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Critiques de Pascale Pujol (39)
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Décamper

Edité chez Antidata, le petit volume est particulièrement attrayant, avec sa couverture dépliable aux couleurs acidulées. On a vraiment envie de le glisser dans sa poche et de l'emporter partout avec soi pour lire une des 13 nouvelles ici ou là.

Les textes sont très variés, mais ont en commun le thème de la fuite, au sens propre ou au sens figuré. Qui n'en a pas rêvé? A un moment difficile de sa vie, ou simplement lassé d'une routine peu satisfaisante. J'avoue y avoir cédé quelques fois. Un décrochage universitaire pour commencer, et je suis toujours en proie à de récurrents cauchemars où je parcours les couloirs de la Fac sans trouver la porte de sortie. Le narrateur de Stan Cuesta justement fait ce type de rêve alimenté par sa mauvaise conscience alors que lui a déserté son poste à la Maison de la Radio. La musique a gâché ma vie se place en "top three" de mon classement. Sans doute parce que la nouvelle renvoie aux années Pop club et Pollen de José Artur, marquantes pour ma génération qui est aussi celle de Stan Cuesta. Aussi pour son écriture pleine d'énergie et pour son humour, évidemment.

La fuite est savoureusement drôle dans la nouvelle de Jean-Luc Manet - critique musical rock'n'roll - Nigel, même si elle ne conduit pas plus loin que le café du coin. Le texte atteint un niveau comparable aux dialogues de Michel Audiard dans le film culte Un singe en hiver . Il comporte des envolées remarquables dignes du maître. A ce titre, je fais également entrer Nigel dans mon "top three".

Y figure aussi En Avant, de Guillaume Couty. Il a puisé son inspiration dans un sujet d'actualité, puisqu'il traite de la période Covid dont nous ne sommes toujours pas sortis. Mieux vaut en rire, et c'est ce que Guillaume Couty propose au lecteur.

Il y a enfin une nouvelle à part, incomparable à mon sens, c'est Golconde, last but not least ! Elle fait écho au film de Cédric Klapisch sorti juste avant l'an 2000 : Peut-être. Comme ce film, elle offre une ouverture merveilleuse vers un autre monde émergent du sable et auquel on accède par inadvertance. Elle nous invite à remettre en question toute notre existence. Et cela au moyen d'une très belle et envoûtante écriture.

Je remarque que mes textes favoris s'inscrivent dans le milieu musical, et sont écrits par des auteurs musiciens eux-mêmes ou qui baignent en tous cas dans la culture rock. J'en conclue donc que la fuite a plus de force et me touche particulièrement lorsqu'elle est portée par l'esprit rebelle des musiques actuelles. Vive le rock'n'roll ! Merci Antidata !
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Décamper

La fuite m'intéresse depuis longtemps, c’est une thématique qui me touche particulièrement. Ça me parle. Très souvent, j’ai envie de me lever et de partir sans me retourner en changeant d’identité (chacun son truc 🤷). J’ai retrouvé dans chacune de ces nouvelles un élan semblable au mien. Que ce soit la fuite pure et simple de sa propre vie, la fuite d’un système jugé despotique ou comme moyen de se réinventer, beaucoup de facettes y sont abordées. Même la fuite d’eau. J’ai aimé les différents univers qu’on traverse durant notre lecture, des univers presque trop similaires au nôtre, des absurdes en passant par des univers propres à la science-fiction.

Bien sûr, certains thèmes et certaines plumes me touchent davantage que d’autres, mais dans l’ensemble ce recueil est vraiment réussi : il cerne bien la fuite et l'échappatoire qu’elle évoque. J’ai eu du plaisir à découvrir certains auteurs dont j’essaierai de lire d’autres livres car leur façon de traiter ce sujet m’a séduite.

Je remercie Babelio et les éditions Antidata que j’ai découvertes à cette occasion pour l’envoi de ce livre.
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Décamper

Douze échappées très variées et un écoulement ravageur : sous le signe de la fuite, le formidable nouveau recueil collectif de nouvelles des éditions Antidata.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/12/16/note-de-lecture-decamper-collectif/



Comment se relient entre elles treize nouvelles aussi catégoriquement ou subtilement différentes en apparence que celles mettant en scène un bucolique jardin aux délices où se rejouent en toute poésie et en toute horreur quelque Battle Royale ou Chasse du Comte Zaroff (Théo Castagné, « Le cimetière aux fleurs »), les glissements de temps s’opérant entre 1891, 1959 et 2015 à propos de certaine marche effectuée loin de l’autre (Pascale Pujol, « La randonnée »), le traitement ironique et soigneusement maximaliste des gestes barrières généralisés (Guillaume Couty, « En avant »), le mythe de la veste restant éternellement sur la chaise de bureau porté à sa puissance maximale, au cœur du milieu de la musique et de la radio, et en hommage à José Artur (Stan Cuesta, « La Musique a gâché ma vie »), la leçon d’empathie paradoxale et décalée fournie par un détour science-fictif appliqué aux exilés et réfugiés contemporains (Gabriel Berteaud, « Le deuxième recueil »), le détournement sauvage et tendre d’un rade la nuit pour y refaire le monde et actualiser le garçon de café sartrien (Jean-Luc Manet, « Nigel »), la réécriture malicieuse des jeunes années d’Arthur Rimbaud (Nathalie Barrié, « Semelles de vent »), la mise en résonance d’une célèbre chanson rock française devenant, au crible du grunge, comme le filtre et le miroir des modes en matière de musique actuelle (Nicolas Fert, « Un jour j’irai à New York »), l’appréhension d’un phénomène donné par les regards croisés pas nécessairement convergents et les mémoires indécidables ou carrément divergentes des autres (Jean-Yves Robichon, « Les témoins »), ou encore le détour par la science-fiction, à nouveau, pour rappeler la nécessité de la pause et de l’échappée comme la valeur métaphorique pure de tout récit (Maxime Herbault, « Golconde ») ? Sans oublier naturellement la cruauté tragique d’une prise au pied de la lettre de certaines injonctions apparemment si innocentes telles que « ouvrir bien en grand » (Claudie Gris, « Traversées »), le recours savamment incongru au moment d’absence de Tolstoï au stade enfin terminal de la lutte des classes (Laurent Dagord, « Astapovo ») ou enfin la mise en jeu de paille pourrie par l’humidité et de conséquences à gérer, mobilisant les souvenirs pas toujours reluisants de l’Occupation et de la Libération dans un petit village agricole (Éric Bohème, « Y’a eu comme une fuite »).



Placé sous le signe de la fuite (que seul le formidable mauvais élève Éric Bohème aura détourné de son sens ici le plus communément accepté, en lui offrant sa signification la plus hydraulique), « Décamper », le nouveau recueil collectif de nouvelles des éditions Antidata, publié en novembre 2021, nous rappelle, à l’image de ses désormais et heureusement nombreux prédécesseurs, « Ressacs » (la mer, en 2019), « Petit ailleurs » (la cabane, en 2017), « Parties communes » (les voisins, en 2016), « Terminus » (le dernier, en 2015), « Jusqu’ici tout va bien » (la phobie, en 2013), « Version originale » (le cinéma, en 2013), « Temps additionnel » (le football, en 2012), « Douze cordes » (la musique, en 2012), ou encore « CapharnaHome » (la maison, en 2010), à quel point est puissante la beauté intrinsèque de la forme littéraire courte et de son télescopage thématique à plusieurs créatrices et créateurs. Que l’on connaisse déjà les autrices et les auteurs, à travers leurs travaux dans de précédents recueils collectifs ou dans leurs œuvres individuelles (citons par exemple les « Sanguines« de Pascale Pujol, le « Haine 7« , le « Trottoirs« ou le « Aux fils du Calvaire« de Jean-Luc Manet, ou encore « Le Monico« d’Éric Bohème), ou que l’on ait la joie de les découvrir ici pour la première fois, c’est bien à la patience, à la détermination et au goût exigeant et toujours joueur de Gilles Marchand et d’Olivier Salaün, les deux co-éditeurs attentionnés d’Antidata, en plus d’être tous deux d’impressionnants écrivains (lire absolument « Une bouche sans personne« , « Un funambule sur le sable« , « Requiem pour une apache« et « Des mirages plein les poches« du premier cité, et « Il y a un trou dans votre CV« du deuxième), que l’on doit ce régal chaque fois renouvelé.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Décamper

Livre reçu dans le cadre d'une opération "Masse critique" je tiens à remercier Babelio et Olivier des éditions Antidata.

J'avoue que je ne connaissais pas cette maison d'édition avant.

Apparemment, elle est spécialisée dans le recueil de nouvelles.

Décamper, ce n'est pas une seule histoire, mais 13 différentes, écrites par 13 personnes différentes.

Je ne vais pas faire ici 13 critiques différentes, mais je vais plutôt donner un avis général.

Tout d'abord, je dois féliciter les personnes qui sont responsable de la mise en page, car la présentation de chaque nouvelle et terriblement efficace et original, bravo.

Ensuite je dois dire que chaque auteur a sa vision de la fuite, car oui, ce sont peut être 13 nouvelles différentes, mais toutes axées autour du thème de la fuite.

On a différents styles, de la SF, de l'anticipation, du contemporain, du classique, etc...

Le point faible étant que l'on a pas le temps de s’habituer à une nouvelle, que c'est déjà la suivante.

Avec 13 nouvelles pour un peu plus de 200 pages, on a une moyenne de 15 pages par histoire.

C'est comme les courts métrages pour le cinéma.

Étant donné qu'il y a beaucoup de style différents, je n'ai pas plus aimé que ça une ou deux histoires.

Mais il s'agit évidemment plus du genre que de l'histoire elle même.

Mon avis général étant quand même très positif.

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Fragments d'un texto amoureux

Avant le délicieux "Petits plats de résistance" Pascale Pujol a publié ces 14 nouvelles, 14 histoires qui pourraient sembler banales si un infime caillou ne venait en dévier le cours et ne les contraignait à se dérouler en spirales, se rejoignant et s'écartant dans un mouvement imperceptible. Ce subtil déplacement prend souvent forme à partir du langage, que ce soit un mot désuet comme "réticule" ou une bribe de discours. Langage amoureux, langage intérieur, monologue, dialogue avorté, dialogue reconstruit ou inventé, texte littéraire... interprètent des portions de réel et lui donnent une signification différente selon chaque personnage... et chaque lecteur.

Ces mots in-édits, in-ouïs, mal-entendus, creusent ou comblent des désirs, des rêves, des gestes interrompus ou des souffrances silencieuses. C'est le jeu qui s'instaure soudain entre une lectrice et un auteur. C'est une existence si enclose dans un réticule que l'on ne sait si elle a été vécue ou seulement rêvée. C'est le viaduc de Millau qui jette une passerelle entre la mort et la vie pour qu'un homme assume sa paternité. C'est Léonard, personnage doublement fictif, qui doit affronter les épreuves incongrues que lui fait subir son auteur. C'est toute une galerie de personnages auxquels nous nous attachons par les mots de Pascale Pujol et par sa manière alerte de raconter des histoires qui nous emmènent toujours vers l'inattendu. Drôles, absurdes, mélancoliques, énigmatiques, ces "fragments" sont un régal de lecture sur laquelle l'auteur fait malicieusement planer l'ombre de Barthes.
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Fragments d'un texto amoureux

Mille petites choses vécues, des loupés obsédants qui vous trottent dans la tête, des sensations de bien-être, quelquefois cocasses, parfois tristes terriblement révèlatices avec une myriade de personnages réveillant en nous des espoirs refoulés et déçus, enfin tout ce que l'on ose pas forcément avouer de soi aux autres. Le cheminement des pensées, des cris intériorisés ne franchissant jamais l'ouverture de la bouche. Des sentiments très forts, désirs érotiques écrits avec une grande délicatesse. Ils s'exacerbent, et nous voici embarqués avec l'autrice dans des événements révélant la fragilité des êtres humains, les perditions en veux-tu en voilà, avec toutes ces questions lancinantes, des suspenses....sans la suite espérée sur ce que demain sera fait. Un très bon recueil de nouvelles que nous aimerions lire d'avantage.
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Je vous embrasse

Je suis depuis ses débuts les Éditions Lunatique, de fort près, et je n'avais plus lu d'ouvrage de cette maison depuis bien longtemps. Malgré mon soutien intense à cette maison, je dois reconnaître que là, les bras m'en tombent. J'imagine que le propos de ce qui est qualifié de "roman" (42 pages) a bien dû faire rire les personnes concernées, mais en dehors de la private joke éditoriale, littéraire et parisienne, comment dire... Le vide ? Dans un roman (même du 21ème siècle), on peut s'attendre à des personnages, des lieux, des situations, ici rien. On sait que la narratrice est une femme choquée par son amant absent qui signe ses messages par "Je vous embrasse" et que ça se passe à Paris... Pour le reste, il s'agit en réalité d'un long monologue (malgré sa petite taille) qui fait tourner en boucle un propos itératif. C'est bien écrit, fin, agréable à lire, mais je suis totalement passé à côté. Pas de drame non plus. Peut-être la prochaine fois aurons nous droit à "À plus dans le bus", ou bien à "Bien à toi" ou encore à "On se tient au jus" ? Quoi qu'il en soi, je continuerai à suivre Lunatique.
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Je vous embrasse

Je vous embrasse. C'est ainsi que l'homme conclut les rares messages qu'il adresse à la narratrice. L'expression reste cependant ce qu'elle est : trois mots jamais accomplis.

A partir et autour de ces trois mots, de ce geste esquissé comme une promesse ou un aveu ajourné, la jeune femme sonde les contours et les anfractuosités du sentiment amoureux, de cet élan indéchiffrable qui entraîne un être vers un autre sans que la réciprocité soit jamais avérée.

De cette relation, le peu de faits qui nous sont rapportés est soumis à l'interprétation et à l'analyse de l'amante qui, lucidement, presque froidement, décortique l'imperceptible mouvement qui va de l'attachement au détachement.

Tout en suggestions, tout en non-dits comblés par des hypothèses, ce court roman effectue un trajet d'une densité fulgurante au coeur des rapports amoureux, en s'éloignant de l'histoire particulière du personnage pour s'avancer en territoire plus universel.

Loin du marivaudage et de la romance attendue, le ton s'affûte en lames piquantes pour mettre à nu, sans violence mais sans complaisance non plus, les petits accommodements, les capitulations et les renonciations que l'on est capable d'accepter par amour. Mais le seuil de tolérance une fois atteint, il reste à s'observer agir, réagir, abandonner jusqu'à ne plus se reconnaître.

L'écriture se pare du plus vivant, du plus pur des classicismes pour disséquer avec impertinence cette relation qui oscille entre galanterie et goujaterie.

Pascale Pujol lacère à coups de griffes malicieux les serments, les promesses et les mots d'amour. Et c'est un régal, une gourmandise d'une acidité délicieuse !

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Je vous embrasse

En une quarantaine de pages, ce bref roman évoque le sentiment amoureux sans mièvrerie ni complaisance. La narratrice, éprise d’un homme distant et manipulateur guette et interprête les moindres signes d’affection qu’il consent à lui donner. Mais l’amoureuse ne va pas se laisser abuser longtemps. Et le regard qu’elle va poser sur cet homme au comportement désinvolte qui s’amuse à jouer au chat et à la souris, va devenir impitoyable. Savoureux et cinglant comme du Oscar Wilde, ce brillant opuscule est un véritable régal à découvrir absolument!
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L'or et le sel

Elle aura bientôt 1000 ans; aucun des humains ne la posséda vraiment même si tous l’ont pensé.

Certains ont cru l’acheter, d’autres la gagner par le droit d’aînesse, d’autres la prendre par la force. Mais aucun ne fut son maître, au mieux son régisseur.



Elle vient à nouveau de changer d’occupant avec un investisseur, hâbleur, crâneur, escroc sans doute; car oui, il s’agit bien d’une maison.



La vielle bâtisse doit être vidée en 3j. Chaque femmes encore en vie et y ayant séjourné, va y chercher ses souvenirs, parfois les voir jaillir comme un coup de poing. Entre sourires et larmes, l’assurance de retours certains dans le passé.



Pour Emma, en rébellion contre cette vente, ce sera le panier en osier avec lequel elle allait ramasser les œufs avec sa grand mère.



Pour Sonia, qui ne veut rien posséder, rien convoiter et garder un cœur nomade, ce sera un souvenir, celui de la petite sirène enfermée dans le puits du château, mais réapparaissant une fois par an.



Pour Carole, ce sera déposer son histoire dans une cachette secrète pour s’ancrer dans l’histoire de l’inconnue qu’elle veut être demain.



Pour Martine, qui a vécu ce château à travers de nombreuses heures de ménage, ce sera rendre hommage à sa grand mère, un peu sorcière mais surtout digne et forte.



Il y a aussi le notaire et le chat qui ne manqueront rien de cette page qui se tourne. Et il y a surtout « elle » la maison, personnage central qui comme les autres femmes va nous faire partager ses sentiments, ses souvenirs.



Un petit livre synonyme de nostalgie, de mise en lumière du temps qui passe.

J’ai aimé l’atmosphère de ce roman choral, sa capacité à nous transporter dans le château le tout dans un style poétique.
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L'or et le sel

Quelle belle idée que ce livre. Suite au décès de la grand-mère, la maison de famille est vendue. Moment compliqué pour chacune des femmes qui y ont vécues - Emma (la petite fille), Carole (la fille) et Sonia sa belle soeur - de la femme de ménage mais aussi de la notaire. Chacune y va de ses sentiments, de ses souvenirs et c'est vraiment bien fait. le plus extraordinaire est sans doute le point de vue de la maison elle-même ; c'est vraiment bien vu. Une approche avec une temporalité bien éloignée d'une simple vie humaine, une vision qui englobe les arbres, la nature, les animaux et les générations successives d'hommes.

Beaucoup de bienveillance, de belle réflexions sur la relation aux choses et au temps. « Et si partir n'était pas plus un renoncement qu'une libération, mais un mouvement aussi naturel et irréversible qu'une rivière entrainée vers son aval, qu'une graine déplacée au gré du vent ? (page 104) »

Un livre qui fait du bien.
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L'or et le sel

Une maison de famille, plutôt un grand manoir, voire château , va, après le décès de l’aïeule être abandonnée à la vente par la famille, enfants et petits-enfants.

Chacun s’épanche, famille, femme de ménage, notaire ... nécessité, regrets, remords pour certains ,trop d’absences . Même la maison se raconte et sent sa fin d’autant plus que le nouveau propriétaire n’est qu’un vil personnage qui pense plus au gains commerciaux futurs qu’à admirer la beauté des lieux.

Joli roman nostalgique, belle écriture.

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L'or et le sel

De la nostalgie à la poésie, j'ai été totalement touchée par l'histoire de cette demeure. Je n'avais qu'une envie : aller visiter ce lieu chargé de souvenirs.

Mon coup de cœur revient sans aucun doute au personnage d'Emma, auquel je me suis attachée.

Ce roman est un roman choral où la maison à elle aussi ses pages dédiés à son ressenti et ses souvenirs.

Le fait que la maison soit incarnée par un personnage en tant que tel, m'a fascinée d'une part, par le côté original de faire ressentir des émotions à un non vivant (qui n'a pourtant jamais été aussi vivant que dans ce roman, je vous le garantis) et d'autre part, par le fait de lui attribuer des pensées humaines à travers de descriptions poétiques.

Ce roman que je vous conseille, m'a à la fois émue et fait rêver.
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L'or et le sel

Je viens de finir ce livre inclassable (et c'est tant mieux!), entre recueil de nouvelles et roman polyphonique. Je l'ai beaucoup, beaucoup aimé.

Quelle bonne idée de dérouler le récit au fil des différents ressentis des personnages ! Là où le texte est vraiment réussi, c'est que même les lieux ont leur mot à dire.

Pascale Pujol possède l'art de décrire l'âme humaine dans ce qu'elle a de beau et de tordu. C'est très juste, poétique, gai et triste, parfois drôle, jusque dans la description des liens intimistes qui relient chacun à cette maison qui est au centre de tout.

Bravo Pascale, ton livre est l'un de mes coups de cœur de cette année !
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L'or et le sel

"Certains ont cru m'acheter, d'autres me gagner par droit d'aînesse, d'autres encore m'obtenir par la force ; mais aucun, jamais, ne fut mon maître - au mieux mon régisseur".



Dans ce roman à plusieurs voix, celle de la maison est aussi centrale que singulière. Il faut dire que cette belle bâtisse du sud de la France dont les pierres ont vu passer quelques générations de résidents et entendu souffler bien des vents est le centre de l'attention puisqu'elle s'apprête à être vendue. Habituel destin des maisons de famille lorsque la famille rétrécit, éclate, s'éparpille. Quelques femmes s'activent depuis plusieurs jours, il faut finaliser la vente, trier papiers et objets, vider les pièces de leurs meubles, faire place nette pour la nouvelle vie à laquelle la demeure est destinée. Moment propice aux bilans, aux souvenirs pour Emma qui s'était un peu éloignée des lieux et retrouve avec émotion les objets qui ont accompagné son enfance dans les pas de sa grand-mère aujourd'hui disparue. D'autres femmes se souviennent y compris celle qui était chargée d'entretenir la maison, elles égrainent les moments gravés dans la pierre et indissociables de chacune des pièces. Les histoires personnelles sont imbriquées au lieu, parfois joyeuses et d'autres fois plus tristes. Des débuts et des fins. Témoin privilégié, la notaire dont la charge transmise par son père offre une intimité particulière avec l'histoire de la maison. Le futur propriétaire ne fait pas l'unanimité, ni auprès de la famille ni auprès de la notaire - ni même auprès du chat - mais la vente a été acceptée et la signature ne va plus tarder. La maison va sans doute perdre son âme...



A travers ces voix féminines passent toutes les émotions des morceaux de vies réunis par un lieu qui renvoie à chacune l'écho de ses doutes, de ses regrets et de ses avancées. De ce que l'on croit maîtriser et de ce qui nous échappe. "Est-on jamais autre chose qu'un fil tiré entre hier et demain ? Comment s'approprier sa propre histoire et tracer son chemin ?" se demande Emma. Pascale Pujol aime jouer avec le merveilleux, l'occulte (cf Sanguines, son recueil de nouvelles très original) et parvient à surprendre en portant très loin et avec une certaine malice la puissance du féminin. Une chose est certaine : il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d'une maison.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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L'or et le sel

Une maison très aimée doit être vendue. En chapitres alternés, les acteurs du roman mais aussi la maison elle-même, évoquent avec une nostalgie poignante, nichée souvent dans les détails, les émotions que leur procure cette vente.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Petits plats de résistance

Pascale Pujol nous offre un premier roman choral bourré d'humour, avec une galerie de personnages truculents, tous aussi mesquins les uns que les autres, centrés autour de trois personnages principaux: une employée de Pôle Emploi qui se fait un devoir de traquer les fraudeurs, le patron d'un journal libéral au bord du gouffre, un demandeur d'emploi idéaliste mais surtout fainéant.

On ne peut que penser à la famille Malaussène de Daniel Pennac en dévorant les chapitres de ce roman qui se savourent comme des nouvelles.
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Petits plats de résistance

Gourmand, joyeux, graveleux, bruyant, coloré, des femmes qui savent ce qu'elles veulent, des enfants surdoués, des fonctionnaires magouilleurs, des rêves réalisés, une justice approximative et un excellent restaurant bio. Tout y est, et ce qui commence comme un recueil de nouvelles se transforme en roman, liant les récits les uns aux autres et montant crescendo !
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Petits plats de résistance

Une gourmandise ! Un plaisir qui titille les papilles et laisse une saveur persistante de petit bonheur !

Cette fable urbaine, circonscrite à Montmartre, met en scène et à table :

Sandrine, la conseillère Pôle-Emploi que les chômeurs aiment détester. Ambitieuse, rouée, pleine de ressources. Elle rêve d'ouvrir un restaurant bio et ne recule devant aucun moyen pour réaliser son projet.

Guillaume, son mari, qui mène une arnaque à la presse écrite en pillant les kiosques pour revendre les journaux à son compte. Mais les progrès de la vidéo-surveillance risquent de faire capoter sa petite entreprise.

Juliette, leur fille de 11 ans, surdouée, géniale et amatrice de bulles de chewing-gum, qui aide sa grand-mère à gérer un site érotique.

Marcel Lacarrière, patron de presse, dont le journal subit les effets de la crise et du succès d'un concurrent spécialisé en Confessions Intimes.

En plat de toutes les résistances, quelques résidents d'un foyer pour personnes en difficultés : chômeur multi-diplômé, artiste cuisinier, fils de président africain, directeur en passe d'être muté.

Ça rebondit, ça s'affronte, ça complote, ça virevolte avec des dialogues vifs, des péripéties qui frôlent l'absurde, des méchants qui auraient mérité d'être gentils et des gentils qui savent jouer les méchants.

On n'y croit pas vraiment puisque c'est une fable et que l'auteur en assume les excès. Mais j'ai été prise dans le jeu, j'ai eu envie de faire partie de cette famille de doux dingues et j'ai ressenti le même genre de plaisir que devant un film de Capra.

Enfin voilà ! Un roman qui fait du bien !
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Petits plats de résistance

Un livre drôle farfelu et plein d'exotisme. Une façon de décrire un Paris qu'on nous raconte souvent pauvre, dangeureux, sordide, et là il est un lieu multiculturel, débordant de couleurs, d'épices, de gens... ça donne parfois un côté un peu fouilli mais quand on se laisse embarquer on fait un voyage très agréable.
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