Citations de Paul Berna (34)
Une carabine n'est pas de trop devant des bêtes retournées à l'état sauvage. Il n'est pas question de faire un massacre, mais d'abattre seulement deux ou trois biquettes qui nous donneront d'excellentes grillades. Si vous préférez le poisson, libre à vous d'aller pêcher le long du récif.
On se croit seul en mer, disait-il, mais ce n'est qu'un trompe-l'œil. L'Iris avale en ce moment cent cinquante milles par jour et davantage. Pendant ce temps, un requin qui n'est pas Cousin-Jules le suit peut-être derrière la ligne d'horizon sans dévier d'un degré en vingt-quatre heures...
Le vieux Blache triait des nippes au fond de sa baraque, à la lueur d’une lampe à pétrole. Hiver comme été, le pauvre homme portait sur le dos deux pardessus en loques enfilés l’un sur l’autre, un chapeau ecclésiastique de couleur verdâtre enfoncé jusqu’aux oreilles, et sous le nez une curieuse barbe rousse et noire, en forme de hérisson, qu’il arrondissait tous les quinze jours à coups de ciseaux. Malgré sa saleté repoussante, il était brave homme et bien causant.
Il y a des choses qu’on ne peut pas vendre... Ces bouteilles appartiennent à tout le monde. Si j’ai mis le nez dessus, cela ne veut pas dire qu’on peut en disposer n’importe comment. À quoi ça ressemblerait-il de bazarder au vieux toutes les bouteilles ! Nous sommes des petits pauvres, je veux bien, mais pas des enfants de margoulins…
Il nous fait la réparation pour rien, et je ne peux tout de même pas lui demander d’aller plus vite…
Il y a comme ça des gens qui vous tombent dessus pour un oui ou pour un non.
Ce sont des petites choses qu’on remarque, comme cela, par hasard, sans y attacher trop d’importance.
Les enfants sont ainsi ; il leur faut une tête de Turc pour exercer leur turbulence, et pas n’importe qui.
Nous n’avons pas le droit de nous mêler des affaires des grandes personnes, reprit-il au bout d’un moment. Mais nous pouvons aider quelqu’un dans le besoin, et qui mérite d’être secouru.
Il y a sûrement des tas de moyens de gagner beaucoup d’argent – bien entendu, en se donnant du mal !
Rien qu’à voir nos figures, les gens nous sauteraient dessus en criant au feu !… D’ailleurs, il y a mieux à faire pour les Mohicans.
On veut jouer aux Tartarins et l’on s’en va traquer le cerf dans la pinède…
M. Bollaert secoua la tête :
- Contente-toi de jeter un petit coup d'oeil sur le square, comme cela, en passant, dit-il pour finir. Tu préviendras ton frère et les deux autres tout à l'heure. Si cette marmaille s'avise de tourner autour de la maison et du jardinet, ma femme y mettra le holà.
Le grand Pierce allait se retirer. M; Bollaert le rappela :
- A propos, lui demanda-t-il en fronçant les sourcils, à quoi jouaient-ils ?
- Est-ce que je sais ? répondit Pierce, qui n'aimait pas les enfants. A des imbécillités, comme tous les gosses.
Les Dix de la bande à Gaby étaient assis en rang d'oignon sur un des bancs de la place Théodore Branque, comme dix moineaux posés sur une branche. Le plus gros moineau était assis tout à l'extrême gauche, une fesse dans le vide.C'était Tatave Louvrier. Il portait le bras droit en écharpe, ficelé dans un gros pansement pas très propre et soutenu par une vieille paire de bretelles passées en sautoir. Tatave se penchait avec amour sur son bras, le faisait sautiller mollement entre les bretelles. Il avait l'air de trouver ça épatant, d'avoir un bras en écharpe.