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Critiques de Patrice Delbourg (27)
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Une douceur du chloroforme

Patrice Delbourg est un virtuose de la langue, un jongleur de mots, un champion de la réthorique. Il le prouve une fois de plus avec Une douceur de chloroforme, centré autour d’un personnage bien particulier, aigri, désabusé, désaffectivé, déployant toute son énergie pour se couper de toute relation qu’elle soit positive ou négative avec ses semblables.Le personnage ne suscite pas la compassion, bien entendu. Alors pourquoi persister et suivre l’inintéressant bonhomme et ses multiples griefs de récriminations? Eh bien juste pour voir comment l’auteur va, à défaut de développer l’intrigue, qui n’existe pratiquement pas, multiplier les figures de style pour parler du vide sidéral de l’insupportable Jim Baltimore, quand il n’est pas Anatole Glimpse. L’allitération orne d’innombrables paragraphes, la lecture à haute voix s’impose par moment, pour goûter au mieux à la musique des mots.

La formule n’est pas nécessairement distinguée, le parler de la rue n’est pas exclu :



« Rien à moudre de la bulle fine, vide et légère pour restaurants de prestige . Hé, il veut un godet de flotte, un bouillon de canard, un jus de grenouille, un sirop de pébroque. Pas la source auvergnate la plus chère du monde »



La litanie des phobies du bonhomme s’égraine chapitre après chapitre et la liste est longue. Du tourisme :



«  L’engrenage infernal fonctionne à merveille, sitôt qu’un redoux s’annonce, les pays industrialisés s’empressent d’échanger leurs Bidochons respectifs par tous les moyens de locomotion existants »





aux tatouages :



« La couenne n’a pas à d’histoire à raconter sinon par le salon des rides et les taches de vieillesse »



et bien d’autres doléances diverses et variées.



Autrement dit, il faut aborder l’ouvrage avec un moral solide et un optimisme à tout épreuve ou faire une cure préventive d’antidépresseurs . Il y a peu de chance de bondir d’allégresse après la dernière page, si ce n’est parce qu’on quitte le rabat-joie de service.



Si l‘on en revient au roman, hormis les joutes littéraires et les figures de réthorique, il y a peu matière narrative. Il faut plutôt le prendre comme un exercice de style, permettant de faire passer quelques messages (autobiographiques?) bien sentis sur notre monde contemporain.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les désemparés. 53 écrivains au bord des mots

Je viens de terminer  ce livre rare, étonnant ,  recommandé par Aléatoire dont les prescriptions sont toujours une découverte, une richesse, et un plaisir.



Le voici désormais devenu , pour moi, une sorte de livre de chevet.



 Baedecker des Introuvables, miscellanée de grands Maudits, Réservoir Dog d'ivresses secrètes, puits creusé de nouveaux vertiges, cumulus d'orages désirés. 



Je l'ai lu lentement, parce qu'il se déguste à petits pas lents, curieux, attentifs.



Comme on arpente la galerie d'un musée inconnu ou fermé depuis longtemps.



Une galerie de portraits.



 53 écrivains,  53 inconnus "et nos frères pourtant" dont les portraits successifs et contrastés  ( leur individualité est signalée, en plus du croquis à la plume de Raphaël Caussimon qui leur donne un visage, par un sous titre apposé à leur nom:  "Georges Hyvernaud,  Fantassin des ténèbres"; "Chaval de retour"; "Jean Reverzy, Scaphandrier de l'âme".. ,    qui leur confère une aura  unique) dont les portraits, dis-je,  ont cependant tous un sombre point commun: vie tabassée , opiniâtre mistoufle, guigne-au -cul- verdâtre, solitude des grandes profondeurs, mort précoce. Violente, recherchée ou subie.



 Chacun de ces portraits est l'occasion d' un court récit, campé avec talent : Patrice Delbourg est un orfèvre de la formule, un prince de l'emporte- pièce,  un fraternel de la marge, un convivial de la déroute- et à chaque vie esquissée,   l'auteur mêle des textes rares, des mots perdus et fulgurants, des bouts rimés de génie,  des amoralités de fables noires, qui donnent envie, tout à  coup, de les avoir tous sous la main, ces trésors négligés, oubliés, introuvables...



C'est dire si la dégustation est lente:chaque rencontre est un coup de coeur ou un coup au coeur. On s'arrête, on veut en savoir plus, on cherche , on trouve parfois. Chacun des 53 -17 seulement m'étaient connus, à ma grande confusion!-  est une fenêtre ouverte sur un monde nouveau.



Et par ces temps de confinement, il faut les ouvrir , les fenêtres.



Elles nous révèlent notre aveuglement, l'étroitesse de notre connaissance, le convenu de nos goûts,  le conformisme de nos esprits.



Voilà des Désemparés qui ont des choses à nous dire sur nos défenses,  sur notre enfermement.



Un petit livre des confins qui délivre du confinement   et qui, sans bouger, nous remue.
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Max Jacob, un drôle de paroissien

Dans le cadre de l'opération masse critique je viens de lire : Max Jacob, un drôle de paroissien.

Pourquoi ce choix ?

Avant tout, retrouver l'éditeur Le Castor Astral que je fréquente depuis de nombreuses années. En effet je fus un lecteur émerveillé par leur monumentale "Anthologie 80" (dix ans d'expression poétique) et un abonné de leur revue Jungle qui m'a fait découvrir des auteurs tel que Jacques Abeille, Bernard Bretonnière, Lucien Suel, Anne Mathiot et bien d'autres.

C'est dans le n°6 de cette même revue que j'ai lu pour la première fois Patrice Delbourg qui consacrait deux pages à Blaise Cendrars, la mémoire-Bolide.

Puis j'ai retrouvé bien plus tard cet auteur faisant avec son livre "Les Désemparés" (toujours au Castor Astral) 53 portraits d'écrivains. Une bible pour tous ceux qui voulaient sortir des sentiers battus de la littérature française.

Le Castor Astral fait toujours de beaux livres. Qualité du papier, iconographie, tout est fait pour ravir le lecteur. Cet ouvrage ne déroge pas à la règle.

En quatre-vingts pages, l'auteur nous propose le portrait de Max Jacob, poète dont "toute son existence fut un périlleux exercice d'équilibre funambulesque". "Entre, facétie et désespoir, entre besoins de sainteté et tentations charnelles".

Pour cela Patrice Delbourg jongle avec le vocabulaire, se plaît à employer des mots peu courants (miscellanées, rhapsode, anachorète, oraculaire, ludion, palinodies, matassin, aède, coquecigrue, etc...), sa participation à l'émission de France Culture " des Papous dans la tête" l'influence à l'évidence. Mais pour ne pas paraître trop précieux il n'oublie pas les mots du ruisseau et sème ici un "fifrelin" ou une "carabistouille" et là une "mouise" proche d'une "bamboche".

Il me fait penser à un gymnase récitant son programme au cheval d'arçons. C'est plein de technique, de mouvements plus difficiles les uns que les autres, répétitifs, et une sorte de malaise gagne le spectateur.

Car Patrice Delbourg se grise de son aisance et se permet des fantaisies totalement incongrues.

Je cite : " le poète est de toutes les maldonnes lyriques. Les maldonnes des feelings aussi..." page 20 (allusion au roman de Maurice Dekobra la madone des sleepings).

Page 26 il récidive avec un - "haro sur le tout-à-l'égo" et page 30 avec le sublime - " souvent le lecteur a le sentiment que tous les textes de "Mad" Max ont été écrits au printemps".

Ah ! si Patrice Delbourg avait su se contenter de cette belle trouvaille : "mais à la porte étroite de Max, il y a toujours un judas" (allusion au roman d'André Gide).

Mais Patrice Delbourg semble vouloir nous épater. Et ce qui devait arriver arriva.

Son beau numéro tout à coup s'enraye au sixième chapitre. Des phrases, que l'on vient de lire dix pages précédemment réapparaissent, comme un disque rayé qui répète éternellement le même air.

Cela va être fastidieux mais je dois faire ici quelques citations.

Il écrit page 59 : " il prie le jour et s'abime la nuit dans les épopées de stupre et de bamboche".

Je venais de lire page 44 : " la nuit, Max se roule dans la fange. À l'aube Max est à genoux sur les dalles du transept de l'église".

Page 60 : "bien qu'économiquement faible, il ne manque jamais de donner à la main nécessiteuse qui vers lui se tend".

Je venais de lire page 44 : "il n'a pas un fifrelin devant lui, mais trouve le moyen de faire l'aumône à plus déshérité que lui".

Étonnant non ? Mais le meilleur est à venir ...

En effet page 85 il écrit : "ami de chacun, il joue le rôle de fédérateur, les mettant en contact, les encourageant à se rencontrer et à travailler ensemble. Avec eux il élabore progressivement une poétique, dont l'expression ultime se trouvera rassemblée dans ses conseils à un jeune poète".

Ce long passage je viens de le lire mot pour mot page 71 !

Page 87 cela recommence. Tout un passage qui débute par : " ce rôle de mentor, de vigie d'un monde nouveau, etc.etc." , qui dure sept lignes, je l'ai déjà lu telquel page 71 !

Le lecteur que je suis ouvre de grands yeux, doute un instant de son esprit, s'assure qu'il n'a pas rêvé.

Hélas c'est bien la réalité et je vous fais grâce du reste de la même veine.

Je ne peux quand même pas passer sous silence deux phrases dignes de figurer dans l'almanach Vermot :

" il n'en a cure, comme on dit à La Bourboule".

Et une autre très élégante faisant allusion à l'homosexualité de Max Jacob :

" il ne cesse de tirer le diable par la queue. Et pas seulement le diable...".

Après cette démonstration, afin de rester dans le style de Patrice Delbourg, on peut affirmer que la messe est dite. Mais je ne saurais cependant, trop conseiller au Castor Astral de lire les ouvrages qu'il met en vente afin d'éviter au lecteur bien des déceptions.



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Max Jacob, un drôle de paroissien

Un portrait du poète qui était l'ami de Picasso, d'Apollinaire, de Modigliani, de Jean Moulin et de bien d'autres...

A l'occasion des 70 ans de la mort de Max Jacob à Drancy, alors qu'il allait être expédié comme tant d'autres vers les camps de la mort, le portrait que nous propose Patrice Delbourg est un hommage à cet homme plus mal connu que méconnu.

En effet, peu de gens connaissent ses poèmes. Mais davantage en ont entendu parlé au travers d'un prix de poésie, ou, à Quimper, d'une passerelle, d'un collège et d'un théâtre qui portent son nom.

Seulement, il n'a jamais connu cette reconnaissance tardive et en souffrira malgré les apparences et sa vie débridée de fêtes en fêtes sans se soucier du lendemain.



Pour ce qui relève du livre, l'objet est beau, sa couverture en peau de pêche abrite une belle photo de Max Jacob qui pose en séducteur, qu'il était, et bien sûr un texte.

Oui, un texte. Ou plutôt un ensemble de mots assemblés façon costume d'Arlequin dont la traduction en français se fait attendre car je n'ai pas réussi à saisir tout le propos et le style Delbourg. Style très snob, il s'emploie à utiliser des mots compliqués et inusités dans un assemblage de paragraphes qui m'a paru désordonné, puisque Delbourg se répète souvent et colle, superpose, et surtout répète sans arrêt la même chose: Max Jacob était un artiste homosexuel qui était malheureux mais ne le montrait pas.



Mais Patrice Delbourg a, dans le fond, tout de même réussi ,à susciter de l'intérêt pour l'artiste Max Jacob et c'est après tout l'essentiel.

Merci à Babelio et au "Castor Astral".

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Les désemparés. 53 écrivains au bord des mots

Ce livre est une bible, un trésor qui nous livre le portrait de cinquante trois écrivains "maudits" avec de superbes citations. Je lui dois la découverte de très grands talents et j'en sais infiniment gré à Patrice Delbourg.



Je l'ai souvent acheté, prêté, donné, et viens d'en acquérir un énième exemplaire mais je vous préviens, cette fois je me le conserve jalousement !
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Faire Charlemagne

Imaginez 252 pages, environ 400 000 signes pour tirer le portrait d' Antonin Chapuisat, professeur de français au lycée Charlemagne. Quelle opiniâtreté il a fallu déployer pour que la stature de Chapuisat trouve dans les méandres de sa vie, matière à façonner ce visage, le rendre crédible sans insulter sa mémoire, parler de ses tenues sans les froisser comme, " la lévite bleue à brandebourgs qui flottait sur ses flancs avait tout l'air exhumée d'une friperie associative pour une pièce de Tchekhov", s'ennuyer le moins possible à disséquer les fêlures d'une âme qui se savait condamnée à errer dans les limbes.





Que retenir d'une personnalité si complexe, son enseignement, ses foucades, ses errances alcoolisées, ses désirs refoulés, son langage colorisé ou bien ses haines farouches et ses désillusions.





Patrice Delbourg nous livre ici un roman où le langage tient la première place. Antonin serait sans doute déçu de lire cette prose qui n'est pas la sienne, pour découvrir qu'il en est le prétexte, la justification incestueuse, celle de Patrice Delbourg de se faire plaisir, peut-être de se faire mousser, et quel scandale que quelqu'un puisa dans la déliquescence d'un professeur de français, les envolées littéraires du lyrique Chapuisat., reprises par un greffier sans scrupule,





Ne passons pas sous silence nos bélugas et nos chérubins, au fil des pages, ils sont épinglés, vilipendés avec quelle éloquence !

"La niaiserie en scolarité faisait des claquettes aujourd'hui elle se pavane en percussions lourdes",

"les jeunes ne connaissaient plus la frivolité d'une saillie à la cantonade",

"deux secondes mollassonnes persillées de cancres, saupoudrées de jobards avachis," 

"copies ineptes issues de cerveaux en terrain vague ",

"de quelle manière transmettre le goût d'un style distingué à ces cerveaux désherbés ?"

"Inculquer une tournure, une manière soignée à des intelligences dont la lucidité ne dépasse pas la vigilance du bulot à marée basse P 111 ».





C'est sans doute, en pianotant les itinéraires littéraires de Chapuisat et relevant les estaminets de la capitale, et son goût pour la dive bouteille, que Patrice Delbourg dessina les premières pochades de ce recueil plein d'allégresses qui allait devenir Les Solitudes en Terrasse. Ainsi il erre rue de Montfaucon, et fini par demander, "un Spritz .Rosso bien tassé. Une larme de Bitter aussi. Mais pas plus que le bord. L'estaminet affichait sur ses boiseries des volées de calembours et de contrepèterie tracées à la main," p 174



« La seule vie de café le tenait en équilibre comme l'assiette en kaolin toupille au bout de la tige du saltimbanque chinois ».





Toutes les singularités, les excentricités d'Antonin, le conduisent à petits feux vers son déclin, il est déjà trop tard pour trouver une deuxième vie à Emmaüs, le vintage, ou le recyclé se désintéressent de ses frasques, L'avenir, le voit-il vieillir, il peut encore finir en beauté sur un coup d'éclat, en vrai Chapuisat.



Patrice Delcourt s'est délecté de littérature en nous livrant à l'ombre d'Antonin ses amitiés romanesques, nous offrant à plusieurs reprises un florilège de ses meilleurs amitiés, Marcel Aymé, Antoine Blondin, Albert Paraz, Calaferte, Léon-paul Fargues... La France des terroirs s'invite selon l'inspiration de Chapuisat, les chopines n'allègent pas seulement le corps mais le cœur.



Cette stylistique à la Grâce Dieu ( St Emilion grand cru) a oublié les régimes propres à vous décaver le caractère, ici on prêche aux épîtres de Rabelais, sans aller à confesse, ici on vit, on déguste sans le contrôle d'un gastro-entérologue, ou d'un smartphone.
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Solitudes en Terrasses

L'ivresse donne des ailes aux poètes, et les vins sont souvent à la grappe d'une imagination vagabonde, de tendresse et de vers. Patrice Delbourg dans son nouveau livre de poésie gaillarde nous en donne une fois de plus un très bel exemple . « Solitude en terrasses », ne cause pas de l'absence du lien social, comme pour « l'Enfer c'est les autres », (Sartre lui parle à Dieu), mais de fraternité, celle du Zinc, des brèves de comptoir, des tavernes aux terrasses animées, des estaminets désuets aux riches cépages.



J'aime retrouver dans la littérature le nom des terroirs, la terre et les graviers, les flancs de vallées et ses coteaux, l'adret et l'ubac, l'argile et la tourbe, la pouilleuse ou la crayeuse, car la vigne vient du sol, s'y assoit pour des années, elle sera jeune puis une vieille vigne, plus goûteuse encore, avec plus de souvenirs à raconter dans ses robes et ses couleurs.



Avec Patrice Delbourg, on boit, "un sémillant Morgan un peu vert, qui lui offre un cerveau de substitution dans la musique éperdue des sphères ", c'est la magie des étoiles qui éclaire ce livre. J'aime aussi sa façon de faire boire nos plus belles plumes, ainsi page230, transi sous son feutre taupé mendiant d'éternité Léon Bloy siffle un Pécharmant.





Au Rialto il invite page 244, René Guy Cadou : "sous les combles dans une carrée poussive René Guy Cadou cotise au club des inconsolables il siffle une petite mousse à peine fraîche avec un cliquetis de vieille armure florentine". Mais il avoue aussi page 53, " dans les marges littéraires de nos climats tempérés que seuls les détails le captivaient encore le tricycle bidule de Léon Paul Fargues, le vélocipède alcyon d' Alfred Jarry", enfin c'était du pareil au même, car tout se mélangeait au shaker de sa mémoire.





Il faut être Patrice delbourg, où Patrick Modiano, pour glaner autant de noms d' estaminets, et de bistrots de notre chère capitale. Près de 150 débits de boissons jalonnent ses marches, et surtout ses pauses, dont quelques-uns s'habillent de noms étrangement cocasses comme au petit tabouret, au divan des taciturnes, à la sauvette, le bouillon des bouquinistes, les fleurs du malt, le chant des voyelles, le hollandais volant, le petit creusois,,, la taverne de la grosse Margot ou plus simplement la tartine.



A la terrasse d'un bistrot la solitude est passagère, comme chez le buveur de Boris Vian, n'importe quel jaja ouvre des rencontres insolites, « le vin du jour est un plaintif coteau-du-forez, » « le passant un chroniqueur frivole boitille mandibulant des onomatopées hirsutes.



Laissons à Patrice Delbourg la tache de clore ce billet ;

les nuages pleurent à la sanguine

le ciel doit avoir des meurtres sur la conscience

carreaux cassés fenêtres borgnes

Il hésite à quitter le cocon de la buvette du marché

dehors il fait si mal vivre

p 27



Écrit Vin suggère Delbourg, tout le reste n'est que litre et rature ajoute Blondin.

PS n'a pas hésiter , de se référer aux quatre pages citant les boissons consommées. en fin de livre ou table des liquides.

Un bel ouvrage réservé aux amateurs de bons vins, de bons mots.
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Les chagrins de l'arsenal

Le moins que je puisse dire c'est que Patrice Delbourg n'a pas une écriture commune et courante. Son texte d'un style littéraire haut de gamme, franchement élitiste est magnifique. Quel dommage qu'il soit constamment émaillé de mots de moi totalement inconnus. Environ un par page ! Conseil avisé : lire avec un dictionnaire à portée de main, mais attention, préférer le Littré au Petit Robert, car dans ce dernier, certains mots ne sont pas répertoriés. Une lecture, qui malgré des tournures de phrases travaillées, très belles et vraiment plaisantes en devient "canulante" (p.11) à force d'usage de mots savants, peu usités, voire plus du tout, sauf par l'auteur lui-même.



C'est coincé entre les murs de la maison -je ne suis pas sûr de pouvoir ici user du mot "bajoyers" (p.12) qui s'applique plutôt aux écluses et aux ponts- pour cause de mauvais temps (étonnant cet été, n'est-il pas ?) que je me lance dans la lecture de ce roman. Mais quelle mouche m'a donc piqué ? J'aurais dû, avant de débuter, faire "propédeutique" (p.10) en lettres. Il y est question de voile qui "faseyait au vent" (p.9) (pléonasme ?), de "biffons" (?) (p.14), de "portulan" (p.18), de "poliorcétique" (p.23) ou encore d'"elzévir" et de "garamond" (p.37).



Rassurez-vous, je ne vous ferai point un "épitomé" (p.33) ou un "spicilège" (p.19) de ce livre, parce que d'une part, j'ai arrêté de noter les mots auxquels je n'entrave que dalle à la page 50, et parce que d'autre part, mon "dictame" (p.48) personnel fut de stopper ma lecture avant la fin. Je n'en suis pas au point de préférer un "antiphonaire" (p.38) -surtout lorsqu'on connaît mon anticléricalisme-, mais j'avoue avoir pensé à "l'estrapade" (p.49) -en fait, je déconne, je ne connaissais ni le mot ni le principe.



Loin d'être un "pouacre" (p.39) vivant dans une "sentine" (p.50), je me suis pourtant senti puant de manque d'instruction, de savoir, un vrai blaireau, quoi ! Un putois ! Ragaillardi par le fait que je ne trouve pas toutes les définitions des mots dans le dictionnaire, et ayant troqué la grimace pour un rictus ironique aux coins des "badigoinces" (p.44), je me suis dit :



"Mon petit gars (et oui, quand je me parle, je m'appelle "mon petit gars", parce que si je dis "ma petite fille", ça m'excite et après je ne sais plus ce que je devais écrire ; ça, c'est du pompage -si je puis m'exprimer ainsi- du regretté Pierre Desproges), tu vas noter tous les mots que tu ne piges pas et tu vas faire ton billet en les incluant dedans. Pas chouette comme défi ça ?"



C'est donc tout gonflé de fierté, par ma relative réussite, (je dis "relative", car je ne suis pas certain de ne pas avoir détourné quelques sens malgré moi) mon "vertugadin" (p.22) des chevilles, que j'achève cet article & -"esperluette" (p.33)- que je peux enfin citer l'auteur : "Excédé jusqu'à défaillir par un funeste souvenir d'ânonnement scolaire au tableau noir, il pourfendait ainsi d'un coup de Laguiole une arborescence d'Arsène Houssaye, un surgeon d'Henry Bordeaux, déjà bien encombré d'un salmigondis d'affèteries" (p.31)



Alors, pour ne point être trop mauvais, voire jaloux, mauvaise langue et totalement inculte, je préfère reprendre le compliment sus-cité et le renvoyer à l'expéditeur: "Monsieur Delbourg, vous voici pris en flagrant délit d'affèterie !"
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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L'ampleur du désastre

Patrice Delbourg a été condamné le 26 septembre 1997 par le tribunal de grande instance de Paris pour plagiat et contrefaçon, pour avoir reproduit dans son recueil "L'ampleur du désastre" plusieurs passages de l'oeuvre d'un autre poète, Thierry Mattei, intitulée "Je serai voltigeur", jugement confirmé en 2001 par la Cour de cassation.

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Villa Quolibet

Je crois que c'est l'une des rares fois où j'ai été déçue par un livre dont la présentation m'attirait outrageusement ! J'en attendais peut-être trop... Certes, le vocabulaire est intéressant... mais son érudition finit par bloquer le lecteur dans une histoire qui de toute façon n'avance pas. On a une impression de masturbation intellectuelle, mais ça s'arrête là. Conclusion, ça m'arrive très rarement, mais je ne dépasserai pas la page 100 (me suis arrêtée à la 99 ;-) et ne me forcerai pas à m'ennuyer plus longtemps. C'est sans doute ça le mot de la fin : sous des dehors de récit drôle, c'est en fait très ennuyeux...
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Les désemparés. 53 écrivains au bord des mots

Voici 53 portraits de solitaires, d'insoumis, de réprouvés sans pedigree ni chapelle. Patrice Delbourg nous entraîne dans une vaste réhabilitation.

Vous y trouverez : Jean Forton , Jean Reversy, Jean Sénac, François Augiéras, André Hardellet et d'autres que je vous invite à lire.

Seul bémol, l'absence de Pierre Luccin.

Un livre de chevet !!
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Une douceur du chloroforme

Faut-il renoncer à ses rêves pour plonger dans un laborieux marasme? un total dégoût du monde? une envie irrépressible de mourir pour disparaître de la surface de la terre? trouver le poison en imaginant un tampon imbibé de chloroforme coincé, maintenu de force en dessous le nez par le triste suicidaire; un doucereux embroglio déstabilisant totalement le pauvre individu. L'auteur de ce roman libére une écriture savante, mélangée des senteurs d'autrefois, belle et pompeuse, du vrai français hélas quelque peu délaissé par les ecrivains actuels. Un condensé désespéré dans un labyrinthe littéraire chatoyant, un vrai feu d'artifice. Un Versaille vidé de son dernier roi d'antan et ses courtisans, pour un autre roi des temps modernes en d'autres lieux.

La curiosité l'emporte jusqu'au bout, pourtant il n'est point besoin de tourner autour du pot pour deviner la fin du livre. L'écriture dite spontanée a ce qu'il apparaîtrait selon les critiques est une des clés qui ouvrirait le succès d'un auteur. Pas dans la construction de ce récit hors norme de la romance traditionnelle. Il s'agit bien la d'une agonie volontaire. Un long trépas, la ruine d'un esprit au bout du rouleau. Un corps usé. Un homme devenu suicidaire sans la volonté d'abréger sa morne existence, et sa seule volonté pousse le cynisme extrême, exacerbé, de se contempler dans une parfaite détérioration de lui-même parce que tel est son souhait. Un entrainement intensif infligé programmé et destructeur dont il est le maître. Quant on ne s'aime pas on ne peut pas aimer les autres. L'auteur invite le lecteur à vivre tous les maux de Jim Baltimore jusqu'à la fin. Ce livre est d'une insoutenable vérité et cruelle beauté.

Dépressifs s'abstenir.
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Max Jacob, un drôle de paroissien

Ce livre sort à l'occasion du 70 ième anniversaire de la mort de Max Jacob, mort à Drancy en 1944. Ses origines sont bretonnes né à Quimper en 1876. C'est à l'âge de vingt ans qu'il débarque à Paris, il va mener une vie de bohème à Montmartre, il va être à la fois peintre, critique d'art, ami de Cocteau, Apollinaire, Picasso etc ... Ce dernier a joué un rôle important dans sa vie. 1921, il quitte Paris, pour aller vivre en province à Saint Benoit sur Loire, là il mène une vie monastique. En 1927, il revient sur Paris, et il aime la fête, au Lapin Agile. En 1936, à soixante ans il quitte Paris pour retourner à Saint Benoît sur Loire, mais cette fois ci il est rejeté du monastère à cause de ses frasques parisiennes. Peu lui importe il vivra simplement dans deux belles chambres que lui loue Madame Persillard. A la déclaration de guerre, il est obligé de porter l'étoile jaune, le 24 février 1944 il est arrêté par les Allemands. Il meurt d'une congestion pulmonaire à Drancy au camp de la Muette. Max Jacob était un véritable dandy de l'entre deux guerre.

Il était un personnage burlesque et grave. Il est poète, il adore joué avec les mots comme un jongleur, un acrobate. Il aime dérangé, il a gardé son âme d'enfant. Il aimait écrire à ses amis jusqu'à son arrestation.

Patrice Delbourg rend un hommage-portrait vivant de ce poète méconnu. Un hommage qui est très agréable à lire, qui donne envie de mieux connaître ce grand poète Max Jacob.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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L'odyssée Cendrars

Ce n'est pas une simple biographie, bien classique au service à la fois de l'auteur et de la clarté de lecture mais une étude de poète écrite sur un autre poète. C'est ce qui m'a le plus rebutée: le manque de simplicité du style. Pour moi, je le sais maintenant, trop d'effets de style dans une biographie, tue le style en l'alourdissant et finit par m'épuiser! On ne va pas assez directement à l'essentiel que sont les informations.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Zatopek et ses ombres

Amateur de sport et et admirateur de Zatopek, je pensais avoir retrouvé dans ma bibliothèque un livre SUR le sport. En fait c'est un livre CONTRE le sport que j'ai refermé.

Cet essai sur le sport est un terrible réquisitoire totalement subjectif. L'auteur parait avoir quelques connaissances de l'histoire du sport au travers des multiples citations de faits. Mais il ne met en évidence que les aspects négatifs. Quid des valeurs du sport et de son rôle sociétal et humain et des joies qu'il véhicule ?

L'auteur a-t -il un jour pratiqué ou participé à des activités sportives ou vécu la chaleur d'un vestiaire ?

L'ouvrage n'est que succession en vrac et de façon déstructurée de critiques et polémiques. Le regroupement par chapitre ne présente aucun intérêt.

Heureusement que l'ouvrage est très bien illustré. Bonne idée et belle réalisation que le déroulé de la foulée de Zatopek. Les photos en mini format ou en filigrane des artistes de la piste présentent également un intérêt; tout comme, à la fin, la liste de ces athlètes avec un surnom.

En résumé, un livre sans queue ni tête que je me suis efforcé de terminer en espérant une conclusion.

La déception s'est poursuivie jusqu'à la dernière ligne.

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Un certain Blatte

«Il pleut depuis ce matin.» [P.D.]

Cette première phrase ne témoigne pas tout à fait adéquatement de l'écriture de Delbourg dans ce roman initialement publié au Seuil en 1989 et réédité ici chez Arbre Vengeur. Patrice Delbourg nous plonge avec son personnage atypique, ce Blatte syllogomane, cet accumulateur compulsif, qui vit d'une certaine façon par procuration au travers son amas de déchets scrupuleusement recueillis tels des reliques, dans un univers de mots et de figures de style, dans des métaphores, des oxymores, des métonymies et autres anacoluthes. À ma lecture, le cadre de vie d'Adrien Blatte bien qu'exprimé dans toute sa solitude et son existence en fuite perpétuelle par rapport à une autre réalité est devenu secondaire et ce sont les mots, les phrases, le style, l'écriture elle-même qui ont pris la place du héros, qui sont devenus le personnage principal, qui sont devenus la raison de cette lecture, le fil rouge qui m'a maintenu comme lecteur en lien à un auteur inventif, créatif qui joue du mot comme d'autres d'un instrument, qui crée une musique difficile mais contemporaine et éclatante.



Patrice Delbourg sème ses textes d'images fortes, il juxtapose des syntagmes provenant d'univers disjoints. Son ludisme l'amène, et nous avec lui, sur des territoires où la stylistique devient jeu, où le mot devient boule sur une table de billard, où les phrases s'inscrivent comme une trajectoire sur cette table-dictionnaire. le lire et le suivre dans ses élucubrations d'écriture devient une expérience sans égale.
Lien : http://rivesderives.blogspot..
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Une douceur du chloroforme

J'ai reçu ce livre grâce à la géniale opération Masse Critique et je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que l'éditeur Le Castor Astral pour m'avoir fait découvrir ce livre.

J'étais très content de recevoir ce livre, toutefois mon enthousiasme s'est vite évanoui lors de ma plongée au cœur de l'ouvrage...

Pas du tout le genre auquel je m'attendais, et bien que je doive bien sûr reconnaître que la qualité littéraire de ce livre est exceptionnelle tant l'auteur nous expose une parfaite maîtrise de notre belle langue française, je suis toutefois très mitigé par rapport à ce livre... Dans la forme d'abord, un vocabulaire soutenu est agréable mais pas quand il est poussé à l'extrême et conduit le lecteur à une indigestion de phrases quasi incompréhensibles... Pour le fond, et bien ce déprimant Jim Baltimore est encore plus imbuvable que certains affreux mots que j'ai lu pour la première fois de ma vie et qui me semblent bien plus moches que le joli prénom Anatole que Jim renie et fustige comme tout le reste. Et là je comprends moins encore la volonté de l'auteur : je ne connais (heureusement) personne de suffisamment insensé pour s'attacher à un personnage comme ce pauvre type... Dans l'ensemble cela donne un livre pour lequel j'ai eu aussi peu d'intérêt que celui que Jim Baltimore en aurait lui-même, et c'est sur cette réflexion déstabilisante que j'ai clôturé ma lecture. Je conseillerais ce livre à tous les masochistes linguistiques qui aiment devoir relire plusieurs fois une même phrase avant de presque en saisir le sens, oui il y en a, mais pas vraiment aux lecteurs qui ont besoin de rentrer dans leurs lectures, de ressentir un intérêt envers les personnages et leurs histoires...

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Faire Charlemagne

Les adeptes du « littérairement correct » auront très probablement du mal à finir le roman de Patrice Delbourg « Faire Charlemagne », car ce dernier est inspiré de part en part par l’esprit de provocation, par un souffle polémique quasiment incessant .Le personnage principal, Antonin Chapuisat, est Professeur de lettres au lycée Charlemagne, lycée parisien de renom .L’exercice de ce noble métier, le professorat, devrait donc combler Antonin Chapuisat ;Il n’en est rien .Cet homme, à l'héritage familial très négatif, est aigri, passéiste, en recherche d’un enthousiasme et d’une énergie perdue : « Cette hantise d’un monde nouveau aux portes de son fief citoyen ne lui avait jamais faussé compagnie, il entretenait ainsi le flambeau familial, sommaire mélange de xénophobie radicale et de soupçon mercantile . » Eprouve-t-il un commencement de proximité avec ses élèves, croit-il pouvoir les touchers, les initier aux beautés de la littérature française et aux classiques du « Grand Siècle » ? Nullement, et c’est un dégoût, une hostilité évidente qu’il ressent à l'égard de cette nouvelle génération qu’il qualifie ainsi : « Les élèves le regardaient pantois, effondrés sur leurs pupitres, crêtes iroquoises en médrano, petites queues de ragondin dans la nuque, tignasses entièrement amidonnées à la gélatine halal (…) clous dans les joues, pauvres gaziers qui essayaient de rassembler en feux grégeois les derniers télégrammes de détresse émis par leur mémoire sinistrée. »

Pourtant, ce qui incite Antonin Chapuisat à persévérer, c’est l’attirance qu’il éprouve pour certains écrivains, largement oubliés aujourd'hui, tels que Albert Paraz, Henri Béraud, Benjamin Péret .Cet engouement est tellement intense que notre professeur, débordant d'audace pédagogique, substitue ces auteurs aux auteurs officiels du programme :Saint-Exupéry , Malraux .Le résulta ne se fait pas attendre et les plaintes des parents d’élèves se multiplient .Antonin Chapuisat justifie cette inversion des valeurs : « Seule la chose littéraire le retenait .Il aimait les auteurs sulfureux de haut rayonnage, dotés d’une posture libertaire, théoriciens du désordre, dont le voyage des mots à l’intérieur du récit restait plus essentiel que l’action des protagonistes, de raout en médianoche, d'adultères en filature. »

Antonin Chapuisat est un non-conformiste, qui tente de remettre au goût du jour la simple démarche de penser par soi-même, y compris contre les présupposés les plus couramment admis .On aimera dans ce roman l’ironie, le souffle polémique, le vocabulaire très riche de l’auteur (on pense aux romans de Huysmans) cité d’ailleurs par l’auteur dans le récit .L’humour, ravageur, d’une extrême causticité y est présent également. Pour bien apprécier la portée de ce roman il convient de le prendre au second degré, celui d’un cynisme omniprésent et d’une stigmatisation de la police de la pensée.

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Les funambules de la ritournelle

Cent chanteurs pour des tonnes de mélodies à déverser dans des oreilles ravies ou écorchées, cent portraits pour titiller, amadouer, donner envie, rebuter, dégoiser ou déconcerter, ce livre se bal(l)ade sur les chemins, les autoroutes et les sentiers de la chanson française. Il s'arrête pour dénicher des bijoux, des noms qu'on s'étonne de ne pas avoir connu plus tôt, des Bernard Dimey, des Pierre Barouh, des Julos Beaucarne, des Jean-Claude Vannier, des Yvan Dautin, des Jacques Bertin, des Isabelle Mayereau, des Richard Desjardins ou des Gilbert Lafaille. Tantôt il se fait dithyrambe, (Charles Trenet en devient presque divin), tantôt il se défoule contre les insipides, les orgueilleux, les nunuches et les neuneu, les Guy Béart (son portrait est un chef-d'oeuvre de méchanceté), les Michel Berger, les Yves Simon et les Benjamin Biolay (presque aussi rétamé que le vieux Guy). Souvent, il s'amuse avec les mots, fait son Boby Lapointe ou son Claude Nougaro. Parfois, il s'énerve contre la médiocrité ambiante, les grands qui restent dans l'ombre des petits, les Henri Tachan ou les Allain Leprest qu'on cache sous la gentillesse bêta des Yves Duteil et des Gérard Lenorman, les maisons de disques qui préfèrent les refrains sans cerveau aux chansons engagées et les faux nouveaux qui recyclent du déjà-entendu. Bien sûr, il manque quelques noms. Où est Sarcloret? Où est Bernard Joyet? Mais l'essentiel est là, dans l'envie qui nous prend d'écouter des bizarreries ou des révélations et de nous laisser bercer ou décoiffer par des douceurs ou des ronces. Si tout finit par des chansons, tout est bien qui finit bien (enfin… ça dépend du chanteur, semble ajouter Patrice Delbourg).
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Zatopek et ses ombres

Il est actuellement assez rare de tomber sur de l'écriture sportive qui sorte du cadre journalistique, évènementiel, chronique (compte-rendu façon l'Équipe). Il est encore plus rare de lire de la prose, dans la tradition des Pierre Chany ou Antoine Blondin. Patrice Delbourg pratique presque un exercice de style ici, en prenant donc pour cadre le sport de haut niveau, les grands exploits et leurs héros (en partant d'Emil Zatopek), tout en soulignant leur aspect populaire.

Le résultat est assez curieux, mais intéressant du point de vue sportif. J'ai eu du mal à m'y accrocher : j'avais comme l'impression que l'auteur voulait en faire un maximum pour légitimer le récit sportif ou insister sur un caractère potentiellement artistique du sport. Mais je ne pense pas pour autant qu'il toucherait des lecteurs non sportifs.
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