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Citations de Patrick Coupechoux (35)


La logique pratique dont relève l'intervention des normes est traversée et impulsée par ces rapports de force sans lesquels elles seraient incapables d'agir effectivement dans la réalité : elle assure à l'ordre qu'elle promeut la capacité de s'incarner dans les faits parce qu'elle déploie entièrement les figures de nécessité qui conditionnent son efficacité sur le plan même de ces faits, ce qui confère aux actions qui en découlent un caractère naturel par lequel les élans de la volonté, qui décident de ces actions, semblent se confondre avec l'ordre des choses, alors qu'ils sont en réalité manipulés.
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A être trop normal, est-ce qu'on ne s'expose pas à cesser de l'être ?
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Pour financer les hôpitaux, on ne se base plus sur les besoins exprimés par ceux-ci […] mais sur les actes médicaux réalisés (un accouchement normal par voie basse ou une prise de sang, par exemple)… L’hôpital est donc remboursé à partir des actes qu’il a effectivement effectués. C’est la désormais fameuse tarification à l’activité, qui rend possible une concurrence directe entre établissements publics et établissements privés du fait de l’instauration d’indicateurs communs, les actes. Dans le public, les crédits vont donc logiquement vers les grands hôpitaux -seuls capables de faire face par le nombre d’actes qu’ils sont capables d’effectuer-, au détriment des petits et des moyens établissements, qui n’ont plus d’autre solution que de fermer.
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Notre société entend répondre avant tout au risque social. C’est le choix prioritaire qu’elle est en train de faire, au détriment du soin.
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L’urgence trouve […] sa légitimité dans les failles du système.
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En replaçant […] la question de la souffrance psychique au cœur de la question politique, on ouvre une autre porte : celle de la réflexion sur la façon dont nous voulons vivre ensemble, sur le projet de société qui doit être le nôtre.
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[L’approche qui] consiste à agir pour soulager une population qui en a le plus grand besoin […] ne règle aucun problème sur le fond et pose de surcroît une question récurrente : à vouloir panser les plaies, ne permet-on pas au système de se reproduire ?
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Psychiatriser les problèmes sociaux, c’est finalement rendre crédible l’idée que ceux-ci ont des causes individuelles et non pas sociales et politiques.
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« Chaque individu est invité à devenir l’entrepreneur de sa propre vie ». Cette idéologie […] « met le monde sous pression. […] La société est devenue un vaste marché dans lequel chaque individu est engagé dans une lutte pour se faire une place et la conserver ». [GAULEJAC Vincent de, La société malade de la gestion, Seuil, 2005]
Si ce système a pu évoluer ainsi, c’est parce qu’il a su, depuis les années 70, récupérer les aspirations à une plus grande liberté individuelle et la volonté de rompre avec les aliénations de la vieille société, contestées avec force en 1968.
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[…] le tribunal ne sert plus, fondamentalement, à juger un homme, il doit jouer un rôle quasi thérapeutique pour la victime.
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Il est bien difficile d’évoquer la cité, dans laquelle les fous auraient vocation à retourner, en faisant l’économie de l’analyse de ce qu’elle est devenue à un moment donné.
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Ce qui est nouveau, ce n’est pas la disparition des différences de classe, mais le fait que cette société de classes rejette les « inutiles ».
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Nous appliquons la réglementation budgétaire.», précise Éric Graindorge. Or il se trouve que le budget est fixé en fonction des recettes. Autrement dit, ce sont les recettes qui déterminent les dépenses. Cette disposition est dans l'esprit de la réforme de l'« hôpital-entreprise », dite de « tarification à l'acte » ou T2A, qui consiste, comme son nom l'indique, à rémunérer l'établissement selon le nombre d'actes qu'il pratique, un acte étant, par exemple, une piqûre, une transfusion, une opération... Cela fait dire à une infirmière de l'hôpital général : « Lorsque je fais une piqûre à une personne âgée, je fais un acte ; lorsque je m'assois dix minutes sur son lit pour parler un peu avec elle, ce n'est plus un acte, je ne vais donc plus pouvoir m'asseoir quelques instants à ses côtés. » Cette T2A n'est pas encore appliquée à la psychiatrie, et pour cause : qu'est-ce qu'un « acte » en psychiatrie, mis à part la prise des médicaments ou l'électrochoc ? Mais les gestionnaires ne désespèrent pas de trouver la solution : on parle dorénavant de la VAP, la valorisation de l'activité en psychiatrie, qui aurait la même fonction.
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Robert Castel […] fait remarquer qu’en fait ce nouveau système constitue une entorse au principe de la séparation des pouvoirs : « Il n’y a plus d’un côté l’administration, courroie de transmission du pouvoir exécutif et gardienne de l’ordre public, et de l’autre la magistrature, garantie des libertés parce qu’elle possède le monopole des décisions qui peuvent la suspendre. Un troisième pouvoir, médical, est légitimé et assure le nouvel équilibre entre les deux autres ».
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Pour Michel Foucault, le mutisme, le silence, l’indifférence des autres renvoient le fou à sa propre faute, contrairement au moment où les autres se moquaient de lui. « Délivré de ses chaînes, il est enchaîné maintenant par la vertu du silence, à la faute et à la honte ».
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La folie n’étant pas un délit, il faut donner à la répression qui va la concerner un autre fondement : il sera médical. Pour inventer un nouveau système et le dégager de l’absolutisme dont l’ancien était porteur, pour lui donner une nouvelle légitimité, on va faire appel à la médecine.
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Pour que l’enfermement des pauvres -et parmi eux les fous- ait été rendu possible, il a fallu que le regard sur la misère évolue lui aussi. Au Moyen Age, refuser l’aumône à un pauvre, c’est craindre de repousser le Christ lui-même.
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L’histoire de la folie est toujours intimement liée à celle de la société dans son ensemble. Ce n’est probablement pas par hasard si la libération des fous enchaînés de Bicêtre par Philippe Pinel advient au siècle des Lumières et au moment de la Révolution française, si la naissance du secteur […] intervient dans le bouillonnement de la France d’après 1945.
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L’approche de la maladie mentale aujourd’hui pourrait se résumer en une simple formule :
Amoindrissement de l’asile + traitement médical et rapide de la crise + traitement social et compassionnel de la chronicité = rue, prison, abandon.
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En fait, le malade n'a pas à se justifier de son état intérieur parce que le délire légitime celui-ci. "Et puisque le patient se reconnaît dans son identité délirante en tant que telle, il surmonte, grâce au délire, une longue histoire intérieure faite de doutes sur lui-même, qu'il s'en trouve au bout du compte 'libéré', élu ou mortellement menacé. Dans le délire, il a trouvé une auto-assurance d'être, qui n'est plus symbolique mais qui, pour lui, est réelle."
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