Citations de Patrick Lévy (25)
_Karma, maya et la libération sont aussi illusoires que tout le reste puisque tout l'est. Pourquoi souhaitez- vous vous libérer de liens quin'existent pas ?
_Maya et karma ne vous enferment pas dans un destin, répondit Mahavir Baba, ils vous captivent dans un jeu. Maya est la séduction de la forme et du mouvemnent. L'indifférence et le renoncement en délivre.
C'est dans l'incertitude que se produit la magie du jeu du monde. Le renoncement n'est pas l'envers de l'en- vie, c'est un acte positif. Vous renoncez à courir après la vie parce que vous affirmez que vous êtes la vie. Le renoncement, c'est abandonner moi, mon et mien. Que pouvez-vous désirer dans cette conscience qui inclut déja tout ?
S'éveiller, c'est savoir qu'on rêvait l'instant d'avant. S'éveiller c'est, lorsque vous sortez du sommeil, perce- voir l'être pur et non encore déterminé, puis l'être non encore déterminé se faire envahir par "je", et ensuite être "je". L'être n'est pas "je". "Je" révèle l'être.
La lumière met fin à l'obscurité, la connaissance met fin à l'ignorance. L'attachement de l'esprit à l'objet est la cause de la servitude, le renoncement à l'attachement conduit à la libération comme le feu s'éteint lorsqu'il n'y a plus de combustibles. Celui dont la conscience ne connaît pas l'agitation et le chagrin réside dans la felicité. Ceci est l'enseignement des rishi.
C'est à partir de l'immobilité que l'on retrouve la connaissance du mouvement, commenta mon guru. Assieds-toi. Observe en toi la pulsion d'agir, mais ne bouge pas. Cette pulsion est liée à la source de la vie. L'immobilité en permet la connaissance. Va au-delà, tu y découvriras la conscience qui a la conscience pour objet.
La flamme et le feu sont un,
Les pétales du lotus sont unis à la fleur,
Et le fruit et la branche sont l'arbre lui-même,
De même tout l'univers est Soi-même.
Celui qui perçoit ce monde est aussi illusoire que le monde qu'il perçoit. Lorsque tu fixes ta conscience sur ce principe de double illusion, tu trouves la conscience sur laquelle ce jeu se joue. Vois ainsi.
L'inconnaissance du Soi-même en état de rêve s'interrompt naturellement lorsque nous nous réveillons. Comment se réveiller de l'hypnose de l'état de veille ?
Le non-agir, c'est ne rien attendre. Si tu espères quelque chose, tu crées celui qui espère, et tu as déjà commencé à agir, m'expliqua Anandababa. Sans attente, sans idée de succès ou d'échec, sans espoir de récompense, qui agit ? L'acte est accompli.
Le renoncement n'est pas un abandon des choses et des êtres par moi ou pour moi, enseignait Anandababa, parce que ce moi n'existe pas. Vairâgya est un abandon métaphysique qui signifie la dissolution des passions, du moi- mon-mien et de maya, le monde.
Le roi qui croit manquer de quelque chose souffre des affres de la pauvreté comme un mendiant. De même, l'homme qui croit être son corps est assujetti à la nais- sance, à la maladie et à la mort. Mais s'ils'affranchit de cette croyance, il retrouve la joie. Sous l'influence de maya celui qui est parfait pense ne pas l'être.
Une bande de gueux accoutrés en sâdhus. Ou une assemblée de Dieux incarnés en babas déguisés en gueux... Namah Shivâya ! Je salue Shiva. L'univers est un seul être, mais dans un jeu de miroirs et de représentations.
Un instant, ces deux consciences dans une même histoire n'en formèrent qu'une, celle du darshan, la vision de l'Être.
Les sâdhus sont des hommes comme les autres. On n'entre pas dans l'errance avec un certificat de modestie. Et certains finissent dans la bureaucratie du renoncement.
Le soir, à Asi Ghat, exception faite d'une lointaine ampoule électrique et de la moto stationnée à proximité, nous aurions pu être vingt ou trente siècles auparavant; l'apparence de ces hommes en haillons safran, dreadlocks et tilak au front se réchauffant à un feu de bois eût été la même. Et notre Conversation aussi. Qui suis-je ? Où suis-je ? Et pourquoi ? Y a-t-il un monde réel ? Existe-t-il une autre conscience que la mienne ? Nous étions hors du temps et de l'espace dans ces questions éternelles qui agitent, inspirent et apaisent les hommes depuis le commencement des temps et suscitent un étrange sentiment de nostalgie pour l'ineffable qui précède et englobe la parole.
J'avais appréhendé ce passage d'abrité à SDF. Le choc n'était pas trop rude finalement. Ce qui nous effraye est souvent plus menaçant en pensée qu' en réalité. Anandababa dit qu'il ne peut manquer de rien puisque le monde, assure-t-il, est le reflet de sa conscience. Mais je n'ai ni cette assurance ni encore la hauteur de mes pairs.
Un jour, cet homme-là fit une chute dans la rue et se foula la cheville. Rien de bien grave. On le conduisit chez le médecin le plus proche. Celui-ci lui prodigua les premiers soins, mais il devina aussi l'état général d'anxiété de ce patient. Sur le seuil de son cabinet de consultation, en lui serrant la main, il le retint un instant et lui dit :
— N'ayez pas peur de demain, hier était supposé être tout aussi dangereux.
Rares sont ceux qui affirment péremptoirement que ce qu'ils croient ou affirment est LA vérité. La plupart cherchent, s'interrogent. Le dogmatisme est une fourmi qui cache la montagne des individualités.
Ce qui importe, ce n'est pas ce qui est écrit, c'est ce que cela peut nous faire dire et, pour le dire, ce que cela nous permet de questionner. Plus le texte suscite de questions plus il est précieux car il nous donne la possibilité de nous faire frôler l'infini du sens », aimait-il à rappeler, d'une manière ou d'une autre.
Le concept de « péché originel » est une donnée culturelle prégnante. Il est arrivé jusqu'à nous comme une vérité ancienne, biblique pour les croyants et mythologique pour les autres. Il a profondément pénétré la culture occidentale, sa littérature, une partie de sa philosophie et a été un motif d’inspiration récurrent pour l’opéra, la peinture et la sculpture