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Critiques de Olivier Ledroit (188)
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Requiem, Chevalier Vampire, tome 4 : Le bal..

Ce tome fait suite à Dracula qu'il faut avoir lu avant. Il est initialement paru en 2003, publié par les éditions Nickel (il a bénéficié d'une réédition en 2016 par Glénat). le scénario est de Pat Mills. Olivier Ledroit a réalisé les dessins et la mise en couleurs.



Comme de coutume, ce tome s'ouvre avec une scène en 1944, cette fois-ci consacrée à Rebecca dans le camp de concentration de Kulbricht (camp fictif). le récit revient sur le champ de bataille où les chevaliers de Nosferatu affrontent les loups garous de la rébellion, commandés par les lémures. Requiem se débat sous les griffes d'un loup garou gigantesque, guidé par Rebecca qui hésite malgré les exhortations de Sean. le combat est dantesque et l'un des 2 se fait enterrer vivant. de son côté, Sabbat (le chef de la police secrète de Dracula) conduit un entretien avec l'archi-Hiérophante. Il s'avère que les 2 ont un intérêt commun, dans le cadre d'un complot de vaste envergure. L'entretien se termine par un banquet des plus effroyables.



Sur le champ de bataille en Lémurie, les chevaliers de Nosferatu reçoivent l'ordre de ramener les chefs de la rébellion à bord du Satanik, le vaisseau amiral de Dracula, et de libérer le champ de bataille car Dracula a ordonné d'y déployer les berserkers. Sur le Satanik, Dracula a décidé d'organiser un grand bal costumé le soir même. Tout le monde s'y rend déguisé, en robes et costumes chatoyants avec un masque pour cacher leur véritable nature, tout en sachant qu'au terme du bal tout le monde sera découvert, selon le principe magique : tel en haut, tel en bas. Requiem a un objectif bien précis en tête pour cette fête et il entreprend de convaincre Dame Claudia qui lui indique qu'il a laissé passer sa chance avec elle.



Pas de surprise, le récit s'ouvre avec un retour en arrière en 1944 pour évoquer la vie terrestre d'un protagoniste. En fait, si, il y a une surprise puisque ce n'est pas Heinrich Augsburg qui est mis en avant, mais Rebecca et Otto von Todt. le blanc de la neige se confond avec les bordures de case qui ne sont pas tracées. Olivier Ledroit exagère la dramaturgie, montrant la pauvre Rebecca en uniforme de camp, allongée à même la neige blanche, alors qu'elle vient de finir d'écrire une lettre pour Heinrich. Face à elle se tient le commandant SS, en uniforme noir, rappelant le noir des baraquements en arrière-plan, et la fumée noire qui s'échappe d'une cheminée dont le sous-entendu est qu'elle sert à évacuer les fumées d'un four. Avec une mise en scène opératique, l'artiste transforme une séquence dramatique empesée, en une envolée lyrique où se confrontent les sentiments. Il sur-imprime à l'infographie, le début de la lettre "Für meine Liebste Heinrich", répété à plusieurs reprises, comme un leitmotiv funeste, un mantra resté inopérant. Il fait s'exprimer le sadisme inhumain et la rancoeur du commandant, dans tout ce qu'ils ont de malsain, pour un spectacle dérangeant.



En ouvrant ce quatrième tome, le lecteur prend conscience qu'il ne vient plus simplement pour les pages incroyables d'Olivier Ledroit. Il est curieux de découvrir quelles nouvelles horreurs ces 2 créateurs auront imaginées. Il se demande quelles surprises lui réserve l'intrigue. Il est même obligé de reconnaître qu'il a développé une sorte de curiosité pour quelques-uns des personnages, pourtant tous détestables. En prime les pages d'Olivier Ledroit restent superbes avec une inventivité renouvelée et une implication toujours au maximum. le loup garou qu'affronte Requiem est démesuré, avec des canines acérées et gigantesques, un harnais hérissé de pointes, une fourrure hirsute, des griffes métalliques tranchantes, une incarnation de la bestialité et de la sauvagerie débridée. L'Archi-Hiérophante évolue dans un environnement mélangeant pyramide égyptienne, steampunk et vaisseau spatial angoissant de type Nostromo. En contemplant ces pages, le lecteur peut à nouveau percevoir le gigantisme propre aux oeuvres de Philippe Druillet, dont l'échelle rend l'individu insignifiant. le lâché de berserkers se fait dans une ambiance de fin du monde gothique (leurs cercueils évoquant des vierges de fer de forme parallélépipédique rectangle). La scène du bal est aussi fastueuse que macabre, avec une mise en scène calquée sur le carnaval de Venise, des robes et des habits d'une richesse inouïe, et des masques d'une délicatesse de porcelaine. Olivier Ledroit se surpasse encore pour les démons des Limbes et les dragons évoluant dans l'espace aérien du Satanik. Il est difficile de croire que cet artiste réussisse à se surpasser à chaque tome et pourtant c'est bien ce qui apparait séquence après séquence.



Dans ce nouveau tome, les créateurs continuent de concevoir et de développer des horreurs fantastiques : le combat d'une rare violence entre le loup garou et Requiem, les habits en peau humaine de l'Archi-Hiérophante, son menu immonde, le massacre perpétré par les berserkers, les dragons, sans oublier les comportements des uns et des autres. C'est bien la démesure de la partie graphique qui donne de la consistance et une unicité à ces horreurs. Représentés par Olivier Ledroit, les loups garous ne sont pas de simples formes anthropoïdes avec des poils et une tête de loup. Ils redeviennent des créatures monstrueuses dont l'animalité les rend étranger à la race humaine. Les berserkers ne sont pas de simples humains bodybuildés au-delà du possible, des sortes de Conan sous stéroïdes, ils sont des créatures extraordinaires, inflexibles, inhumaines dans leur absence d'empathie, de pitié, de sentiment.



Pat Mills n'est pas en reste dans ces créations horrifiques. Lui aussi se montre capable d'évoquer le pire. le menu du repas servi en l'honneur de l'Archi-Hiérophante fait naître un dégout irrépressible : de la cervelle de centaure en arsenic, et des bébés trolls frits à vif, des scalps de cowboys, du kraken frais, des sorcières en cassolette, et une cuisse de zombie rôtie, sans parler du vin et du fromage. le scénariste se montre tout aussi ignoble dans le comportement de ses personnages. Par exemple, lorsque les berserkers sont lâchés sur le champ de bataille, Néron se lance dans une diatribe pour vanter le spectacle des exterminateurs, leur absence de motivation complexe, l'atroce beauté de leur carnage irraisonné. Dans une autre bande dessinée, cette tirade ne serait qu'une suite d'élucubrations du méchant d'opérette pour montrer à quel point il est méchant. Ici, cela devient l'apologie éhontée de l'affrontement physique, de la destruction de l'ennemi, de son massacre, de la loi du plus fort. le scénariste met tout son coeur dans la verve de Néron (encore embelli par les dessins).



Devant une telle ferveur, le lecteur ressent un malaise. La force de conviction de Néron dépasse le niveau du fac-similé de circonstance, comme s'il fallait prendre son discours au premier degré. le lecteur se retrouve obligé de confronter son ressenti à un parti pris aussi extrême, il ne peut faire autrement que de condamner tout usage de la violence comme une forme de solution. Les propos de Néron conduisent à prendre conscience de la bestialité qu'il y a à mettre à terre un ennemi, un autre être humain. le fait que Néron puisse jouir de cette violence en fait un être détestable et très concret, pas une sorte de fantoche, pas un simple simulacre de méchant. le sort que Dracula réserve aux berserkers en fait aussi un manipulateur froid et calculateur, tout aussi détestable. La volonté d'Otto von Todt d'obéir aveuglément à l'ordre établi qui lui procure un statut social confortable le rend aussi détestable. La volonté de Claudia de s'amuser avant tout, y compris aux dépends d'autres individus la rend haïssable. Même Rebecca qui instrumentalise une partie de ses troupes est détestable.



Les dessins d'Olivier Ledroit et le scénario de Pat Mills positionnent le lecteur au milieu d'individus sans foi ni loi. Certes ils peuvent parfois adopter une attitude exagérée et ridicule comme s'ils se forçaient à être se comporter comme des méchants, mais leurs motivations et leur caractère attestent bien qu'il ne s'agit pas simplement d'une apparence. Comme dans un panier de crabes, la méchanceté de ces individus s'exerce avant tout sur eux-mêmes. le scénariste n'a pas concentré tous ses efforts uniquement pour faire exister ces créatures viles et mesquines. de tome en tome, il déploie son intrigue pour en révéler l'ampleur. Il expose la géographie de Résurrection par le biais de l'Archi Hiérophante : à l'Ouest, la Zombie, Terra Vaudou et les autres états-désunis d'Atlantique, au Nord, Pandémonium, la Lémurie, et la Dystopie, au Sud, Hadès et Tartarus, et à l'Est se trouve Thanatos, et les terres des mages de Kabbalah et de Cyclopie. Les bases posées dans les 3 premiers tomes s'entremêlent pour former une tapisserie complexe où les vies des individus sont intriquées, soumises au soubresaut de l'histoire et aux décisions des puissants qui peuvent apparaître comme arbitraire. Sous des dehors fantastiques, Pat Mills met en oeuvre des principes politiques historiques. Dracula tient essentiellement ses hommes grâce à la position dominante de la caste des vampires, et à l'approvisionnement en opium noir. Il donne en spectacle les ors et les pompes de son gouvernement, lors du bal des vampires.



Face à lui, la révolte gronde, mais ce n'est pas celle du peuple, c'est celle d'autres puissants qui se verraient bien à sa place. Les alliances se font et se défont au rythme des coups bas et des trahisons. Les comploteurs ont fixé le grand jour en conjonction de la Grande Marée quand l'agitation sera à son maximum, mais aussi pour marquer les esprits. Requiem, Otto von Todt, Rebecca, Sire Cryptus, Dracula, Dame Claudia Demona, Black Sabbat et même Igor sont ballottés par les événements, sans avoir prise dessus. En introduisant le principe de la réincarnation, Mills intègre une dimension générationnelle, rappelant que les actes des générations passées pèsent sur la génération présente. L'intrigue mêle scènes de bataille et conspirations dans les alcôves et les salons.



Alors même qu'il n'est pas possible de ressentir une forme d'empathie, encore moins d'amitié, pour les personnages, il est difficile de ne pas éprouver une forme de respect pour eux. Requiem en impose par sa haute stature, son armure d'ébène, avec ses décorations, ses chaînes, son air romantique, son teint albinos, et son visage revêche, un mauvais garçon ténébreux et romantique. Il est difficile de ne pas prendre fait et cause dans sa volonté de rédemption, dans son obsession de retrouver sa bien-aimée et de la sauver. de même, le lecteur ne peut pas rester insensible à la volonté de Rebecca de faire payer ses tortionnaires, de mener les lémuriens à la révolte pour se libérer du joug de la caste des vampires, une femme forte refusant d'être reléguée au statut de victime. Il est même difficile de résister à l'ignominie de Néron (décalque du Docteur Frank-N-Furter dans The Rocky Horror Picture Show) se lançant dans sa tirade, à la délectation qu'il prend à évoquer son plaisir de la mise à mort (Ledroit ayant ainsi l'occasion de suggérer l'érection qui s'en suit visible à la déformation de son slip). Alors qu'ils sont tous englués dans une tragédie grecque où pèsent la culpabilité, l'envie et la rancoeur, Mills & Ledroit réussissent à leur conserver une part d'humanité.



Contre toute attente, les créateurs parviennent également à insérer quelques (rares) respirations humoristiques, d'autant plus drôles qu'elles sont noires et sadiques. Igor n'a le droit qu'à une seule scène dans laquelle il risque d'être découvert, cherchant à échapper à la détection au risque de finir incinéré. L'artiste lui a conservé son accoutrement de peluche violette, ainsi qu'un air ahuri irrésistible. Pat Mills lui conserve le rôle du bouffon, avec un étrange écho de la scène d'ouverture, puisqu'Igor court le risque de finir dans un four crématoire. Dans la même séquence, Sire Cryptus et Sire Mortis sont obligés de passer par un portique de détection démoniaque (de même nature que ceux dans les aéroports, mais pour déjouer toute tentative d'intrusion de démon). le passager qui passe avant eux est démasqué pour le démon qu'il est, et il prononce une phrase évoquant l'occupation de ta mère en enfer (une action de sucer des organes masculins) puis il se met à baver un suc vert, comme la petite Regan McNeil dans L'exorciste. le lecteur retrouve également le bruit inimitable des empaleurs (arme automatique de poing des chevaliers vampires) : TEPESS.



Le lecteur plonge à nouveau dans un monde de souffrances, de cruauté, de sadisme (cette pauvre dame tirée par une chaîne dont l'anneau est fixé sur ses grosses lèvres vulvaires), de méchanceté. Il se délecte des visions dantesques et imaginatives d'Olivier Ledroit. Il est à nouveau sensible au fait que le récit de Pat Mills charrie des thèmes qui dépassent les provocations morbides et macabres. Il y a donc la diatribe à vomir de Néron sur le massacre des ennemis qui fait réfléchir quant à l'usage de la violence comme solution à un problème. Lorsque le lecteur observe l'Archi-Hiérophante qui fait tuer un individu pour revêtir sa peau, il y voit une métaphore sur la façon dont les puissants peuvent utiliser la vie des autres à leur propre profit. Vu sous cet angle, le menu du banquet qui suit devient une litanie de l'être humain se gavant des ressources de la Terre, sans s'inquiéter de leur provenance, encore moins de leur renouvellement, ou de la souffrance générée pour qu'il puisse disposer de telles douceurs. Un lecteur familier des oeuvres de Pat Mills relève tout de suite la phrase d'Otto von Todt : c'est un crime capital que de se retourner contre un officier supérieur et lui désobéir au combat. La force de ce constat est de mettre en lumière à quel point le militaire est inféodé au système dont il fait partie, comme Charley Bourne dans La grande guerre de Charlie de Pat Mills et Joe Colquhoun.



Ce quatrième tome est tout aussi somptueux dans sa morbidité gothique que les précédents. Olivier Ledroit est investi à 100% dans son oeuvre, sans aucune concession au bon goût, encore moins à la bienpensance. Pat Mills s'en donne à cœur joie dans la morbidité et la cruauté. Contre toute attente de ce déluge d'horreurs et de personnages haïssables, se dégage en négatif une ode à la tolérance et la fraternité, à la nécessité capitale de composer avec son prochain. En récitant une litanie de comportements cruels et fourbes, les auteurs atteignent le double objectif de distraire avec ces horreurs, et de défendre en creux une ligne morale exigeante.
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Requiem, Chevalier Vampire, tome 2 : Danse ..

Ce tome fait suite à Résurrection qu'il faut avoir lu avant. Il est initialement paru en 2001, publié par les éditions Nickel (il a bénéficié d'une réédition en 2016 par Glénat). Le scénario est de Pat Mills. Olivier Ledroit a réalisé les dessins et la mise en couleurs.



Sur le front Est en 1944, un soldat allemand s'appelant Heinrich Augsburg est en train de déambuler à la recherche d'une femme. Il s'en prend à une combattante en uniforme de soldat russe, regrettant sa ressemblance lointaine avec Rebecca. Il la viole sur le champ de bataille, l'ayant couchée dans la neige. S'en suit un souvenir de la dernière nuit qu'Heinrich Augsburg et Rebecca ont passé ensemble dans un lit. Elle a lu leur avenir dans un morceau de plomb fondu à la flamme d'une bougie, puis versé dans l'eau.



De retour au temps présent du récit, Rebecca (maintenant une lémure) lui apparaît tel un ectoplasme au travers de son épée damnée, avec un œil de Serpenthère. Elle indique à Augsburg comment la retrouver : il doit tuer Otto von Todt, son compagnon de bataille chez les vampires. Heinrich Augsburg revient à la bataille en train de se dérouler contre les mutants. Ces derniers viennent de lâcher une arme de destruction massive en la personne d'une créature anthropoïde appelée Anthrax, répandant la pestilence autour d'elle. Elle est insensible à la première attaque magique de Requiem sous la forme d'une rune de pouvoir. Il faut qu'il trouve rapidement une stratégie pour l'arrêter.



Suite au premier tome, le lecteur sait qu'il va retrouver une narration étouffante, avec des planches chargées et une histoire qui ne suit pas un ordre chronologique, sans parler d'une ambiance gothique et macabre. Avant d'entamer sa lecture, il feuillette rapidement le tome : effectivement Olivier Ledroit n'a pas laissé un seul millimètre carré vierge de trait ou de couleurs. Dès la première page, la narration visuelle s'avère complexe. Pour commencer, le lecteur reconnaît sans difficulté la reprise de l'ouverture du premier tome, avec ce champ de bataille enneigé en 1944. Après la lecture du premier tome, il identifie également le sceau mystique apposé à cheval sur 2 cases. Il identifie sans peine la garde de l'épée d'Heinrich Augsburg, ainsi que son œil de Serpenthère. Cette composition semble déjà indiquer que les actes commis par Augbsurg à ce moment sont placés sous le signe de son futur sur la planète Résurrection. L'apparence de Rebecca et Heinrich Augsburg est un peu étrange du fait de leur visage épuré, un peu trop lisse.



Par contre, cette façon de dessiner les visages ne trouble plus la lecture, passées les 3 premières pages car il n'y a plus alors que des créatures surnaturelles pour lesquelles l'artiste peut utiliser la licence artistique comme bon lui semble. Le lecteur retrouve des visages humains (sauf pour la longueur des canines) avec une variété d'expression large et transmettant bien l'état d'esprit des personnages. Le défilé de monstres commence avec Rachel sous forme de lémure, suivie par l'horreur appelée Anthrax. Dans le fond c'est juste un gros monstre anthropoïde géant, couturé de cicatrices, avec un crâne un peu déformé, un ventre ballonné, et une dentition acérée. Représenté par Olivier Ledroit, c'est une autre histoire. En tant qu'illustrateur complet, il conçoit ses dessins de manière à ce que trait de contour et couleurs à la peinture se complètent. L'apparence d'Anthrax est grotesque et pourrait prêter à rire, mais l'implication de l'artiste le transforme en une créature immonde et contre nature.



Olivier Ledroit s'est lâché pour les longues cicatrices avec des agrafes encore apparentes. Il prend soin de reproduire celle de la tête à l'identique d'une case à l'autre, par contre celle qui lui barre le ventre change de sens d'un page à la suivante. Le lecteur voit bien que Ledroit a pris plaisir à imaginer cette horreur, ce qu'il souligne en le perchant au sommet de Big Ben, évoquant l'image de King Kong au sommet de l'Empire State Building. Néanmoins, la somme des détails (les cicatrices, les implants technologiques), les tâches de rouge sur le corps du monstre finissent par provoquer une forme de haut-le-cœur chez le lecteur du fait de leur nombre. Il ne s'agit pas d'un monstre de pacotille, en caoutchouc, bricolé à la va-vite. Il devient une horreur visuelle à la force titanesque, conçu pour répandre la mort. Par accumulation, l'artiste arrive à faire passer sa représentation dans le domaine de l’expressionnisme et à provoquer le dégoût chez le lecteur.



Olivier Ledroit marie avec sophistication une horreur visuelle littérale (canines d'une longueur impossible pour les vampires, dents acérées en triangle, sang qui coule des plaies), avec un systématisme étouffant jusqu'à la nausée, et quelques exagérations qui peuvent être vues comme de l'humour noir. Quand Augsburg embroche 3 mutants sur son épée, en un seul coup, il est possible d'y voir son efficacité de donneur de mort, une extermination niant l'individualité de ces combattants, mais aussi une forme d'effet comique visuel. Quand 2 pages plus loin, Augsburg appelle le pouvoir de la bête en lui, cela provoque d'abord une déformation de la moitié de son visage, puis de tout son corps. Là encore, le lecteur peut absorber le dessin au premier degré, comme il peut s'arrêter sur l'absurdité de la déformation et en sourire. Quelques pages plus loin, il en va de même pour cet équipage composé de squelettes pirates, le coutelas entre les dents. C'est à la fois macabre et comique.



De page en page, le lecteur est assailli par des visions sans cesse macabres, agressives, perverties. L'effet cumulatif et sans relâche établit une ambiance morbide de tous les instants, même lors d'une case à effet humoristique, même en présence d'un personnage comique (comme Igor). Olivier Ledroit dépense également sans compter pour les décors. Il ne ménage pas sa peine pour les décrire dans le détail, pour rendre compte de leur volumétrie. Le lecteur retrouve les vaisseaux volants en bois qui apparaissaient dans le ciel d'un Londres alternatif à la fin du précédent volume. Il ne manque pas une seule nervure à la coque, une seule fenêtre aux appartements du pont. Les voiles gonflées, marquées d'un crâne rouge peint, en imposent au lecteur, lors de l'apparition progressive des navires pirates à l'horizon.



Lors du retour des nefs volantes à Necropolis, le lecteur admire l'architecture extérieure des bâtiments. À l'intérieur, il se sent écrasé par les volumes gigantesques et l'architecture monumentale. Ces environnements n'ont pas été conçus à l'échelle humaine ; ils laissent supposer l'existence d'entités gigantesques et pas forcément bienveillantes au vu de leurs goûts. Olivier Ledroit passe tout autant de temps dans la conception et la représentation des accessoires. Il y a bien sûr l'armure ténébreuse de Requiem, toute noire, avec des ornements morbides (tête de mort et chaînes métalliques à gros maillon). Son épée est toujours aussi démesurée (et impossible à manier) et toujours aussi ouvragée avec des formes torturées. Les vampires portent tous croix évoquant la croix de fer (Eisernes Kreuz), associant ainsi leur apparence aux crimes commis pendant la seconde guerre mondiale.



Lors de l'arrivée à la danse macabre, le lecteur est subjugué par ce hall dantesque avec son escalier cyclopéen éclairé par une débauche de chandeliers, avec des tentures rouges imposant l'omniprésence du sang comme élément nourricier. La position obscène d'Elisabeth Bathori (lèvres vulvaires gonflées) parachève cette ambiance démesurée mêlant mort et sexe. Cette scène, comme les autres, induit une lecture lourde et pesante. Il faut le temps pour digérer les informations visuelles, pour laisser le regard absorber l'impression générale, pour qu'il découvre ensuite les détails, pour qu'il assimile ce que montre chaque case, pour qu'il revienne sur un détail ou un autre afin de le lier à des leitmotivs visuels, ou à de nouvelles informations. L'objectif pour l'artiste n'est pas d'aboutir à une lecture fluide et facile, mais de créer des environnements qui donnent corps au concept de la série.



La lecture peut en devenir écœurante, voire nauséeuse, ce qui est en cohérence totale avec la nature du récit. Pat Mills n'est pas réputé pour sa narration fluide et aérienne. C'est un habitué des ellipses brutales, et des expositions massives. Les lecteurs de sa série Sláine le savent : c'est au lecteur à s'adapter à sa narration. De fait, le scénariste soumet le lecteur à une narration tout aussi implacable que celle de l'artiste, avec une densité d'informations élevée et un constant renouvellement de situation. L'histoire passe du champ de bataille sur le front de l'Est en 1944, à une rencontre entre Rebecca et Augsburg dans le passé, puis à une autre dans le présent, puis à la suite de la bataille dans un Londres d'une autre dimension, puis l'explication de la nature d'Anthrax, etc., sans relâche. Dans la mesure où il ne s'agit que du deuxième tome, le scénariste a encore beaucoup d'éléments à présenter, à expliquer et à développer.



Pat Mills et Olivier Ledroit avaient déjà collaboré sur la série Sha (en 3 tomes). Il est donc certain que le scénariste avait conscience des points forts de l'artiste et qu'ils ont conçu leur nouvelle collaboration ensemble. Pat Mills écrit des scènes malsaines et violentes dans lesquelles Ledroit peut s'en donner à cœur joie. Le lecteur assiste donc à un viol, un assassinat avec un tir en plein front à bout portant, des moulinets d'épée qui tranchent tout sur leur passage, des blessures ouvertes avec épanchement de sang, des éviscérations, des canines qui perforent la chair pour atteindre les artères, des scènes de maltraitance. Sur ce dernier point, les femmes servent régulièrement de victimes, en particulier celles cantonnées au rôle de réserve de sang pour les vampires, ou encore les femmes léopards pour le plaisir de Dracula. Il est vrai que le sort de plusieurs mâles s'avère tout aussi brutal et soumis à la violence.



Le scénariste a conçu son récit comme un passage aux enfers pour le personnage principal. Le lecteur découvre par bribe les exactions qu'il a commises du temps de son vivant. Il commence à prendre la mesure d'Heinrich Augsburg et à quel point il n'est pas arrivé sur Résurrection par hasard. Ayant passé la première séquence sur le front de l'Est en 1944, il se doute que les tomes suivants apporteront d'autres informations incriminantes sur le personnage principal. Le lecteur comprend mieux pourquoi il se retrouve ainsi tourmenté par le souvenir de Rébecca.



Pour nourrir cet environnement aussi macabre et létal, Pat Mills pioche aussi bien dans des éléments de culture populaire macabre que des légendes morbides. Le lecteur contemple une collection d'objets peu banale : le fusil qui a tué JFK, un calice de poison ayant appartenu aux Borgia, la corde de la pendaison du docteur Crippen, la dague avec laquelle Charlotte Corday a poignardé Murat. Le scénariste se sert dans le bestiaire des créatures monstrueuses, en leur attribuant un comportement violent et cruel. La première place est attribuée aux vampires qui dominent la chaîne alimentaire. Le lecteur voit donc défiler des noms connus comme (parfois sous forme d'amalgame) Élisabeth Bathory (épouse de Dracula), Caligula de Dracula, Robespierre, Attila de Dracula, Black Sabbat de Dracula (ex Aleister Crowley, inspiré par Aiwass). Il comprend bien la nécessité pour le scénariste de peupler rapidement ce monde si vaste, en recourant à des archétypes facilement identifiables par le lecteur. La force des dessins d'Olivier Ledroit élève ces personnages au-dessus des clichés en leur conférant immédiatement une présence dérangeante et formidable. Par contre il reste dubitatif quant à l'intérêt d'avoir un écoulement du temps à rebours, notion fumeuse (au moins pour l'instant) qui n'a pas d'incidence dans ce tome.



Non seulement, Pat Mills semble flatter les bas instincts du lecteur par une débauche de violence sadique, mais en plus il y ajoute une couche de sexualité agressive qui s'apparente à des conquêtes et à des défis (les jambes écartées d'Elisabeth Bathory), sans sensualité ni amour. Ce cocktail de sexe & violence est bien connu comme étant le plus petit dénominateur commun du divertissement. Mais dans le contexte de cette série, les actes sexuels ne sont pas dépeints dans une perspective de séduction ou d'érotisme. Ils ne relèvent pas non plus de la bestialité, mais d'une forme de rituel social débarrassé de toute dimension romantique. Il apparaît même une forme de perversion marquée puisque plus Claudia souffre, plus elle y prend du plaisir.



Comme à son habitude, Pat Mills intègre quelques touches humoristiques qui viennent offrir une petite respiration au lecteur, mais qui peuvent aussi paraître saugrenues dans le contexte du récit. Igor (le bossu servant de réserve à sang pour Heinrich Augsburg) remplit le rôle de bouffon, créature dont la vie ne tient qu'à un fil, commettant régulièrement des bévues. Dans ce tome apparaît le Dictionnaire du Diable (une référence à l'ouvrage d'Ambrose Bierce) qui était auparavant l'oiseau de compagnie de la goule Mère Terreur. Il sert de personnage bien pratique pour délivrer des explications, et ses réparties sarcastiques apportent également une touche d'humour.



Arrivé à la fin de ce deuxième tome, le lecteur s'interroge sur la raison pour laquelle il continuerait à s'infliger une lecture aussi macabre et noire. La dimension graphique de cette œuvre est hors norme. L'expérience visuelle est immersive comme jamais, avec des dessins qui ne sont pas que descriptifs. Olivier Ledroit représente des personnages et des lieux que le lecteur a l'impression d'avoir parcourus et même touchés tellement ses peintures sont organiques, donnant la sensation d'une expérience qui met en jeu plus que le seul sens de la vue. En outre le scénariste a installé une intrigue dont le lecteur se demande bien quelle direction elle va prendre, l'incitant à essayer d'anticiper, générant une dimension ludique à la lecture. Enfin, les 2 auteurs ont créé un monde inédit, parfois un peu brut de décoffrage, mais d'une grande richesse, avec une ambiance macabre et gothique à couper au couteau.
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Requiem, Chevalier Vampire, tome 3 : Dracula

Nous retrouvons notre "bon" Requiem qui affronte un démon alors qu'il voulait prendre du bon temps avec Claudia. A peine le démon tué qu'il est envoyé en Lémurie, une colonie spéciale puisqu'elle contient de l'Opium Noir, la drogue vitale pour les vampires : elle permet de leur oublier leurs crimes passés et calmer leurs cauchemars provoqué par les Lémures, les âmes de leurs victimes qui les tourmentent. Ceux-ci se révoltent et leur bloquent l'approvisionnement de la drogue. Et là qu'on découvre-t-on ? Que parmi les chefs de la rébellion, on a... Rebecca ! Eh oui, la fameuse âme sœur qui est "vivante" mais devenue une Lémure et qui a la haine contre les vampires. Pour ne rien arranger, Requiem découvre qu'il est la réincarnation de Thurim, un vampire ayant trahi le chef des vampires : Dracula...

On peut dire que ce tome-là est mouvementé, puisqu'il introduit des intrigues importantes, là où les deux tomes ne faisaient que nous introduire l'univers morbide. Et comme toujours, c'est un régal... torturé.

L'histoire se complexifie et s'enrichit toujours : déjà, le conflit apparent pour l'opium noir et la guerre des Lémures, les âmes tourmentées qui souhaitent quitter Résurrection (parce que oui, on peut s'en aller de cet endroit mais les auteurs ne précisent pas ce qui se passe lorsqu'on quitte Résurrection : on va en enfer ? Au paradis ? On se réincarne ?) et les vampires sur fond de problème de ressource. On découvre aussi que le conflit avec les goules est loin d'être terminé, et que les complots vont se multiplier. Et je parle pas de l'autre intrigue secondaire qui va tout changer : le fait que Rebecca, l'amour de Heinrich/ Requiem soit présente mais dans le camp des ennemis, cruel souvenir de leur vie passée (en effet, elle était juive et lui nazi : de l'amour-haine, génial)... De plus, le fait que le protagoniste est la réincarnation d'un traître présage bien des dommages... Du coup, on est bien débordé par tout cela !

Pendant ce temps-là, on fait connaissance du fameux seigneur des vampires, Dracula ! Ce qui n'est pas étonnant et pas original mais en revanche, le design est juste magistral ! Déjà, la couverture vous donne la vue mais dans le contenu... A coté de ça, le Dracula en cape et chemise parait ridicule. Ici, Dracula est un vrai géant imposant et intimidant, et cruel (mais bon, dans un monde où le Mal est normal, on va pas s’étonner). Il est accompagné par son conseiller et "fils adoptif" Néron (oui, l'empereur fou) qui est très malsain, un genre de type pervers et travesti à la prothèse inquiétante... Coté goule, on croise la chef des pirates et pour vous dire... Je sais que l'entraîneur de Requiem, Cryptus, était laid ? Mes excuses, c'est une beauté comparé à Mithra ! Elle est HIDEUSE, abominable et moche à voir (par contre, j'ai été surprise de savoir qui elle était dans le monde terrestre !).

Et puis les Lémures... Pour une fois, on voit vraiment des "gentils", des "gens" qu'on s'attache vraiment. Et Rebecca... Autant Requiem est un héros pas vraiment sympathique mais dont le romantisme et les tourments nous raccrochent, autant Rebecca est réellement émouvante et "humaine", avec son histoire tragique et sa personnalité complexe.

On introduit aussi les loups-garous, des montures essentiels aux Lémures, dont l'un d'eux est un certain Torquemada...

Et évidemment, les dessins sont toujours magnifiques. Toujours ce style gothique détaillé vertigineux. Le " Satanik" est bien dessinée mais la Lémurie et les Lémures sont spéciaux, éthérés et fantomatiques.

Encore un tome incroyable et splendide et je tarde de connaître la suite !
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Wika, tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron

Wika est ce que l'on pourrait qualifier de livre "hors norme". La première chose qui m'est venu à l’esprit quand j'en ai feuilleté quelque page c'est: mon dieu, il ne faut pas être épileptique pour pouvoir le lire. Il faut dire que les couleurs qui jaillissent littéralement page après page pourraient être mortelle pour des pathologies trop grave. Pour les autre c'est un éveil des sens, une activation de l'imaginaire et surtout un formidable échappatoire au monde morose qui nous entour.
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Wika, tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron

Au royaume des fées, un prince au ceur brisé, Oberon, tue le Duc Grimm et sa femme Titania.

Sous lanprotection de Haggis le maître d'arme, leur fille Wika est sauvée et mutilée, est laissée à une famille d'Elfes.

13 ans plus tard, Wika s'installe à Avalon, envahie par le crime et la cruautée. Elle y devient voleuse et tombe amoureuse d'une jeune voleur : Bran.



Une BD plutôt sympathqiue, avec un dessin interessant quoiqu'un peu surchargé à mon goût.

Les couleurs sont éclatantes et ajoutent aux détails des planches. Wika et Bran son mignons tout plein et les personnages e général sont très expressifs.

J'ai hate de lire la suite !
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Les Chroniques de la Lune Noire, tome 2 : L..

Second tome des chroniques de la lune noire qui est le seul que je possède. C'est un cadeau qu'un de mes amis alias Master (maître de jeux plateau) m'a fait il y a des années. Alors même si c'est la suite du premier tome, il est facile de raccrocher les wagons. C'est une petite histoire d'héroïque Fantasy : elfe, nain, voleur, barbare et démon. Agrémenter de combat, de magie et d'humour typique à ce type de littérature, on ne s'ennuie pas un seul instant. Le seul souci selon moi c'est le placement des planches de dessin qui sont pas toujours facile à suivre, surtout pour moi qui ai un soucis à l'oeil...
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Le troisième oeil, tome 2 : Le veilleur du cr..

Mes yeux puis mon esprit ont plongé directement au coeur de ce tome 2 que je trouve dans la même lignée que le premier: visuellement sublime et intense au niveau de l'action et du scénario. Je suis complètement conquis et, comme une bonne addiction j'en redemande dans le future 3e tome!!
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Le troisième oeil, tome 1 : La ville lumière

Une claque visuelle!

Plus qu'une BD, la lecture de ce roman graphique est une vraie expérience sensorielle, psychologique, carrément psychédélique. Les dessins, les couleurs, les lumières sont sublimes. J'en ai pris plein les yeux à chaque page. Et que dire du scénario qui mélange ésotérisme et fantastique pour nous plonger dans les profondeurs de notre monde, là où se terrent les forces les plus obscures. La symbolique est magique et vient percuter un certain nombre de théories métaphysiques qui tentent de dévoiler les secrets et les rites cachés de notre société, tout ça en plein cœur de la Ville lumières, Paris, et de ses célèbres monuments.

Une vraie lecture initiatique pour ouvrir son troisième œil à l'incroyable, à l'étrange, là où l'imaginaire peut se confondre avec la réalité, dans un espace-temps où l'illusion a plus de consistance que le réel, où la perception des sens s'ouvre vers l'extraordinaire et le mystique.

Une œuvre visuelle à part!

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Requiem, Chevalier Vampire, tome 1 : Résurrec..

Voici le type de livres que je n'ai pas l'habitude de lire ! Comme quoi, tout peut arriver. Un soldat nazi, Heindrich, se fait tuer sur le front russe en 1944. Sa mort ne connaît pas un chemin habituel. Le soldat bascule dans un univers démoniaque où règnent vampires et créatures sauvages. Renvoyé à son passé et à ses contradictions, Heindrich se transforme lentement...

Images flamboyantes et textes incisifs pour cette plongée dans un univers rouge sang et noir, dominé par le mal...Une découverte !
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Le troisième oeil, tome 1 : La ville lumière

Coup de cœur pour cette bande dessinée psychédélique !



Lorsque l'email de sortie de cet album est arrivé dans ma boîte, le premier élément qui m'a interpellé est le titre : "Le troisième œil", sous-entendu la face cachée, l'autre monde, en soit le mystère. Forte de cette première impression positive, j'ai ensuite feuilleté les premières pages et là, gros coup de cœur pour les illustrations ! Tout est parfaitement maîtrisé : les détails, les couleurs en aquarelles, l'expression des personnages.



Le scénario est riche, il faut s'y aventurer l'esprit totalement ouvert, en faisant tomber les barrières de notre connaissance étriquée et nos a priori. Olivier Ledroit présente à ses lecteurs un personnage en l'apparence lambda mais pleins de mystères qui évolue dans un environnement parallèle tout en vivant dans le monde d'aujourd'hui. Grâce à des procédés plus ou moins licites, il va complètement libérer sa glande pinéale (qui sécrète la mélatonine) lui ouvrant les yeux sur la face cachée de notre monde.



L'auteur plonge le lecteur dans une ambiance sombre mais très originale. Il nous transporte au fin fond de l'univers (parfois trop !) nous poussant aux réflexions environnementales tout en partageant ses connaissances mystiques. Les références aux auras, aux énergies, m'ont vraiment intriguée, j'ai adoré cet environnement où s'articule occultisme, alchimie et science.



A n'en pas douter, ce premier tome pose les bases solides d'une trilogie qui s'annonce épique et pleine de magie.
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Xoco - Cycle 1 : Tomes 1 et 2

New-York, période de la Prohibition. Alors que les gangs s’affrontent pour le contrôle de la ville, des meurtres atrocement sanglants sont perpétrés. La fille d’un antiquaire autrefois assassiné se retrouve au centre d’une poursuite qui va voir s’affronter différentes visions de la réalité et dont d’étranges indiens arrivés de leur Nevada pourraient avoir la clé.



Paru il y a 24 ans alors que Ledroit venait de clôturer sa participation aux Chroniques de la Lune noire (dont il continuera à réaliser les superbes couvertures jusqu’à aujourd’hui), Xoco lui permettait de partir dans un registre à la fois plus réaliste (des crimes pendant la Prohibition) et collant à son univers noir et gothique en illustrant une histoire fortement inspirée de l’univers de HP Lovecraft. Certainement sa meilleure œuvre (tant graphique que scénaristique), le double album adopte une technique en peinture directe (son premier il me semble) et aux traits beaucoup plus sérieux que ses albums d’Heroïc-Fantasy. Le film Seven, sorti en même temps que le second volume Notre seigneur l’écorché adoptait une esthétique très proche: une ville sombre, poisseuse, humide où la lumière semble fuir. le lien entre les deux ne s’arrête pas là car la mise en scène de la BD est extrêmement cinématographique, avec travelings, zooms et dézooms, textes hors-champ etc. L’esthétique art-déco irradie des décors très fouillés et surtout, Ledroit développe ce qui a fait sa marche de fabrique: la destruction de pages par un savant jeu de cases rompant totalement avec les codes de la narration franco-belge et entièrement fusionnées avec ses nécessités graphiques. L’inspiration vient probablement du Manga puisque même Sin City de Frank Miller (qui a lui aussi révolutionné la construction des planches) sort à peu près en même temps.



Thomas Mosdi n’est sans doute pas pour rien dans cette évolution plus cadrée de l’art de Ledroit, puisqu’il avait produit le scénario de la première série de Guillaume Sorel, également très teintée de Lovecraft (l’Ile des morts) et très travaillée en matière de découpage. Toutes les autres BD d’Olivier Ledroit ont le gros défaut d’être basées sur des scénarios de jeu de rôle, sans grande ambition, laissant libre court à la furie des pinceaux de l’illustrateur. Xoco est d’abord une histoire sur le voile des réalités, des démons d’entre les mondes et des pouvoirs des esprits (les chamans navajo). Une histoire solide, à la progression construite et laissant la place aux séquences dialoguées, aux atmosphères (dès l’intérieur de couverture un rapport de police nous immerge dans l’histoire). Probablement que Ledroit s’amuse plus en envoyant des légions de millions de dragons se fracasser sur des murailles titanesques… mais ses albums en pâtissent. Ainsi hormis la fin apocalyptique et très noire, la plus grande partie du récit est une enquête policière relativement classique. Ça reste sombre, violent, mais c’est de la très bonne BD, de l’excellent scénario: en clair, un film sur papier.



J’hésite souvent à penser qu’Olivier Ledroit gâche son talent et ne choisit pas vraiment les bons scénaristes qui le bousculeront… Sa tentative de scénario sur le très bon Les irradiés (jamais poursuivi faute de succès) m’incite à penser que cela aurait pu l’amener à diversifier ses histoires et sa technique. Il y a plein de raisons de ne pas aimer les BD de Ledroit, malgré des planches objectivement magnifiques… Si vous êtes de ceux-ci, lisez Les deux tomes de Xoco et savourez un artiste ambitieux, travailleur, exigeant.
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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Wika, tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron

Cette série me faisait de l’œil depuis pas mal de temps, j’aime beaucoup les univers féériques et mythologiques et j’avais lu de bons avis sur cet ouvrage. Aussi quand le moment a été venu de faire une lettre pour le gentil monsieur barbu qui amène des cadeaux à la fin de l’année, j’ai sauté sur l’occasion de mentionner le premier tome de la série sur ma petite liste. Et je n’ai pas du tout été déçue au point que j’ai été commander le second tome dès la lecture du premier terminée!



Wika et la fureur d’Obéron est le premier tome d’une série prévue en quatre volumes dont pour le moment deux sont parus. Pour les dessins, on retrouve Olivier Ledroit, le dessinateur entre autre des Chroniques de la Lune Noire. Les dialogues sont signés Thomas Day, dont il s’agit de la première incursion en bande dessinée. Le scénario a été écrit par les deux auteurs.



Le titre de ce premier tome évoque le personnage d’Obéron qui n’est pas un inconnu. En effet, Obéron est le roi des fées dans les légendes médiévales et surtout un personnage de Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. On retrouve cet aspect de tragédie cher à Shakespeare dès le début de Wika qui plante très vite le décor. Obéron, jaloux du fait que Titania, son ancienne compagne, l’ait quitté pour un autre, est prêt à tout pour se venger. Titania vient aussi de l’ouvrage de Shakespeare, c’est la reine des fées dans Le Songe d’une nuit d’été. De sa nouvelle union, Titania a eu une fille Wika, un bébé, au moment où Obéron déchaine sa colère contre ses parents. Heureusement, Titania parvient à sauver sa fille grâce à l’aide de son maître d’armes qui va devoir lui couper les ailes pour mieux la cacher de ses poursuivants. Cela va fonctionner et on retrouve Wika des années plus tard, devenue une belle jeune fille. Le cœur de l’histoire se situe d’ailleurs à cette période.

L’univers décrit dans ce premier tome est un mélange de féérie, de steampunk, de légendes nordiques, de fantasy, de tragédies et tout cela fonctionne à merveille même si on aurait pu en douter au tout premier abord. Les fées présentent dans ce monde ne sont pas celles des contes de fées, elles en sont bien éloignées. Les légendes nordiques sont présentes avec la compagne d’Obéron, une lycanthrope descendante de Fenrir le loup mais aussi dans le nom de certains lieux. Le côté steampunk est présent dans la technologie, les décors et les vêtements. L’univers est très riche mais garde une part de mystères.



Les personnages sont principalement issus du monde féérique hormis Bran qui va aider Wika à son arrivée à Avalon, la capitale de la contrée. Les méchants sont très méchants mais on prend plaisir à les détester et ils sont tous des looks très travaillés et une personnalité différente. L’héroïne est attachante, elle évolue en prenant conscience de son passé et de ses pouvoirs. Elle est évidemment très belle avec un look sexy et pour ne rien gâcher a une superbe couleur de cheveux.



Le scénario commence par une vengeance mais semble prendre un tournant un peu différent. Les rebondissements sont présents et bien amenés suffisamment pour rendre l’intrigue intéressante et qu’on ait fortement envie de lire la suite. En espérant d’ailleurs que les tomes 3 et 4 ne se fassent pas trop attendre.

Quant est il maintenant du graphisme? On peut aimer ou non le style mais ce qu’on ne peut nier c’est à quel point les graphismes et le couleurs sont extrêmement soignés. Chaque page comporte une foultitude de détails plus hallucinants les uns que les autres, au point qu’on ne sait plus où donner de l’œil pour ne rien rater. Les décors sont grandioses, foisonnants donnant une atmosphère très particulière au monde. Les tenues des personnages sont extrêmement travaillées, on a envie de porter des robes aussi sublimes qui mettent tellement en valeur. Il faut aussi dire que les femmes sont tellement parfaites qu’elles seraient belles même dans un sac poubelle et pareil pour les hommes d’ailleurs. On en prend vraiment plein les yeux et on redemande tellement les graphismes sont magnifiques. Olivier Ledroit utilise souvent des dessins sur des doubles pages qui les mettent encore plus en valeur ainsi qu’une mise en page originale qui rend le dessin vivant. On prend plaisir à retrouver ce qui faisait une des grandes qualités des Chroniques de la Lune Noire : la richesse et la qualité des dessins.



Ce premier tome est une grande réussite alliant un univers riche et original, une ambiance particulière provenant du mélange parfaitement dosé d’univers féérique, de steampunk et de tragédie. Le tout parfaitement servi par des graphismes superbes, colorés et vivants. Si vous voulez jeter un œil, le site de l’éditeur propose un visuel des premières pages.


Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Les Chroniques de la Lune noire, tome 1 : L..

Malheureusement, ce tome n'est franchement pas terrible, ni pour lui même, ni au regard de l'ensemble de la série qu'il introduit.



Le dessin est vague, sale, brouillon et peu professionnel. Le scénario sent la table de jeu de rôle à plein nez, où les protagonistes principaux de l'histoire se rencontrent successivement par une suite de hasards improbables et passent rapidement de niveau pour devenir - et pardonnez moi l'expression d'initié - des purs "gros bills" en seulement un tome... Le morceau lâché aussi tôt dans la série augure la suite qui ne sera qu'une grande surenchère de batailles titanesques et de super-pouvoirs invraisemblables.



Bref, l'immaturité des deux auteurs noie complètement ce tome et lui font perdre tout intérêt. Seul l'humour décalé qui se dégage de bon nombre de dialogues permet de rattraper la sauce. Dieu merci, la suite prouvera que les auteurs ont su redresser la barre, en tout cas pour certains points. Le lecteur peut donc s'obstiner à lire ces premiers tomes plutôt médiocres mais qui posent les jalons d'une série assez bonne dans son ensemble.
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Wika, tome 2 : Wika et les fées noires

Ce second tome est une explosion de couleurs comme le premier.

Wika a bien grandit et elle prend ses propres décisions au péril de sa vie peut-être.

Un tome magnifique comme le premier qui nous laisse sur notre faim de savoir et de connaître le devenir de la reine Wika.

Va t'elle s'en sortir accompagné par ses ami(e)s?

J'attends le tome 3 avec impatience car des BD avec un charisme de ce genre est rare.

Le graphique est magnifique, l'histoire n'en est que plus belle car tout se mélange pour le plaisir de nos yeux.

En attendant le tome 3...
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Wika, tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron

Une magnifique bande-dessinée où les dessins sont plus que sublimes avec tellement de détails!!! Je recommande vivement pour tous ceux qui apprécient en plus les histoires de fées et elfes.
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Requiem, Chevalier Vampire, tome 5 : Dragon..

Après un petit intro où on découvre comment Otto est mort, on retourne à Résurrection et on voit celui-ci pourchassant le couple alors que des dragons attaquent leur avion. Heinrich et Rebecca s'écrasent de nulle part. Un mystérieux vampire du nom de Sabre Eretica vient les aider...

On retourne dans le monde tourmenté et tumultueux de Résurrection après que notre couple se soit retrouvé dans cet au-delà. Encore une fois, un très bon tome nous est servi.

Comme le titre l'indique, on a des attaques de dragons à gogo. Des dragons originaux et dangereux, qui assaillent les avions et menacent la vie des pilotes. On a donc de magnifiques combats aériens, évidemment bien dessiné et époustouflant.

Parmi les autres points de l'intrigue, on découvre encore plus, comme la couverture montre, Dame Venus, la nouvelle chef des pirates. Une féministe ultra agressive (j'ai rien contre mais là, c'est vraiment exagéré) qui réclame la stérilisation des hommes et qui dans son langage, une petite amie est " une exploitée sexuelle sans solde" sympa... par contre, autant elle est rigide et peu amicale, autant elle est badass avec ses armes originaux.

On suit notre couple accompagné par un nouveau personnage : Sabre Eretica, un personnage déjanté et grivois, très à l'aise et je-m'en-foutiste, rien comment il se présente ("Je suis Sabre Eretica, quoique certaines m'appellent Sabre Erotica où Sabre Erectica" la classe").

On fait une visite spéciale à Necropolis, une ville angoissante et effrayante, dont on aimerait pas être...

Quant aux dessins, magnifique comme toujours.

Donc en gros un tome très captivant et qui laisse toujours un goût d’émerveillement.
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Requiem, Chevalier Vampire, tome 2 : Danse ..

Me voilà toujours saine et sauve du séjour tortueux dans Résurrection en compagnie d'Heinrich. Il faut dire que le premier tome nous emportait dans un monde envoûtant mais cruel et affreux, avec des dessins somptueux au graphisme gothique raffiné. Eh bien, je suis de retour dans l'univers infernal !

Donc, Heinrich a découvert qui il était vraiment et c'est pas joli-joli : après avoir perdu Rebecca, il est devenu un violeur meurtrier (-1 pour la sympathique tiens...). D'ailleurs, c'est une de ses victimes qui l'a tué alors qu'il l'agressait. Pour ne rien arranger, Heinrich est sûr que Rebecca se trouve dans le même enfer que lui. A peine un combat époustouflant terminé, de nouveaux adversaires se profilent sous l'horizon rouge : des pirates-goules ! Des pirates entièrement de sexe féminins, ayant été des sœurs religieuses mesquines et agressives qui sont en guerre contre les Vampires... Peu après cette nouvelle bataille, il se rend dans une soirée orgiaque, la Danse Macabre...

Encore une fois, la BD nous captive toujours et nous immerge un peu plus dans le sinistre univers qu'est Résurrection. C'est dans la même veine et c'est délectable à suivre et à regarder.

Evidemment, c'est encore plus le dessin qui remporte la palme : c'est toujours beau à voir, on en prends plein la vue avec l'usage des couleurs sombres et les nombreux détails exquis ! Et des planches souvent admirables, qui vous hantent la tête après... Comme ceux des combats aériens où la soirée...

Le monde à la "beauté atroce" qu'est Résurrection s'enrichit et fait place à de nouvelles intrigues et éléments : la venue des pirates-goules, atypiques et originales, la mention d'un conflit avec l'opium noir... et la mise en place d'un complot secret, un peu brouilleur mais qui a du potentiel...

Quant aux personnages, toujours aussi subversifs et terrifiants mais paradoxalement charmants : Heinrich est toujours aussi tourmenté et romantique (malgré la révélation de ses crimes pas super glorieux...), un Otto guidant Heinrich, une Claudia qui se relève contre toute attente vraiment touchante... Ainsi que l'introduction d'autres personnages : en effet, on assiste au défilé d'autres vampires qui étaient des personnalités historiques. Elisabeth notamment est la plus intéressante (oui, celle qui prenait des bains de sang... Son design est réussi et impressionnant !)

La violence est, sans surprise, dominante. Certains passages donnent juste la nausée, notamment et on a une abondance de sang et de sensualité... Surtout à la fameuse Danse Macabre, soirée plus que... orgiaque ?

Seul défaut : ben tout simplement la surenchère de tout cela et encore les petits clichés des allures gothiques...

Bon bref, j'attends la suite, de voir comment se déroule le petit monde de Résurrection et la question importante : Rebecca est-elle qu'un souvenir où elle est aussi présente dans Résurrection ?
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Requiem, Chevalier Vampire, tome 1 : Résurrec..

Voilà une BD très singulière et atypique que j'ai pu lire. Déjà, rien que la couverture frappante, avec cet homme guerrier sinistre, à la peau littéralement blanche et vêtu d'une armure noir bien effrayante et avec son épée effrayante , le tout sur un fond blanc avec des symboles rouges... Et un titre rougeoyant et reliant la mort et le macabre...

Lorsque le soldat nazi Heinrich meurt pendant le front russe de 1944, il se retrouve transporté dans une étrange dimension nommé Résurrection. Dans ce monde où le rouge et le noir domine, il y a des mers de sang, des bateaux volants... et des monstruosités abominables. Les vampires notamment y règnent en maître et y dirigent la loi dans cet univers où la cruauté est érigée en règle, où la mort, le sang et la perversité y sont normales et où les âmes les plus vertueuses sont soumises aux âmes infâmes. Heinrich devient vampire et fait la connaissance de quelques membres de cette réalité cauchemardesque : Claudia, Otto, Baron Samedi, bref des gens sympathiques... Mais surtout le souvenir de sa bien-aimée terrestre Rebecca le hante...

Je vous préviens tout de suite : cette BD va à la fois vous fasciner et vous horrifier. Elle parvient à mêler une fascination morbide pour cette étrange histoire et ce décor sanglant et sombre qu'est Résurrection, tant on est à la fois attiré mais aussi dégoûte...

Qu'une chose soit claire, c'est bel et bien les dessins qui emportent la moitié de la note : ils sont MAGNIFIQUES. Oui, ils sont sublimes, avec force de détail minutieux et précis, ce style gothique affiné et envoûtant par un usage d'encre maîtrisé, dominé par des teintes de rouge et de noir (ben oui c'est un monde vampirique donc bah...) Certaines planches sont des petites chef d’œuvres, des dessins fouillés et grandioses qui nous captivent pendant des heures. Moi qui aime l'art fantastique et parfois irréel, j'en suis conquise ! Ils expriment tant l'ambiance tortueuse, sadique et malsain qu'est imprégné l'histoire...

C'est peu de le dire, et ça pourra rebuter certains : la violence et l'horreur sont présente à un tel point que ça donne parfois le tournis. Etant un univers où le Mal y est normal le sang coule à flot (plus qu'à flot, à gogo !), les peaux se déchirent, on tue des innocents, on se massacre, on est confronté à des choses laides (beeeeurk l'entraîneur de Requiem est d'une laideur... !), les tenues sont agressives, bref vous voyez... D'autant plus qu'on doit suivre des méchants, pas des gentils balancés comme ça, ce serait pas drôle...

Parlons des personnages : malgré leurs vilenies, ils sont tous attractifs. D'abord Heinrich, ce jeune nazi qui s'interroge plusieurs fois sur sa destinée, sa mort et le sort de sa dulcinée Rebecca, un peu perdu mais affirmé à prendre sa place dans sa nouvelle vie. Certes, on devine qu'il a commis des choses horrible dans sa vie (les Vampires étant avant des humains sans moral et ayant commis les pires crimes) mais il a une certaine sympathie puisqu'on découvre avec lui Résurrection. Et ses compagnons sont tout aussi... spéciaux : Claudia, une véritable démone lascive et sadique et sans scrupule mais à l'allure entraînante et ayant une certaine histoire derrière elle... Otto, le gardien de Heinrich, quelqu'un de mystérieux...

Bon par contre, petit défaut : évidemment, on n'échappe pas aux clichés venant d'un genre gothique dégoulinant de sang et de sexe : du cuir partout, du noir et du rouge partout, des hommes avec des piercings, des armures cloutés et très baraqués et des femmes souvent en petite tenues, avec des looks assez aguicheurs et tendancieux et d'une beauté physique phénoménale... Un moment, ça devient lassant tant on a une overdose...

Quant à l'histoire elle-même, bien que par moment tirée par les cheveux, elle est très originale et on veut bien voir où cela va nous mener...

En bref, une BD splendide et hypnotisant les lecteurs quoique bien 'dark" et glauque. Mais il me tarde à découvrir le reste de Résurrection ! Bon voyage dans le monde des ténèbres !
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La Porte écarlate, tome 1 : Les irradiés

A ma connaissance, cet album est le premier d'une série mort-née, qui pourtant promettait beaucoup. On connaît Olivier Ledroit pour la série des "Chroniques de la Lune Noire", graphiquement belle et narrativement assez intéressante. "La porte écarlate" se situe sur une terre dévastée et métamorphosée par les radiations atomiques d'une très ancienne guerre, et met en scène un groupe de survivants enterrés dans une base et en hibernation prolongée pendant des siècles. Des défaillances mécaniques en obligent certains à s'aventurer dehors, dans un Extérieur hostile, magnifique et terrible. le dessin, à mon goût, a beaucoup de charme, justement parce qu'il n'a pas le côté léché, trop lisse et trop détaillé, trop précis à la façon des miniatures, des autres albums de Ledroit. Il est bien regrettable que l'expérience ait tourné court.
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Wika, tome 1 : Wika et la fureur d'Obéron

Quoi de mieux qu'une petite bibliothèque de quartier pour attendre l'heure de départ d'un car ? Rien selon moi, surtout quand celle-ci est pourvue d'un fonds de bandes dessinées conséquent permettant de faire passer le temps sans avoir besoin de se plonger dans un nouveau livre que l'on aura, de toute façon, pas le temps de finir. le plus dur c'est de choisir, et dans ces moments-là c'est la bande dessinée avec la couverture la plus frappante qui gagne la partie.

Et quelle couverture ! Tout simplement magnifique ! Les illustrations de l'album sont elles aussi spectaculaires tant les détails sont nombreux et la palette de couleur incroyable… Certains dessins sont tellement bien faits qu'ils en deviennent dérangeants, ce qui est selon moi un des atouts de cette bande dessinée.

L'histoire en elle-même est intéressante et pique la curiosité, mais je n'ai pas réussi à apprécier Wika, l'héroïne. En effet je suis restée subjuguée par ses parents et j'ai bien eu du mal à les abandonner à leur sort tragique. Je pense que la suite de son périple me permettra de mieux l'apprécier.

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