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Critiques de Peter A. Flannery (66)
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Mage de bataille

Sorti par la porte de la collection Lunes d'Encre chez Denoël, Gilles Dumay revient par la fenêtre de la concurrence à la tête de la collection Albin Michel Imaginaire. Il nous dit qu'il connaît très mal la Fantasy : venant de quelqu'un qui à plusieurs casquettes a travaillé 20 ans dans les littératures de l'imaginaire c'est fort de café, mais si c'est vrai il aurait pu nous épargner durant toutes ces années ses diatribes haineuses contre le « rayon des archères elfes à grosse poitrine » (sic). Il nous explique aussi qu'il navigue à vue car il ne connaît pas ses propres chiffres de ventes : ou il ment et il est dans l'hypocrisie la plus complète, ou il dit vrai et la médiocrité des éditeurs français dépassent mon imagination qui est pourtant fort élevée… Toujours est-il que pour diverses raisons il a décidé d'éditer en 2 parties le roman anglais intitulé "Battle Mage" / "Mage de bataille" et on se retrouve une fois de plus avec un livre qui coûte 15 £ en Angleterre et qui coûte 50 € en France. Car en France les éditeurs sont schizophrènes : ils considèrent la littérature comme un Bel Art réservé à une élite sociale et culturelle, mais après ils se plaignent que rien ne se vend et inondent le pays de bouses yankees bon marché pour se refaire la cerise tout en critiquant les vils goûts de la plèbe censément composées de teubés décérébrés… YAM ! (y'en a marre !!!)



Je ne suis pas hostile à la Fantasy classique, même s'il faut toujours passer outre une phase de mise en place plus ou moins stéréotypée… Mais là c'est difficile tellement j'ai été assailli par les clichés car on est à la fois dans le Teen Movie et la Dystopie Young Adult ! Alors on a Falco Danté un anti-héros forcément adolescent et forcément orphelin (mais de noble voire héroïque ascendance), intello tourmenté au sombre passé, Malaki son pote populo et musculo qui le protège des autres et de lui-même, Bryna sa pote féministe qui se fait bolosser par les machos qui se veulent virilistes, le fresh air aristocratique qui joue le rôle du quaterback de lycée médiéval fantastique, et sa bande de caïds de cour de récré. C'était déjà cliché il y a une bonne vingtaine d'années, donc il n'y aucune raison que ne soit pas encore plus clichés aujourd'hui, et pour ne rien gâcher on veut donner dans le gentil peuple contre la vile aristocratie mais finalement c'est plutôt juste la petite aristocratie contre la grande aristocratie… Une fois passés tous les clichés Falco Danté se la joue Elric de Melniboné (asthme, pneumonie, tuberculose, mucoviscidose : on met sa maladie en avant pour ensuite l'oublier complètement) et sème involontairement la chaos et la désolation : une légion de l'enfer se rapproche de Caer Dour, le mage Darius Voltario invoque un dragon pour les combattre et les choses ne se passent pas très bien … On assiste alors à une remake de la fuite d'Edoras vers le Gouffre de Helm en suivant en parallèle un convoi de réfugiés poursuivis par l'armée ennemie (que l'élite comme d'habitude veut laisser à son sort pour sauver sa peau : une fois de plus les membres de la prétendue haute et bonne société fuient le navire comme les rats qu'ils ont toujours été), et un commando envoyé en avant chercher du renfort pourchassé par des démons ailés et donc le sort semble dès le départ scellé ! du sang et des larmes, c'est tragique et c'est épique, mais c'est surtout très bien fait malgré 1 ou 2 défauts (les chevaliers qui font comme dans les jeux vidéos des roulés-boulés en armure de plaques, ou l'inévitable sacrifice du mentor magicien qui ici nous gratifie d'un magistral « Vous ne passerez pas ! » plus gandalfien tu meurs)...



Arrivé à ce moment-là, j'étais à fond de dedans et plein d'espérances quant à la suite du roman… Mais on retombe ensuite directement dans les stéréotypes pour rester gentil. Alors on nous explique à retardement un worldbuilding fonctionnel à la David Eddings avec une méchante puissance orientale appelée Férocie (sic) avec son Sauron de circonstance nommé Marquis de la Douleur (sic) et ses lieutenants ressemblant beaucoup trop à des Balrogs pour êtres honnêtes (et qui sont porteurs de critiques contre le totalitarisme et le terrorisme donc c’est assez bizarre à lire tellement c’est pompier), des puissances centrales scandinaves et germaniques tombées à l'ennemi, un pseudo-France sur le point de succomber à son tour, des Latins qui s'en lavent les mains (Espagnols ou Italiens ? Il aurait été tellement plus intéressant de point du doigt les atermoiements hautement coupables de la puissance américaine autoproclamée leader du Monde Libre), et une pseudo Grèce paralysée entre clergé et royauté, donc tout repose sur les épaules d'une pseudo Angleterre dirigée par une reine (Elisabeth Ière ou Elisabeth II ?) qui elle-même se repose sur son principal conseiller (John Hawkins ou Winston Churchill ?). Comme l'auteur semble francophile on évite le french bashing, mais pour le reste on est au royaume des clichés. Niveau personnages, on passe de l'Angleterre aux États-Unis avec une Fantasy militaire qui ne dit pas son nom : les adolescents sont pris en mains par une académie de guerre / école de bataille supérieure à la Westpoint pour devenirs des hommes/femmes, et Falco doit devenir mage, Malaki officier chevalier, et Bryna officier archère… Sans parler des anachronismes conceptuels, on retrouve absolument tous les passages obligés des récits d'apprentissages militaires, et cela ne serait absolument pas un défaut s'il n'y avait pas un os dans le potage : on nous explique en long, en large et en travers que le Royaume d'Ire est le bastion du Monde Libre qui doit former les officiers chargés de dirigés et d'entraîner les forces du Monde Libre mais tout se fait dans un système élitiste détestable à souhait qui n'a aucun sens (on veut former des formateurs qui vont démocratiser toutes les techniques militaires permettant d'emporter la victoire sur l'Axe du Mal, mais dans quel but vu qu'on ne sélectionne que des nobles pourris gâtés qui en ont rien à foutre du reste de la société ? Pensée unique ou 2e degré critiquant tout ce bordel institutionnalisé ???). On a aussi niveau complots et intrigues de circonstances un simili conflit État / Église, puisque les alchimiste héréditaires veulent remplacer les mages héréditaires, alors qu'on nous explique moult fois que les premiers mettent des heures voire des jours à lancer les sortilèges que les secondes lancent immédiatement ou presque (ah l'innée et l'acquis, débat de la Fantasy et de la SFFF, de la société et de l'humanité : je vous laisse deviner ce que l'auteur et les médias prestitués ont privilégié)… Et qu'est-ce que c'est que ce naming qui fait que la Fantasy gît parfois lamentablement à nos pieds : Sébastien Cabal, Dominic Ginola, Marshal Breton, Patrick Vockler… Oh Secours !!!



J'ai l'impression d'un auteur qui a voulu marier les héritages du tolkienisme à l'américaine à ceux d'Ursula le Guin et Anne McCaffrey, mais qui anglais oblige n'a pas pu s'empêcher de piocher dans le grimdark de la franchise Warhammer… Ça nous donne évidemment un auteur anglais qui écrit à l'américaine (argh c'est quoi ces histoires de « mémoire raciale » !), donc à mi-intrigue on ne sait toujours pas d'où viennent les démons et les dragons au centre de l'intrigue... Ce n'est ni mal écrit, ni mal construit, ni mal traduit, mais on voit bien les limitations de l'auto-édition quand elle n'est pas accompagnée d'un minimum d'introspection (car oui ici la comparaison avec un Michael J. Sullivan fait assez pour ne pas dire très mal)… On aurait pu virer les personnages clichés pour construire une dualité entre Falco écrasé par le souvenir d’un père trop absent appartenant à un camp et Meredith écrasé par le souvenir d’un père trop présent appartenant à l’autre camp : putain qu’est-ce que cela aurait été trop bien dans cette configuration ! (on aurait même pu aller vers un romance lgbt et cela aurait été carrément révolutionnaire !)

Je suis sans doute sévère et sans doute que les easy readers fantasy y trouveront agréablement leur compte (et c'est tant mieux hein, je ne veux pas pourrir leur grove), mais dans mon parcours de lecteur je privilégie désormais l'efficacité sur le fond et sur la forme donc je n'ai plus guère de pitié pour les gros pavés farcis de clichés ! Toutefois, j'espère de tout cœur que la 2e partie me fera mentir en étant plus réussi et plus emballante ^^





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
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Mage de bataille

Sympa les fêtes de fin d'années. le boulot aux vestiaires, des repas plantureux, des amis…

Et cerise sur le gâteau : ce Mage de Bataille.



Clairement, je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir en lisant ce roman ; un plaisir presque nostalgique, qui fleure bon les bons vieux plats que préparait maman ; un plaisir simple et fort.

Peter A. Flannery nous plonge dans un univers d'heroic fantasy mainstream. Il attaque direct sur la présentation des personnages principaux et nous les place rapidement dans un décor manichéen puis au sein d'une bataille dantesque qui nous fait frôler les précipices du désespoir. A ce stade, lorsque je remontais en surface pour reprendre ma respiration, je me disais que quand même j'aurais bien apprécié un peu plus de construction d'univers ; quelque chose de plus consistant. Mais l'auteur en a gardé beaucoup sous le coude, et la seconde partie dessine au trait plus gras un univers que l'on découvre ainsi de l'intérieur. Flannery n'a pas favorisé ses personnages aux dépends de son univers, il a plutôt découplé leur introduction. Il maintient de plus une masse de secrets qui tiennent en halène et ne seront probablement dévoilés que dans le tome 2 (en fait les parties 3 et 4 du même roman, l'éditeur français ayant choisi de couper en deux ce monstre de plus de mille pages).



Ceux qui pratiquent la fantasy depuis longtemps se retrouveront dans leur zone de confort avec ce livre. On pourrait multiplier les références auxquelles on pourrait penser. Comme tout monde de fantasy mainstream qui se respecte, le continent est européanisé, accolé à un océan infini à l'ouest, divisé en plusieurs royaumes en plus ou moins termes, avec un ennemi implacable qui vient de l'Est, comme toujours depuis Attila. La Férocie, le centre du Mal, est situé géographiquement un peu comme le Mordor. L'Europe apparait comme à travers un papier calque : les noms de personnages – dont certains sont des clins d'oeil à des sportifs ayant fait carrière en Angleterre comme Sébastien Cabal ou Dominic Ginola –, des expressions en allemand, une opposition royauté-thaumaturges qui évoque la dualité État-Église renforcent l'impression que l'on se trouve sur une sorte d'ombre de la Terre.

Les personnages principaux sont soit des adolescents ou jeunes adultes au fort potentiel, pas forcément très sûrs d'eux mais capables de se dépasser, soit des adultes qui vont aider à la formation des premiers. Et bien sûr on leur oppose des abrutis qui crachent leur mépris et leur haine à tout bout de champ. On sent l'atmosphère à la Harry Potter ou à la Ender ici. Les sentiments simples et sans concession évoquent les mangas, et le jeune personnage principal Falco Danté fait d'ailleurs fortement penser à Naruto (sauf qu'il est moins tête de cochon). Quant au lien qui unit les mages de bataille et leurs dragons, il rappelle Anne McCaffrey et sa balade de Pern.



La force de ce roman est justement son ancrage dans le connu, son manichéisme affiché, sa simplicité. En vouloir plus, c'est vouloir autre chose. Et franchement ce serait dommage tant le plaisir de lecture est important dès qu'on se souvient que les plaisirs simples sont souvent les meilleurs. Assurément, je ne tarderai pas à lire la suite et fin.

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Mage de bataille, tome 2

Chaque roman possède sa propre construction et son propre rythme, donc il est contre-intuitif et contre-productif de le découper artificiellement pour des raisons fallacieuses, à fortiori pour une première parution où on peut rester sur une mauvaise impression sans que le bouche-à-oreille puisse corriger le tir… Car on ne va tortiller du cul pour chier droit : dans "Mage de Bataille" tous les défauts se concentrent dans la première partie VF et toutes les qualités se concentrent dans la deuxième partie VF ! Car la fin est mieux que le début, mais c'est généralement le cas avec la fantasy épique n'est-ce pas ? ^^



On continue en puisant dans la romans et les films de guerre, et fatalement après leur passage à l'Académie militaire les héros ados doivent faire leurs premières armes (on pensera ici au film de Clint Eastwood intitulé "Le Maître de guerre"), sauf que nous sommes à la fin de l'âge des hommes et le Marquis de la Douleur marche le monde libre tandis que l'Assassin traque un à un ses derniers défenseurs. le pote musculo et la pote fémino du héros ado se marient donc exit la romance Young Adult (et dans la foulée exit le fresh air quaterback et ses potes caïds de cour de récré) : dans la Fantasy classique la mise en place du récit est toujours plus ou moins archétypal quand c'est bien fait et toujours plus ou moins stéréotypé quand c'est mal fait, mais là je me demande pourquoi on a perdu autant de pages à développer tous les clichés des teen movies… On oublie aussi carrément toutes les caractéristiques de l'ado emo, caricatures des déboires d'Elric de Melniboné alias la Dame aux camélias à baudrier, donc là aussi pour quoi avoir accordé autant d'importance et donc de pages à tout cela pour rien… On se recentre donc sur l'apprentissage de mage de bataille de Falco Danté (qui emprunte peu ou prou à l'Épervier d'Ursula le Guin dans le premier tome de "Terremer"), avec toute la clique thaumaturgique qui ne veut pas qu'il réussisse car il ne vient pas du même monde élitiste qu'eux, et sur la quête de vérité de Meredith Saker qui bien que venant du monde élitiste cherche à comprendre ce qu'il s'est réellement passé lors de la Grande Possession : que n'a-t-on pas construit le roman là-dessus au lieu de se perdre en clichés, car d'un coup on quitte un monde PG-13 pour les univers plein de bruit, de fureur et de noirceur de Paul Kearney !



La dernière partie du roman intitulée "Rédemption" fait 300 pages : on évacue assez rapidement la phase guerre civile, voire la phase révolution sociale vu que le peuple veut lyncher les élites de l'entre-soi, de l'arrogance et de la condescendance qui l'ont trahi pour mener à bien leurs petits intérêts personnels bien calculés (refrain que trop bien connu et malheureusement toujours d'actualité), pour entrer dans la bataille finale entre le Bien et le Mal. Les derniers résistants de Beltane et d'Illicie (l'Europe centrale) sont écrasés, et Clémonce (l'Angleterre) et Valence (la France) doivent défendre leur frontières déjà enfoncées par les forces ennemies alors que l'Achéron (l'Amérique du Nord pour ne pas dire les très orgueilleux États-Unis incapable de trouver une voie médiane entre impérialisme et isolationnisme) et la Thrace (l'Amérique du Sud toujours inféodées aux précédents et constamment sous la surveillance des Chicago Boys à la fois Gardiens et Marchands du Temple) hésitent encore à entrer dans le conflit qui risque de se terminer par la damnation de l'humanité. Catherine d'Ire à la fois Elizabeth Ière et Winston Churchill est obligée de colmater les brèches au péril de sa vie avec sa garde d'honneur renforcée des jeunes et des vieux, des blessés et des handicapés, en attendant que l'Amérique, euh pardon l'Achéron, se bouge enfin le cul, tandis que Sir William le Chevalier d'Eltz mène l'armée de la dernière chance à la Porte Noire : c'est dans la boue, le sang et les pleurs que tout va se jouer... Et l'auteur Peter A. Flannery envoie du lourd en développant un epicness to the max plein de sacrifices héroïques et de morts tragiques (du coup on lui pardonnera le retour des roulés-boulés en armures de plaques), à grands renforts des toutes les horreurs démoniaques que connaissent bien les habitués de l'univers Warhammer plus Dark Fantasy tu meurs (et si ce dernier n'était pas par essence un pot-pourri, on pourrait allègrement accuser l'auteur de vils plagiats) ! Et qui dit bataille finale dit combat final, donc Falco Danté et son dragon noir Onyx affrontent le Marquis de la Douleur : à l'image de "Star Wars" on place les enjeux sur le plan moral et à l'image du "Seigneur des Anneaux" on place les enjeux sur un plan quasi-religieux, donc le sort du monde se joue dans l'âme d'un seul homme quand le Champion du Mal tente de faire passer du Côté Obscur le Champion du Bien… Comme dans Warhammer les forces du bien tirent leur pouvoir de la foi et les forces du mal tirent leurs pouvoirs du nombre de croyants qu'ils font sombrer par la peur et la douleur dans le désespoir donc l'hérésie : l'idée est donc que Falco Danté l'ado emo qui croit dur comme fer en la force de l'espoir et de l'amitié est immunisé à la corruption (ce qui expliquerait la succession de power-up overcheatés dont il est l'objet), mais tout cela a comme un arrière-goût de fanservice Young Adult !



C'est tout à l'honneur de l'auteur d'avoir voulu boucler son livre-univers dans un stand-alone, mais en fonction des objectifs visés il est ou trop court ou trop long. Je ne reviens pas sur tous les clichés adolescents dont on se serait bien passés pour que l'ensemble gagne en maturité, mais il y a aussi beaucoup sinon beaucoup trop de personnages pour qu'ils soient tous caractérisés et développés de manière intéressante, d'autant plus qu'ils ne sont pas aidés par un naming de piètre qualité (Dominic Ginola, Sebastien Cabal, Patrick Vockler, Aurelian Cruz, Jacques Bonnot, Garnier de Ledane, Reynald de Roche, François de Lacy, Blas Schneider et autres Armand Dietrich : la francophilie de l'auteur nous change du traditionnel frenchbashing anglo-saxon, mais cela ne suffit pas). Je me suis fait à l'univers stéréotypé qui ressemble plus ou moins à une version médiévale-fantastique de l'Europe pendant le WWII, mais le worlbuilding et le magicbuilding restent bancals (d'où viennent les dragons ? d'où viennent les démons ? Et si la magie est basée sur la foi, pourquoi les crevards sans foi ni loi ni loi peuvent-ils la pratiquer ?). Nous sommes en présence d'un livre auto-édité, ce qui peut expliquer la principale faille du roman : on ne peut pas marier la High Fantasy à la JRR Tolkien, ici mâtinée d'Ursula le Guin et Anne McCaffrey, à la Dark Fantasy à la Michael Moorcock pour la simple raison que la 2e s'est entièrement construite contre la 1ère donc que cela ne peut aboutir qu'au mariage de la carpe et du lapin… Après je n'ai pas trop compris la fin du roman qui use d'un deus ex machina avec élu et prophétie, et la même happy end à l'eau de rose un peu bizarre du "Légende" de David Gemmell. Je finirai sur le positif : à mi-roman je ne j'aurai guère parié sur Peter A. Flannery pour l'avenir, et là j'ai bien envie de savoir ce qu'il va écrire par la suite ^^





Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2019
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Mage de bataille, tome 2

Boudiou, ça a été un peu duraille de recoller les wagons. Faut dire que ce tome 2 n’est que la deuxième partie d’un gros roman découpé en deux. Mais bon, on n’est pas Game of Thrones hein, on s’y retrouve vite.



Alors si vous êtes curieux, vous verrez que ma note est un peu inférieure à celle du tome 1. C’était moins bien ? J’ai moins aimé ? Ben non, vu que je l’ai dévoré pendant les vacances avec autant de plaisir instantané que si c’était un bon morceau de Comté. Je crois que ça traduit simplement le fait que tout ça est extrêmement simple, et aussi que la fin est à mon avis un peu trop vite expédiée.

Mais voyons le bon côté des choses : le ton est le même que dans la première partie. Il colle au style d’un bon manga d’action genre Naruto qui se serait égaré sur un jeu de plateau de la revue Jeux et Stratégie. Plus manichéen tu meurs, mais ça fait du bien de temps en temps. Les personnages principaux, Falco Dante en tête, sont jeunes, manquent de confiance en eux mais passent outre, se jettent tout nus en suivant leur instinct et réalisent des exploits qui épatent leurs ainés. Ces derniers, les sages, les généraux, sont prêts à sacrifier leurs belles stratégies à cause d’une intuition d’un jeunot. Pas crédible ? Dans cet univers si, car l’intuition de certains est plus efficace que la stratégie d’hommes qui manquent clairement d’informations sur leur ennemi.



Les secrets sont dévoilés dans de superbes mises en scène, et c’est pas grave s’ils sont prévisibles, si on sent venir la couleur du dragon de Falco à des kilomètres, ça pète en couleurs. On absorbe les émotions simples des héros et la haine des vilains comme on s’enfile une plaquette de chocolat. Et on suit les incertitudes des immenses batailles avec la goutte sur la tempe, en sachant que tout ça se terminera bien. La moindre fissure devient une montagne par contraste, et la mort de certains sidekick fait très mal. Elles sont d’ailleurs violentes, mais superbement héroïques.



Vous le sentez hein ? C’est simple et c’est agréable à cause de ça. Du moins peut-on le recevoir ainsi. On peut aussi le recevoir avec déception si l’on attend un minimum de complexité, en se disant qu’on a vu ça mille fois. Perso je suis content de pouvoir encore m’éblouir devant un récit qui parle à l’enfant que j’ai été et que, quelque part, je reste (mais faut chercher un peu à la cave).

Merci monsieur Flannery donc.

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Mage de bataille, tome 2

Même si à l’origine Mage de bataille, de Peter A. Flannery, est un seul et même roman, sa traduction a mené à une publication en deux tomes chez les éditions Albin Michel. C’est la deuxième partie de ce diptyque dont nous parlons ici.



De retour dans la bataille !

À peine sortis de l’Académie, les trois amis, que sont Falco le futur mage, Malaki le chevalier et Bryna l’archère et cheffe de compagnie, doivent partir sur le front, puisque les Possédés, ces hordes grouillantes de morts-vivants, sont guidés par des démons de plus en plus puissants vers les contrées encore habitées par de véritables vivants. C’est l’occasion pour chacun d’eux de s’illustrer dans son art de prédilection, malgré le jeune âge qu’ils ont au compteur. Même si les personnes à suivre sont de plus en plus nombreuse (sans être un nombre délirant), clairement Falco est le héros qui monte et que tout le monde sent venir, toutefois il doit relever certains défis mis sur sa route, à commencer par le fameux rite d’Assay qui doit le consacrer en tant que mage de bataille apte à diriger des armées. En parallèle de cette quête initiative à venir à bout, de cette montée de puissance, l’un de ses mentors, Mérédith Saker tombe par hasard sur une étrange piste qui risque de le conduire vers les secrets inavoués de sa compagnie des thaumaturges. La situation est donc bel et bien tendue à l’extrême pour nos compagnons, d’autant qu’au loin s’annonce déjà le démon des démons, le dénommé Marchio Dolor ! (je serais bien curieux de savoir quel était le terme utilisé par l’auteur en version anglaise, ou alors Patrice Louinet, qui fait un très bon travail de traduction de bout en bout, a juste conservé l’expression originale)



Un deuxième tome plus dynamique

Cette deuxième partie du diptyque (en édition française) se révèle très classique, à l’image du premier tome évidemment, mais diablement efficace au point de ne pas lâcher cette aventure jusqu’à la fin. Il faut se souvenir que c’est un roman découpé en deux, donc il est nécessaire de constamment se souvenir que l’œuvre originale suit une progression logique. Par exemple, ici, l’échelle change. Nous ne suivons plus uniquement un petit héros appelé à faire de grandes choses, mais une carte des opérations de plus en plus immense que nous sommes amenés à parcourir à tire d’ailes de dragon. Mine de rien, comme il y a plutôt beaucoup d’action, les personnages n’ont pas trop le temps de s’appesantir sur leurs chagrins, malgré des situations franchement tristes et douloureuses pour un certain nombre d’entre eux. D’ailleurs, ces moments passent tellement vite et l’histoire s’étend parfois sur de telles distances que le temps semble passer à une vitesse plus grande que prévue. Cela se voit dans la progression rapide des personnages par exemple. Quelques controverses politiques viennent émailler le récit, notamment concernant l’attitude à tenir face à cette menace commune à tous les royaumes, mais chacun ayant sa propre stratégie ce qui mène forcément à des quiproquos non désirés.



Épopée, épopée, qui es-tu, épopée ?

La force de ce roman est le souffle que son auteur arrive à impulser entre ses lignes. Nous sommes clairement dans de la high fantasy comme on en voit plus que rarement dans les publications mises en avant et l’aspect épique dans ce style-ci, il faut savoir le tenir de bout en bout. Peter A. Flannery sait le tenir, il faut le reconnaître. Les moments dramatiques sont bien présents, sans être longuets. Les moments de bravoure sont parfaitement répartis entre les personnages, principaux ou secondaires d’ailleurs. Les retournements de situation sont parfaitement dosés (ni trop énormes, ni répétitifs). Bref, tous les bons ingrédients sont là et il est difficile de trouver des faiblesses à l’organisation de ce récit. Alors à quoi tient l’aspect épique d’un texte ? Dans un tel contexte de high fantasy, de fantasy mettant en scène un combat entre Bien et Mal sous leurs formes quasi absolues (des hordes dirigées par des créatures venues des Enfers contre de petits héros qui sortent des prouesses pour régler la situation), cela tient surtout à de petites choses comme la façon de faire interpréter aux plus simples personnages des situations hors du commun sans que cela paraisse si incroyable que cela ou bien le fait d’entendre cliqueter les armes, gronder les éléments et vrombir les champs de bataille tant l’ambiance est bien dépeinte. Enfin, un dernier aspect parle forcément à nous lecteurs occidentaux férus d’histoire féodale : les noms de lieux, de personnages qui font référence à la toponymie anglaise, écossaise, française, germanique, etc. selon les royaumes d’Ire traversés. C’est classique, mais toujours efficace, au risque cependant de parfois aller trop loin quand l’auteur, sûrement fan de football et de rugby franco-britanniques, invite un certain Ginola et un autre Sébastien Cabal sur le champ de bataille…



En somme, avec Mage de bataille, nous sommes clairement dans de la high fantasy des plus classiques, mais qu’à cela ne tienne, ce roman est rudement efficace et l’essentiel est de passer un excellent moment avec ces héroïnes, ces héros et quelques dragons en prime !



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Mage de bataille

Les éditions Albin Michel se lancent dans une nouvelle collection Imaginaire, dirigée par le redoutable Gilles Dumay, fervent admirateur de la production anglo-saxonne et proposent pour leur lancement un diptyque de fantasy épique, Mage de bataille, écrit par Peter A. Flannery (2e partie publiée début 2019).



De la fantasy très magique

Falco est petit, rabougri et pas très aidé, car il porte en lui la malédiction de son traître mage de père. Son ami Malaki est forgeron mais rêve de devenir chevalier. Enfin, Bryna est issue d’une famille aisée, mais sa condition de femme ne la prédispose pas à pouvoir mettre beaucoup en avant ses qualités ès archerie. Ces trois compères et commère sont embringués avec le reste des habitants de leur ville dans une fuite devant une menace surnaturelle qui envahit leur territoire. Géopolitiquement, il faut se figurer les Sept Royaumes d’Ire (Beltane, Illicie, Clémonce, Valence, Achéron, Thrace, Férocie) occupant un vaste continent, au milieu duquel les montagnes de Caer Dour, en Valence où débute notre histoire, se dressent. Des hordes de morts-vivants venues de Férocie (difficile de savoir, sans lire en VO, si c’est la traduction qui accentue cette évidence), des « Possédés », écrasent méthodiquement les armées défendant les autres territoires. Face à ce désastre annoncé dès le prologue, sont utilisés des maîtres ès magie et art guerrier que sont les Mages de bataille, des professionnels alliant force combattante et force mystique. Ceux-ci ont la particularité, quand ils dévoilent leurs pouvoirs, de tenter d’invoquer un compagnon, un Dragon, qui, normalement, les aidera dans leur quête de la paix par les armes. Or, Falco, le petit gringalet au centre de cette histoire se découvre une certaine sensibilité à ces aspects magiques, voire une certaine attirance plus ou moins bénéfique envers les Dragons. Le passé tumultueux de son père décédé plusieurs années auparavant dans des circonstances délétères ne l’aide pas à se rassurer ; c’est finalement la quête de sens et de reconnaissance de ce jeune Falco, désigné parfois comme le « Fils de la folie », qui nous est contée dans Mage de bataille.



Une intrigue classique assumée

Avec cette nouvelle collection Imaginaire, Albin Michel a directement mis les points sur les i en disant vouloir mettre en avant des romans de genre très marqués. Clairement, il n’y a pas tromperie sur la marchandise : avec Mage de bataille, nous sommes dans la high fantasy telle qu’on peut en trouver dans La Roue du Temps par exemple ; les envolées et les batailles se veulent épiques, le mal est Le Mal et les archétypes sont légion. Ainsi, les trois personnages principaux sont respectivement le jeune orphelin doué d’une force intérieure qu’il doit apprendre à maîtriser, le jeune roturier qui, à force de persévérance, se gagne une place au sein des corps nobles et la jeune archère qui doit s’imposer dans un monde d’hommes. Classique donc, mais efficace, à l’image déjà de la couverture : c’est Alain Brion qui a été invité à travailler sur une illustration qui sert au diptyque entier, et dans son style si caractéristique il nous renvoie à nos meilleurs souvenirs de fantasy épique. Difficile de critiquer l’ensemble de la structure de Mage de bataille, car la coupure semble assez nette et dit correspondre au milieu du volume original ; pour autant, la première partie de ce premier tome réside dans une fuite à la va-vite menée tambours battants, ce qui aide à s’immerger dans l’univers, en compagnie des personnages, au plus près des enjeux de survie. La deuxième partie pâtit un peu plus des attendus dus aux archétypes : à partir du moment où chacun doit se perfectionner dans son domaine particulier, le passage par la case « formation » (ici, une caserne multifonctionnelle) semble inévitable et cela traîne un peu en longueur, même si on sent bien que l’auteur a accéléré certains passages car on se doute bien que chacun passe un cap à un moment donné dans son apprentissage. Une fois cette étape accomplie, il ne reste « plus qu’à » se confronter à des dangers plus importants…



Pour aller plus loin

En guise d’approfondissement (et donc moins en guise de véritable critique), il convient de noter que le sous-texte de Mage de bataille peut être compris via le paradigme d’un fort héritage judéo-chrétien. Dans cet univers de fantasy, la magie est assez psychologique (pour la contrôler comme pour la débloquer), et en tout cas (de ce qu’on peut saisir pour le moment) liée à l’âme. Or, une âme, peu d’êtres en ont véritablement une : les humains avant tout, les dragons également, même s’ils peuvent virer vers la folie, par contre le reste des animaux n’est pas concerné, voire même le monde animal est plutôt très restreint. Nous sommes typiquement là dans une vision chrétienne de l’animalité : dans le paradigme de la Genèse, l’Humain est maître des animaux, car il a un « souffle » qui le rend supérieur. C’est toujours intéressant de voir que certains romans poursuivent méthodiquement cette vision maintenant bien ancienne, mais qui prend le parti de voir le règne humain se poursuivre sur les autres espèces qu’il côtoie. Les Dragons peuvent apparaître comme une exception, mais très vite ils apparaissent comme des êtres doués de conscience tout à fait abordables par quelqu’un qui y prend attention et tout à fait anthropomorphisés dans leurs attitudes. Cela est d’autant plus vrai que le destin mystérieux de certains Dragons qui est peu à peu dévoilé montre que la folie leur est accessible comme aux humains.



Ce premier tome de Mage de bataille est donc un cas d’école de fantasy qui vaut le moment de lecture, peut avoir plusieurs niveaux de lecture et fournit une intrigue simple mais efficace. La présentation qui en est faite par la collection A.M.I. n’est donc pas volée.



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Mage de bataille

Voici une Fantasy somme toute classique, mais que j’ai dévorée !



Je me suis régalée.



Dans un monde imaginaire d’inspiration médiévale, le jeune Falco est détesté par la ville entière : son père était un mage de bataille devenu fou qui a tué beaucoup de personnes avant d’être éliminé. Falco porte le poids de cet héritage avec une honte qui ne le quitte pas. Pour ajouter à son malheur, il est malade depuis l’enfance et malingre.



Malgré tout, il a l’amitié de Malaki, le fils du forgeron à la forte stature qui rêve d’être chevalier, et il vit comme domestique chez l’ancien ami de son père, qui l’a recueilli.



Au loin, les armées des Possédés avancent, menées par un démon. Les humains ne peuvent y faire face, sauf s’ils sont accompagnés de mages de bataille, magiciens puissants et rapides. Les thaumaturges, autres magiciens beaucoup plus nombreux, ont besoin de journées entières pour créer un sort, et sont incapables de faire venir dans notre monde — ou plutôt celui du roman — un dragon, élément clef du dispositif lors des batailles. En effet, seuls les mages de bataille peuvent invoquer un dragon, qui les suivra comme un partenaire fidèle. Il y a un hic : si le dragon invoqué est noir, les mages et les thaumaturges sont contraints de s’unir pour éliminer celui-ci. Les dragons noirs sont animés de folie meurtrière.



Le jour annuel du tournoi arrive, en présence de l’émissaire de la reine, Sir William. Ce tournoi permet de repérer les jeunes — notamment les jeunes nobles — que l’émissaire honore en leur proposant de rejoindre l’armée. Par divers concours de circonstances, le fils du forgeron Malaki est sélectionné pour intégrer l’armée, mais Falco perturbe le mage de bataille de la ville lors de l’invocation du dragon et provoque une catastrophe. Les habitants sont obligés de fuir, la plupart haïssant Falco pour ce qu’il vient de faire. Curieusement, il s’attire la sympathie de l’émissaire de la reine Sir William, et on comprendra vite pourquoi.



On découvre que Falco a l’essence d’un mage de bataille : il n’a pas été envahi par la peur lors d’une attaque des Possédés ; or la peur est l’arme principale du démon (l’allégorie est évidente : on ne combat bien que si on n’est pas terrassé par la peur). Falco devra lui aussi venir à la capitale pour être formé contre l’avis de beaucoup : les nobles qui se souviennent de la catastrophe provoquée par Falco, et les thaumaturges qui n’ont pas oublié son père devenu fou.



Et je ne vous ai raconté ici que le début d’une histoire mouvementée, riche d’actions et de personnages, dans une ambiance très dépaysante.



Les codes de la Fantasy classique sont respectés : univers médiéval, magie et dragons, démons et morts-vivants (les Possédés), le jeune qui a des pouvoirs et doit apprendre à les maîtriser, l’ami fidèle, le père de substitution, le mentor, la reine idéale, et j’en passe.



On y retrouve l’Académie et l’école des sorciers (les thaumaturges), les conflits politiques, le héros qui a des faiblesses et qui doute, etc. Mais c’est tellement bien fichu !



C’est un très grand plaisir de lecture, grâce à une plume agréable, un univers soigné, et un certain sens du suspens. Pendant que nos jeunes héros apprennent à se battre dans leur corps d’armée respectif, l’enjeu majeur reste de savoir si ce monde va résister aux démons et à leurs Possédés qui avancent inexorablement dans les royaumes voisins. Quelques mystères entourent Falco : pourquoi son père est-il devenu fou ? Pourquoi Falco a-t-il provoqué une catastrophe en voulant protéger le dragon noir ? Quelques secrets cachent les thaumaturges ?



J’ajoute que les scènes de batailles (oui, vu le titre, il y a des batailles) sont animées et palpitantes, alors qu’habituellement les batailles dans la Fantasy m’exaspèrent. On passe d’un point de vue à une autre, les retournements de situation sont fréquents, et le lecteur est au plus proche des valeureux héros (les combattants sont ici tous valeureux : je vous ai déjà dit que c’est de la Fantasy classique ? Mais j’ai aimé ces héros-là).



Ce long pavé (très digeste) a été découpé en deux tomes dans la version française : vive la suite !


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Mage de bataille

il s’agit de High Fantasy, avec la lutte de la lumière contre les ténèbres, ainsi que des créatures dignes du Seigneurs des anneaux de Tolkien. Les humains luttent contre une engeance dégueulée des entrailles de la terre; un monstre composite de glaise et de noirceur, qui mène des milliers d’hères convertis aux mouches, asticots et odeurs putrides. L’aura nauséabonde (et psychique) qui précède ces cohortes de désolation pille les bonnes volontés, laissant les hommes les plus valeureux aussi combatifs et pugnaces qu’une chèvre asthmatique en pleine crise d’urticaire.



Il est aisé de comprendre combien le soutien magique devient crucial dans un affrontement entre hommes et Possédés. Le plus précieux aussi bien en raison de leur petit nombre (ce qui est rare est cher, n’oubliez pas ce sophisme) que de leur aptitude à donner force et courage (en sus de leur compétences purement martiales), est le Mage de Bataille. Si vous reconnaissez les sorts « bénédiction » du paladin, c’est tout à fait dans cette veine-là.



Nous avons la bonne surprise de découvrir deux sortes de magiciens. D’un côté les mages de bataille, particulièrement affutés physiquement et psychiquement au combat, avec des réflexes conditionnés par une utilisation presque instinctive – ou innée – de la ressource magique. De l’autre, nous avons les thaumaturges, qui manient également cette matière mais de manière plus laborieuse et lente. Produire un sortilège leur demande du temps et des invocations précises, tout en étant limité par le réceptacle humain qu’ils représentent.



Les divers personnages imaginés par Peter Flannery sont à l’image de l’univers des 7 royaumes d’Ire. J’avoue être encore dans l’expectative quant à ce casting, car il y a du potentiel, mais pour l’instant la chrysalide n’est qu’un simple cocon.

Toujours est-il que ce n’est pas dans ce registre qu’il faudra attendre une fulgurance révolutionnaire. Cependant, la mayonnaise prend bien, la recette est connue. Peter Flannery n’étant pas un lapin de six semaines, a un bon tour de main, pour que cette dernière soit en prise avec le lectorat. Il y a de la consistance derrière ces différents gamins, et il parvient à jouer sur notre empathie pour nous les attacher. Impossible de ne pas compatir et vibrer avec Falco, fils de Danté, le mage de bataille déchu et honnis, ou encore d’exulter avec Malaki, fils de forgeron, qui étripe les possédés – comme un apiculteur décapite les frelons asiatiques- et les réduit en cafards phytoxés.



Outre des personnages attachants, la structure proposée varie des nombreuses productions lues ici et là. Dans sa version anglo-saxonne, le roman est un stand-alone, certes de taille, mais il se suffit à lui-même alors que tant d’autres proposent des trilogies (voire plus) pour un récit façonné dans la même argile. Par conséquent, les passages de roman d’apprentissage qui me saoulent au plus haut point sont ramassés dans le cas présent.



Ensuite, la prise de contact initiale qui ne fait que présenter les protagonistes principaux emprunte une voie qui ressemble davantage à une chèvre asthmatique s’essayant au VTT dans la descente du Mont blanc qu’à la douce dérive d’une péniche sur le canal de Garonne.



Cela commence fort, et les torgnoles, les énucléations, ou les éviscération sont vite de sorties. Pourtant, il n’y a pas de boucher dans le lot. Nous avons lors d’une première scène, l’occasion d’une belle bataille qui présente les différents tenants de la magie et surtout les mages de batailles en pleine action. Et les dragons.



Ainsi, en vous aventurant dans les 7 royaumes d’Ire, vous avancez sur des chemins familiers, ponctués de quelques pentes plus abruptes qui raviront même les lecteurs rompus à la Fantasy. La trame relativement classique de Mage de Bataille se double de quelques mystères qu’il nous tarde de voir s’éclaircir. Un roman parfait pour découvrir la fantasy, un roman parfait pour divertir même un lectorat exigeant. Je l’ai dévoré!



chronique plus complète sur mon blog
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Mage de bataille, tome 2

Une lecture toujours aussi entraînante !



Suite directe du tome précédent (en réalité, un seul roman dans la version originale), nous sommes tout de suite plongés dans l’action. L’avancée des Possédés continue et semble inéluctable ; elle menace de submerger le monde des humains.



Falco, le jeune mage de bataille, apprend à amplifier et maîtriser ses pouvoirs, mais il ne développe que du défensif et n’arrive pas à provoquer une attaque. Il reste rongé par la culpabilité. Cependant, il a la capacité précieuse — comme tous les mages de bataille — d’étendre un voile sur les soldats qui contrecarre la peur envoyée par les démons. En effet, ces derniers mènent les combattants à un tel niveau de désespoir qu’ils ne veulent plus se battre : c’est l’une des raisons pour lesquelles les mages de bataille sont si recherchés. Falco gagne le respect des habitants de l’Ire.



Mais la politique s’en mêle, avec les autres royaumes égoïstes refusant d’apporter leur aide et leurs troupes à l’Ire, et surtout les thaumaturges manœuvrant en coulisse. Les thaumaturges — moins puissants mais beaucoup plus nombreux que les mages de batailles — font tout pour saper le pouvoir de la reine en aspirant, à terme, à prendre sa place. En parallèle, ils souhaitent voir Falco échouer, et manigancent pour qu’il rate le dangereux rite d’Assay, au bout duquel il sera un vrai mage de bataille reconnu et pourra invoquer un dragon qui l’accompagnera.



Pourquoi les thaumaturges agissent-ils ainsi, alors que le royaume a tant besoin des mages de bataille pour lutter contre l’ennemi ? Ils s’inscrivent en ennemis eux-mêmes. C’est un des mystères de l’histoire, et la résolution répondra à beaucoup de questions du premier tome. Mais ce ne sera pas fini : Falco et ses amis devront encore mener la guerre contre les Possédés, les démons et leur maître, Marquio Dolor, archétype du mal.



Les batailles sont nombreuses dans ce tome, et tous les actions et rebondissements sont palpitants. Moi qui n’aime pas beaucoup lire les scènes de combat dans les romans de Fantasy, j’ai été accrochée aux pages et j’ai dévoré. C’est captivant ; le récit ne manque pas de suspens et de morceaux de bravoure ; les combats sont intenses.



On retrouve les éléments traditionnels d’un certain type de fantasy : le jeune qui a des pouvoirs magiques et doit apprendre à les maîtriser, les amis fidèles, le(s) mentor(s), la reine juste et majestueuse, les ennemis venus du Mal qui menacent le monde des humains, des animaux fantastiques (des dragons)… Mais ici, c’est fichtrement bien fichu.



Racontez-moi une histoire, mais racontez-la bien !



Cette Fantasy somme toute classique est un très grand plaisir de lecture. L’auteur possède un talent de conteur indéniable, fait vivre plusieurs personnages attachants, et a envie de faire plaisir aux lecteurs. Ça se sent. Et c’est réussi.


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Mage de bataille

Fantasy épique / High destinée, de l’aveu même de Gilles Dumay, au débutant, Mage de bataille (son tome 1, du moins) multiplie effectivement les clichés et cultive un côté basique, old school, évident, que ce soit au niveau de la construction du monde, de la magie, ou, surtout, de l’intrigue et des personnages. De plus, son ton assez particulier, un peu geignard (on pleure beaucoup dans cette bande de guerriers…), un poil Young adult (ou à la limite extrême), tranche avec des passages démons-épées-germains-dragons plus conformes à ce que laissent présager la quatrième et la première de couverture, ou le classement taxonomique employé par l’éditeur. Et d’ailleurs, c’est dans la taxonomie qu’on trouvera un vrai point d’intérêt : en effet, l’aspect militaire / académie de guerre / formation et organisation d’une armée pseudo-médiévale est solide, et l’amateur de Fantasy martiale devrait, lui, trouver un intérêt réel à cet ouvrage. Qui, par ailleurs, même pour un lecteur vétéran de la Fantasy, s’avère prenant (c’est même surprenant, compte tenu de la quantité de clichés présente), se lit et se finit sans déplaisir aucun, et ménage quelques scènes vraiment palpitantes. De là à crier au chef d’oeuvre, clairement pas, mais de là à aller dire, comme certains, qu’AMI fait les « poubelles de Bragelonne », certainement pas non plus !



Ce qui précède n'est qu'un résumé, retrouvez l'argumentaire (très) détaillé sur mon blog.
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Mage de bataille

- Ce que j’ai aimé



C’est de la Fantasy classique, idéale pour les débutants et une piqûre de rappel aux anciens de pourquoi ils ont aimé ce genre. Y a un petit peu ce côté « Fan Service » pour plaire à un large public, aussi bien profane qu’initié.



L’histoire est prenante comme les récits de David Gemmell (sans en avoir la profondeur par contre). C’est fluide, rapide, pas trop de prise de tête à la compréhension des tenants et aboutissants. Une excellente lecture pour celui qui recherche quelque chose de facile à lire et à digérer.



Une maîtrise de la tension des batailles et de l’art militaire qui est à mettre en avant. Des différentes classes de soldats aux différentes manœuvres, il est vraiment intéressant de plonger au cœur d’un camp d’entraînement et nous apprenons, comme les cadets, qu’être officier dans l’armée, ce n’est pas que combattre, c’est également penser à toute la logistique, aux stratégies, étudier les terrains et les manœuvres,…



Un conflit qui se déroule sur une grande partie de la carte et pas seulement focalisé sur un lieu. Plusieurs territoires (Ire notamment dont les provinces de Beltanie et d’Illicie sont en très grands dangers à cause des Démons et des armées de Possédés en provenance de Férocie, la Valence dont proviennent les protagonistes, le royaume de Thrace sous le joug des thaumaturges locaux et l’Achéron, sorte de Sparte locale,…). Bref, il y a du voyage et on espère secrètement que l’Achéron débarquera, telle une armée de spartiate, pour mettre une raclée aux Possédés. Possédés qui eux aussi sont très bien retranscrits, classés par catégories, tout comme les Démons provenant des profondeurs de l’Enfer avec leur propre vocabulaire dans le monde des mortels.



Que serait une Fantasy sans complots ? Certes le niveau n’atteint pas un Game of Thrones passé maître sur ce plan mais le récit propose une idée intéressante avec la prise d’importance des thaumaturges dans l’ensemble des pouvoirs. Leur jalousie vis-à-vis des mages de bataille est intrigante vu qu’ils sont normalement leurs guides pour les aider à devenir de grands guerriers et ainsi battre les Démons qui menacent le monde.



De nombreux personnages ont la parole, donc nous sommes dans un roman dit « choral » mais rien de bien méchant pour ceux qui n’en sont pas fan. En effet, si l’histoire se concentre principalement sur Falco Danté, on a également l’occasion de se retrouver une fois avec la reine, une autre fois dans les complots thaumaturges ou dans les pensées de Mérédith Saker et plus encore. On s’attache à certains comme le bon Julius Merryweather (peu important mais la touche d’optimisme de la première moitié du livre) et son fils handicapé Tobias, les frères Klingemann (cadets de l’Académie) ou encore Aurélian Cruz, ancien mage de bataille qui prend en charge l’entraînement de Falco, voir même Bryna Godwin et son évolution dans la prise en charge d’une unité d’archers complètement barges.



La deuxième partie est prometteuse de combats et d’action à tout rompre. Bref, de la BAGARRE !!! … Désolé. Et vu que l’auteur n’hésite pas à tuer certains personnages, il est raisonnable de penser que certains protagonistes majeurs vont y laisser des plumes.



La couverture panoramique claque sévère. Elle attire directement l’œil du public et ne peut pas vous tromper sur la marchandise. C’est épique !



- Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé



Qui dit classique, dit prévisible. Si on a un mélange de tout ce qui s’est déjà fait, on peut raisonnablement penser sans trop se tromper à comment tout cela va se finir, ou comment certaines scènes vont se dérouler. Manque de surprise à la clé et enchaînement de stéréotypes. Ne touchera pas directement les profanes, sera peut-être ennuyant pour les adeptes.



Certaines relations comme la reine avec l’émissaire qui n’apporte rien et en plus est gênant dans deux cas. Ils doivent rester cachés mais tout le monde est au courant. La relation Malaki (best friend de Falco) et Bryna est par contre trop détachée. Il y a de l’affect mais c’est très peu mis en avant, on a du mal à y croire.



Falco, un condensé d’erreurs en un seul personnage. Erreurs, oui et non selon le type de lecteur que vous êtes. Très jeune atteint d’une maladie qui attaque ses poumons, il doit attendre que l’émissaire débarque dans sa ville pour connaître son mal et pour que son médecin essaie enfin de le guérir correctement. Passé ce cap, le souffrant et frêle Falco (jouant les rôles de serviteur alors qu’il est noble, rappelons-le) va devenir en quelques mois un guerrier (je n’ai pas dit « grand » guerrier, abusons pas). De plus, on va plus lui en vouloir d’avoir eu un père traître que d’avoir fait exiler toute une ville (avec les nombreux morts qui ont suivi), père qu’il n’a pratiquement pas connu (et la mère morte en couche bien entendu) et dont la simple mention de ce mot « père » fait fondre en larme notre bonhomme. On aurait pu apporter un traitement plus approprié ou tout du moins différent à ce personnage principal.



Ah les noms. Bon sang de bois ! Si certains comme Falco, Malaki ou encore Bryna Godwin pouvaient passer, l’auteur ne s’est pas ennuyé pour d’autres. L’un d’entre eux, John Pierre, oh misère, j’en ai les yeux qui saignent ! Passant de prénoms italo-espagnols à des noms allemands puis gréco-romains, on aime ou on n’aime pas mais je n’ai pas adhéré à ce manque de créativité pour trouver des noms donnant l’impression d’être dans une vraie Fantasy (Druss la Légende, Eragon, Rekk le Boucher, ça se sont des noms qui vous transportent vers des lieux inconnus et magiques, sûrement pas des Sébastien Cabal (Chabal aussi tant qu’on y est) ou encore Cyrano ou pire, Marchio Dolor, « le Marquis de la Douleur », le démon très méchant de l’histoire. Perte de crédibilité totale de mon point de vue).



Beaucoup de zones d’ombre, notamment sur la provenance du pouvoir des mages et des thaumaturges, par rapport également aux dragons qui viennent d’au-delà de la mer et qui répondent à l’appel d’un mage mais sans que personne ne sache pourquoi. Beaucoup de facilités sur certains points pour donner consistance à l’histoire et au final peu d’explications réelles ou valables.



Le prix et l’édition du livre ! Ah, je suis désolé mais dans un monde où il est de plus en plus compliqué de mettre la main à la poche pour des loisirs ou de la culture, je suis un peu outré que l’éditeur nous fait payer 50,00€ (2 livres) pour une histoire qui tiendrait tout à fait en un tome. Pour preuve, sur une plateforme en ligne mondialement connue, le livre en VO est en un tome et ne coûte que 10,00€… J’ai le sentiment de m’être fait avoir et je suis totalement contre cette politique éditoriale, et ce n’est pas un certain Alfaric, critiqueur influent et respecté du site Babelio, qui me dira le contraire sur ce point.



- Point neutre, réflexion



Le nombre de personnages. Moi j’aime bien quand il y en a pas mal, mais pour certains, cela risque d’être assez important à digérer malgré tout. J’ai compté en tout plus d’une cinquantaine de personnages, importants ou non. Faisant partie de l’Histoire, ou ayant un rôle parfois minime mais qui auront leur importance à un moment bien précis, mieux vaut noter qui est qui pour ne pas s’emmêler les pinceaux.



- Conclusion



Un livre de Fantasy classique destiné à un public débutant dans le genre, ou pour ceux qui aiment les bonnes vieilles histoires héroïques Old School sans prise de tête. Il est vrai que pour les plus expérimentés des lecteurs de Fantasy, ce livre comportera de nombreux défauts et manquera de surprises. Néanmoins, il est difficile de ne pas apprécier ne serait-ce que l’aventure proposée par l’auteur car elle contient de nombreux ingrédients qui ont fait le succès du genre. Si en tant que blogueur nous sommes « obligés » de relever les différents points qui étayeront notre critique, qu’ils soient positifs ou négatifs, le lecteur lambda amateur des littératures de l’Imaginaire y trouvera son compte sans se soucier des fausses notes. Choix éditorial contestable pour avoir scindé une histoire en deux tomes alors qu’en VO il n’y a qu’un livre et est cinq fois moins chère. Néanmoins, un bon moment de lecture vous attend au bout du chemin, et c’est surtout ce que l’on retiendra avec ce tome 1 qui nous laisse entrevoir une deuxième partie très prometteuse.



Pour l'ensemble de la chronique, c'est par ici -->
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Mage de bataille, tome 2

Mage de bataille est un roman de Peter A. Flannery paru en langue anglaise en décembre 2017 en un seul très gros volume. Devant le nombre de pages (1100 environ), Albin Michel Imaginaire a fait le choix de scinder le roman en deux parties, ce qui permet d’avoir une très belle couverture avec les deux tomes mis côte à côte.



Mage de bataille est un roman de fantasy assez classique qui comporte toutes les caractéristiques du genre. On y retrouve des gentils, des méchants très très méchants, des mages, des guerriers, des combats, et surtout des dragons. Le monde dans lequel évolue les personnages est en guerre, une guerre de longue haleine menés contre l’armée infernale des Possédés, sorte de morts vivants à la solde de démons. Une des meilleures armes pour combattre les démons et leurs armées est un mage de bataille accompagné de son dragon. Les dragons sont invoqués par les mages de bataille lors d’une cérémonie, mais le dragon ne doit pas être noir, synonyme de malheur, de mort et d’exécution pure et simple du dragon appelé. Dans ce tome 2, Peter A. Flannery fait évoluer son intrigue et développe également son univers. On a ainsi toutes une flopée de démons différents et bien flippants, certains même gore avec notamment le terrible Geôlier. Les méchants prennent ainsi de l’ampleur et incarnent ainsi de véritables méchants, héros du mal. L’enfer prend corps avec ses tourments perpétuels, ses horreurs diverses et variées.



Du côté des dragons, les choses évoluent également. Certains mystères se dévoilent avec une partie très intéressante sur les thaumaturges avec notamment le personnage de Meredith. Tous ces éléments permettent d’étoffer l’univers, de donner plus de corps à certains personnages secondaires, et de contrebalancer l’aspect bataille certes très présent, en mettant une couche d’enquête et de complot. La relation entre un mage de bataille et son dragon est également précisée dans cet opus avec une véritable complémentarité entre les deux et une empathie profonde du mage pour les humains. Le destin d’un mage de bataille peut paraître enviable (voler à dos de dragon, ça doit être quelque chose!) mais terrible par bien des aspects, surtout si l’on considère la situation du monde lors de ce tome 2. Les mages incarnent l’espoir dans un monde qui n’en a plus, un monde qui a sombré dans le chaos et les ténèbres. Comment garder la foi et l’espoir quand on affronte le doute, des démons, et la peur? Comment ne pas sombrer dans le désespoir surtout quand on voit la composition du camp démoniaque.



Un des éléments marquants de ce roman est qu’il est très prenant, une fois entamé, on a vraiment du mal à le lâcher. Certains passages détiennent une tension telle qu’on souffre pour ces personnages, on vit les combats, les batailles. Peter A. Flannery a un vrai talent pour les scènes d’action, elles sont extrêmement vivantes, dynamiques, cohérentes. Les 100 dernières pages sont une pure merveille de ce point de vue. On ne sait presque plus où donner de la tête tellement c’est ébouriffant. Plusieurs points de vue sont adoptés pendant cette grande bataille épique et le mot est presque faible pour la décrire. Rien ne nous apparaît sans importance ou de moindre intérêt par rapport au combat de Falco, au centre du tout. On vibre pour les Exilés, les Dalwhinnies. On a l’impression d’être à la bataille de Minas Tirith mais en encore plus épique, plus dramatique, plus démoniaque et avec plus de magie « gros bill » type boule de feu, éclair démoniaque.



Et si tous ces passages fonctionnent aussi bien, c’est parce qu’on s’est pris d’affection pour ces personnages principaux comme secondaires. Ils sont tous très bien campés, terriblement humains, pris dans des situations qui leur échappent, dans un monde au bord du chaos. Les personnages féminins ne sont pas en reste avec Bryna, l’archère courageuse et surtout Catherine, la reine d’Ire, personnage brillant. Tous ces personnages apportent l’émotion nécessaire à toute bataille pour marquer le lecteur. Celui qui incarne le plus ces sentiments est certainement Falco, hanté par son passé, par son père lui aussi mage de bataille. Il incarne le héros devant affronter de terribles épreuves et son personnage est très touchant.



Mage de Bataille ne marquera pas les esprits par son originalité ou par la construction de son univers assez classique. Les codes du genre High Fantasy sont bien présents, pouvant donner une impression de déjà lu. Cependant, on se laisse prendre au jeu très vite car Peter.A. Flannery y met tout son cœur. Il nous offre des personnages hauts en couleur, des démons terribles, des batailles grandioses, des scènes bouleversantes, de la magie et des dragons! Un cocktail détonnant d’émotions, d’actions, de magie, de fureur que j’ai adoré, un roman terriblement prenant auquel on pardonne ses petites faiblesses tellement la magie prend et nous emporte très loin.


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Mage de bataille

Beaucoup affirment que c'est un vrai classique de fantasy médiévale et rien n'est plus vrai.

Pourtant classique ne veut pas dire autre chose que classique.

L'histoire est captivante, les personnages sont attachants. On suit un groupe de jeunes dans son évolution vers l'âge adulte dans un monde où on sent le désespoir prendre le dessus.

Les batailles sont très bien écrites même beaucoup mieux que beaucoup arrive à le faire.

Un souvenir de la fin d'Harry Potter où j'ai trouvé que le combat final a été bâclé. Dans le sens où faire fonctionner un tableau immense avec beaucoup de personnages est compliqué. Encore plus quand tout doit donner l'impression d'être rapide et intense sans s'emmêler les pinceaux.

Rien de tout ça avec l'auteur, on sent qu'il a travaillé le projet.



On assiste à une histoire d'amour, certains la trouvent gênante. Pas vraiment mon cas, ça apporte un petit plus sans que ce soit encombrant et ça permet de s'attacher un peu plus au personnage.





Je vous le conseille grandement pour passer un bon moment sans se prendre la tête.
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Mage de bataille, tome 2

salut les Babelionautes

Suite et fin de ce diptyque qui n'en ai pas vraiment un dans son édition originale, mais comme souvent coupé et édité en deux tomes de plus de 500 pages.

Si vous rapprochez les deux illustrations de couverture vous aurez un aperçu du magnifique travail d'Alain Brion réalisé pour illustrer ces deux tomes.

Si quelqu'un sait ou on peut le voir en entier qu'il en donne les références en commentaire.

Dans mon avis sur le tome 1 j'ai écris que Peter A. Flannery était aussi bon que David Gemmell et Joe Abercrombie et je confirme avec les affrontements encore plus spectaculaire de ce tome deux.

Nos quatre amis vont avoir affaire a fortes parti si ils veulent vaincre les Armées Démoniaque de Marchio Dolor.

Les Batailles et les Duels de Magie sont eux aussi le point fort du récit, d'autant plus que Falco après sa victoire sur lui même est maintenant un Mage de Bataille qui doit invoqué un Dragon.

Mais vous aurez une surprise qui n'en ai pas vraiment une quand vous connaîtrez sa couleur.

De son coté, le Jeune Thaumaturge qui l'a secondé va faire éclater la vérité sur le secret qui est dissimulé par leur confrérie, se qui risquera d'emmener un conflit entre les humains dont les sept royaumes se passerait bien.

Le final est époustouflant, avec en prime l'apparition de trois personnages que l'on a rencontré au fil du récit sans savoir leur importance.

Patrice Louinet, qui a traduit ce diptyque, a toutes ma reconnaissance pour m'avoir permis de savourer cette superbe histoire.
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Mage de bataille

Les fées ne se sont pas penchées sur le berceau de Falco. Petit et chétif, il porte aussi sur ces frêles épaules les actes dramatiques de son père, traître parmi les puissants Mages de bataille. Après une terrible erreur, Falco va se retrouver bien malgré lui sur les traces de son père. Il va alors devoir prouver à tous qu'il n'est pas comme lui.



Mage de bataille fait partie des premiers titres de la section imaginaire d'Albin Michel. Et pour une première publication, elle est plutôt bonne. Peter A. Flannery ne révolutionne pas le genre et on retrouve les éléments classiques d'un roman fantasy: un monde menacé, un héros qui s'ignore, un apprentissage auprès d'un ancien au caractère bourru mais finalement gentil... Dans l'ensemble j'ai passé un bon moment auprès de Falco et de ses amis Bryna, une archère surdouée et Malaki, un puissant guerrier en devenir. Seul bémol, après un départ tonitruant, le récit souffre d'un coup de mou dans le milieu du récit et je n'ai retrouvé de l'intérêt pour l'histoire qu'avec l'arrivée du trio à l'Académie. L'auteur s'attarde juste ce qu'il faut sur l'apprentissage des héros pour que ça n'en devienne pas barbant.

Dans l'ensemble, le roman se lit bien et tant néophytes qu'experts en fantasy devraient y trouver leur bonheur.

Je me plongerais donc avec plaisir dans la suite de l'histoire de Falco.

Merci à Babélio et à Albin Michel pour cet envoi.
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Mage de bataille

Ce livre me laisse un sentiment mitigé : à la fois j’ai pris un sacré plaisir à le lire, et en même temps j’ai lu un livre apportant peu de nouveauté au genre. Il ne fait nul doute que ce livre est bon, et je pense en sortira encore meilleur avec le tome suivant que j’attends avec impatience.



Pour commencer, l’histoire générale est assez classique : un jeune homme, vivant dans un cité secondaire du monde connu, se découvre des capacités hors du commun et part faire éclore tout son talent dans une école militaire. Le tout sur fond de fléau s’abattant sur le monde : la propagation de l’armée des Réprouvés, que l’on ne sait pas vraiment arrêter. On se retrouve avec de nombreuses situations vues ou archies-vues – tournoi, duel, arrivée inespérée de renforts, éducation martiale, mais aussi suffisamment de nouveautés pour que l’on veuille en savoir plus.



Les personnages sont attachants et crédibles. Falco, le héros central, évolue d’une situation de soufre-douleur cultivé à celui de surpuissant-en-devenir-mais-qui-ne-maîtrise-pas-tout-son-pouvoir. Il est intéressant, pas caricatural, et évolue très nettement tout au long du roman. Il a un historique lourd, puisque son père semble avoir provoqué la mort de nombreuses personnes après être devenu fou, histoire qui le poursuit au début de sa vie mais aussi durant tout son apprentissage à l’école. Seul son pouvoir et ses efforts lui permettent d’obtenir le respect des autres. Son ami d’enfance, Malaki, qui l’accompagne partout, lui sert de protecteur et devient un guerrier aguerri. Il évolue moins que son comparse, et se met un peu en retrait dans le dernier tiers du roman. Les autres « post-ado » sont aussi bien crédibles, et suffisamment décrits pour qu’on retiennent bien leur spécificités. Les adultes sont aussi très présents dans ce récit plutôt initiatique, même s’ils sont un peu plus caricaturaux. On arrive quand même à avoir de bonnes surprises, même si le sens général de l’histoire est assez linéaire. J’ai adoré le personnage de l’émissaire, qui me rappelle les meilleurs héros Gemmeliens. Les dialogues entre les personnages sont clairs, mais ce n’est pas ce que je retiens de marquant dans le livre. À nouveau, ce n’est pas très original, on peut même s’amuser à trouver des paraphrases de Gandalf, ce qui est à mon avis autant de clins d’œils à Tolkien.



L’adversité pour les héros se situe à la fois à proximité – le Nemesis de Falco le suivant partout jusqu’à l’académie de guerre- mais cet aspect s’efface devant une double menace : celle bien entendu des Réprouvés, et celle en filigrane d’un possible coup d’état par l’une des factions au pouvoir. On apprend au cours du roman l’origine et la dangerosité de l’armée des Réprouvés, et à vrai dire la menace qui pèse sur les royaumes est terrible. Ce que l’on apprend sur les démons fait froid dans le dos, et à vrai dire on a peu envie qu’ils se propagent plus. Comme d’habitude dans ce genre de géopolitique en fantasy, les royaumes les plus éloignés ne croient pas à grand chose et n’envoient pas de troupes protéger les autres royaumes (Allô? Georges R.R. m’entends-tu ?). Le roman se concentre sur la politique d’un royaume, la Clémonce, avec de temps en temps quelques nouvelles concernant les autres contrées, et surtout celles où la guerre a lieu.



Le gros point fort est la cohérence de l’ensemble, le rythme général, même s’il retombe un petit peu lorsque les jeunes arrivent à la capitale du royaume pour y être formés. La fuite éperdue initiale fait ainsi place à la formation des jeunes adultes, et à la découverte de talents et leur perfectionnement. À des phases tranquilles succèdent des plans d’une rare intensité et d’un réalisme à couper le souffle. La qualité du livre tient en effet à ces seuls 4 ou 5 épisodes dramatiques. Parmi elles, la première scène avec un dragon est tout bonnement incroyable, on y (re)découvre ces créatures très connues sous un nouveau jour. Tout ce qui gravite autour des dragons dans le roman intrigue et se démarque de ce que l’on en connait. L’auteur a réussi à innover au niveau de leurs caractéristiques et de leur personnalité, et chaque apparition d’un dragon constitue une scène presque irréelle, chose que j’avais rarement ressenti en lisant un livre.



Enfin, dernier élément et pas des moindres : la magie. Très peu de mages de bataille existent dans ce monde, et ils maîtrisent un pouvoir énorme, capables à un seul homme de détruire une armée. Les scènes de combat du livre correspondent à l’on nommerait « gros-billesques niveau 50 » dans le monde du jeu de rôle, ça ne rigole pas un seul instant et la magie surpasse de loin toute forme de combat physique. Et heureusement, quand on voit ce qu’il y a à latter en face… Une magie qui semble moins puissante, celle des thaumaturges, coexiste. Ceux-ci partagent quelques pouvoirs avec les mages de guerre, à un niveau très inférieur.



En écrivant cette chronique, je me rends compte que je trouve à ce roman de très nombreuses qualités, alors que j’étais parti pour écrire quelque chose de plus tranché à la base, sur le mode « ça peut pas être si bien que cela » ! Ce livre constitue une redécouverte magnifique de la fantasy, apportant une toile de fond très classique, mais greffant dessus des personnages non seulement attachants, mais traitant surtout les moments forts avec une précision et un réalisme visuel que j’ai adoré. Une véritable lecture plaisir, s’adressant aussi bien aux nouveaux lecteurs de l’imaginaire, qu’aux vieux briscards comme moi, pas blasés, mais découvrant un souffle nouveau de la fantasy avec ce roman. Vivement la conclusion de cette histoire !
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Mage de bataille

Une armée de zombies menée par un démon, face à des royaumes défendus par des magiciens aidés de dragons, non, ce n’est pas le synopsis de mon futur roman (quoique…) mais le résumé très succinct de Mage de Bataille !



On est ici en pleine fantasy classique, avec un héros débutant gringalet maladif affublé d’un paternel maudit mais qui recèle un potentiel extraordinaire et qui va se muer en mage de légende, des méchants très méchants (des démons, hein, difficile de faire pire), des dragons mystérieux qui peuvent aider à sauver le monde (enfin, s’ils ne carbonisent pas celui qui les invoque), et des gentils, un bon copain un peu bourrin (fils de forgeron !) qui va devenir chevalier, une copine archère multiclassée noble mais meneuse de grandes gueules, etc…



Peter A. Flannery enfile les clichés comme d’autres les anneaux magiques et livre un gros roman (858 pages en V.O., découpé en deux tomes pour l’édition française) qui recèle peu de surprises. Bon, il est censé être destiné aux débutants en lecture de fantasy, ou aux vieux donjonneux nostalgiques (je plaide coupable), ou bien encore compléter l’offre de lancement d’A.M.I. avec un titre purement heroic fantasy. En tout cas, il m’a surtout fait penser au Magicien de Feist et un peu au Terremer de Le Guin.



A défaut d’originalité, le roman se lit plutôt bien même s’il aurait gagné à être un peu élagué. Ce premier tome se divise en fait en deux grandes parties, avec une bataille d’introduction désastreuse pour le camp des gentils, puis leur retraite et l’entraînement des (futurs) héros du tome 2. J’avoue que la seconde moitié m’a paru un peu longue et parfois laborieuse, et là aussi percluse de clichés, notamment avec un vieux-magicien-grincheux-mais-au-bon-coeur-sous-une-apparence-rustre. Bref, du classique, on te dit !



Question univers, là aussi, rien d’original, avec un monde d’inspiration médiévale européenne, où l’auteur a saupoudré des noms « alakon ». Franchement, un héros nommé Falco Danté ? Un autre Malaki ? Un pays nommé Thrace ? Un autre Férocie ? Ire (Wrath en anglais) ? Hum… J’ai aussi détecté quelques tournures de phrases un peu étranges, liées à la traduction par contre, mais rien de bien grave.



Le roman n’est pas mauvais, mais pas excellent non plus, notamment quand on a déjà lu des tombereaux de livres de fantasy (mais on n’est alors pas le « coeur de cible » comme disent les marketeux). Donc assez distrayant, oui, inoubliable, non. Le tome 2 sortira début janvier 2019, et devrait logiquement voir Falco se muer en mage qui va poutrer du démon et se faire des potes dragons, il y a pire comme avenir. Le lirais-je ? Sans doute pour avoir le fin mot de l’histoire sur l’origine des dragons, et puis parce qu’un bon démon est un démon mort, ’nuff said !



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Mage de bataille

Faites connaissance avec Falco et tous ceux qui l'entourent, venez chevaucher les dragons, combattez les possédés et les démons. Vous ne le regretterez pas et vous en ressortirez probablement aussi enthousiaste que moi. Mage de bataille c'est de la fantasy classique, oui mais de la sacrément bonne !



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Mage de bataille

Salut les Babelionautes

Avec le tome 1 de Mage de Bataille, Peter A. Flannery a réussi à tellement me captiver que je n'ai pas pus le lâcher avant d'en voir le mot fin.

Alors c'est un scénario que l'on rencontre souvent en fantasy médiévale, un monde assailli de toutes parts par les forces du mal incarnées par des démons.

Dans les Batailles, ceux qui meurent dans la peur sont immédiatement transformés en possédés et viennent renforcés les armées démoniaques.

En face d'eux, prêt a lutter jusqu'à la mort, des Mages, dont certains ont conquis la loyauté de Dragons.

Comme dans beaucoup de récits de ce type, le Héros est un être malingre et malade, fils d'un Mage ayant trouvés la mort dans de curieuses circonstances.

L'Univers imaginé par Peter A. Flannery est constitué par sept Royaumes, dont le plus important est dirigé par une Reine,un des deux très beau personnages féminin, nés sous la plume de l'Auteur.

Ensuite nous avons des Cadets ayant déjà affrontés le Mal en fuyant devant les forces des Ténèbres.

Des situations cocasses autours d'une amitié, qui pour deux d'entre eux, va évolué vers quelque chose de plus profond.

Sans oublié les Thaumaturges, dont on se doute qu'ils auront un rôle important sans savoir de quel côté basculera leur alliance.

C'est bien écrit et surtout traduit par Patrice Louinet, que je remercie, avec des scènes de Batailles et d'affrontements sont digne d'être comparées avec celles de David Gemmell et d'Abercrombie.

J'ai posé le tomes deux le temps de rédigé cet avis et je retourne auprès de Falco dés que j'ai posté ce message.
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Mage de bataille, tome 2

Inutile d’insister sur le fait que les méchants sont vraiment méchants et c’est bien là leur seule caractéristique. Plus proche du zombie décérébré que du vilain retors, charismatique et astucieux, que ce soit du possédés de base, en passant par l’Assassin pou encore le Marquis, c’est du mono-dimentionnel. Je suis même un peu déçue que la trame relative au Loup (je n’en dirai pas plus) n’aboutisse finalement qu’à une petite souris… Il y aurait eu mieux à faire.



Du côté des forces de la Lumière, il ne faut s’attendre à rien de notable concernant les compagnons de Falco. Que ce soit de Malaki à Jarek.



Mais…



Mais, il y a un mais. Peter Flannery nous propose une petite surprise avec Meredith, le thaumaturge qui a accepté de superviser sa formation de mage de bataille. Initialement, ce sont deux garçons que beaucoup de choses opposent, et donc, que rien ne destine à l’amitié. L’influence paternelle – d’un côté comme de l’autre – vielle à ériger une ligne de démarcation censée bannir tout rapprochement potentiel. Or, Falco ayant sauvé la vie de Meredith, ce dernier se sent redevable et va à l’encontre du souhait des Thaumaturges d’Ire qui « malheureusement » n’avaient personne à proposer pour cette formation… L’évolution va plus loin que cette amitié naissante, et c’est une petite surprise fort agréable.



Quant à Falco, l’atout maître, l’évolution est bien réelle, mais sans grande surprise. Qui avait des doutes sur ses capacités de mage parmi les lecteurs ? sur l’évolution de sa santé ? Qui a des doutes sur ses aptitudes offensives ? Sur l’appel futur de son compagnon de voyage ? Et sa couleur ?….



Nonobstant ces anticipations, la saveur d’un récit – surtout dans le registre de la High Fantasy – tient essentiellement au cheminement pour y parvenir, aux différents procédés choisis par l’auteur pour aboutir au résultat escompté par le lecteur (ou deviné). Peter Flannery s’en sort avec la manière et si cette évolution ne brille pas par son innovation, elle nous tient suffisamment en haleine.



Les différentes trames (Le sort d’Ire, le complot des thaumaturges, le secret derrière les dragons noirs, l’histoire d’amour de la Reine et de l’émissaire, et Falco mage de bataille) sont assez prévisibles dans leur dénouement – ou presque, car il y a des petites surprises.



Pour la « quête » principale, ce n’est guère un secret, après tout nous sommes dans la High Fantasy, il en va de même avec les pouvoirs de Falco Danté.



En revanche, sans être la trame du siècle, j’ai beaucoup aimé le rôle de Meredith dans l’affaire des thaumaturges et de ses recherche sur la Grande Possession. Il y a une dimension mystère qui renforce les soupçons de plus en plus prégnants de complot, et le sentiment d’une catastrophe à venir – ou passée. De plus cette partie participe à l’enrichissement du background des 7 royaumes d’Ire, et ce petit plus donne enfin un peu de corps à ces Terres désolées. AU passage, nous en apprenons plus sur les dragons, qui avait tendance à spwanner (apparaître au hasard) trop spontanément.



L’ensemble de ce canevas fonctionne parfaitement et donne un sentiment d’urgence et de fatalité au lecteur qui appréciera de ne pas se sentir un un chemin tout tracé et sans grande embûche. Si nous lisons ce roman, ce n’est pas pour se la jouer grand-mère tricote au coin du feu, mais bien pour avoir des pics d’adrénaline et vibrer au diapason de nos personnages. Rassurez-vous car cela va être le cas.

250 pages de folie



Sur les deux tomes, il y a des passages qui ne sont pas indispensables, surtout que je ne trouve pas l’auteur à son avantage dans les scènes posées (ou de rapprochement amoureux ou intime). Il y a des pistes qui n’ont pas donné tout leur potentiel, notamment celle relative au Loup. J’ai toutefois, bien apprécié l’ambiance autour de l’apprentissage de nos jeunes gens, tous les fils liés à l’écheveau des dragons, de la grande Possession, des thaumaturges ou encore de la lutte de pouvoir au sein du conseil royal (même si cela reste un peu succinct pour mon goût personnel).



En revanche, Peter Flannery fait fort et exprime toute sa fougue dans les scènes plus martiales. J’avais déjà souligné cette qualité dans le premier tome. C’est au-delà pour ce volume-ci.



Outre la bataille finale et les quelques escarmouches qui précedes, je retiens, l’initiation du jeune Falco Danté dans le Creuset. Tout analogie ou ressemblance avec la fameuse scène de Luke sur Dagobah dans les tunnels qui l’oppose à Dark Vador est voulue et même recherchée. Nous le sentions venir dès le début, avec l’aura noire qui s’en dégageait, et vous ne serez pas déçus. L’intensité va bien au-delà de ce qui se passe dans Star Wars, et ce clin d’œil – ou hommage à la saga – est rendu avec brio. Bravo.



Cependant, ce passage ne constitue qu’un amuse-bouche, comme les escarmouches ou les différents affrontements qui mènent jusqu’à la bataille sur les Collines des Trois Frères. Là, vous avez de quoi satisfaire les appétits les plus vorace en terme de spectaculaire. Pendant les deux-tiers du roman, la tension monte pour se conclure sur 200 pages au bas mot (manœuvres, contournements, scouts et la bataille proprement dite). Je devrais dire bataille au pluriel car nous en avons trois d’une intensité et d’une saveur remarquables.



Je ne vais rien dire de plus sur le contenu des affrontements, si ce n’est que c’est largement à la hauteur des espoirs que j’avais conçus pour ce deuxième tome. J’ai voulu lire quelques pages en me couchant, pour m’endormir en bonne compagnie. Mais, voilà, d’un paragraphe à l’autre, d’un chapitre à l’autre, une fois que le grand enjeu pivota sur vers sa conclusion, en plein cœur de la bataille, malgré l’heure (et sans sommeil – trop captivée), je n’ai pu lâcher le bouquin qu’une fois la dernière page lue. Il était alors 5 heure du matin quand je suis parvenue au mot « fin ». Aussi, M Dumay me doit-il une nuit de sommeil.



Sachez qu’en empruntant les routes des 7 royaumes d’Ire, vous avancerez sur des chemins « familiers », ponctués de complots, de moments d’amitiés et d’émotion, de chagrin et de pertes, ainsi que d’escarmouches violentes, pour aboutir à des batailles de grande envergure. Bien que tout ne soit pas parfait, ce deuxième tome à de quoi séduire même les lecteurs rompus à la Fantasy, surtout avec sa deuxième partie.
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