Pas de déclarations lyriques ni de manoirs, de lande sauvage ou de crinolines... juste de très jolies poésies sur l'amour.
L'amour tel qu'il est vécu par des êtres ordinaires. Les sentiments n'en sont pas moins forts, bien au contraire, ils sonnent plus "vrais", ils nous ressemblent, on se reconnait.
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Dualisme
Chérie, explique-moi pourquoi
tu dis : "mon piano, mes roses",
et : "tes livres, ton chien"...pourquoi
je t'entends déclarer parfois :
"C'est avec mon argent à moi
que je veux acheter ces choses."
Ce qui m'appartient, t'appartient !
Pourquoi ces mots qui nous opposent :
le tien, le mien, le mien le tien ?
Si tu m'aimais tout à fait bien,
tu dirais : "les livres, le chien"
et : "nos roses".
MÉDITATION
On aime d'abord par hasard
par jeu, par curiosité,
pour avoir un regard
lu des possibilités.
Et puis comme au fond de soi même
on s'aime beaucoup,
si quelqu'un vous aime, on l'aime
par conformité de goût.
On se rend grâce, on s'invite,
à partager des moindres maux.
on prend l'habitude, vite,
d'échanger des petits mots.
Quand on a longtemps dit les mêmes,
on les redit sans y penser.
Et alors, mon Dieu, l'on aime
parce qu'on a commencé.
MEDITATION
Toujours, toute la vie ... Oui ces mots, ces mots bêtes,
il faut me les redire et me les répéter !
Se quitter ! Nous deux ! Dis ?... On pourrait se quitter ?
Cela te semble fou, monstrueux ? ... Oh ! répète !
J'ai besoin d'être sûr de notre éternité.
... Pourtant, quand mon ami affirme : "C'est bien elle
la compagne définitive. Que crains-tu ?
Tu n'auras qu'un amour. Vous vous serez fidèles" ...
je suis un peu déçu.
J'aurais voulu...
J'aurais voulu ne savoir pas
ce qu'on trouve en suivant la route.
Maîtres, si je ne vous écoute
que d'une oreille et d'un coeur las
c'est que je préfère tout bas
mon ignorance à votre doute.
Laissez-moi, l'âme ouverte toute,
errer, revenir sur mes pas,
boire le vent, aimer la route...
et - m'en coûte ce qu'il en coûte ! -
avancer en ne sachant pas
où va la route, où vont les pas.
PROMENADE TROP LONGUE
Promenade trop longue et soleil éprouvant.
Retour muet … Mais ce bonheur en arrivant :
Trouver le couvert mis sous la tonnelle fraîche,
Refuser son potage et mordre dans les pêches !
Poésie - Bonjour - Paul GÉRALDY