Citations de Patrick Sébastien (71)
La haine superstar. Vengeance. Règlement de comptes.
Attentat. Menaces sur les réseaux. Manifestant à éborgner.
Flic à tuer. Un coup de surin pour une queue-de-poisson.
Avec un couteau à viande, bonjour l'anachronisme !
Féminicide. Passage à tabac pour une simple balade dans une rue de quartier interdit à la police. Y a pas que fumer qui tue ! Mais c'est pas écrit sur les trottoirs.
Elle court, elle court, la maladie d'amour.
La chasse à l'exclusion en a fabriqué une autre. Plus sournoise. Un anachronisme: l'exclusion de ceux qui ne sont pas différents. Elle est encore minoritaire mais développe de plus en plus de frustrations. Elle est dénoncée sous le manteau, par ceux qui en sont les vic-times, mais mise en sourdine en public par précaution.
Toujours la crainte des réactions des réseaux sociaux et des associations.
Mais le fait est là : certains sont exclus du simple fait que justement ils ne sont pas différents. Ce n'est, de ma part, ni de la mythomanie, ni un propos réactionnaire.
C'est un simple constat d'observateur.
Pour en revenir à l'acte gratuit, j'ai grandi dans une époque où la solidarité désintéressée était monnaie courante. L'expression, d'ailleurs, n'est pas vraiment appropriée. Parce que la monnaie, sonnante et trébuchante comme on dit, en échange de ces services, n'était justement pas courante.
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Le coup de main pour un déménagement, un nettoyage, une garde d'enfants n'était pas rémunéré. Aujourd'hui je connais de plus en plus d'« amis » qui se creusent la tête pour trouver des excuses pour échapper à ce genre de service non rétribué.
Alors oui ! J'aimerais qu'on aille puiser dans le passé un peu plus du sens de cette disponibilité purement altruiste.
Même si je dois reconnaître que c'est loin d'être gagné.
Surtout dans la conscience de nos mômes de plus en plus formatés au profit par le « tout monnayable » qui a envahi notre société.
Il y a eu une indulgence coupable pendant des années pour les violences faites aux femmes. L'époque moderne les dénonce de plus en plus, mais n'en fait pas vraiment baisser le nombre, hélas ! L'amalgame qui soupçonne tous les hommes d'être des violents en puissance y est pour beaucoup. Pour moi, c'est une lutte qu'il ne faut pas mener contre la masculinité tout entière. Mais avec les hommes contre les pires d'entre eux.
L'ordre des choses, ce n'est pas d'acheter le café au prix de la cafetière, et l'électricité au prix de la centrale.
L'ordre des choses, c'est un maire qui fait tout pour attirer des habitants dans sa ville. Pas comme Hidalgo qui fait tout pour les faire partir.
Quand un ami te trompe, c'est toi le fautif. Parce que tu t'es trompé d'ami.
À part quelques rares exceptions, notre classe politique est au mieux moyenne, au pire lamentable. Il n'est que de voir leurs prises de bec à l'Assemblée nationale. Les algarades ont existé de tout temps, mais là, le spectacle est de plus en plus affligeant d'irrespect et de vulgarité.
Phrase de Georges Lautner : "Tu vois Patrick, à l'époque, Les Tontons flingueurs étaient en noir et blanc et dehors la vie était en couleur. Aujourd'hui, ils ont colorisé Raoul et Fernand, et c'est la vie qui est en noir et blanc !"
Les "années Pompidou" c'était une humeur. Une quiétude juste avant le choc pétrolier. L'argent, chez nous, ne coulait pas à flots, mais l'éducation de Maman m'avait appris à me contenter de peu. Il faut dire que les prix de l'essentiel étaient raisonnables. Il suffisait d'ouvrir le journal pour trouver du boulot. Même pas besoin de traverser la rue. Et puis, surtout, nos besoins n'étaient pas conditionnés à l'hyperpublicité d'aujourd'hui. Celle qui finit par te rendre indispensables des choses dont tu peux très bien te passer.
Le Français est un donneur de leçons d'exemplarité de tradition. Il pousse de hauts cris devant la conduite d'un Balkany ou d'un Cahuzac, mais ne ratera pas l'occasion d'escroquer le fisc si l'occasion se présente.
Le Français moyen, c'est aussi la sagesse du "vieux". L'intrépidité de Delon, de Belmondo. L'accent parfumé de Pagnol. La convivialité de Rabelais. La résistance aux abus de pouvoir du Germinal et du J'accuse de Zola. Les moralités de La Fontaine. Le sens de la répartie d'Audiard. L'humour gras de Coluche. Celui, lunaire, de Devos. La poésie de Brassens. Toute cette culture populaire bien française qui a sculpté la personnalité de générations entières.
On peut reconnaître la légitimité du pouvoir gagné par les urnes sans adouber aveuglément ceux qui en abusent.
Le premier pilier de la bêtise est de juger avec dédain l'intelligence des autres.
Trop français. Je sais ce que cela veut dire. Trop gaulois. Trop terroir. Trop saucisson, saint-nectaire et vieux bordeaux. Trop apéro entre copains. Trop noces et banquets. Trop de Funès et Coluche.. Trop Brassens et Johnny. Trop Tontons flingueurs. Trop rugby, trop Tour de France et l'Equipe. Trop blagues de comptoir. Trop rieur. Trop festif. Trop baiseur. Trop râleur. Trop blaireau, quoi !
Alors, Flick doit se dire que ma nostalvie impliquerait que je souhaite un retour aux mains aux fesses à tout-va et à lancer des "t'es bonne !" à chaque coin de trottoir. Certainement pas. Mais éradiquer la suspicion systématique, oui. Rapprocher l'homme et la femme au lieu de tout faire pour les éloigner, oui. Désamorcer les peurs mutuelles au lieu de les alimenter, oui. Mais sans fléchir un seul instant dans la chasse aux vrais prédateurs.
C'est le paradoxe de la spirale médiatique : plus le monde tourne mal, plus les caméras tournent bien.
Normal, le téléspectateur devait être acteur. Remuer ses méninges pour
chercher dans chaque détail la solution. Une hérésie dans le PAF d’aujourd’hui où la règle est de surtout faire de l’image pour légumes sur canapé. Ces hymnes à la passivité à la fois physique et intellectuelle. Il faut bien désactiver le cerveau pour y caser du vendable dans chaque espace ainsi libéré.
Tant il est vrai que, quand je m’épanche, je donne l’impression de vider tout mon sac. Loin de là, par bonheur, et surtout par précaution. Parce que si je lâchais toutes les dérives dont j’ai été témoin, je ne pourrais plus me regarder dans la glace. Tout simplement parce que je n’aurais plus de glace, ni la maison qui va autour. Pulvérisées pour la leçon. Le code de discrétion que l’on doit s’imposer dans ce milieu-là est bien plus de survie que d’honneur.
— Ils ont quand même braqué des banques. Piquer le pognon des autres, c’est honorable ?
— Voler des voleurs, c’est pas voler !