Citations de Olympe de Gouges (142)
(...) plus imparfaite que personne, je connais mes défauts, je leur livre une guerre ouverte ; et en m'efforçant de les détruire, je les livre à la censure publique. Je n'ai point de vices à cacher, je n'ai que des défauts à montrer. Eh ! quel est celui où celle qui pourra me refuser l'indulgence que méritent de pareils aveux ?
Les hommes soutiennent que nous ne sommes propres exactement qu'à conduire un ménage ; et que les femmes qui tendent à l'esprit et se livrent avec prétention à la littérature, sont des êtres insupportables à la société ; n'y remplissant pas les utilités elles en deviennent l'ennui.
J'offre un moyen invincible pour élever l'âme des femmes ; c'est de les joindre à tous les exercices de l'homme : si l'homme s'obstine à trouver ce moyen impraticable, qu'il partage sa fortune avec la femme, non à son caprice, mais par la sagesse des lois.
Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir.
X
(...) la femme a le droit de monter à l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ;
II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de la femme et de l'homme : ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l'oppression.
I
La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits.
Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme (...)
Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe? ta force ? tes talents ?
Ô femmes, femmes de quelque espèce, de quelque état, de quelque rang que vous soyez, devenez plus simples, plus modestes, et plus généreuses les unes envers les autres.
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune ; pourvu que ses manifestations ne troublent pas l’ordre public établi par la loi.
Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? qui t’a donné le souverain empire d’opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans toute sa grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l’oses, l’exemple de cet empire tyrannique.
Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d’œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l’évidence quand je t’en offre les moyens ; cherche, fouille et distingue, si tu peux, les sexes dans l’administration de la nature. Partout tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel.
L’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l’ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus.
La Constitution est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation n’a pas coopéré à sa rédaction.
C'est à vous, actuellement, esclaves, hommes de couleur, à qui je
vais parler ; j'ai peut-être des droits incontestables pour blâmer votre
férocité : cruels, en imitant les tyrans, vous les justifiez. La plupart
de vos Maîtres étaient humains et bienfaisants, et dans votre aveugle
rage vous ne distinguez pas les victimes innocentes de vos
persécuteurs. Les hommes n'étaient pas nés pour les fers, et vous
prouvez qu'ils sont nécessaires. Si la force majeure est de votre côté,
pourquoi exercer toutes les fureurs de vos brûlantes contrées ?
La Femme naît libre et demeure égale à l'Homme en droits.
L'homme ne se connaîtra donc jamais lui-même !
Toujours, malgré ses efforts, quelque indigne motif ternira la pureté de ses actions.
L'homme généreux, 1786
Etre esclave soumise d'un homme, d'un mari qui sans nous n'aurait jamais existé !
Le Philosophe corrigé, 1788
Qu'un homme est insupportable quand il ennuie et qu'il est persuadé de plaire !
Le philosophe corrigé, 1788
Bizarre, aveugle, boursouflé de science et dégénéré dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il (l'homme) veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles.
Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu'elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l'ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine ; si elle a des enfants, il l'abandonnera de même. S'il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S'il est marié, tout autre engagement perd ses droits. Quelles lois reste-t-il donc à faire pour extirper le vice jusque dans la nature ?