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Citations de Patrick K. Dewdney (288)


"Toute vie est une vie, du moucheron, au cheval, au sériphe. [...] Aucune vie ne veut s'éteindre et aucune vie ne vaut mieux qu'une autre. C'est la vérité la plus cruelle qu'un homme puisse comprendre et, crois-moi, je mesure mes mots. Il n'y a rien de plus cruel que cela."
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Le cabot me rappelle à la raison d’une secousse, me laisse en bouche comme un goût de réglisse. Ses flancs ondulants me disent qu’il faudra des forces. Si je dois courir pour traverser l’asphalte, puis affronter la rivière, je dois me préparer. Ces moments viendront, de plus en plus. Le joug humain qui voudra courber ma trajectoire, comme il veut courber le reste. Il faudra composer, feindre et se remplir de ce qu’on peut. Je n’aime pas l’idée de voyager de jour, mais c’est un mal nécessaire. Cela changera, bientôt, mais je repousse, depuis un certain temps déjà.
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J’avance entre les arbres dégoulinants sur le lit d’aiguilles brunes. La pluie tapote un staccato rapide, jeux liquides dans les frondaisons. Mes pas sont devenus légers et précautionneux depuis que les coutures d’une basket ont lâché, vers le sixième ou septième jour. J’étais trop pressé. Je vois maintenant mon erreur. Je paye pour ma précipitation. J’ai rafistolé la chaussure avec un fil de nylon bleu et j’en ai ceint mon front pour me rappeler la patience. Cela prendra du temps, le temps qu’il faudra, et il ne faut plus que je force. Je dois m’économiser, sans quoi, à la fin, il ne me restera plus rien à leur donner.
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La faim était un état remédiable, les hématomes se resorbaient vite, rien n'était systématique ni éternel. L'espoir de jours meilleurs n'était pas une chose intangible, lorsqu'on attendait, comme nous, après de minuscules bonheurs. Et voilà que l'immuable était entré dans nos vies. [...] Il m'était soudain apparu que le monde était trop grand et que ses angles pouvaient trancher d'une manière terriblement définitive. Tous mes repères s'effaçaient et, au-delà de cette frontière brisée, il n'y avait qu'un territoire sombre, un marasme fourmillant de questions sans réponse.
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Soudain, je ne fus plus là. Je était terré quelque part de profond, quelque part où il n'était pas obligé de voir ce que le flot brûlant ferait de son corps trop fragile. Je s'était réfugié à l'endroit où il ne sentirait pas de douleur lorsque son ennemi le terrasserait de nouveau. Il n'y avait plus rien désormais, hormis ce démon volcanique, une furie primaire, hérissée de griffes et de crocs. Délicieusement, il n'y avait plus de peur et plus de peine. Seulement la houle Une explosion bestiale de flammes dont la seule raison d'être était de brûler.
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« Si tu étais ma femme, je n'aurais aucun ordre à te donner », gronda-t-il avec mépris. « Il n'y a qu'un geddesleffe pour penser qu'une femme doit être possédée. Ou que son con doit être acheté. Tu n'es pas ma femme et tu feras ce que je te dis. »
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Comme je ne lâchais pas le morceau, Uldrick finit par céder. « Tu es bien certain, Sleitling ? » me demanda-t-il pour la toute dernière fois. « Il n'y aura pas de retour en arrière. Celui qui donne sa parole doit s'y tenir. » « Oui », fis-je fermement, la mâchoire crispée et les yeux sombres. J'avais compris que ce serait dur, même si je ne pouvais pas encore imaginer à quel point. Pas encore. Pas vraiment. « Tu me détesteras », avait dit Uldrick. « Je ne serai ni tendre ni aimable. Tu voudras t'enfuir, tu voudras mourir. Tu voudras me tuer. Tu es bien certain d'avoir compris ? » Je n'en avais pas démordu. J'avais acquiescé, encore, avec fermeté. Uldrick était resté silencieux. Le pacte avait été scellé. Il avait versé l'avoine dans son bol, me l'avait tendu, et avait mangé, lui, à même le pot d'étain. Ce fut la seule occasion où je devais voir le Var ainsi, presque hésitant. À s'inquiéter pour ce qu'il me restait encore d'enfance, à questionner mes certitudes immatures. Cela dura le temps d'un repas.
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Je n'avais fait que suivre les élans furieux du cabot, dans l'espoir de devenir une trajectoire à forme humaine. Mais cela n'est pas arrivé. Mon corps n'a pas su se muer en une simple direction. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais je n'ai pas su me dissoudre dans les interstices qui ont séparé mes pas. Il me reste encore cela à apprendre de la route. La disparition.
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