Tous ceux qui ont commencé à lire vers le milieu des années '50 se souviennent avec une certaine émotion de la Bibliothèque rouge et or. J'en ai lu avec un grand plaisir de nombreux livres. "Millionnaires en herbe" est l'un des plus réussis de cette collection. Il me semble bien adapté au jeune public. L'action se passe en 1955. Les héros de ce roman sont des pré-adolescents, qui ont chacun leur personnalité et qui n'ont pas froid aux yeux. Ils se lancent un défi ambitieux et difficile.
Voici l'histoire. Un incendie dans une belle calanque provençale dévaste plusieurs cabanons où vivent des vieilles personnes qu'on appelle les "Mohicans". Déjà, à l'époque, des municipalités faisant alliance avec des promoteurs convoitaient sans vergogne les lieux les plus pittoresques de leur commune, pour construire des résidences de luxe ! Pour sauver les Mohicans menacés d'expulsion, il faudrait trouver de l'argent pour reconstruire très vite au même endroit des pavillons neufs. C'est une gageure. Mais la bande de copains va réaliser l'impossible. Très ingénieux, ils vont gagner de l'argent par les moyens les plus divers: la pêche de poissons, la vente d'un timbre très rare, un concours de bateaux fleuris, la participation au tournage d'un film, etc… Finalement, les plus doué d'entre eux va décrocher le pactole en répondant juste à toutes les questions d'un jeu télévisé - oui, la télévision existait déjà ! Le dénouement est une happy end: les cabanons neufs sont très vite construits. L'affreux adjoint au maire - découvrant au dernier moment les nouveaux bâtiments inaugurés par les Mohicans - est dépité: il doit renoncer à son projet de lotissement.
Dans ce roman, tout me semble sympathique, juste et exempt d'un pesant moralisme. Je suppose que cette belle aventure pourrait être facilement transposée à notre époque et qu'elle recevrait aujourd'hui un excellent accueil. L'auteur Paul Berna (1910-1994) a écrit d'autres bons romans de jeunesse, notamment "La porte des étoiles" que j'avais vraiment adoré.
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Nous n’avons pas le droit de nous mêler des affaires des grandes personnes, reprit-il au bout d’un moment. Mais nous pouvons aider quelqu’un dans le besoin, et qui mérite d’être secouru.
Rien qu’à voir nos figures, les gens nous sauteraient dessus en criant au feu !… D’ailleurs, il y a mieux à faire pour les Mohicans.
Les enfants sont ainsi ; il leur faut une tête de Turc pour exercer leur turbulence, et pas n’importe qui.
Il y a sûrement des tas de moyens de gagner beaucoup d’argent – bien entendu, en se donnant du mal !
On veut jouer aux Tartarins et l’on s’en va traquer le cerf dans la pinède…