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EAN : 978B004B9ZAX8
Rouge et Or (30/11/-1)
3.5/5   3 notes
Résumé :
On retrouve dans ce roman de Paul Berna les dix garnements de la bande à Gaby, qui furent les héros du CHEVAL SANS TÊTE, Grand Prix de Littérature du Salon de l'Enfance 1955. Gaby et ses camarades ont décidément une façon peu banale de s'amuser. Le cheval-sans-tête ayant été " désintégré " dans une dernière descente mémorable, on cherche un autre jeu, " une autre affaire ", précise Marion, conseillère de la bande. Et l'affaire vient toute seule pour ainsi dire, parc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Cette critique est dédiée à un pan de mon enfance, à tous ceux qui aiment le son si particulier du piano à bretelle, à tous ceux qui désirent en jouer et, pour des raisons connexes, à mon amie Nathalie.

J'avais un livre d'enfant qui se nommait ‘Le cheval sans tête'. Un bon livre. Une bande d'enfant, dans une banlieue industrielle du Paris des années cinquante. Un monde de terrains vagues, de hangars et d'usines abandonnées, pleins de trucs indéfinissables laissés à rouiller dans un coin. Ouvriers et employés vivent dans de petites bicoques qu'ils ont eux même retapés. En serrant bien, ils arrivent à joindre les deux bouts. Bref, une France pas encore très bien remise de la seconde guerre mondiale, et où la pauvreté reste profonde.

Une bande de gosse grandit dans ce petit monde, unis comme les doigts de la main, partageant joies et misères, et surtout les très rares jouets. Des gosses joyeux, heureux de vivre et du peu qu'ils ont, capables de s'intéresser à autre chose que le foot et les dessins animés, une véritable utopie aux jours d'aujourd'hui en somme... Mais je m'égare. Bref, un jour alors que mon enfance était bien loin, je découvris que ce livre avait une suite. Et j'eu l'impression de retrouver des amis perdus de vue.

Par hasard, nos dix gamins ont découvert qu'il se passait quelque chose d'étrange dans leur banlieue où il ne se passe jamais rien. Un aveugle escorté d'un gros chien noir. Chaque jour, il sort son tabouret, son accordéon, et joue un air, toujours le même. Une petite rengaine banale, le genre qui entre dans la tête et y reste. Chaque jour, il vient se poster dans une rue différente de la ville, sans soucis du monde qu'il y passe ou de l'argent qu'on lui donne…

Certaines musiques nous suivent, et on ne peut s'en décoller. Tel est le cas du piano à bretelle, dont les petites mélodies à deux sous valent plus qu'un hit à cinquante millions de vues sur YouTube. Comme certains livres de votre enfance vous seront toujours plus chers que tous les best-sellers du monde.
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Les gamins composant la Bande à Gaby, dont on a fait la connaissance dans le Cheval sans tête, s'ennuient, alignés comme des moineaux ou des hirondelles sur un banc d'une place publique de la petite ville de Louvigny-Triage. Certains sont même en piteux état.

Tout ça par la faute de Tatave qui n'a pas su maîtriser son canasson de métal et de carton. Depuis le pauvre Cheval sans tête est définitivement irréparable, totalement démantibulé avec ses plus de quatre-vingt-dix morceaux éparpillés. Plus de parties de plaisir, de descentes effrénées de la rue des Petits-Pauvres.

Et les gamins se demandent à quoi ils vont pouvoir s'occuper durant leurs temps libres. Alors pourquoi ne pas observer et relever les faits bizarres qui pourraient se dérouler ? Aussitôt dit, aussitôt fait. Chacun des gamins va sillonner la ville à la recherche d'incidents ou de personnages mystérieux.

Un rien attise leur curiosité. Ainsi Fernand est intrigué par le manège d'un chauffeur de camions nommé Paul Pierce, employé, tout comme son frère, de l'entreprise de transport Bollaert. Des camions rouges affublés du sobriquet d'éléphants rouges. Bizarrement ces camions rentrent toujours à l'entrepôt à vide. Se cacherait-il là-dessous un trafic illégal de marchandises ?

Criquet, en lisant le journal l'Express de Louvigny de la semaine, a remarqué une petite annonce dont la teneur est communiquée par Gaby à tous :

Infirme, économiquement très faible, adopterait chien robuste et intelligent, bon gardien, docile, affectueux, susceptible de s'attacher rapidement à son nouveau maître. Race indifférente. Marchands s'abstenir. S'adresser à M. Théo, 58 due des Estaffiers.

Apparemment cette annonce n'a rien de véritablement mystérieux mais on ne sait jamais, elle offre peut-être un débouché sur leur soif d'enquête. Justement Marion, la fille aux chiens, possède le spécimen adéquat, malgré toutes les exigences requises, sous la main. Nanar, victime d'un accident de la circulation, mais qui, grâce aux bons soins prodigués par Marion, est totalement rétabli. Décision est donc prise de confier l'animal à ce monsieur Théo, qui habite un quartier guère reluisant.

Marion, en compagnie de Zidore et de Juan l'Espagnol, emmène donc Nanar, issu de différents croisements de canidés à poils longs, à l'adresse indiquée. Ils sont reçus par un homme, dont la corpulence est digne d'un catcheur gros modèle. Marion est quelque peu réticente à confier Nanar, à ce personnage peu engageant. Alors Monsieur Théo précise que le chien n'est pas pour lui mais pour un aveugle. Dans ce cas, Marion n'a plus de scrupules à laisser Nanar, lequel pour montrer sa reconnaissance à ce nouveau maître le lèche abondamment en lui mettant ses deux pattes de devant sur le plastron.

Gaby et ses copains se mettent en tête de suivre ce monsieur Théo intriguant mais ils sont déçus car celui qu'ils suivent entre dans le commissariat. Fin de piste et les enfants partent jouer dans un endroit nommé la Sablière, sorte de parc naturel où ils peuvent grimper, glisser, jouer sur des rails servant à hisser des wagonnets. Un endroit désaffecté. Ils auraient dû attendre quelques minutes afin de remarquer la sortie de monsieur Théo en compagnie de deux individus à l'air patibulaire.

Or, quelques jours plus tard, Marion et compagnie aperçoivent un aveugle jouant de l'accordéon, intercalant dans son répertoire toujours le même air, Pour deux sous d'amour. Un chien noir est serré contre les genoux du musicien habillé de haillons et muni de lunettes à verres bleutés. Marion reconnait en ce chien noir Nanar qui a été transformé, teinté en noir. Et lorsque Marion s'approche du couple homme-chien, l'animal geint comme s'il reconnaissait son ancienne maîtresse.

Alors Gaby et ses amis se mettent en tête de suivre le musicien dans ses déambulations, guidé par un marchand ambulant de cacahouètes. Et le musicien explore en compagnie de son piano à bretelles et de Nanar tous les coins et recoins de la ville, jouant inlassablement sa rengaine, comme s'il voulait affirmer sa présence à quelqu'un.



Ce second épisode des gamins de la bande à Gaby, malgré certains passages humoristiques, est nettement plus grave que le cheval sans tête, leur précédente aventure.

Et on en apprend un peu plus sur cette petite ville de la banlieue est de Paris. Ainsi ce qui paraissait n'être qu'un petit village s'avère posséder près de vingt mille habitants, et garder encore les stigmates de la guerre.

Une plaque de marbre fleurie de quelques petits bouquets desséchés rappelait que douze francs-tireurs étaient tombés là sous les balles d'un peloton d'exécution. On voyait encore, après dix ans, le chapelet d'impacts que la rafale avait laissés dans un mur mal crépi. Ces souvenirs tragiques n'impressionnaient pas les enfants, et leur gaieté ne pouvait profaner ce champ de mort presque oublié.

Dans cette histoire, Marion tient le rôle principal avec le placement de Nanar auprès de cet aveugle qui joue peut-être l'handicapé. Et ils se posent tous la question de savoir si oui ou non l'homme est réellement atteint de cécité. Et se greffe dessus cet épisode des camions rouges, des éléphants rouges, qui ne laissent pas indifférents la bande à Gaby. Quant à l'inspecteur Sinet, qui gravite également dans ce roman, il brasse de l'air.

Une histoire sérieuse racontée aux enfants et qui avec un peu plus d'ampleur et de personnages auraient pu très bien convenir à un roman policier pour adultes. Mais justement, les adultes liront ou reliront avec plaisir ce roman qui les replongera éventuellement dans leur enfance.



Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Ce livre est la suite du Cheval sans Tête : le cheval des enfants ayant été détruit dans un accident (dramatique, bien sûr!) il leur faut trouver un nouveau jeu. Ils décident de circuler dans leur petite ville à la recherche de phénomènes bizarres qui pourraient les amuser autant que leur aventure précédente....
Et voila qu'un mystérieux aveugle se met à tourner dans la ville en jouant de l'accordéon. Mais le chien qui l'accompagne ne serait-il pas Nanar, que Marion " la fille aux chiens " avait justement donné pour un infirme ? Et Nanar, qui était un superbe chien à la couleur multiple et incertaine n'aurait-il pas été teint en noir ?
La bande des dix va encore bien s'amuser (en faisant une bonne action, ce sont de gentils enfants) et nous amuser en se lançant sur la piste de l'aveugle.
J'ai lu ce livre pour la première fois il y a longtemps, je l'avais beaucoup aimé, mes enfants l'ont lu à leur tour...je le relis de temps en temps...
Paul Gérrard qui sait inventer de vrais salauds (ou de vrais inconscients) dans ses livres "pour adultes", sait sous la signature de Paul Berna écrire de vrais livres pour jeunes, ni trop mièvres, ni trop moralisateurs.
Pour moi, c'est un auteur à redécouvrir..;
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
M. Bollaert secoua la tête :
- Contente-toi de jeter un petit coup d'oeil sur le square, comme cela, en passant, dit-il pour finir. Tu préviendras ton frère et les deux autres tout à l'heure. Si cette marmaille s'avise de tourner autour de la maison et du jardinet, ma femme y mettra le holà.
Le grand Pierce allait se retirer. M; Bollaert le rappela :
- A propos, lui demanda-t-il en fronçant les sourcils, à quoi jouaient-ils ?
- Est-ce que je sais ? répondit Pierce, qui n'aimait pas les enfants. A des imbécillités, comme tous les gosses.
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Les Dix de la bande à Gaby étaient assis en rang d'oignon sur un des bancs de la place Théodore Branque, comme dix moineaux posés sur une branche. Le plus gros moineau était assis tout à l'extrême gauche, une fesse dans le vide.C'était Tatave Louvrier. Il portait le bras droit en écharpe, ficelé dans un gros pansement pas très propre et soutenu par une vieille paire de bretelles passées en sautoir. Tatave se penchait avec amour sur son bras, le faisait sautiller mollement entre les bretelles. Il avait l'air de trouver ça épatant, d'avoir un bras en écharpe.
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Une plaque de marbre fleurie de quelques petits bouquets desséchés rappelait que douze francs-tireurs étaient tombés là sous les balles d’un peloton d’exécution. On voyait encore, après dix ans, le chapelet d’impacts que la rafale avait laissés dans un mur mal crépi. Ces souvenirs tragiques n’impressionnaient pas les enfants, et leur gaieté ne pouvait profaner ce champ de mort presque oublié.
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