AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patricia Reznikov (45)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La transcendante

Pauline, locataire d'un appartement parisien, divorcée, vit avec sa fille Tess âgée de sept ans. Elle héberge Tristan son frère schizophrène pour quelques jours. Sa fille partie chez son père, son frère, une nuit, met le feu à l'appartement dans lequel il décède. Pauline, brûlée, passe quelques mois à l'hôpital. Dans l'appartement incendié, seul rescapé, le livre La Lette écarlate de Nathaniel Hawthorne ! Pauline y voit un signe ; pour tenter de renaître, elle s'envole pour Boston en Nouvelle-Angleterre, où vécut Nathaniel Hawthorne. Là-bas, elle fait la connaissance de la curieuse Georgia pour qui la vie de Hawthorne n'a pas de secret ; c'est en sa compagnie qu'elle découvre les lieux où vécut l'écrivain de La Lettre écarlate. Dans une librairie, Pauline rencontre un personnage étrange qui lui met d'office un livre de Hawthorne dans les mains ...

J'ai adoré ce roman, j'aime l'écriture de Patricia Reznikov et, ce livre fermé à regret, j'entame la lecture de La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne.



Challenge Atout prix 2017 – Prix littéraires Les Lauriers Verts – Révélation- 2013
Commenter  J’apprécie          482
Alice au pays des femmes

Alicia n’est pas Alice. Mais Alice vit en Alicia.

On est en présence d’un miroir avec d’un côté une auteure et de l’autre (côté du…) les doutes et les fantasmes d’une image de femme.

Un chapitre de ce côté-ci avec la vraie vie, un chapitre de ce côté-là avec le conte de Lewis Carroll.

De ce côté-ci, les turpitudes masculines habituelles, du vieux beau sur le retour qui veut sa cure de jouvence auprès d’une jeunette, de ce côté-là les personnages que l’on connaît : la reine rouge, la lapine, la chenille, et bien sûr, la chatte du Loir et Cher…

Mais tout est-il vraiment inversé ?

Et d’ailleurs, ces interrogations méritent-elles autre chose que le qualificatif d’existentielles normales, c'est-à-dire potentiellement portées par l’autre moitié de l’humanité ? Séduire, être séduit, se sentir infériorisé, avoir des difficultés à s’émanciper, réfléchir à ses gestes et à ses vêtements, est-ce seulement l’apanage de cette mie de l’humanité ?

Le bon côté de ce récit : quand il s’efface dans la branche du dernier arbre, on a échappé au pire qui est par ailleurs très présent dans la littérature contemporaine, le règlement de compte post-traumatique. Là, on reste à un niveau de tension très modéré, une sorte de conte féministe philosophique....

Commenter  J’apprécie          450
La transcendante

Déjà de très nombreuses critiques de ce roman, qui le mérite amplement….



Un gros coup de cœur… de par le sujet : une héroïne, avec un accident de vie effroyable : La perte d’un frère « différent »… et l’incendie de sa bibliothèque



…Dans ce désastre, un seul volume rescapé, « La Lettre écarlate » de Nathaniel Hawthorne ; pour l’héroïne, Pauline, cette lecture qui lui a été importante, sera comme un signe… pour « Partir », faire le point quelque part… et pourquoi pas, partir sur les traces de cet écrivain admiré, Hawthorne



Une parenthèse essentielle pour la narratrice, de se poser quelque part, pour « reconstruire », « faire le point »…pendant ce road-movie, nous apprenons mille choses sur Hawthorne, Thoreau, Emerson, ses amis…, Le mouvement transcendantaliste…, l’histoire américaine, en général. Tout cela grâce à une amie, Georgia, professeur de lettres, farfelue, déjantée, solitaire, qui va se révéler fort précieuse dans cette « parenthèse de vie »…



Notre narratrice rencontrera divers personnages, un libraire « mal-embouché, misanthrope », son neveu, Un homme mystérieux, élégant et attentionné, anciennement professeur de philosophie….



J’ai fait durer cette lecture… sur un mois, lisant en même temps 4 ou 5 livres… ce qui est, je vous le conçois, une « méchante habitude ». Ordinairement, il y a des « abandonnés », de la manière la plus injuste… Mais « La transcendante » a « résisté » à ma fâcheuse manie !!



C’est un très beau moment de lecture, qui nous offre moult petits trésors : une sorte de quiétude face à une femme volontaire, qui aime la vie, qui veut se reconstruire, souhaitant par cette parenthèse un nouveau départ; son amour de la littérature américaine et de ce texte essentiel de Hawthorne… nous entraînent dans des envies de lectures, relectures, de découvertes, d’approfondissements de ces transcendantalistes…



La guérison ou du moins un nouvel élan de vie, grâce à un grand livre de la littérature mondiale…qui va induire un voyage, des nouvelles rencontres, un dépaysement, mais aussi une chaîne d’autres livres et auteurs, amis de Nathaniel Hawthorne : L’amie de Pauline, Georgia, s’exclame à un moment « C’est toujours aussi beau, aussi mystérieux. Aussi… magistral ! C’est ça les grandes œuvres. Elles nous parlent pour des siècles . (…)



-Quelle chance que ce soit précisément ce livre qui ait été sauvé des flammes. Il nous a permis de nous rencontrer ! je ne sais pas ce que cela signifie, mais il faut y voir la main de la secrétaire de Dieu, au moins ! (p. p.171)



« Pour en revenir à ce brave Thoreau, il a dit quelque part dans un de ces textes ceci : si je ne suis pas moi- même, alors qui le sera ?" (p. 264)



Je ressors de ce livre, avec la boulimie de relire la « lettre écarlate » (lecture qui est restée une grande émotion de lecture !)… d’approfondir ma connaissance de D.H. Thoreau, Emerson , etc. ainsi que ce mouvement transcendantaliste… et toute la littérature de cette période…Un très beau roman, généreux et communicatif !!











Commenter  J’apprécie          415
Écrire le monde

Écrire le monde nous conte lettre après lettre la naissance de l'alphabet.

Lettres très probablement nées au Proche-Orient. Les premières traces de l'alphabet découvertes dans le désert du Sinaï, en 1500 av J.-C, ont voyagé grâce aux Phéniciens aux Grecs, aux Arméens.



Alphabet grec, cyrillique, hébreu, arabe, caractères chinois, chacun a inventé son système d'écriture pour être compris, pour garder une trace de son histoire, pour se donner un goût d'éternité.



À chaque lettre correspond son origine dans le désert du Sinaï, un petit poème écrit de la main d'un enfant, un tableau d'artiste renommé. Lecture agréable agrémentée de très belles illustrations, pour un beau voyage au pays des lettres.



Une bonne idée d'associer lettres et peinture; les hommes ont commencé par des dessins pour représenter leur pensée, puis ils les ont améliorés et simplifiés, pour créer les alphabets.
Commenter  J’apprécie          330
La transcendante

J'ai reçu cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse critique et je remercie Babelio ainsi que les éditions Albin Michel.

La transcendante fait partie des nombreux romans publiés lors de cette rentrée littéraire 2013 et je dois dire que si tous les livres sont aussi bons que celui ci, cette rentrée est exceptionnelle.



Vous l'aurez compris j'ai eu un gros coup de cœur pour ce roman. Alors bien sur j'ai lu les critiques déjà publiées sur ce livre et bien sur il n'est pas parfait. Moi aussi les nombreuses phrases en anglais avec une traduction qui suit derrière m'ont irrité. Pour moi aussi les débuts ont été difficiles et long et puis comme beaucoup sans doute j'ai trouvé Georgia complétement farfelue avec ses déguisements.



Mais malgré ça, la plume de l'auteure (que je découvre avec ce roman) est magnifique et nous emporte dans un fabuleux voyage au cœur des États-Unis. Mon chéri part d'ailleurs a Boston dans moins d'un mois et je suis vraiment jalouse qu'il découvre cette région sans moi.



On plonge également dans la littérature et l'histoire américaine et sans s'en rendre compte, on apprend des tas de choses. Je ressors de cette lecture avec une irrésistible envie de découvrir et de lire cette littérature (Hawthrone, Thoreau, Alcott... et tous les auteurs évoqués entre les lignes).



Et puis la narratrice nous entraine dans une quête (de quoi au juste on ne sais pas exactement) pourtant on referme le livre avec un sentiment de quiétude et d'aboutissement.



Les personnages sont attachants :



- la narratrice, Pauline est une jeune femme meurtrie, qui souffre. Il est difficile de ne pas éprouver de sympathie pour elle quand on connait son histoire.



-Georgia, est une ancienne prof de litterature et d'anglais qui est tout simplement passionnante. Elle nous donne une belle leçon de vie en raconter son histoire a la fin.



-et enfin Blake mystérieux mais tout aussi intéressant. J'aurai aimé qu'une histoire se construise avec Pauline. La fin reste en suspens comme si l'auteure voulait nous laisser imaginer le destin de ces trois personnages.



Pour finir, je ne connaissais "la lettre écarlate" que de nom. J'avais tenté de le lire il y a quelque temps mais j'avais trouvé l’écriture un peu difficile. Patricia Reznikov m'a en tout cas donner l'envie de ressortir mon édition et de me plonger dans sa lecture.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          320
Le songe du photographe

Lecture débutée l'été 2017... reprise en novembre 2019...



Une très belle double réflexion sur la beauté de l'art et de la photographie, pour rendre compte de "notre "humanité et la rendre acceptable!!...



Joseph, le personnage narrateur... nous faisons sa connaissance , au début

de l'histoire, il a quinze ans, il vit sans le 14e parisien, dans une famille distante , absente, entre un père-fantôme, et une mère silencieuse, peu affectueuse...Personne chez lui ne se tracasse de l'adolescent; un jour, par hasard, il tombe sur Sandor, un hongrois exilé, qui lui demande de l'aider à transporter un piano... Ainsi, il trouvera une famille d'adoption, dans

un groupe d'amis artistes, tous exilés, dont certains venant de l'ancien empire austro-hongrois...un autre peintre, d'origine cubaine !



Le récit va alterner entre la jeunesse, le passé de Joseph et son présent, quarante ans plus tard, où il décide de partir en Hongrie, sur les pas de la vie de ses anciens amis de son adolescence...

Il se remémore tous les moments de complicité avec eux, la chaleur de ce foyer d'exilés d'artistes bohèmes, qui lui ont réchauffé le coeur et offert un milieu culturel très vivant, ainsi qu'une ouverture sur le monde, extraordinaire....



"une fois de plus, immergé dans un lieu qui respirait la beauté et l'harmonie, j'étais envahi par une sensation de paix. Et, avec elle, par l'intuition encore vague que cette beauté était la seule chose que nous avions pour supporter l'existence, la seule fenêtre ouverte de notre prison. "(p. 73)



De nombreux éléments sur l'Histoire de l'empire austro-hongrois..ainsi que

sur l'histoire de l'art et plus particulièrement celle des artistes photographes, fascinant l'un des amis de cette cité des artistes, Sandor, qui ne voit que par l'art photographique et par la Hongrie, son pays...



"-Tu sais qu'à Vienne, au début du siècle, ce sont les juifs qui encourageaient les arts, qui étaient à la fois le public et les vrais mécènes ? Les bons bourgeois juifs assimilés. Certains avaient même oublié qu'ils l'étaient. Et parmi eux, il y avait tous ces musiciens et ces dramaturges, ces artistes extraordinaires ! Schnitzler, Strauss, Malher et le plus lucide de tous, Zweig ! Sans eux, sans nous, rien de tout cela n'aurait existé. La Vienne à nulle autre pareille, notre Vienne... s'agissant de Johann Strauss, aussitôt après l'Anschluss, les nazis ont fait disparaître le certificat de baptême

de ses grands-parents pour effacer le fait que la famille avait été juive et s'était convertie, car Hitler aimait trop la valse ! " (p. 62)



Joseph, 40 années plus tard, rend hommage à ses amis d'exil, qui par la richesse de leur culture, de leur vécu, de leur vive affection l'auront construit, et l'auront aidé à grandir, à insuffler des solides lumières dans sa future vie d'adulte !



Ce texte a d'indéniables qualités, mais j'ai vraiment eu du mal à vraiment

m'immerger dans le récit, alors que j'avais été littéralement emportée par un autre roman de Patricia Reznikov, "La Transcendante"...Je reste prudente dans mes ressentis, car il s'agit fréquemment d'état d'esprit plus ou moins disponible , à un moment donné!!...Une nouvelle relecture... ultérieure... m'apportera sans doute un regard autre, plus dynamique !....
Commenter  J’apprécie          310
Amrita

De Hongrie à l’Inde, en passant par Paris et l’Italie, l’auteur nous entraîne sur les traces d’une famille peu commune.

Une des filles, enfant vive sensible et créatrice deviendra une artiste peintre reconnue, une des peintres les plus célèbres d’Inde

Amrita Sher-Gil

En se rendant dans tous les lieux où elle a vécu, en s’aidant de sa correspondance et surtout des innombrables photos que son père a prises d’elle, Patricia Reznikov reconstitue sa vie.

Encore un livre qui me permet de découvrir une artiste que je ne connaissais pas.

J’ai eu un peu de mal au début avec le style, avec la manière de raconter, et puis je me suis laissé embarquer dans cette belle histoire.

C’est plein de couleurs, de bijoux, d’objets, de musique, de beaux lieux.

Commenter  J’apprécie          230
Le songe du photographe

Je m’étais engagée auprès de Babelio à lire Le songe du photographe pour participer à « l’effort de guerre » de critiquer toute la rentrée littéraire. J’avais jeté mon dévolu sur ce roman car le thème central (l’exil) m’intéressait.



Cependant, tels les exilés de ce livre pris entre la nostalgie de leur enfance à l’Est et la réalité de leur vie actuelle à Paris, telle la construction du livre rythmée par l’alternance entre deux espaces-temps, mon avis sur ce livre est partagé.



D’un côté, j’ai particulièrement apprécié les chapitres où Joseph, adolescent de 15 ans négligé par sa famille, trouve ses repères et un refuge affectif auprès de plusieurs exilés. Les récits des traumas vécus par les uns et les autres durant, notamment, la seconde guerre mondiale étaient d’une grande intensité.



J’ai également apprécié entendre dans la bouche de Sandor toutes les réflexions sur la photographie et son rôle pour la postérité.



Par contre, j’ai ressenti de l’ennui dans la partie du récit où Joseph, devenu adulte, visite avec une nostalgie appuyée, les lieux où ont vécu ses anciens amis. J’ai trouvé les descriptions de son parcours assez pesantes, (noms de rues, descriptions de bâtiments, au besoin rappel de l’historique du bâtiment, …..). Il me semble que la leçon d’histoire, la visite guidée des lieux a pris le pas sur l’œuvre romanesque. Et que dire du plaidoyer final sur l’œuvre de Roland Barthes et son rapport à la photographie.



Il s’agit pourtant d’un très bon livre, l’écriture est fluide et simple, l’auteure fait preuve d'érudition. Je suis certaine que Le songe du photographe ne manquera pas de ravir les férus d’histoire contemporaine et les milieux littéraires parisiens.

Cependant, je dois avouer qu’il n’a pas su toucher mon cœur de provinciale.

Là où le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia m’avait transportée, le songe du photographe m’a laissée à quai.



Commenter  J’apprécie          131
La transcendante

Je n'ai pas vraiment apprécié ce roman, j'ai trouvé les ficelles trop grosses malgré tout l'intérêt de l'idée. C'est le problème avec des références littéraires trop personnelles : arriver à les transformer en roman universel n'est pas donné à tout le monde. Pas déplaisant à lire mais pas enthousiasmant non plus.
Lien : http://www.motspourmots.fr
Commenter  J’apprécie          130
Le songe du photographe

Le sujet est intéressant et émouvant, les personnages chaleureux bien qu'un peu caricaturaux, et l'écriture agréable. Et pourtant, le caractère conventionnel de cette leçon nostalgique de l'histoire hongroise, de ces rendez-vous ratés avec un passé qui n'existe plus, si ce n'est par l'intermédiaire d'anciennes photographies, ont quelque peu bridé mon enthousiasme. J'ai pourtant beaucoup aimé cette place faite à la photographie, témoin du temps qui passe et de la versatilité des hommes . Elle sauvera sans doute dans ma mémoire ce livre, qui me donne envie de revoir d'un œil différent les photos d'August Sander.
Commenter  J’apprécie          120
Alice au pays des femmes

Au travers de l'histoire connue de tout un chacun "Alice au pays des merveilles", Patricia Reznikov tente de dresser le portrait de la femme.

De chaque côté du miroir se cache une réalité. Dans le récit, cela prend forme dans un chapitre sur deux. Un chapitre nous dresse les situations que beaucoup de femmes vivent dans notre société pendant qu'un autre chapitre nous fait rencontrer les personnages signatures de Lewis Carroll: la lapine, la chenille, la Reine, la Chatte du Loir-et-Cher... De chaque côté du miroir, les interrogations fusent, les pensées s'entrechoquent. Les deux côtés du miroir, qui pourtant sont opposés, le sont-ils vraiment?

Ce livre est une réflexion féministe et une quête curieuse et intrépide de ce qu'est la femme.
Commenter  J’apprécie          90
Amrita

C'est une chose que je fais rarement, mais après avoir lu un peu plus de la moitié de ce livre, j'ai du me résoudre à en abandonner la lecture.

La quatrième de couverture, pourtant, avait tout pour me plaire : j'étais curieuse de découvrir la vie exceptionnelle de cette artiste que je ne connaissais pas, j'espérais voyager à travers l'Europe et l'Inde et me laisser emporter par les couleurs et la beauté des tableaux.

Malheureusement, je n'ai pas du tout adhéré au style de l'auteure.

On sent que l'auteure a réalisé un travail de recherches très fouillé et approfondi sur Amrita et son œuvre, mais, à mon goût, ce livre contient trop de faits et descriptions, il n'est pas assez romancé et manque d'âme. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, je me suis ennuyée et j'ai fini par décrocher.

Ce n'était pas un livre pour moi, mais je pense qu'il intéressera davantage les férus de peinture et d'Amrita.
Commenter  J’apprécie          92
Alice au pays des femmes

Alicia est une jeune fille cultivée et solitaire qui passe ses journées à lire ou à s’ennuyer. Elle veut apprendre toutes les langues de la Terre mais c’est dans le langage complexe de l’écriture qu’elle trouve sa voie.

Et s’il est un langage que connaît bien Patricia Reznikov, c’est celui des rêves, avec son mélange de décors de romans, de souvenirs vécus et d’animaux imaginaires. En entrant dans le pays des merveilles d’Alice, on se laisse emporter sur les traces d’une petite fille qui croise toutes sortes de personnages farfelus, dont des reines terrorisant leur cour de cartes, des papillons habitant un échiquier, des âmes de femmes devenues fleurs. Dans ce parcours initiatique, la fillette se perd dans un monde qu’elle ne comprend pas et cherche inlassablement le miroir qui la ramènera dans la douce ignorance de sa vie réelle.

Car tout, dans ses rêves, symbolise la femme aux différentes époques de sa vie avec, en toile de fond, une inéluctable horloge biologique qui tourne. Et plus elle avance dans ce monde symbolique, plus elle réalise que le parcours de sa vie de femme sera parsemé de crainte, de doutes et de douleurs.

L’alternance de la vie de cette jeune fille et de ses rêves romanesques, fait de ce livre une lecture très atypique qui peut déstabiliser si l’on n’arrive pas à s’imprégner de cette folie douce venue de nos cerveaux endormis.

J’ai regretté que, tandis qu’Alicia traverse ces années de questionnement sur sa future condition de femme, ses rêves ne soient vécus que par une petite fille, comme s’ils ne suivaient pas le fil du temps. Cela crée un décalage et me laisse une interrogation sur ce qui pourrait animer les rêves d’une adolescente ou d’une jeune adulte.

Une réflexion néanmoins intéressante sur la place des femmes dans la société, vue au travers d’un monde onirique dont il m’a certainement manqué quelques clés de psychanalyse, pour en saisir pleinement la portée.
Commenter  J’apprécie          70
Amrita

Quel superbe sujet de biographie que l'existence flamboyante de la peintre Amrita Sher-Gil.

Son père est un penjabi Sikh, sa mère est une brillante chanteuse hongroise, nous voilà dans la première moitié du XXème siècle, entre Europe bourgeoise et Inde.

De la petite enfance à la mort de l'artiste, l'étude est fouillée et fébrile. J'ai eu un problème d'adhésion au(x) styles(s) pendant la première moitié du livre. L'auteur oscille entre biographie romancée, récit de ses recherches, analogies avec sa propre existence, son spleen... Heureusement ensuite cela se stabilise sur la biographie, passionnante.

Il y a beaucoup de références et descriptions de photos d'Amrita et sa famille, de ses toiles ; le lecteur n'a accès par les médias classiques qu'à des bribes de cette iconographie et la frustration est grande...

Je remercie l'auteur de nous faire mieux connaître cette peintre magnifique et douée.
Commenter  J’apprécie          61
Le courage de la jeune Inuit

Très joli conte inspiré de la tradition inuit et particulièrement des chants de gorge si particuliers des femmes.

Qidlanecq est une jeune femme qui va se lier d'amitié avec Anurik, le maître des vents. Mais le jour où elle lui annonce qu'elle aime un homme avec lequel elle souhaite vivre, Anurik devient furieux. Jaloux, il tente tout ce qu'il peut pour la dissuader : malgré la nuit dont il enveloppe la terre, malgré la mort des hommes, le déchaînement des vents qu'il provoque, Qidlanecq, courageuse et déterminée, ne cèdera pas et le paiera de sa vie.

Une aventure humaine emprunte de poésie et de grandeur d'âme. Intéressant.
Commenter  J’apprécie          50
La transcendante

Notre narratrice, Pauline, est une parisienne qui décide de partir à Boston sur les traces de Nathaniel Hawthorne. Elle a subi l'incident de son appartement, incendie qui a détruit tous ses livres sauf son exemplaire de La lettre écarlate. La voici donc à Boston, sans savoir vraiment ce qu'elle fait là. Elle va y rencontrer une drôle de femme qui se déguise.



Je n'ai pris aucun plaisir à lire ce roman. J'ai détesté ce mélange de phrases en français et en anglais, la plupart du temps, des phrases anglaises dites par un personnage ensuite traduites en français. What's the point, comme diraient les anglais? C'est terriblement lourd. Je n'ai pas vu l'intêret non plus de ces longs extraits du roman sauvé des flammes, car si je veux lire La lettre écarlate, je lis Hawthorne. Le pire fut sans doute atteint avec le résumé du roman par Pauline qui s'étend sur au moins cinq pages.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          50
La transcendante

Le titre annonçait peut-être une lecture aride, voire ennuyante mais il n'en est rien. Patricia Reznikov livre avec La transcendante un récit sensible d'une femme ayant survécu à une tragédie, en quête d'un sens à redonner à sa vie. Depuis toujours entourée de livres, le seul qu'il lui reste, La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne, l'incitera à quitter Paris pour Boston, sur les traces de cet auteur qu'elle admire. C'est l'occasion pour le lecteur d'errer dans les rues historiques de la ville, de découvrir la vie d'Hawthorne dans son siècle, mais aussi d'assister aux rencontres de notre héroïne avec deux Bostoniens hors normes qui l'amèneront à de profondes réflexions salutaires. Une belle histoire moderne qui se déroule dans les lieux historiques ayant vu naître les débuts de la guerre d'indépendance des États-Unis. Ça donne envie de revisiter Boston et ses environs!
Commenter  J’apprécie          41
La transcendante

Un roman qui sans être extraordinaire m’a permis de passer un bon moment lors des fêtes de fin d’année quand on est que moyennement attentif à ce qu’on lit parce qu’autour de soi ce sont les préparatifs, les petits enfants qui réclament de l’attention et parce qu’on a un peu la tête ailleurs.



Le roman de Patricia Reznikov se lit facilement et avec un certain plaisir, je me suis laissée prendre à son héroïne dès la première phrase « Un jour, mon appartement a brûlé, et avec lui, toute ma bibliothèque » je dois dire qu’immédiatement j’ai été prise d’un grand intérêt pour Pauline qui, pour accepter les blessures de sa chair et accepter ce coup du sort, part à Boston sur les traces du seul livre qu’elle a pu sauver du désastre : La Lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne. « Depuis que j’avais retrouvé cet exemplaire, depuis que j’avais lu et relu le roman de Hawthorne, j’étais fascinée par la figure d’Hester Prynne »

Elle va rencontrer deux personnages improbables qui eux aussi ont des douleurs cachées et tentent de vivre avec. Georgia l’excentrique qui va lui pourrir un peu la vie mais bientôt être d’un secours précieux pour partir visiter les maisons occupées par Hawthorne et celles de ses amis les transcendantalistes, ces écrivains qui « désiraient étendre la spiritualité à toute l'existence » et un deuxième ami bienveillant :Blake le philosophe passionné de culture amérindienne.

La souffrance est très présente dans le roman d’Hawthorne et Pauline retrouve un peu de son vécu dans sa quête d’Hester Prynne.

On va croiser Thoreau bien entendu mais aussi Alcott, non ! pas l’auteur des Quatre filles, non non, son père !! On visite Salem, le lac de Walden et même le cimetière de Sleepy Hollow et son cavalier sans tête....et on fait aussi quelques balades parisiennes car Georgia a vécu à Paris.

On est toujours à mi-chemin de la quête littéraire et du guide touristique mais l’ensemble fonctionne.

Le voyage va s’avérer un bon traitement pour l’héroïne qui va métamorphoser sa douleur en leçon de vie. Pour le lecteur c’est un roman sans prétention, sans grand discours sur la nécessité de l’oubli, sur la présence parfois encombrante des souvenirs mais un roman sympathique dont l'héroïne dit « J'ai creusé ce livre dans tous les sens, pour y chercher une réponse, comme on remue une tombe » Je n'irai pas jusque là mais il m'a donné envie de relire La lettre écarlate.`



NB : un rien d’agacement pour des dialogue en langue anglaise que l'auteur traduit de façon intempestive au beau milieu du texte, ben alors ça sert à quoi les notes en bas de pages ? mais bon on oublie vite.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          30
La transcendante

"Un jour, mon appartement a brûlé, et avec lui, toute ma bibliothèque".

Telle est la première phrase que l'on lit quand on commence ce roman. En tant que lecteur, ça nous glace...Perdre sa bibliothèque, c'est violent tout de même.

Seul, "La Lettre écarlate " de Nathaniel Hawthorne est resté intact. Pourquoi?

C'est ce que Pauline veut découvrir , en confiant sa fille à son ex-mari et s'envolant pour Boston, ville de l'auteur.



Au fil des pages, Pauline va faire des rencontres, issues du hasard, qui vont l'aider dans sa quête.

Il faut savoir que "la Lettre écarlate" est un roman culte aux Etats-Unis et Nathaniel Hawthorne à vécu à Boston.

Pauline est très traumatisée.

Georgia,un personnage remarquable, va lui être d'un grand secours.

Grâce à elles , j'ai passé un moment de lecture épatant: j'ai voyagé à Boston et autour de Boston, j'ai pu enrichir ma culture d'autres références d'ouvrages et découvrir un mouvement, celui des Tanscendantalites:

"Ils désiraient étendre la spiritualité à toute l'existence,fondre cette existence sur l'essence spirituelle de l'être".(Page 104). Il s'apparente au Romantisme français et a débuté en 1836.En effet, Nathaniel H les fréquentait.

D'autres interlocuteurs viendront soutenir la recherche de Pauline pour le plus grand plaisir du lecteur qui se cultive et visite le Boston d'aujourd'hui et d'hier.

D'où, mon coup de coeur pour ce roman.

Le style est fluide et l'écriture est agréable à lire.

L'intrigue est légère, au sens qu'elle n'est pas perturbée par les tracas du quotidien. C'est ce que j'ai apprécié: Pauline vit de culture,de livres, de discussions, de séjours touristiques, de réflexion sur sa vie...sans problèmes d'argent, de manque deci deça, de soucis d'horaires, de trucs trop chers...Enfin, vous voyez?!!!

Si, une question planera ... Comment renaitra-elle de ses cendres?



Un roman qui m'a transporté dans le temps et j'ai très envie de lire "la Lettre écarlate".

"La Transcendante" est le genre de roman qui me diverti et me passionne. Je ne connaissais pas ces thèmes et je referme ce livre, un peu plus instruite.

Ouvrez-le et vous ne pourrez le refermer qu'une fois lu!


Lien : http://stelladealapage.blogs..
Commenter  J’apprécie          30
La nuit n’éclaire pas tout

C'est un livre étrange et un exercice original auquel se livre Patricia Reznikov. Un livre, à la fois érudit et léger, déroutant, attirant et parfois long, utile et vain. Enfin, je pourrais presque dire tout et son contraire sur ce roman. C'est un livre qui m'a plu et m'a ennuyé. Il y a dedans un je-ne-sais-quoi qui attire irrémédiablement : le détachement du narrateur, son lâcher-prise qui lui permet enfin de vivre, la rencontre avec Héloïse et leur relation totalement improbable mais en même temps tellement envisageable. L'écriture de l'auteure hésite entre-ou plutôt englobe- la légèreté, l'érudition et la poésie (de vrais poèmes s'intercalent, parfois entre deux chapitres ; le roman est une suite de petits chapitres qui rendent la lecture simple et pratique.



Résident dans ce texte une sorte de mystère et de décalage constants. Pas un suspense digne de romans policiers, non, mais une atmosphère qui plane et qui laisse ce goût très particulier. On ne sait jamais si l'on est dans le rêve ou dans la réalité, et c'est ma fois bien agréable.



En revanche, j'ai du mal à faire le lien entre toutes les informations délivrées ; j'ai presque l'impression de lire un recueil de nouvelles qui auraient en commun le narrateur. La construction de ce roman est un peu bancale : il manque quelques vertèbres pour que l'ensemble se tienne. Parce que Patricia Reznikov aborde plein de sujets, comme la quatrième de couverture -pour une fois pas mensongère- le laisse entendre.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patricia Reznikov (174)Voir plus

Quiz Voir plus

Tout sur one piece (difficile)

quel est le 1er homme de l équipage de Gold Roger ?

baggy le clown
shanks le roux
silver rayleigh
crocus

30 questions
3590 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}