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Citations de Pascal Quignard (1520)


Ce livre est un recueil de songes offerts à des restes de ruines.
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Trois étapes jalonnent la montée du visible vers l'invisible. D'abord la peinture représente ce qu'on voit. Ensuite la peinture représente la beauté. Enfin la peinture représente to tès psychès èthos (l'éthos de la psychè), l'expression morale de l'âme, la disposition psychique de l'instant crucial.
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Elle n'avait pas assez témoigné son désir pour son corps tout entier. Elle n'avait peut-être pas imaginé combien c'était lui qu'elle aimait, et non son œuvre, combien son corps, son beau corps particulier, son odeur, la douceur de sa peau, lui étaient précieux.
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Dans le noir de la nuit, sous l averse drue - dans le glissement des chants peut-être de toutes les pluies qu'ils avaient entendues et qui ruisselaient dans son âme - l'amour les entoura. L'amour - qui n'appartient jamais à un seul corps - prit le temps qu'il fallait pour les entourer.
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Puis chaque sommeil , à l'intérieur de chaque corps plaqué sur le sol, sous la force de la Nuit est la demeure insensée des rêves qu'aucune âme et qu'aucune mémoire ne sont capables de contraindre.
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Elle aimait le plaisir physique. Mais elle se désolait de n'avoir jamais rencontré un homme qui l'eût aimee vraiment, auquel elle eût été attachée véritablement du fond du cœur, attachée à jamais du fond de la chaleur de sa chair, du fond de la sensation de sa chair. Un homme en qui elle aurait eu si totalement confiance au moment de sa joie qu'elle n'aurait plus jamais ouvert les yeux, et qu'elle se serait entièrement dissolue, dissoute, résoute au bonheur. Ca avait été, deux fois 9 mois, nuit après nuit, Hatten.
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Nos sociétés,
fuyant la souffrance, le négatif, la peur, l'impatience, le tragique, la mélancolie, le silence, la pénombre, l'invisible,
désertent des civilisations sublimes.
Elles s'effarouchent devant les falaises les plus vertigineuses, à l'intérieur des jungles les plus profondes.
Elles repoussent les joies les plus angoissantes, les plus désirantes, les plus belles, qui sont toujours au risque de la perte et de la mort.
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Il y a un extraordinaire élan au fond de l'amour, qui décompose entièrement l'état ancien, et qui est si puissant qu'il parvient à dévaster la mémoire de l'enfance
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Il a saisi ses mains. Elle penche son visage vers lui. Elle tend les lèvres. Il dit :
- Je vous cherchais
Elle dit :
- Moi je vous attendais. Je n'étais pas si difficile à trouver. J'ai toujours été là.
Il la prend dans ses bras doucement. Il la serre contre lui. Ils se serrent l'un contre l'autre si fort. Il sent ses seins qui gonflent peu à peu contre son ventre. Ils ne sanglotent plus. Leurs cœurs battent plus lentement et leurs rythmes qui différaient se concertent, s'accordent, s'équilibrent, s'épousent tous deux.
Ils ferment complètement leurs paupières.
Ils sont si heureux.
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Pascal Quignard
Le désir, c'est le désastre.
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Vous faites de la musique, Monsieur. Vous n'êtes pas musicien.
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Il se peut que certains de nos désirs ne correspondent ni
au corps – ou à ce qui en lui fait défaut, manque, s’affame,
s’exaspère –, ni au hasard du sexe que nous portons entre nos
jambes – et qui nous coupe de l’autre moitié du monde –, ni à
l’image qui nous repère sous le regard des intimes – un peu
impudique, maladroite, un peu inapprivoisée encore –, ni à
la silhouette qu’on se souhaite en se privant de nourriture, en
buvant moins encore, en s’amincissant pour ne plus être vu,
– ni à celle dont on croyait absurdement qu’elle nous oblige
parce qu’elle était censée nous protéger dans l’esprit de ceux qui
nous avaient créés, – ni à celle si délaissée qui nous caricature
dans le monde tellement proche des petites maisons où on vit,
avec ses familiers, ses voisins, ses chats, ses chiens, ses merles,
ses petits écureuils, ses furets, sa fouine, son hérisson, sa taupe
et sa corneille, ou du village où l’on va chercher le pain, où l’on
va, de potager en potager, acheter les légumes, où l’on va, de
cave en cave, goûter et acheter son vin.
Ni à l’identité et aux numérotations qui nous rappellent à
l’ordre à l’intérieur du groupe.
Ni à la société dans laquelle nous sommes surgis inopinément.
Ni au temps où nous vivons – à supposer que nous passions
notre temps à vivre dans notre temps.
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Ils chantent leur adieu. Tous sacrent les choses qui font honte. Ô combien
vénérable, détresse obscène ! Bacchanales de la mort, cérémonies
funèbres qui renouvellent les corps dans la vie. C’est le même
dieu : Dionysos et Hadès. Pour qui s’égarent-ils dans la montagne
en déchirant leur tunique, en arrachant leurs membres ? Pour
qui sautent-ils dans le vide ? »
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Le fragment XV du livre q u’Héraclite déposa dans le temple
de Diane à Éphèse sur la côte d’Asie (bien avant la pensée de la
Grèce athénienne, eubéenne, proprement philosophique) en a
gardé le souvenir. Cette pensée est si profonde car elle touche
à la force elle-même : « Ils dansent leur extase.
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Vieille harmonie qui ne se touche plus, qui ne s’aventure
plus, qui n’enquête plus à la périphérie de son monde comme
les chats, qui ne furète plus comme les furets, qui ne renifle
plus comme les chiens, qui ne goûte plus ni ne soulève ni ne
tombe ni ne caresse ni ne tâte ni ne saisit, qui ne « se » flaire
même plus elle-même dans l’air qui entoure les êtres, trop
enveloppés eux-mêmes du nimbe du langage qui a tout éventé
et dissous.
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Dans la tradition philosophique reste seulement un peu de
ce qui servait au lointain : les deux fenêtres des yeux que les
paupières entrouvrent. C’est un peu de cette « vue » (idein)
inquiète de la mort prédative qui se perd dans les « idées » (idea)
qu’elle a produites à l’aide de la signifiance du langage.
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Les nymphes se sont réenglouties dans les eaux. Les démons
ont regagné l’humus et toutes les fissures. Les âmes ont rejoint
les cimes des arbres et se cachent dans les figures des ramures.
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Dans les livres de philosophie les plus merveilleux, les plus
vastes, les plus profonds, ces accès sont pour la plupart disparus.
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Portes qui se scellent ou se recreusent, ou
s’enkystent si profondément dans le rempart, dans la digue
de la langue acquise au terme de l’enfance, dont les battants
s’immobilisent si rapidement dans la substance signifiante,

qui se resèquent et se résorbent parfois même si douloureusement dans le cours de la vie au point que l’âme qui parle,
tout à coup, a perdu de vue la chair qui l’héberge néanmoins,
oublie les membres qui l’assistent, a égaré les jouissances qui la
transportent, a condamné ou même a obstrué les détroits par
lesquels elle transite.
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Deux embranchements, estuaires originaires inapaisables.
Étrange baie. Étrange pointe.
Six ou sept portes archaïques dont les gonds s’altèrent si vite
dans le mur du derme, dans la vie dermatologique si autonome
qui enserre le corps.
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