Citations de Olivier de Solminihac (31)
- Devine, a dit papa.
Ce qui était la dernière des choses à dire s'il voulait que je m'endorme. L'énigme est le contraire du sommeil.
- Tu crois qu'on peut exister sans rien faire?
- Mmm...oui. Maintenant on ne fait rien. On existe quand même. Mais on ne peut pas exister tout seul. On doit exister pour quelqu'un.
- Tu existes pour moi, j'ai dit.[...]
- Ça ne suffit pas, a dit Marylin. J'ai besoin de plus.
C'était quelque fois compliqué de comprendre le langage des parents. Dans leur langage, les mots peuvent prendre des sens inconnus.
- C’est prêt !
Et tous trois s’asseyent à table.
(Ou tous trois s’assoient à table. S’asseoir fait partie de ces verbes rares et merveilleux qui acceptent plusieurs conjugaisons. Moi ça m’est égal. Dites comme vous voulez.)
" Il me semble n'avoir été qu'un enfant jouant sur le rivage, réjoui de trouver de temps à autre, un galet plus poli, un plus joli coquillage qu'à l'ordinaire, tandis que le vaste océan de la vérité s’étendait devant moi, inconnue. " Isaac Newton
Le soleil nous éclabousse les yeux. Michao plisse les paupières et regarde au loin.
Je me représentais les livres comme les soldats de 14, ils partaient à la guerre le cœur léger et la fleur au fusil. Mais sur le champ d'honneur, et dans les tranchées, c'était un carnage. Pour quelques uns qui s'en sortiraient médaillés et décorés comme des sapins de Noël, combien mourraient ou seraient sacrifiés ? Bien sûr, je donnais dans la comparaison grandiloquente. (p.17)
Seulement, devenir célèbre, ce n'est pas comme devenir gentil ou obéissant. Ça ne se décide pas comme ça.
Je ne suis pas champion olympique de blague. Je ne m'appelle pas Toto.
- Ah non, s'est écriée Marilyn. Je ne veux pas être célèbre comme ça. D'ailleurs, je ne veux pas faire quelque chose de particulier. Je veux simplement être célèbre. Je veux que les gens me connaissent. Je veux exister.
Grandir, c'est apprendre à devenir seul.
J'ai expliqué: Chaque soir, maman passe la main dans mes cheveux, comme ça, comme si ses doigts étaient un peigne, pour éloigner les cauchemars. Après, je peux dormir tranquille.
_ Alors, tout n’est pas écrit ? demande-t-il.
_ Encore heureux, dit la taupe. Il y a bien des pages blanches. Regarde.
La taupe lui montre le champ couvert de neige qui s’étend face à eux, à perte de vue. Il est, en effet, parfaitement blanc.
Maman dit que l'amour est comme les fleurs, il y en a qui fanent plus vite que les autres
Tout à coup, une invisible camionnette renverse le silence, à l'autre bout du pré. Je me tapis dans l'herbe, comme un brigand. Marguerite aussi. Et Michao.
On ne vole personne pourtant, à part les oiseaux, peut-être ?
"Maman sait des tas de choses qu'elle n'a jamais apprises. Elle lit des livres avec des mots qui n'existent même pas, achète des baguettes, devine ce qui se passe dans ma tête et prononce au téléphone de mystérieuses formules magiques capables de déclencher d'énormes orages... Alors je me pose une question : Maman est-elle une fée ? Et dans ce cas, ai-je hérité de ses pouvoirs magiques ?"
La mort est comme une couleur, pour les gens ou pour les animaux. On sait dire que quelqu'un ou quelqu'un est mort, et pourtant on ne dit pas ce que c'est que la mort. On ne sait pas trop. Alors on invente des histoires. Une histoire pour chaun.
En fixant sa photo au tableau, Lucas s'aperçoit, pour la première fois de sa vie, qu'il a beaucoup changé depuis sa naissance. Il a grandi, bien entendu, son museau est devenu plus pointu. Il a plus de dents que jamais, et son poil s'est éclairci.
Mais alors, se demande Lucas, qui suis-je ?
Puis, regardant les cases vides du tableau, il se demande :
Quel sera mon avenir ? Voilà d'étranges questions. Il ignore d'où elles lui sont venues, et il en ignore la réponse. (p.7)
Les mûres sont des souvenirs de vacances.
Bilal a dit : On disait que je serais un cow-boy.
Céline a dit : Moi aussi. Jérôme Hinault a dit : Moi aussi. Alors moi aussi j'ai dit : Moi aussi. Et Bilal a dit : Ça fait trop de moi aussi.