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Critiques de Paul Berna (22)
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Le Cheval sans tête

La bande à Gaby a l'habitude de descendre la rue des Petits-Pauvres à fond la caisse sur un affreux cheval à roulettes tout bringuebalant: il est moche comme tout et sans tête, (elle n'a jamais tenu le choc)..mais c'est leur cheval à eux : avec lui, ils sont devenus la terreur des chiffonniers et des ramasseurs de bouteille de cette banlieue sinistre..Et puis un jour c'est le drame: on leur vole le cheval! Pourquoi? aurait-il donc de la valeur? La bande se met sur la trace de ces voleurs d'enfants pauvres: ils vont trouver à qui parler!



Un vieux livre toujours jeune qui a littéralement enchanté mon enfance: je l'ai lu à mon tour à mes enfants, fait lire à mes (jeunes) élèves, puis lu à mes petits-enfants: ce cheval sans tête est inoxydable! Il passe avec brio les époques, fait rire et trembler. Une fois qu'un enfant a lu les premières pages, il ne peut plus le lâcher: un livre plein de gouaille et de tendresse, avec des dialogues de titi parisien tout ce qu'il y a de savoureux.



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Opération oiseau-noir

Il y a quelques années, les images de la jungle de Calais faisaient la une des journaux télévisés. Beaucoup y voyaient une chose qu'ils croyaient disparu dans les pays riches ; mais pour certains elles ne faisaient que rappeler de forts mauvais souvenirs. Car on l'a oublié, mais en France le phénomène des bidonvilles, qui explosa après la guerre suite aux destructions, persista extrêmement longtemps. Au début des années 70, environ 100 000 personnes y vivaient encore ; celui de Nanterre, le plus grand, comptait jusqu'à 14 000 habitants – soit l'équivalent de Guéret.



Cette période est peu documentée, et laissa peu de traces dans la littérature. A ma connaissance (mais je suis preneur d'informations), les rares livres de l'époque qui en parlent sont plutôt des livres pour enfants, destinés à faire comprendre aux petits lecteurs de milieux plutôt aisés quelle chance était la leur. Pas très étonnant donc de voir Paul Berna, grand nom de la littérature jeunesse d'après-guerre, et l'un des rares à être encore réédité – principalement ‘le cheval sans tête', son oeuvre la plus célèbre. Les héros en étaient des enfants issus de quartiers très populaires, cette fois on plonge carrément en dessous.



Les lieux sont imaginaires, mais la description correspond grosso modo au bidonville français type de l'époque : une petite ville de deux ou trois milles habitants dans des installations de fortune allant de la tente à la maisonnette de planches en passant par le camping-car, quelque part dans la banlieue parisienne, sur un terrain vague enclavé entre des entrepôts, des usines et une nationale où passe un flot continu de camions. Un ensemble disparate de nationalité survit là, chacune dans son coin : roms, italiens, portugais, français, algériens, africains… Plus les apatrides, les isolés, les paumés, et parmi ces derniers un bon paquet de gamins des rues. L'histoire suit l'un d'eux, Cadi, nouveau venu débarquant d'un bidonville expulsé. Ses débuts sont brutaux, mais il parvient à faire se faire une place, et se joint à ses nouveaux amis dans leur lutte contre le ferrailleur voisin, qui les raquette…



Paul Berna brosse un tableau de la vie des bidonvilles assorti d'une véritable petite analyse sociologique. C'est un environnement qu'il semble réellement connaitre, il fournit des détails précis sur son organisation sociale, mais aussi ses aménagements de fortune pour amener l'eau ou se débarrasser des déchets. Si vous tombez dessus par hasard à lire, donc, pour redécouvrir un passé peu reluisant mais pas si lointain. Les médias modernes ont peu de mémoire, mais la littérature pour enfant en a beaucoup.

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Le piano à bretelle

Cette critique est dédiée à un pan de mon enfance, à tous ceux qui aiment le son si particulier du piano à bretelle, à tous ceux qui désirent en jouer et, pour des raisons connexes, à mon amie Nathalie.



J’avais un livre d’enfant qui se nommait ‘Le cheval sans tête’. Un bon livre. Une bande d’enfant, dans une banlieue industrielle du Paris des années cinquante. Un monde de terrains vagues, de hangars et d’usines abandonnées, pleins de trucs indéfinissables laissés à rouiller dans un coin. Ouvriers et employés vivent dans de petites bicoques qu’ils ont eux même retapés. En serrant bien, ils arrivent à joindre les deux bouts. Bref, une France pas encore très bien remise de la seconde guerre mondiale, et où la pauvreté reste profonde.



Une bande de gosse grandit dans ce petit monde, unis comme les doigts de la main, partageant joies et misères, et surtout les très rares jouets. Des gosses joyeux, heureux de vivre et du peu qu’ils ont, capables de s’intéresser à autre chose que le foot et les dessins animés, une véritable utopie aux jours d’aujourd’hui en somme... Mais je m’égare. Bref, un jour alors que mon enfance était bien loin, je découvris que ce livre avait une suite. Et j’eu l’impression de retrouver des amis perdus de vue.



Par hasard, nos dix gamins ont découvert qu’il se passait quelque chose d’étrange dans leur banlieue où il ne se passe jamais rien. Un aveugle escorté d’un gros chien noir. Chaque jour, il sort son tabouret, son accordéon, et joue un air, toujours le même. Une petite rengaine banale, le genre qui entre dans la tête et y reste. Chaque jour, il vient se poster dans une rue différente de la ville, sans soucis du monde qu’il y passe ou de l’argent qu’on lui donne…



Certaines musiques nous suivent, et on ne peut s’en décoller. Tel est le cas du piano à bretelle, dont les petites mélodies à deux sous valent plus qu’un hit à cinquante millions de vues sur YouTube. Comme certains livres de votre enfance vous seront toujours plus chers que tous les best-sellers du monde.
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Le Cheval sans tête

C’est un vieux livre qui trainait dans ma bibliothèque de mon enfance. Je l’ai prêté a ma fille, grosse lectrice, qui l’a dévoré. En en parlant avec elle, elle dit avoir aimé le suspense haletant de cette petite enquête. Qui veut le trésor de ses gamins de la rue, ce vilain cheval sans tête à roulettes ? Et pourquoi ?
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Le Cheval sans tête

Qu'il est bon de replonger dans une enfance turbulente, dans un chahut brouillon des amusement innocents. Les enfants jouent jusqu'au jour où ils prennent pleinement conscience du monde des adultes. Ce jour là, ils perdent leur innocence.

Ce livre est le récit d'une bande de gamins qui découvrent le monde des grands de la pire des manières : en y étant jetés de force. Le cheval sans tête, fierté de la bande à Gaby et moteur de leur amusement leur est volé sans raison apparente. Pourquoi ?

Ce livre m'as beaucoup plus. Peut-être parce qu'il raconte une époque que j'aurais bien aimé connaitre, une époque durant laquelle la vie était plus simple. Peut-être aussi parce que ce livre raconte une histoire pouvant être vécu par tous les enfants que nous sommes ou que nous avons été.

[Je vous conseil la lecture de ce livre] à petits et grands dès huit ans. Pour les plus anciens, cela pourrait réveiller la nostalgie qui sommeille en vous.
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Le Cheval sans tête

Un joli souvenir de lecture enfantine, relu récemment, car retombé dans mes mains. Un roman qui, certes, date un peu mais le suspense est remarquable et donne toujours autant envie d'aller jusqu'au bout. Expérience tentée, il retient encore l'attention des jeunes lecteurs qui maîtrisent bien la lecture.
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Le carrefour de la pie

Hommage à Paul Berna ! Je lui dois tant de moments de bonheur en un temps où ma bibliothèque était moins fournie. Que de lectures et de relectures ! Ils étaient très bien agencés ces romans: les rapports difficiles avec le père ( je connaissais cela) , les copains , un zeste d'intrigue policière et une fin heureuse . Cela me ravissait et l'ayant relu plus tard, j'y ai retrouvé le plaisir.
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Le kangourou volant

Un très agréable roman pour la jeunesse. Un bon livre.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Le Cheval sans tête

Contente d'avoir découvert cette histoire de 1955, que je ne connaissais pas du tout.



Dans une ville de banlieue, au milieu d'un quartier pauvre, une bande de 10 gamins s'amusent autour d'un tricycle représentant un cheval mais sans tête. Ils descendent des côtes à fond la caisse et ça les éclate !



Je pensais que l'histoire du livre ce serait que des petits gars d'une bande rivale voudraient leur piquer le cheval, mais pas du tout on comprend très vite que ce sont des adultes qui leur tournent autour...



C'est d'ailleurs ça qui m'a fait continuer l'histoire, sinon je trouvais que c'était mignon mais avec beaucoup trop de descriptions, et peu de fond.



Les personnages sont attachants, aussi bien les enfants que l'inspecteur ou le papa du propriétaire du petit cheval.



Je n'ai pas mis plus que 3,5, car j'y ai quand même trouvé pas mal de longueurs, mais ça reste un beau classique pour les enfants, sans nul doute !
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Le témoignage du chat noir

Connaissez-vous Paul Berna ?

Je l'ai découvert non dans mon enfance mais il y a quelques décennies, quand ma soeur m'a dit qu'elle aimerait retrouver "Le cheval sans tête" lu quand elle était petite. Je lui en ai déniché un vieil exemplaire, puis acheté un d'occasion aussi pour moi. Ce qui m'a permis d'apprendre que Paul Berna avait été un incontournable de la littérature jeunesse des années 50 aux années 70, et notamment un des auteurs principaux de La Bibliothèque Rouge et Or.

Le cheval sans tête étant le seul roman français à avoir reçu une nomination pour le prestigieux Prix américain Edgar Allan Poe, catégorie Meilleur roman jeune (en 1967).

J'ai lu depuis un autre aventure du Commissaire Sinet, dont j'ai très peu de souvenirs, puis Rocas d'Esperanza, son dernier roman, qui ne m'a pas "emballée".



J'ai été très surprise de découvrir celui-ci dans les rayons de notre bibliothèque, apparemment réédité il y a une dizaine d'années, bien qu'il soit moins connu que Le Cheval sans tête. Bien entendu, je me suis empressée de le lire.

Et tout aussi surprise de découvrir un roman vraiment intéressant, que je trouve peu vieilli.

J'aime beaucoup les anciens livres jeunesse, mais je les propose rarement aux enfants, style et rythme sont si différents de ceux actuels. Mais celui-ci me parait vraiment très agréable à lire.

(D'ailleurs, mes petits ont apprécié de le lire).

Un polar plein de rythme avec une charmante équipe de collégiens.



Une famille qui vit dans un taudis, malgré les efforts de tous pour s'en sortir et en sortir. Un malfaiteur qui les abuse en leur faisant croire à la possibilité d'un logement décent, et qui s'enfuit avec leurs maigres économies.

Le Commissaire Sinet est à présent passé inspecteur, mais son équipe est bien démunie face à des escrocs trop futés.

Le journal des collégiens, le PEP, va monter au créneau pour aider leurs amis. Et ils sont très efficaces !



Un polar comme ils devaient être à cette époque : pas de morts, des enquêteurs de l'âge des lecteurs. Mais une vraie aventure, du suspense, de l'action, et de jolis rôles de chats !

Avec une sortie de mise en abyme, puisque le journal des collégiens raconte les début de la mésaventure, la montent même en épingle pour obtenir des réactions.

Et bien entendu, si j'ai trouvé l'écriture et l'histoire très modernes, on a aussi une jolie découverte de ce qu'était la vie au milieu du siècle passé. Que de bouleversements. À ce titre, il est aussi intéressant, comme découverte pour les enfants, de notre histoire proche.



J'avais même oublié que si ma classe de première s'intitulait 1eM1, c'est parce que j'étais au lycée "moderne" par opposition au lycée classique, dont les élèves se promenaient avec le gros Gaffiot" qui n'entrait pas dans leur cartable (Dictionnaire de latin).



Le roman est suivi d'un intéressant dossier sur l'auteur et la Bibliothèque rouge et Or.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Le Cheval sans tête

J'ai retrouvé ce roman qui avait enchanté mon enfance dans la défunte collection "Rouge et or" . Et à la relecture j'ai retrouvé aussi dans cette "madeleine" romanesque ce qui m'avait séduit : une histoire de gosses de la rue , une histoire de copains ,un bon mystère ... Sacré Paul Berna ! Par ce livre (et sa suite "Le piano à bretelle" ) il m'a cloué au coeur le goût de la lecture qui ne m'a jamais quitté . Béni soit-il!
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La porte des étoiles

J’ai lu ce roman de jeunesse dans son édition originale de 1954. Par chance, je l’ai retrouvé récemment et je l’ai relu avec beaucoup de plaisir.



Le héros est Michel, un garçon d’une douzaine d’années, fils d’un ingénieur arrivant dans une base secrète où sont assemblés des astronefs destinées à la conquête de la Lune. Comme ses copains, Michel est scolarisé sur place; mais son rêve, c’est de participer au premier vol vers la Lune, comme le lui a imprudemment promis le pilote d’essais, Mr Dimoto. En attendant, il cherche à découvrir les secrets des adultes qui travaillent dans la base. L’aventure de la conquête spatiale est parsemée de péripéties impliquant des personnages bizarres ou peu sympathiques. Enfin, c’est le grand jour: les astronefs se posent sur la Lune. Tout le monde laisse éclater sa joie, sauf Michel déçu d’avoir été trahi par Mr Dimoto; puis il finit par faire contre mauvaise fortune bon cœur.



Quand j’étais enfant, ce roman m’a captivé car le héros et ses amis sont des jeunes auxquels ils peuvent s’identifier. Michel apparait comme un garçon futé et tenace, qui donne une image très valorisante du début de l’adolescence.

Les ressorts du roman d’aventure sont habilement utilisés: du "suspense", mais aussi des intermèdes plaisants entre deux péripéties captivantes ; l’inévitable confrontation entre personnages "bons" et "méchants"; mais aussi des caractères plus complexes, comme celui du Colonel qui dirige la base et qui apparait attachant, quoique colérique.

Avant 1969, la conquête spatiale faisait rêver les enfants et même les adultes: dans ce roman, la Lune est bien considérée comme un objectif hautement désirable. D’une manière générale, il n’y a pas beaucoup de naïvetés dans ce livre; toutefois l’auteur a parfois pris des libertés avec la vraisemblance, pour la plus grande joie des jeunes lecteurs. On trouve également dans le récit de la fantaisie et de la poésie - comme dans un rêve du héros (qui justifie le titre du livre) par exemple.

L’écriture est simple et limpide, sans faiblesse de style et parfaitement compréhensible pour un jeune adolescent. Bien entendu, les personnages parlent dans une langue châtiée. Quant aux illustrations de l’édition originale, elles sont très parlantes et excitent l’imagination du lecteur.

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Le piano à bretelle

Les gamins composant la Bande à Gaby, dont on a fait la connaissance dans Le Cheval sans tête, s’ennuient, alignés comme des moineaux ou des hirondelles sur un banc d’une place publique de la petite ville de Louvigny-Triage. Certains sont même en piteux état.



Tout ça par la faute de Tatave qui n’a pas su maîtriser son canasson de métal et de carton. Depuis le pauvre Cheval sans tête est définitivement irréparable, totalement démantibulé avec ses plus de quatre-vingt-dix morceaux éparpillés. Plus de parties de plaisir, de descentes effrénées de la rue des Petits-Pauvres.



Et les gamins se demandent à quoi ils vont pouvoir s’occuper durant leurs temps libres. Alors pourquoi ne pas observer et relever les faits bizarres qui pourraient se dérouler ? Aussitôt dit, aussitôt fait. Chacun des gamins va sillonner la ville à la recherche d’incidents ou de personnages mystérieux.



Un rien attise leur curiosité. Ainsi Fernand est intrigué par le manège d’un chauffeur de camions nommé Paul Pierce, employé, tout comme son frère, de l’entreprise de transport Bollaert. Des camions rouges affublés du sobriquet d’éléphants rouges. Bizarrement ces camions rentrent toujours à l’entrepôt à vide. Se cacherait-il là-dessous un trafic illégal de marchandises ?



Criquet, en lisant le journal l’Express de Louvigny de la semaine, a remarqué une petite annonce dont la teneur est communiquée par Gaby à tous :



Infirme, économiquement très faible, adopterait chien robuste et intelligent, bon gardien, docile, affectueux, susceptible de s’attacher rapidement à son nouveau maître. Race indifférente. Marchands s’abstenir. S’adresser à M. Théo, 58 due des Estaffiers.



Apparemment cette annonce n’a rien de véritablement mystérieux mais on ne sait jamais, elle offre peut-être un débouché sur leur soif d’enquête. Justement Marion, la fille aux chiens, possède le spécimen adéquat, malgré toutes les exigences requises, sous la main. Nanar, victime d’un accident de la circulation, mais qui, grâce aux bons soins prodigués par Marion, est totalement rétabli. Décision est donc prise de confier l’animal à ce monsieur Théo, qui habite un quartier guère reluisant.



Marion, en compagnie de Zidore et de Juan l’Espagnol, emmène donc Nanar, issu de différents croisements de canidés à poils longs, à l’adresse indiquée. Ils sont reçus par un homme, dont la corpulence est digne d’un catcheur gros modèle. Marion est quelque peu réticente à confier Nanar, à ce personnage peu engageant. Alors Monsieur Théo précise que le chien n’est pas pour lui mais pour un aveugle. Dans ce cas, Marion n’a plus de scrupules à laisser Nanar, lequel pour montrer sa reconnaissance à ce nouveau maître le lèche abondamment en lui mettant ses deux pattes de devant sur le plastron.



Gaby et ses copains se mettent en tête de suivre ce monsieur Théo intriguant mais ils sont déçus car celui qu’ils suivent entre dans le commissariat. Fin de piste et les enfants partent jouer dans un endroit nommé la Sablière, sorte de parc naturel où ils peuvent grimper, glisser, jouer sur des rails servant à hisser des wagonnets. Un endroit désaffecté. Ils auraient dû attendre quelques minutes afin de remarquer la sortie de monsieur Théo en compagnie de deux individus à l’air patibulaire.



Or, quelques jours plus tard, Marion et compagnie aperçoivent un aveugle jouant de l’accordéon, intercalant dans son répertoire toujours le même air, Pour deux sous d’amour. Un chien noir est serré contre les genoux du musicien habillé de haillons et muni de lunettes à verres bleutés. Marion reconnait en ce chien noir Nanar qui a été transformé, teinté en noir. Et lorsque Marion s’approche du couple homme-chien, l’animal geint comme s’il reconnaissait son ancienne maîtresse.



Alors Gaby et ses amis se mettent en tête de suivre le musicien dans ses déambulations, guidé par un marchand ambulant de cacahouètes. Et le musicien explore en compagnie de son piano à bretelles et de Nanar tous les coins et recoins de la ville, jouant inlassablement sa rengaine, comme s’il voulait affirmer sa présence à quelqu’un.







Ce second épisode des gamins de la bande à Gaby, malgré certains passages humoristiques, est nettement plus grave que Le cheval sans tête, leur précédente aventure.



Et on en apprend un peu plus sur cette petite ville de la banlieue est de Paris. Ainsi ce qui paraissait n’être qu’un petit village s’avère posséder près de vingt mille habitants, et garder encore les stigmates de la guerre.



Une plaque de marbre fleurie de quelques petits bouquets desséchés rappelait que douze francs-tireurs étaient tombés là sous les balles d’un peloton d’exécution. On voyait encore, après dix ans, le chapelet d’impacts que la rafale avait laissés dans un mur mal crépi. Ces souvenirs tragiques n’impressionnaient pas les enfants, et leur gaieté ne pouvait profaner ce champ de mort presque oublié.



Dans cette histoire, Marion tient le rôle principal avec le placement de Nanar auprès de cet aveugle qui joue peut-être l’handicapé. Et ils se posent tous la question de savoir si oui ou non l’homme est réellement atteint de cécité. Et se greffe dessus cet épisode des camions rouges, des éléphants rouges, qui ne laissent pas indifférents la bande à Gaby. Quant à l’inspecteur Sinet, qui gravite également dans ce roman, il brasse de l’air.



Une histoire sérieuse racontée aux enfants et qui avec un peu plus d’ampleur et de personnages auraient pu très bien convenir à un roman policier pour adultes. Mais justement, les adultes liront ou reliront avec plaisir ce roman qui les replongera éventuellement dans leur enfance.






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Le Cheval sans tête

Peut-être avez-vous déjà lu des romans de Paul Berna sans le savoir. En effet Jean Sabran, son véritable patronyme, écrivait des romans noirs pour les adultes sous le pseudonyme de Paul Gerrard.



A Louvigny-Triage, les gamins qui composent la bande à Gaby s’amusent à dévaler la rue des Petits-Pauvres jusqu’au chemin de la Vache-Noire à une allure frisant celle de Formules-1 en réduction en enfourchant le cheval-sans-tête de Fernand. C’est le père d’icelui qui a troqué ce tricycle à corps de cheval à un chiffonnier contre trois paquets de tabac gris. Vous dire que ce tricycle n’est pas de première jeunesse est une évidence mais même sans tête ce jouet occupe de longues après-midi pour des gamins qui n’ont pas douze ans.



Outre Gaby, le chef de bande, et Fernand l’heureux propriétaire, enfourchent à tour de rôle les trois filles, Marion dite la fille aux chiens, Mélie et Berthe, ainsi que Tatave, Zidore, le petit Bonbon, Juan-l’Espagnol et Criquet Lariqué le négro du faubourg-Bacchus, avec cet engin descendant la pente à fond les gamelles. Parfois il y a de petits incidents de parcours, car il faut freiner avec les pieds, mais cela n’empêche pas les gamins d’enfourcher sans peur et sans reproche le tricycle diabolique.



A quelques jours de Noël, soit un an après avoir été mis au pied du sapin chez Fernand, et alors que l’espérance de vie n’avait été calculée que pour trois mois environ, le cheval-sans-tête roule toujours. Et apparemment ce jouet intéresse des adultes qui ont largement dépassé l’âge de ce genre de divertissement.



D’abord, Roublot, le camelot qui vend sur le marché tous les jeudis des articles ménagers, qui semble inquiet lorsque l’inspecteur Sinet se met à courir après un individu. Ensuite deux personnages à l’aspect rébarbatif, Pépé et Pas-Beau, proposent aux enfants d’acheter leur cheval sur roues pour une somme astronomique. Ce cheval-sans-tête, c’est leur joie de vivre et l’argent ne le remplacera jamais. Et puis de toute façon, un accident est vite arrivé et lors d’une descente, le tricycle est démantibulé, la fourche cassée. Il n’y a plus qu’à le réparer, si cela est possible.



Et c’est possible, grâce à un collègue du père de Fernand qui effectue les soudures adéquates et comme le chiffonnier a retrouvé dans son bric-à-brac la tête équine, elle devrait pouvoir être réajustée sur le corps qui entre temps a été nettoyé, vidé des objets qui n’avaient rien à y faire dedans. Dont une clé qui va servir à Gaby, Fernand et leurs amis. Aussitôt retrouvé en bonne santé, aussitôt disparu. Quatre individus volent l’animal, l’emportant à bord d’une fourgonnette. Et les amis reconnaissent les deux gredins qui les avaient abordés.



Pendant ce temps, au commissariat de Louvigny-triage, l’inspecteur Sinet et son collègue Lamy se désolent. Ils n’ont jamais rien à se mettre sous les dents, alors que leurs collègues de la police judiciaire doivent s’occuper de multiples affaires, dont le vol d’argent dans le Paris-Vintimille. De l’argent convoyé dans le wagon réservé à la Poste pour le tri du courrier. C’est à ce moment qu’ils sont dérangés dans leurs réflexions par une bande de gamins désirant porter plainte contre un vol. Celui du cheval-sans-tête !







Le cheval-sans-tête ravivera les souvenirs des plus âgés, comme moi, je n’ai pas peur de l’avouer, le temps où les gamins s’amusaient avec pas grand-chose et qu’un jouet, même à moitié cassé satisfaisait à leur bonheur.



Louvigny-Triage, qui est situé non loin de Villeneuve-Saint-Georges, porte encore les stigmates de la dernière guerre. Les habitants sont pour la plupart des cheminots, travaillant aux ateliers et sur les voies. Ils ne sont pas riches, mais dignes. Des fabriques sont abandonnées, et ne restent plus que des carcasses d’usines.



Ainsi celle dans laquelle la bande à Gaby va trouver refuge. N’ayant plus leur cheval-sans-tête, ils s’infiltrent grâce à la clé découverte dans le corps de l’animal factice. Ils font cuire des pommes de terre dans la braise. Un mets délicieux. Et ils découvrent que cette ancienne usine était une fabrique de cotillons, de masques, de serpentins destinés aux fêtes de villages et familiales.



L’accent est porté, outre le décor d’un village de la banlieue parisienne quelque peu déshéritée, sur la solidarité sans faille entre les gamins qui pensent à s’amuser sans dégrader. Quant à Marion, la fille aux chiens, elle mérite son surnom car elle recueille les canidés malades, blessés, perdus. Elle les soigne, les nourrit, les cajôle et leur trouve un maître qui saura les aimer et les adopter. D’ailleurs, lorsque le récit débute, elle en a douze chez elle, et ses parents sont d’accord pour entretenir cette meute. Mais elle reçoit quelque pitance de la part des bonnes âmes. Et lorsqu’elle a besoin de renfort dans des moments critiques, comme cela va arriver dans la confrontation avec les individus malfaisants, elle siffle en mettant deux doigts dans la bouche et ses anciens protégés rappliquent aussitôt.



Ce roman qui date de 1955 reconstitue une époque révolue qui possédait son charme, est devenu un classique de la littérature enfantine et très souvent réédité.






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Le piano à bretelle

Ce livre est la suite du Cheval sans Tête : le cheval des enfants ayant été détruit dans un accident (dramatique, bien sûr!) il leur faut trouver un nouveau jeu. Ils décident de circuler dans leur petite ville à la recherche de phénomènes bizarres qui pourraient les amuser autant que leur aventure précédente....

Et voila qu'un mystérieux aveugle se met à tourner dans la ville en jouant de l'accordéon. Mais le chien qui l'accompagne ne serait-il pas Nanar, que Marion " la fille aux chiens " avait justement donné pour un infirme ? Et Nanar, qui était un superbe chien à la couleur multiple et incertaine n'aurait-il pas été teint en noir ?

La bande des dix va encore bien s'amuser (en faisant une bonne action, ce sont de gentils enfants) et nous amuser en se lançant sur la piste de l'aveugle.

J'ai lu ce livre pour la première fois il y a longtemps, je l'avais beaucoup aimé, mes enfants l'ont lu à leur tour...je le relis de temps en temps...

Paul Gérrard qui sait inventer de vrais salauds (ou de vrais inconscients) dans ses livres "pour adultes", sait sous la signature de Paul Berna écrire de vrais livres pour jeunes, ni trop mièvres, ni trop moralisateurs.

Pour moi, c'est un auteur à redécouvrir..;
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Le carrefour de la pie

Depuis l’aménagement de la déviation de la Rua, entre Tournus et Mâcon, au lieu-dit le Carrefour de la Pie, madame Paulin, outre élever ses deux filles et ses cinq vaches, s’est trouvé une autre occupation rémunératrice : elle a transformé sa ferme et les dépendances en restaurant-buvette et proposant huit chambres aux touristes désirant se reposer ou baguenauder dans la région.



Une occasion rêvée pour la SICA qui fait construire une station-service avec deux pistes d’accès, cinq pompes électriques, un stand et un bungalow pour la famille qui tient le relais. Et tout naturellement Frédéric, le garçon de quinze ans, fils du pompiste, va se lier d’amitié avec les deux fillettes, Colette et Fanny, de la petite auberge paysanne sise de l’autre côté de la route.



Seulement, Langlais, le père de Frédéric, a subi un accident quelques mois auparavant, et depuis il ne peut plus conduire de camions. Un avantage qui aurait dû profiter à Frédéric qui ne voyait son père qu’épisodiquement. Mais Langlais reste renfermé et ne sourit presque jamais, se montrant froid et réservé à l’encontre de son adolescent.



Deux événements lui révéleront en partie ce passé paternel qui lui empoisonne l’existence. D’abord, la rencontre avec deux motards de la gendarmerie, des centurions comme il les surnomme, qui lui indiqueront que quelques mois auparavant, ils étaient affectés dans la Somme et qu’un homme conduisant un camion avait percuté un cycliste. L’homme se serait rendu immédiatement aux forces de l’ordre, s’accusant d’avoir taquiné la chopine et de rouler trop vite. Ensuite, un individu, bossu, nommé Jérémie, arrive dans une camionnette brinquebalante, demandant si par hasard il n’y aurait pas de travail pour lui. Il peut transformer son véhicule délabré en dépanneuse et il affirme que la mécanique et lui ne font qu’un. Langlais se laisse influencer et Jérémie couchera dans une petite dépendance.



Frédéric sent que son père lui cache quelque chose et il se méfie de Jérémie qui prend de l’ascendant sur son père. Toutefois le gamin accepte de l’aider dans les réparations que le bossu pratique sur des véhicules en panne, principalement des conducteurs de passage. Alors il commence à épier le soir, de sa chambre, le mécanicien qui semble s’entretenir avec un individu louche, tandis que deux autres bras cassés prennent pension au Relais de la Pie, du nom du carrefour où sont installées la station-service et l’auberge.







Et Frédéric se trouve au cœur d’un étrange trafic de cigarettes de contrebande, que son père aurait pu convoyer.



Alors évidemment, Frédéric va mener son enquête, avec l’aide de ses deux jeunes amies, trouvant également des appuis auprès des deux centurions et du facteur local, se rendant dans un cimetière de voitures installé dans une ancienne carrière de pierre de meulière.



Avec un peu plus de virilité dans les dialogues et dans les actions, ce roman aurait pu convenir agréablement à des adultes, mais il ne faut pas oublier qu’il était destiné à un lectorat de garçons à partir de dix ans.



Si l’épilogue réserve quelques surprises, si la fin paraît être une farce, l’intrigue du roman tourne autour de Frédéric et de son besoin de se voir reconnu, affectionné par son père. Le détachement que celui-ci professe à l’encontre de son fils réside dans ses problèmes antérieurs et il ne veut pas que Frédéric en subisse les conséquences, cachant son secret par honte.



Le lecteur déjà âgé et qui comme moi lit sans vergogne ces romans pour adolescents, retrouvera une partie de son enfance, le milieu des années 1950, avec toutes ces voitures qui ont fait rêver, de la 4Cv à la Simca Aronde, dont la Châtelaine de la famille Langlais, et quelques autres que l’on peu découvrir lors de réunions des vieilles gloires automobiles. Ainsi que les pompistes qui obligeamment donnaient à boire aux véhicules déshydratés.






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Le carrefour de la pie

Une déviation toute neuve, une station service toute neuve, une vie toute neuve pour Frédéric, un grand garçon sympathique qui vient d'arriver au carrefour de la Pie avec ses parents. Mais que c'est-il passé dans sa vie "d'avant" qui a provoqué ce nouveau départ ? Et que (ou qui ?) semble craindre Mr Langlais, son père ?

Frédéric veille aidé de Colette et Fanny, ses deux voisines, les filles des propriétaires de l'auberge qui se trouve de l'autre coté de cette route qui mène vers le soleil...et des gens louches commencent à roder autour du carrefour.

C'est le bossu, qui arrive le premier, avec sa vieille camionnette Citroën et qui s'installe à la station service prétextant le besoin de dépannages dans le coin....La 4 Cv rouge fait ensuite son apparition : ses deux occupants prennent leurs quartiers à l'auberge.

Une légende circule dans la région qui situe tout près de là le trésor abandonné par une armée allemande en déroute à la fin de la guerre. Est- ce cette légende qui attire les nouveaux venus ? Où tout autre chose ? Le bossu essaie de fouiller la station service et pose des questions indiscrètes à Frédéric.

Et quel rapport avec une entreprise de transport dont les camions font la route Paris-Marseille dans les deux sens ?

Une nuit l'un d'eux arrache avec son pare choc la rangée de pompes à essence...

Bien sûr, Frédéric va comprendre ce qui se passe et trouver une idée originale pour défendre son père contre ses ennemis. Et pour l'aider il trouvera des alliés étonnants.

A chercher absolument dans les greniers et vieux placards... pour retrouver une époque ou pour roder une voiture on ne roulait pas à plus de 50 à l'heure, où on ouvrait des stations services au lieu de les fermer, où la cigarette (américaine ou pas) n'était pas encore déclarée ennemi public n°1...C'est un très bon livre que je relis encore régulièrement...
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Le Cheval sans tête

Comment des enfants pauvres trouvent les moyens de se divertir pour échapper à la grisaile de leur quotidien
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Jehanne d'Arc

Ce Jehanne d’Arc ne restera pas dans les meilleures biographies dessinées de la Pucelle d’Orléans. Donner une vision plus centrée sur la dimension religieuse et mystique de la Sainte était pourtant une idée intéressante et ambitieuse, ce n'est malheureusement pas ici une franche réussite.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Le commissaire Sinet et le mystère de l'autor..

Avec cet âne en fugue, venant de nulle part, renversé sur l'autoroute, on retrouve une situation intrigante qui va titiller l'imagination et la curiosité d'un groupe d'enfants. On retrouve avec plaisir l'atmosphère de groupe de jeunes dans une banlieue en plein chamboulement : les quartiers autour de Paris se transforment peu à peu en villes nouvelles, sans grande préoccupation des personnes habitant ces lieux.

L'enquête bénéficie de nombreuses fausses pistes, de rebondissements, avec en fil rouge cet âne qui est l'objet de toutes les attentions et toutes les convoitises.

L'écriture correspond aux exigences de l'époque, soignée, élaborée.

On n'y retrouve pas la magie si puissante du "Cheval sans tête" mais le lecteur est aisément entraîné dans ce groupe et ses aventures.

Un roman de qualité qui a plutôt bien traversé les années.
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