, mais elles ne sont pas uniquement l'apanage du numérique. En effet, des mouvements sont déjà apparus auparavant. Le numérique ne fait parfois qu'accélérer ces changements. Parmi eux, ce processus de dé-légitimation de la connaissance, notamment au travers de "son émiettement sur le plan de sa forme, de ses supports et instances productrices" (cf La circulation médiatique des savoirs dans les sociétés contemporaines écrit par Brigitte Juanals / Université Paris 7 Diderot, 2008) qui s'opère depuis la fin du XIXème siècle, comme le montre Brigitte Juanals :
" Les germes de cette délégitimation se trouvaient dans les principes mêmes de légitimation du discours du savoir ; ils ont été renforcés et accélérés par le développement du capitalisme et des sciences, l'industrialisation de la culture et la communication numérique en réseau".
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Le robot du secretcrawler, surnommé le fouineur, opère en recherchant toutes les occurrences et similitudes dans un index parfois peu recommandable : l’enfouisseur. L’enfouisseur est en fait un compilateur avec ajouts de métadonnées semi-automatiques. Entretenus par des passionnés, des documentalistes et des chercheurs, le système et le programme demeurent maintenus bénévolement depuis que les subsides de l’Etat pour ce programme de recherche sont complètement arrêtés. Le programme n’est plus accessible désormais que par mots de passe à certains chercheurs car les moyens sont insuffisants pour supporter des milliers de requêtes par minute.
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Par ailleurs, les dirigeants doivent souvent faire face à la tentation d’imposer une solution logicielle quasi miraculeuse qui évite de devoir affronter des problèmes organisationnels et humains plus complexes. Comme le déplore Christian Fauré, il se produit une « excroissance du code ». La solution logicielle devient un remède qui tente de soigner, mais qui ne guérit pas et qui finit par devenir empoisonnant. La technique ne doit donc pas servir de palliatif, mais être conçue comme médium de dispositifs de transmission.

Cela implique le développement de nouveaux professionnels qui mêlent compétences techniques, compétences documentaires et informationnelles couplées à une vision stratégique et organisationnelle. Un véritable défi quand on constate que certains informaticiens ne sont en fait experts que d’un seul logiciel. Si bien qu’il est intéressant de se rapprocher de la position d’un architecte capable de posséder une vision d’ensemble, notamment du système.
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[Suggestion de développement sur les machine tags]

J’ai plaidé à plusieurs reprises pour des systèmes de ce type dans les signets sociaux. Plusieurs pistes sont possibles. On pourrait certes se contenter de simples champs pour mieux décrire la ressource par des tags, mais il est sans doute plus intéressant d’aller un peu plus loin en profitant du développement du web de données. Cela ne nécessite pourtant pas d’énormes développements parfois. On peut ainsi imaginer des champs nouveaux portant sur le nom de l’auteur, sur des éléments temporels ou géographiques abordés par la ressource. Il est vrai que d’aucuns rétorqueront que c’est le retour à une logique documentaire plus classique. C’est sans doute vrai, mais il est probable que cette logique permettrait aux tags une plus grande utilité.
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L’objectif étant à terme de pouvoir voler dans un nouvel espace du métaverse encore en construction, tel un vaisseau de la Guerre Des Étoiles. En effet, quel intérêt de fréquenter des alter-mondes si on ne peut pas y vivre de nouvelles aventures ?
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Nigel parlait d’augmentation. Ils voulaient repousser les limites physiques et intellectuelles grâce à des ajouts, implants greffés ou connectés. Il s’agissait aussi de pouvoir compenser et répondre à des handicaps mais il s’agissait de bien plus que cela. Et je sais que Nigel commençait à avoir peur de ce qu’ils étaient en train de réaliser. Je me souviens de son regard quasi terrifié lorsqu’il me dit : On est en train de réinventer la vie.
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Impression d’être comme des proies parmi une jungle parsemée d’existences d’un autre type : hommes-lions, cyborgs, femmes-panthères, gynandres, performeurs, archives humaines qui diffusent sur leurs poitrines via un écran plat et intégré sur leur t-shirt des vidéos kitsch des années 80, ou bien encore sex-toys humains et autres forcenés du désir.
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Le show dura quelques heures qui lui parurent interminables. Des millions de spect-acteurs avaient accès à son cerveau.
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Mais en matière d’indexation profonde et globale, la seule solution était l’implantation permanente et définitive. Et dans ce domaine, Argos était à la pointe. Les petits génies qui effectuaient leurs recherches quasiment en solo avaient fini pour la plupart par être recrutés par Argos pour des salaires incomparables.
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Le maître de l’art de la disputatio

La disputatio dans sa forme moderne héritée du Moyen-Âge n’est pas la volonté permanente d’exprimer son indignation. Il s’agit de parvenir à trouver l’équilibre entre les différents arguments et de pouvoir faciliter l’expression d’un choix ou d’une décision avec une intégration de nouveaux arguments contradictoires. C’est avant tout l’art de pouvoir changer d’avis ou de préciser son opinion plutôt que de vouloir à tout prix convaincre l’autre. Dans une moindre mesure, c’est aussi la capacité à comprendre ce qu’exprime l’autre sans nécessairement le juger.
[…]
Bien souvent, il y a une concomitance entre la volonté d’exercer une critique et une opposition que l’on juge légitimes et une stratégie qui consiste à se placer sur le devant des scènes médiatiques.

Dès lors, le but n’est pas la mesure des arguments et la tentative de comprendre les faits, mais plutôt la récupération d’éléments informationnels épars pour tenter de produire un discours simple et percutant sans réel fondement. Du coup, les espaces médiatiques et des réseaux sociaux marquent bien souvent la fin de la disputatio au point d’ailleurs que de nombreux universitaires eux-mêmes préfèrent s’adonner à ce genre de stratégies et qu’il est difficile de résister à l’envie de répondre à son tour au point d’entrer dans une discussion de mauvaise foi qui est sans fin.
[…]
La maîtrise de la disputatio repose justement sur le dépassement de ces logiques sous peine d’en arriver à un épuisement face à l’indignation permanente qui aboutit à une acédie ou absence de désir qui est tout autant celle du rejet que du retrait tant il devient impossible de réellement débattre ou converser, sans se retrouver dans l’incessante polémique.
[…]
Retrouver l’art de la disputatio permet de revaloriser le poids des arguments et de le situer par rapport à celui qui l’exprime. C’est aussi l’acceptation d’emblée d’avoir tort, en totalité ou partiellement, et de revoir par conséquent son argumentation à la suite. C’est l’inverse de la logique du supporter de football dont le principe est de soutenir coûte que coûte son équipe notamment dans les moments difficiles (ce qui est tout à son honneur), car il s’agit de ne pas se montrer inflexible dans ses positions, mais de parvenir à débattre sereinement. Quelques pistes ont été évoquées, notamment le fait de pouvoir annoter et sémantiser les tweets comme avec le dispositif polemictweets de l’IRI. La logique serait de pouvoir conserver la trame de la disputatio pour y revenir ultérieurement en tant qu’objet d’études. Ce qui est pratiqué, c’est davantage la vérification des dires ultérieurs pour porter le discrédit sur celui qui s’est exprimé. Une logique qui enverrait au bûcher la plupart d’entre nous…

Or, la maîtrise du temps des discours implique un meilleur respect du contexte dans l’analyse documentaire.

[66] Cela signifie que les études de tweets sur certains sujets ou controverses sont des éléments opportuns notamment d’un point de vue scientifique. On ne peut que déplorer que certains acteurs investis sur les réseaux et affichant une tendance politique assumée se plaignent qu’on puisse produire de telles études alors que ces données sont de toute manière utilisées par les stratégies marketing et par les services de renseignement.
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La curation : la tentation d’une réponse par l’outil

L’outil s’avère autant un atout qu’un obstacle qui peut devenir tellement gênant qu’on est tenté d’aller chercher des causes ailleurs. Le fait d’inciter à utiliser une série d’outils pour mieux gérer l’information n’en garantit en rien le succès. Sans réelle médiation, l’outil nouveau peut être rebutant ou l’investissement en temps peut nuire à son développement. Les outils sont fréquemment sous-utilisés pour des raisons sociologiques et techniques. On ne décrète pas le changement.

En outre, le fait de croire qu’un outil supplémentaire permet de répondre dans l’absolu à un nouveau problème détecté est un leurre. Il y a même de forts risques que le nouvel outil ne fasse que dissimuler des dysfonctionnements organisationnels et humains plus profonds. Au final, l’accumulation d’outils accroit le risque d’échouer dans l’objectif initial de curation informationnelle et organisationnelle. En ce sens, l’outil de curation peut s’avérer à terme être autant un poison qu’un remède. Bien souvent à l’inverse, il faudrait commencer par réinterroger les outils déjà utilisés et surtout les pratiques, les manières de penser et de faire. Évidemment, c’est beaucoup plus complexe et cela oblige à de plus amples remises en cause. D’où la tentation de l’innovation proclamée qui oblige à l’adaptation plutôt qu’à un réel processus d’adoption.

Par conséquent, la meilleure curation possible ne vient pas d’un système imposé de manière top down, mais de la formation des salariés et des employés afin que ces derniers soient capables d’investir et d’adopter de nouveaux outils pour améliorer leur pratique quotidienne. C’est seulement de cette manière que l’organisation pourra en tirer des bénéfices en utilisant au mieux les compétences dont elle dispose.

Les travailleurs du savoir vont disposer de plus en plus d’outils. À eux d’en disposer en mieux et d’inventer de nouvelles pratiques et méthodes s’ils veulent demeurer bien documentés.
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On sait bien que les systèmes informatiques dans les organisations sont souvent peu adaptés aux besoins et aux pratiques des usagers et des employés qui privilégient des services présents sur le Web. Certains sites ou certains logiciels sont parfois filtrés, voire, censurés pour des raisons de sécurité. Cela devient gênant, puisque cela crée souvent une rupture entre des possibilités de travailler plus efficacement et des limites techniques, sociales et stratégiques que posent les organisations. Le paradoxe vient du fait que le lieu de travail n'est plus l'endroit idéal où exercer ses missions... au contraire du domicile où la connexion est parfois meilleure et les outils non bridés. (184)
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Le pouvoir qu'exerce Google sur les internautes et sur les webmasters qui souhaitent réaliser un référencement optimal est évident. Google a d'ailleurs assurer son "autorité" via son page rank et ses systèmes de rémunération publicitaire : c'est devenu un passage obligé ou tout au moins évident. Ne pas exister sur Google pour un professionnel ou une entreprise est devenu impensable ou synonyme de lourd handicap. (p71)
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