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Citations de Patrick K. Dewdney (290)


Il y eu un concert de cris en face et, en guise de réponse, le silence terrifiant des Vars, le silence de trente guerriers prêts à faire ce pour quoi ils étaient nés.
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Je reconnais aussi quel sacrifice cela a dû être pour Uldrick du pays var, loin des siens et de chez lui, mi-fugitif, mi-ermite. La solitude et l'isolement que nous avons vécu dans les hauts de Cullonge, tout cela et bien plus pour honorer cette dette qu'il estimait avoir contractée auprès d'un enfant.
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Au-delà du feu, Sleitling, tu dois chercher la glace. Quand tu n'auras plus besoin de la colère pour faire face, alors nous aurons fini. Je ne sais pas combien de temps cela prendra. Mais à chaque fois que le voile rouge te prendra, mes coups t'en arracheront.
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Je remercie encore Uldrick de m'avoir montré à quoi ressemble un tueur ordinaire, soldat ou coupe-jarret, ou égorgeur d'enfants. Cela m'a permis de saisir que, derrière les pires horreurs que le monde peut contenir, il n'y a ni mal, ni démons, ni mauvais sorts, mais seulement la folie d'hommes désespérés, dont la peur a fait des monstres.
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Je perdais contre la fureur, puis la fureur perdait face au Var. Il s'en fallut de moins d'une semaine pour que je comprenne lequel de ces deux échecs me coûtait le plus cher.
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J'avais vécu ce déferlement de colère comme une libération, au début. Puis, tandis que les jours et les semaines passaient, que le monde se faisait de moins en moins cohérent, je pris peu à peu la mesure des choses, du prix auquel brûlait le brasier. Mon âme et mon être étaient les combustibles de ce feu. Je me retrouvais plongé dans un combat encore plus important que celui qui m'était imposé chaque soir. L'issue de ces batailles déterminerait la souveraineté de mon propre corps, et il ne faisait pour moi aucun doute que j'étais en train de perdre la guerre.
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La Pradekke, c'est la différence entre le savoir et la croyance. Croire que l'on sait est ignorant. Savoir que l'on croit ne l'est pas. L'homme sage est capable de discerner les nuances entre ce qu'il sait et ce qu'il croit, parce que la croyance est la plus dangereuse des ignorances.
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Nageur, tu es venu en un pays libre, où aucun homme ne clamera qu'il est ton maître, mais où tous clameront que tu es ton propre esclave. Tu ne trouveras ici nul seigneur pour entraver ton corps, et nul prêtre pour entraver ton esprit. Tes chaînes t'appartiennent désormais, toi qui es le moins à même de les briser. (Paroles adressées à un esclave carmide évadé, attribuées à un Var anonyme.)
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Peut-être qu'en dépit de la pauvreté parfois abjecte dans laquelle j'avais grandi, il y avait eu aussi un contrepoids, une liberté un peu rude qui nous avait soustraits jusque-là aux rouages implacables du monde. La faim était un état remédiable, les hématomes se résorbaient vite, rien n'était systématique, ni éternel. L'espoir de jours meilleurs n'était pas une chose intangible, lorsqu'on attendait, comme nous, après de minuscules bonheurs.
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Malgré nos existences démunies, en dépit de la faim qui tiraillait de temps à autre et des coups qui tombaient parfois, je crois que c'est seulement au moment où le sort nous arracha Merle que je découvris réellement le sentiment d'injustice. Les vestiges, ce qu'il me restait de conceptions toutes faites sur le fonctionnement du monde, de notions un peu stupides qu'avaient nourries les contes brunides et claniques, les méritants récompensés et les méchants punis, se voyaient définitivement bouleversés.
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Je dérivais davantage que je ne nageais, crachotant parfois. Le froid et la fatigue anesthésiaient, nourrissaient une indifférence croissante et dangereuse. Envolées les pensées de loyauté envers Brindille et la colère revêche à l'intention de Hesse. Il n'y avait plus que l'abîme liquide, un gouffre glacial et sans fond au bord duquel je me tenais en équilibre précaire, quelque part entre la chaleur palpitante de ma propre chair et l'appel pressant de la fosse. C'était un combat inégal, je savais que je le perdrais, et cela m'était de plus en plus égal.
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Elle me laissa déposer en elle mes plaintes et mes doutes, et toutes ces autres choses qui définissent un être avec un avenir. J'étais trop préoccupé par moi-même pour me rendre compte de l'obscénité de ce que je faisais. Tout était si mélangé en moi que c'était à peine, parfois, si je savais ce que je ressentais pour elle.
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« J'ai accepté que ceci soit ma voie [...] Je ne sais pas où elle mène, mais je la suivrai. » Il me semble que je prononçais ces paroles d'avantage pour moi-même que pour lui. Tout allait très vite, mais j'avais choisi. Comme une bataille, il faudrait vivre dans l'instant. Le sens se dégagerait plus tard.
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"Pour être courageux, il faut être libre. Alors que l'obstination appartient aux esclaves, et à ceux qui ne voient pas leurs propres chaînes."
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Autour de moi, la nature chantait ses chants du soir, et j’avais été irrité par l’obscénité de ce calme insouciant. (p.437)
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J'ouvris la bouche pour ne rien dire, puis la voix craquelée de la vieille me fit sursauter. "On dit que c'est une route que l'on trace. Alors que c'est une rivière que l'on suit.'' Ses longs doigts fripés cessèrent leur ouvrage. Elle tourna ses rides vers moi, et m'offrit un sourire édenté. "Ne rends pas ta rivière trop rouge, petit soldat", grinça-t-elle, "tu tuerais tous les beaux poissons." J'opinai aimablement, sans vraiment comprendre de quoi elle parlait.
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« Ils sont six corps, tassés dans l’espace minuscule. Leur peau est noire, si noire qu’on ne voit que l’éclat des orbites, des dents et des sillons humides de la sueur et de l’eau. Ils se serrent. Ils murmurent, un flot haché qui s’insinue entre le crachat du roulis, la musique du moteur et les ombres tranquilles de la nuit. Cette nuit, comme toutes les nuits, le père est vissé au gouvernail, perdu dans les regrets et ses pensées minérales. Il n’a cure des terreurs qui se disent. »
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Au-delà du feu, Sleiling, tu dois chercher la glace. Quand tu n'auras plus besoin de la colère pour faire face, alors nous aurons fini.
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L’agitation du raz est loin derrière le bateau à présent. Ici, la mer ballonne comme un souffle lourd par lequel on peut se laisser porter si on ose. Le père ose et le fils se figure qu’il n’a d’autre choix que de suivre, mais ni l’un ni l’autre ne sont dupes. Aucun marin n’oublie jamais le dragon qu’il chevauche, et comment tout peut se gâter d’une minute à l’autre. Il n’y a pas de paix ici, seulement l’illusion de la paix. Et encore. Il faudrait ne pas avoir saisi la force de ce qui dort pour ne pas le craindre à chaque instant.
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Le fils fait sauter l’écoutille de l’une des cales à poissons pour y entreposer les seaux. Il se penche ensuite pour démarrer la machine à glace. La Gueuse est archaïque à bien des égards. L’équipement de la timonerie est vieillissant, à la limite de la vétusté, et le reste ne vaut guère mieux. À son bord, la machine à glace rutilante fait figure de pièce rapportée. Le père la soumet à une inspection régulière et un nettoyage quotidien. Tant que tournent ses cylindres et son tube ronronnant, ils peuvent passer des jours en mer sans gâter la pêche. Surtout, tant que la glace s’entasse dans le froid des cales, le père peut éviter le port et les hommes et la terre immobile. Se soucier seulement de l’écume et des remous abyssaux.
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