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Citations de Paul Geraldy (90)


LE TEMPS


Tu nous coules des doigts. Nous te semons des yeux.
Mais tu nous fais un coton tiède, ô temps soyeux,
avec nos souvenirs filés, tandis que preste,
s'échappant de nos voix, se glissant dans nos gestes,
poli, nacré, vivant, lumineux et subtil,
le présent fuit comme une perle au bout du fil.

p.105
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Ainsi, déjà, tu vas entrer dans mon passé !
Nous nous rencontrerons par hasard, dans les rues.
Je te regarderai de loin, sans traverser.
Tu passeras avec des robes inconnues ...
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Et pourtant, nous pouvions ne jamais nous connaître !
Mon amour, imaginez-vous
Tout ce que le sort dut permettre
Pour qu'on soit là, qu'on s'aime, et pour que ce soit nous ? ...
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Le Souvenir est un poète
N'en fais pas un historien.
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Paul Geraldy
En amour , il n'y a ni crimes ni délits .il Ya des fautes de gout .
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        I


    EXPANSIONS

Ah ! Je vous aime ! Je vous aime !
vous entendez ? Je suis fou de vous. Je suis fou…
Je dis des mots, toujours les mêmes…
Mais je vous aime ! Je vous aime !
Je vous aime, comprenez-vous ?
Vous riez ? J'ai l'air stupide ?
Mais comment faire alors pour que tu saches bien,
pour que tu sentes bien ? Ce qu'on dit c'est si vide !
Je cherche. Je cherche un moyen…
Ce n'est pas vrai que les baisers peuvent suffire.
Quelque chose m'étouffe, ici, comme un sanglot.
J'ai besoin d'exprimer, d'expliquer, de traduire.
On ne sent tout à fait que ce qu'on a su dire.
On vit plus ou moins à travers des mots.
J'ai besoin de mots, d'analyses.
Il faut, il faut que je te dise…
Il faut que tu saches… Mais quoi !
Si tu savais trouver des choses de poète,
en dirais-je plus – réponds moi –
que lorsque je te tiens ainsi, petite tête,
et que cent fois et mille fois
je te répète éperdument et te répète :
Toi ! Toi ! Toi ! Toi !...

p.9-10
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   Si tu m'aimais et si je t'aimais,
comme je t'aimerais !

p.7
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MÉDITATION

On aime d'abord par hasard
par jeu, par curiosité,
pour avoir un regard
lu des possibilités.

Et puis comme au fond de soi même
on s'aime beaucoup,
si quelqu'un vous aime, on l'aime
par conformité de goût.

On se rend grâce, on s'invite,
à partager des moindres maux.
on prend l'habitude, vite,
d'échanger des petits mots.

Quand on a longtemps dit les mêmes,
on les redit sans y penser.
Et alors, mon Dieu, l'on aime
parce qu'on a commencé.
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CHANSON DE ROUTE

Vous que j'emmène en voyage
je veux que votre bagage
soit magnifique et léger.
magnifique à votre image
et léger comme à votre âge
le plaisir de voyager.
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MEA CULPA

Au fond, vois-tu, mon erreur,
ma grande folie
c'est d'avoir chargé ton cœur
de tout le poids ma vie

le jour où l'on s'est aimé
j'ai cru qu'en ce cœur offert
j’allais pouvoir enfermer
tout mon univers

C'est de cette erreur profonde
que maintenant nous souffrons.
on ne fait pas tenir le monde
derrière un front.

ton cœur est tendre et sincère
ardent et soumis.
Mais, tout seul, pouvait-il faire
que je me passe de ma mère
et de mes amis !

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MEDITATION

Toujours, toute la vie ... Oui ces mots, ces mots bêtes,
il faut me les redire et me les répéter !
Se quitter ! Nous deux ! Dis ?... On pourrait se quitter ?
Cela te semble fou, monstrueux ? ... Oh ! répète !
J'ai besoin d'être sûr de notre éternité.
... Pourtant, quand mon ami affirme : "C'est bien elle
la compagne définitive. Que crains-tu ?
Tu n'auras qu'un amour. Vous vous serez fidèles" ...
je suis un peu déçu.
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Paul Geraldy
Bonjour


Comme un diable au fond de sa boite,
Le bourgeon s’est tenu caché...
Mais dans sa prison trop étroite,
Il baille et voudrait respirer.

Il entend des chants, des bruits d’ailes.
Il a soif de grand jour et d’air...
Il voudrait savoir les nouvelles,
Il fait craquer son corset vert.

Puis d’un geste brusque, il déchire
Son habit étroit et trop court.
« Enfin, se dit-il, je respire,
Je vis, je suis libre… bonjour ! »
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XXVI
BRUIT DE VOIX


Tu as eu tort ! Tu as eu tort ! Je te répète
que tu as eu grand tort ! Et tu le sais très bien !
Oui, mais voilà : tu n'en veux faire qu'à ta tête !...
Oh ! ne pleure pas, va ! Ça n'arrangera rien.
Bois ton thé. Que ce soit fini ! Voilà deux heures
que nous perdons à batailler, à discuter.
Bois ton thé. Parlons d'autre chose.... Bois ton thé !
Je te préviens que je m'en vais, moi, si tu pleures !...
Mais qu'est-ce que j'ai dit ? Mais qu'est-ce que tu as ?
Eh bien, soit ! c'est moi qui ai tort, là ! grand tort même.
Et maintenant essuie tes yeux... Mais oui, je t'aime !
Tu le sais bien !... Mais, nom de Dieu ! ne pleure pas !...
Tu dis ? Je t'ai fait mal ? Je ne t'ai pas touchée !
Où ça t'ai-je fait mal ?... Allons, embrasse-moi,
et que ce soit fini ! Là. Tu n'es plus fâchée ?
Alors ne boude plus ! Bois ton thé. Allons! Bois !
Tu mettras de la poudre un peu plus tard. Tu m'aimes ?
C'est sûr ? Prends mon mouchoir : le tien est tout mouillé.
Qu'est-ce que vous voulez encore ? Un peu de crème ?
Un nuage ? Voilà, Madame. Vous voyez :
j'ai beau crier très fort, c'est toujours moi qui cède !
Vous avez vos grands yeux tout gonflés, tout ternis,
tout rouges. Voulez-vous sourire ? Hou ! Qu'elle est laide !
Allons ! Embrassez-moi. Là. Voilà. C'est fini.

p.116-117
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XVII - EXPLICATIONS


Non, ne commençons pas ! Écoute :
tu veux que nous nous expliquions ?
Tu le veux, coûte que coûte ?
Faisons bien attention.
Qu'allons-nous dire encor de triste et de sauvage ?
Qu'allons-nous nous dire, mon Dieu ! ...
Tais-toi, tiens ! Laisse-moi dégrafer ton corsage :
cela vaudra beaucoup mieux.
Les choses que tu veux me dire, ma petite,
je les sais d'avance. Allons, viens.
Déshabille-toi. Viens vite.
Prenons-nous. Le meilleur moyen
de s'expliquer sans être dupe,
c'est de s'étreindre, corps à corps.
Ne boude pas. Défais ta jupe.
Nos corps, eux, seront d'accord.
Viens, et ne fais pas la tête !
La querelle déjà prête,
tu sais bien qu'on l'oubliera
dès que tu seras venue.
Vite, allons ! viens dans mes bras,
toute nue ...

p.76-77
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XIX - DÉFAITE


Ce n’est pas juste enfin ! Moi je suis trop sensible.
Quand tu m’as fait du mal, je tente bien parfois
de te le rendre. Mais ça n’est jamais possible !
Je souffre toujours plus que toi.

Toi, tu sais supporter les longues bouderies,
les regards durs et les silences obstinés…
Ah ! ne sois pas méchante avec moi, ma chérie !
J’ai trop de chagrin quand j’en ai…

… Mais je suis fou ! n’écoute pas ! je te confesse
naïvement de dangereuses vérités…
Tu sais à présent ma faiblesse :
tu vas peut-être en profiter…

p.84-85
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XVI INQUIÉTUDE


Enfantine, tu fais bruire
d'un rire clair, aérien,
l'ombre inquiète où je respire.
Je n'aime pas t'entendre rire.
Tu ris trop fort. Tu ris trop bien.
Dans la maison lorsque tu sèmes
tant de santé, tant de clarté,
tu dois te suffire à toi-même.
Il faut à ma sécurité
que tu sois plaintive, dolente
et câline, et que tu te sentes
toute petite. J'ai besoin
de te savoir faible et fragile.
Je t'aime aussitôt beaucoup moins…
Et je suis beaucoup plus tranquille.

p.72-73
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II
NERFS


Non ! Ne t'enfuis pas ! Ce geste
de te repousser de moi,
cette rigueur, cette voix,
ce mot brutal — reste ! reste ! —
ne s'adressaient pas à toi.

Je ne gronde et vitupère
que contre mon propre ennui.
C'est sur toi qu'en mots sévères
se délivrent mes colères,
mais c'est moi que je poursuis.

T'en vouloir ? De quoi ? Je pense
à ton cœur sans récompense.
Je le voudrais rendre heureux.
C'est de mon insuffisance,
pauvrette, que je t'en veux.

Ris-toi donc du méchant geste
et pardonne aux mots mauvais.
Et ne sois plus triste. Et reste…
En toi ce que je déteste,
c'est le mal que je te fais.

p.12-13
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Paul Geraldy
"Le souvenir est un poète, n'en fais pas un historien."
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Souffle mon cher hôte, sur ces brouillards de ton esprit !

Le bonheur est il si fragile et si fugace en vérité qu'il ne se puisse acclimater qu'au coeur d'un petit dieu d'argile ?

L'été morne a des tons heureux de femme blonde.
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Paul Geraldy
Il faut se ressembler un peu pour se comprendre mais il faut être un peu différent pour s'aimer.
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