Plongée dans l'univers sombre et captivant du polar français, la talentueuse auteure nous entraîne une fois de plus dans les méandres de l'enquête criminelle avec son dernier roman, "Reine" paru aux éditions Denoël. Après le succès retentissant de "18.3: Une année à la PJ", adapté brillamment par Dominik Moll dans "La Nuit du 12", Pauline Guéna confirme son statut de nouvelle reine du genre. Après une incursion dans l'édition et une carrière de ghostwriter, elle trouve sa voie dans l'écriture, sous les conseils avisés de George Pelecanos. Son immersion au sein d'une brigade criminelle lui offre une matière brute, nourrissant ses romans de réalisme et d'authenticité. Avec "Reine", Pauline Guéna prouve une fois de plus qu'elle a sa place dans le monde du polar et qu'elle risque même de devenir un grand nom de ce genre dans les années à venir...
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"Puisqu'on part de rien pour arriver nulle part, autant y aller vite. "
Un soleil d’hiver, blanc, ras, aveuglant, pâlit les murs anciens et les pelouse gorgées d’eau. Palacio se gare dans une petite cour herbue à l’arrière du bâtiment. Le vent agite les têtes de quelques chardons entre les dalles de pierre.
La loi impose la présence d’un officier de police judiciaire durant la totalité de l’autopsie alors qu’il n’y sert à peu près à rien et que l’examen dure parfois cinq heures.
Quand on parle peu et qu’on prend la parole, c’est comme si on était le sage, L’oncle qui a un peu tout vécu mais qui dit jamais rien dans les repas de famille. Quand il l’ouvre Tout le monde se tait
La maison est une colonie de travail : plusieurs chambres pour la bande à l’ouvrage, un grand salon plein de matériel informatique, Une baie vitrée qui ouvre sur une magnifique terrasse en bois surplombant la vallée avec à gauche, une piscine. Ce n’est pas les Stones à Villefranche-sur-Mer, c’est plutôt ambiance Steve Jobs et Silicon Valley.
Un pas en arrière, Guy Man à la beauté gracile d’un ange de mauvaise humeur
La salle est pleine à craquer. Il sent 450 corps se presser contre lui dans la minuscule pièce plongée dans le noir. La moitié d’entre eux sont là pour signer les nouveaux Sex Pistols
Le siège de la PJ est une ruche installée sur quatre étages au-dessus du commissariat qui occupe le rez-de-chaussée. Au deuxième, c’est la direction, portes fermées, les services administratifs, le poste de répartition des saisines – où l’on n’entre pas sans sonner -, des secrétaires et une grande salle de réunion aujourd’hui aménagé en PC de crise.
Des flics discutent à voix basse :
- Le pire, c'étaient les téléphones. Quand je suis arrivé, il y avait toutes ces sonneries et ces vibreurs. Sur les écrans, je voyais écrit : Papa, Maman…
Plus tard, les batteries ont fini par se décharger.
- Paraît que c'était pareil au Bataclan ! Des centaines de téléphones qui sonnaient dans la fosse.
La technologie est le troisième membre du groupe [Daft Punk], une chanteuse invisible, avant-gardiste, énigmatique.
[...] en cette fin des années 1980 [...] Shazam et Internet n'existent pas, quand on repère un son il faut aller le chanter au vendeur d'un magasin de disques, ou attendre qu'il repasse à la radio et appeler l'antenne.