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Citations de Paul B. Preciado (156)


Partout le corps trans est haï, en même temps que fantasmé, désiré et consommé.
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Mais pourquoi êtes-vous convaincus, chers amis binaires, que seuls les subalternes ont une identité? Pourquoi êtes-vous convaincus que seuls les musulmans, les juifs, les pédés, les lesbiennes et les trans, les habitants de la banlieue, les migrants et les Noirs ont une identité? Et vous, êtes-vous les normaux, les hégémoniques, les psychanalystes blancs de la bourgeoisie, les binaires, les patriarches coloniaux, sans identité? Il n'y a pas d'identité plus sclérosée et plus rigide que votre identité invisible. Que votre universalité républicaine. Votre identité légère et anonyme est le privilège de la norme sexuelle, raciale et de genre. Ou bien nous avons tous une identité. Ou alors, il n'y a pas d'identité.
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Je n'avais cependant aucun désir de devenir un homme comme les autres hommes. Leur violence et leur arrogance politique n'exerçaient sur moi aucune séduction. Je n'avais pas la moindre envie de devenir ce que les enfants de la bourgeoisie blanche appelaient êtres normaux ou en bonne santé.
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Chaque mot de notre langage contient, comme enroulée sur elle-même, une pelote de temps constituée d'opérations historiques. Alors que le prophète et le politicien s'efforcent de sacraliser les mots en occultant leur historicité, il appartient à la philosophie et à la poésie la tâche profane de restituer les mots sacralisés à l'usage quotidien : défaire les nœuds de temps, arracher les mots aux vainqueurs pour les remettre sur la place publique, où ils pourront faire l'objet d'une resignification collective.
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Mais parce que je vous aime, mes courageux égaux, je vous souhaite de manquer de courage, à votre tour. Je vous souhaite de ne plus avoir la force de répéter la norme, de ne plus avoir l'énergie de fabriquer l'identité, de perdre la foi en ce que disent vos papiers sur vous. Et une fois que vous aurez perdu tout courage, lâches de joie, je vous souhaite d'inventer un mode d'emploi pour votre corps. Parce que je vous aime, je vous désire faibles et méprisables. Car c'est par la fragilité que la révolution œuvre.
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Nous pourrions dire, en lisant Weber avec Butler, que la masculinité est à la société ce que l'état est à la nation : le détenteur et l'usager légitime de la violence.
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La politique est un texte de fiction dans lequel le livre est notre propre corps. La politique est un texte de fiction, à cette exception près qu’il est écrit avec le sang comme encre, collectivement.
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Le titre est un dicton serbo-croate : Hope is the greatest whore. « L'espoir est la plus belle des putes. »Alors je désire que cette pute passe la nuit avec moi. Je veux la caresser et dormir avec elle. Je veux me mettre au lit avec cette pute. Je veux m’asseoir à coté d'elle et lui laver les pieds. Parce que cette pute est tout ce qui nous reste, et qu'elle est le meilleur.
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Ce à quoi Benjamin nous invite, c'est à écrire I'histoire du point de vue des vaincus. C'est à cette condition, dit-il, qu’il sera possible d'interrompre le temps de l’oppression.
Chaque mot de notre langage contient, comme enroulée sur elle-même, une pelote de temps constituée d’opérations historiques. Alors que le prophète et le politicien s'efforcent de sacraliser les mots en occulant leur historicité, il appartient à la philosophie et à la poésie la tâche profane de restituer les mots sacralisés à I'usage quotidien : défaire les noeuds de temps, arracher les mots aux vainqueurs pour les remettre sur la place publique, où ils pourront faire l'objet d'une resignification collective
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Chasteté, idiotie et gratuité sont les conditions de possibilité de la globalisation de la dépendance.
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Je n'ai plus besoin, comme Ulrichs, d'affirmer que je suis une âme masculine enfermée dans un corps de femme. Je n'ai pas d’âme et je n'ai pas de corps. J'ai un appartement sur Uranus, ce qui me place certainement loin de la plupart des Terriens, mais pas si loin que vous ne pourriez venir me voir. Ne serait-ce qu'en rêve...
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J'hésite entre me suicider, devenir serial killer, consacrer ma vie au développement transmoral de l'humanité comme espèce, sa mutation intentionnelle, ou fonder une force armée transféministe qui aurait pour mission de buter tout ce qui s'oppose à elle, sans distinction.
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"Le modèle panoptique a l'avantage de réunir ce que l'on tient souvent pour distinct : le contrôle social le plus intrusif, le libre marché et la démocratie la plus poussée."
[Christian Laval]
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Ce ne sera pas avec le corps héroïque de la modernité, mais avec le corps blessé par la violence pétro-sexo-raciale et la destruction écologique que nous devrons faire la révolution.
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Ce qui menace l'intégrité de l'enfance ce n'est pas « la théorie du genre », l'homosexualité, la transition de genre ni le mariage homosexuel, mais l'Église et la famille hétérosexuelle patriarcale. Ce sont les deux enclaves ou se produisent le plus de violences sexuelles. Les pères violent, les papes viole, les évêques violent, les prêtres violent... Ils violent des filles et des garçons... Et ils ne le font pas parce qu'ils sont déviants, mais parce que le régime de pouvoir patriarcal qui sous-tend l'Église et la famille hétérosexuelle leur donne le droit et le pouvoir de le faire en toute impunité.
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Ce décentrement annonce déjà la possibilité d'une mutation de la perception dans laquelle la destruction de la planète ou l'oppression raciale, de genre et sexuel deviendraient des événements éthiques perceptibles et donc évitable. Un jour l'oppression raciale, de genre et sexuelle deviendra un événement éthique perceptible et donc insupportable - aussi insupportable que nous semblent aujourd'hui les rituels cannibales ou le bûcher des sorcières de l'Inquisition.
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« Je donne à lire ces pages qui relatent des croisements de théories, molécules, et affects, pour laisser trace d’une expérience politique dont la durée exacte a été de 236 jours et nuits et qui continue aujourd’hui sous d’autres formes. » (p.12)
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Chaque relation amoureuse laisse derrière elle une bibliographie, comme une sorte de trace ou d'héritage où l'on signale les livres que chaque allant a apportés à l'autre. De la même manière, on pourrait dire que chaque relation a sa bible, son livre sacré, le livre à travers lequel un amour ou un échec amoureux se raconte.
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Le capitalisme est une sorte de religion pétro-sexo-raciale qui exige le sacrifice de certains corps (animal, femme, enfant, étranger, racisé...) et la destruction de certains espaces (la colonie, la périphérie, la banlieue, le Sud...) afin de maintenir une hiérarchie mythico-érotico-marchande. (...) Sans la naturalisation du poison et l'esthétisation de la pollution, ce régime de domination et de destruction n'aurait pas pu fonctionner.
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C'est la violence épistémique du paradigme de la différence sexuelle et du régime patriarco-colonial qui est remise en question par les mouvements féministes, antiracistes, intersexuels, trans et handi-queer demandant une reconnaissance en tant que corps vivant de plein droit de ceux et celles et cels qui avaient été marqués comme politiquement subalternes.
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