AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Peter Singer (48)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Black Trends : Un monde en rupture

Quelques scénarios intéressants, beaucoup très convenus.

Titre accrocheur (le « black » renvoie à la théorie du « black swan » pour traiter d’événements hautement improbables mais à l’impact extrême s’ils surviennent). Notons que chaque nouvelle est précédée d’une illustration en double-page. Elles sont toutes superbes. Leur auteur (DOFRESH. aka Roland Le Fur – insta) a un réel talent d’illustrateurs : certaines paraissent sortir directement d’un film.👏
Commenter  J’apprécie          00
Famine, Affluence, and Morality

Ce livre regroupe 3 essais de Singer, écrits à des époques différentes. Et pourtant, même le plus ancien datant des années 70 trouve encore aujourd'hui une résonance et une pertinence dans notre quotidien.

Lire Singer c'est une belle remise en question de soi et surtout de sa morale. C'est un texte qui dérange et dirige la lumière sur nos propres contradictions.
Commenter  J’apprécie          00
Black Trends : Un monde en rupture

Déjà embarqué dans la prospective avec le travail de la Red Team, les éditions des équateurs poursuivent leur réflexion sur les avenirs possibles afin de mieux s’y préparer. Cette fois, ce sont sept auteurices américains ou français qui s’y collent. On croise aussi bien Bernard Werber que Tochi Onyebuchi, dont les récits sont ensuite rapidement analysés par des spécialistes des questions abordées. Voyons quels futurs ils ont imaginé pour nous.



Comme le titre et la couverture l’indiquent, on ne doit pas s’attendre à des avenirs joyeux et roses. Le but de cet ouvrage est d’alerter les lecteurices et les décideurs de certains dangers qui nous menacent ou pourraient nous menacer. On a donc demandé aux auteurices d’imaginer ce qui pourrait déraper (davantage encore que maintenant pourrais-je ajouter de façon cynique). Ils et elles ont choisi des thèmes d’actualité (ou qui l’ont été) et les ont portés dans leurs retranchements. Ce qui est le travail normal de la SF : prendre un postulat de base actuel et se dire « et si ».



On se retrouve donc devant une série de « et si », tous plus dramatiques les uns que les autres. C’est le même principe que dans Ces guerres qui nous attendent 2030-2060 – Saison 2, où la Red Team, composée d’auteurices de SF et de scientifiques, proposait des scénarios à des militaires afin qu’ils s’entraînent à imaginer la guerre du futur et à ne pas être surpris par ce qui pourrait nous attendre. Ici, on s’adresse davantage à la société civile, même si l’armée n’est pas oubliée. Et ce dès la première nouvelle, « La plus étrange défaite » d’August Cole & P.W. Singer, où l’on s’aperçoit qu’il ne faut pas rater le coche des progrès technologiques. Sans cela, comme en 1940, on est rapidement débordé par un adversaire qui maîtrise une technique diablement efficace. Bernard Werber s’intéresse lui aussi à l’armée, mais sur le plan du renseignement et de l’espionnage. Dans « Le jeu du dragon », il reprend la comparaison (plus très originale) du plateau de jeu pour expliquer le monde : les Occidentaux se contentent de l’échiquier, infiniment plus limité que le plateau de go, aux possibilités innombrables.



D’autres se placent dans une perspective plus globale. Hervé Le Guyader analyse une théorie fascinante et inquiétante, celle des « Termites, Fourmis et Frelons ». Ou, comment manipuler des opinions publiques étrangères par des moyens de pression souterrains et doux (les termites) jusqu’à des actions brutales (les frelons). Convaincant, car très proche de ce que l’on perçoit par moments dans notre monde actuel. Tochi Onyebuchi place l’action de sa nouvelle en Afrique et parle, un peu comme dans L’Architecte de la vengeance, de la révolte de certaines personnes venues d’Afrique contre les anciens colonisateurs. Surtout quand ils continuent à sévir. De plus, le thème central est l’eau et sa possible utilisation comme moyen de pression et source de bénéfices faramineux pour des multinationales. Assez habile et réaliste, malgré quelques libertés propres à la licence poétique, relevées par le commentateur Stephen Smith. Reste « Magdalens » de Clémence Dargent, ou le cauchemar des masculinistes : des femmes décident d’éradiquer les hommes pour en finir avec les préjudices subies par leurs semblables depuis des siècles. Violent à souhait, mais pas intenable (à la différence de « Coucou les filles ! » nouvelle de Catherine Dufour publiée dans le très intéressant recueil publié au Bélial’ en 2020, L’Arithmétique terrible de la misère).



Le recueil est, on l’a vu, très hétérogène, tant dans les contenus que par les qualités littéraires. Franchement, certains textes me sont tombés des mains. Heureusement que les nouvelles étaient courtes, car une centaine de pages à ce rythme, et j’abandonnais. Car les auteurices étaient parfois tellement obnubilés par leur sujet que la narration passait au second plan. Et pourtant, c’est une nécessité dans un récit. Or, certains textes, comme « La plus étrange défaite » d’August Cole & P.W. Singer, ressemblent plus à des prises de notes décrivant un futur évènement, mais raconté de façon maladroite. Il m’a été difficile de m’intéresser vraiment au personnage. Dans « Alert » de Madeline Ashby, dont le thème (l’Arctique, avec des préoccupations proches de celles d’Étienne Cunge dans Antarcticas) m’intéressait pourtant bien, certaines ellipses étaient telles que je ne suis pas certain d’avoir tout bien compris. Quant au « Jeu du dragon » de Bernard Werber, je l’ai trouvé très convenu et trop peu original pour m’intéresser vraiment.



Enfin, les commentaires de quelques pages proposés après les récits ne sont pas non plus tous à la hauteur. Certains parviennent à prolonger la nouvelle, à permettre d’apprendre des éléments qui nourrissent la réflexion. D’autres se contentent de la paraphraser ou d’en féliciter l’auteur sans rien apporter vraiment. Quant à la postface d’Étienne Klein, elle est claire et précise : elle permet de finir sur une note positive.



Dans l’ensemble, je ne regrette pas ma lecture de Black Trends car elle m’a ouvert les yeux sur certains aspects de nos possibles avenirs, ce qui était à mon avis le but de ce livre. J’espère donc que ce genre d’exercice continuera, nous proposant des pistes de réflexion bien utiles en cette époque pleine de tensions et d’incertitudes.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          260
La libération animale



La libération animale est indéniablement le livre fondateur du courant antispéciste. Peter Singer n’a pas inventé ce mot (C’est en 1970 que Richard Ryder a créé ce mot (en anglais « speciesism ») par analogie avec les mots « racisme » et « sexisme ». Peter Singer reconnaît d’ailleurs qu’il doit ce mot Richard Ryder) mais il est celui qui l’a popularisé. La dénonciation des abominations que subissent les animaux non humains est incontestable car Peter Singer s’appuie sur les propres rapports rédigés par les criminels de l’expérimentation animale. Il n’invente rien, il les cite.

Le pire est que depuis sa parution en 1975, traduit dans une vingtaine de langues et vendu à près d'un million d'exemplaires, rien n’a changé. Les mêmes abominables crimes continuent.
Commenter  J’apprécie          10
La libération animale

C'est le livre fondateur du courant antispéciste. Écrit par le philosophe Peter Singer dans les années 70 et réactualisé dans les années 90. Il commence par décrire la maltraitance et la torture gratuite auxquelles sont soumis les animaux dans les laboratoires et les "fermes-usines", nous faisant partager en détail la souffrance vécue par ces pauvres animaux. "Un autre Treblinka" dira un autre auteur, créant la polémique liée à la comparaison avec la Shoah. Singer nous explique ensuite l'importance de pratique végétarienne sans laquelle les beaux discours ne servent à rien. Après une brève histoire de la philosophie de notre lien avec les animaux (déjà, Aristote se questionnait à ce sujet), il conclut sur la philosophie de l'antispécisme et se demande pourquoi le spécisme est durement enraciné dans notre culture, nous rendant tous responsables indirects de la torture animale.

Ceux qui me connaissent savent à quel point cette question est importante pour moi et accompagne ma pratique spirituelle. Je suis persuadé de l'interconnexion de tout et de tous sur cette Terre et dans l'univers, entre la matière et le vivant, ce qui est maintenant corroboré par la science. Sur ce principe, je m'efforce maintenant d'être en adéquation avec mes idées en respectant la vie animale. Pour autant, là où je vis, sur l'île de la Réunion, il est encore compliqué de suivre un régime purement végétarien (je ne parle même pas du véganisme), tant la culture est liée à la consommation de viande. Alors je m'adapte autant que je peux.

Ce livre peut sembler aujourd'hui daté, ce qu'il dénonce faisant l'objet de dizaines d'autres livres, pour autant, revenir à l'origine du mouvement est toujours nécessaire pour ne jamais oublier que les animaux sont des êtres qui ressentent la douleur et l'approche de la mort autant que les animaux humains que nous sommes. Les abattoirs sont des lieux à bannir de notre environnement. Selon le principe bouddhiste et hindouiste du karma, leur faire du mal est nous faire du mal.

Un livre que, bien sûr, je recommande vivement et je remercie chaleureusement la personne qui me l'a prêté.
Commenter  J’apprécie          280
La libération animale

C’est tout Peter Singer : sous ses allures paisibles de septuagénaire végétarien, ce philosophe amateur de surf, né à Melbourne en 1946 et titulaire de la chaire d’éthique de Princeton, adore bousculer les évidences, affichant même un goût pour la polémique qui frôle parfois le cabotinage.
Lien : https://www.nouvelobs.com/id..
Commenter  J’apprécie          10
L'Egalité animale expliquée aux humain-es

Une synthèse des arguments développés dans l'ouvrage fondateur "la libération animale" : il s'agit d'un excellent ouvrage à lire très rapidement (largement moins d'une heure !) pour comprendre non seulement ce que signifie l'antispécisme, mais également les bases sur lesquelles cette philosophie repose.

A mettre entre toutes les mains pour alimenter/entamer une réflexion sur le sujet.
Commenter  J’apprécie          00
21 penseurs pour 2021

Plus que jamais, l’année 2020 a été marquée par la pandémie de la Covid-19. Au-delà de la crise sanitaire, cette anthologie d’articles de presse a le mérite de nous interroger sur les événements sociétaux susceptibles de transformer durablement notre façon de vivre ou d’appréhender le monde. Terrorisme, racisme, sexisme, écologie, modèles économiques... Cette sélection philosophique est pertinente, facile à lire et propose un retour arrière éclairé sur l’actualité. Quand les penseurs analysent l’actualité, c’est avant tout notre futur qu’ils interrogent...
Lien : https://www.mediathequeouest..
Commenter  J’apprécie          00
Dialogue entre un carnivore et un végétarien

Pourquoi est-ce que je perds mon temps à lire ce genre de livre et à dire le mal que j'en pense. Un Freudien dirait peut-être que je me défends contre mon attirance pour le veganisme et l'antispecisme. Bon, je ne suis pas Freudien non plus.

Je suis tombé sur cet opus un peu par hasard et j'ai estimé que je pouvais consacrer une heure à sa lecture pour le cas où il s'agirait d'une discussion honnête. Avec Singer comme prefacier c'était mauvais signe, mais bon...

Et donc c'est tout sauf une discussion honnête. La forme du dialogue philosophique permet de démontrer à peu près n'importe quoi. Elle consiste en effet à opposer au porte-parole de l'auteur un pantin inconsistant qu'on autorisera pas à réfuter ce qu'on veut lui faire admettre et au lecteur du même coup. le Dialogue ne déroge pas à la règle et le malheureux C. est presque convaincu à la fin. L'auteur l'autorise à réfléchir encore un peu, mais il est fichu. Il a devant lui un avenir radieux de steaks au soja.

Il est vrai que V. ne fait pas dans la dentelle : il lui propose par exemple de s'imaginer que Dieu descend du Ciel pour annoncer à C. que de deux choses l'une : soit il se trompe sur l'éthique animale, soit il se trompe sur la réalité de la table qui est devant eux Et le pauvre C.d'opter en faveur de la réalité de la table, alors que tout debateur doté d'un minimum de bon sens aurait répondu à V. que ce n'était pas Dieu qui posait l'alternative mais lui, que rien ne l'obligeait à en accepter la pertinence et qu'il pouvait très bien soutenir qu'il ne se trompait ni sur l'un ni sur l'autre.

J'insiste là-dessus parce que cet argument est le comble du sophisme : il peut être recyclé pour"démontrer" n'importe quoi. Il me suffit en effet de remplacer le premier terme de l'alternative par ce que je veux: "tu ne trompes sur la rotondité de la terre", "tu te trompes sur les croyances de ceux qui pensent qu'Hilary Clinton est un lézard pédophile ; ils ont peut-être raison" ou mieux"tu te trompes en croyant que les animaux sont des êtres sensibles. C'est Descartes qui a raison !". Après tout il me suffit de prendre pour porte-parole mon deus ex machina qui peut tout aussi bien être complotiste qu'animaliste pour me complaire. Cela me rappelle une scène de" Manhattan" de Woody Allen : dans la fille d'attente d'un cinéma, Woody à une discussion sur la pensée de Mc Luhan. Pour y mettre fin, il se dirige vers un panneau publicitaire, derrière lequel il trouve McLuhan et lui demande bien d'arbitrer la querelle, ce qu'il fait en disant au contradicteur de Woody qu'il n'a rien compris à ses théories. Et Woody de conclure : on aimerait vivre des scènes comme ça dans la réalité. Mais on peut ! Enfin, peut-être pas dans la vraie vie, mais dans un livre de philo capilotractee sûrement.

Et tout à l'avenant comme il sied dans cette forme littéraire.

Le plus insupportable est sans doute la condescendance de l'auteur à l'égard des malheureux égarés qui n'ont pas encore vu la lumière et que la postérité ne manquera pas selon lui de ranger au niveau des cannibales et des marchands d'esclaves. Sur le jugement de la postérité, on aimerait lui faire remarquer que la doctrine du végétarisme est vieille d'environ vingt cinq siècles, et que son triomphe tardera peut-etre encore un peu.

Et il ne nous fait même la grâce de nous prendre pour des salauds (je lui en reconnais tout à fait le droit, puisque je persiste et persisterai sciemment dans ce qu'il tient pour une conduite immorale) refusant de changer nos habitudes carnivores en toute connaissance de ce qu'elles impliquent, l'acceptant et n'y voyant rien de contraire à nos conceptions morales, mais préférant au contraire nous voir comme des imbéciles et des inconscients à convertir.

Et les vegans s'étonnent parfois que nous ne les aimions pas. Mais personne n'aime les missionnaires et les donneurs de leçons.

Pour avoir un avis plus éclairé sur toutes ces questions, voir par exemple"lettre ouverte aux mangeurs de viande de" de Paul Ariès

Addendum. Sur les expériences de pensée. Les antispecistes aiment beaucoup les expériences de pensée, plus facile à conduire que les expériences scientifiques...On en trouve dans ce livre : une sombre histoire de cochons, par exemple. A partir de quel nombre de cochons est-il légitime, pour les épargner, de sacrifier une vie humaine ? Et s'il s'agit d'un handicapé et de cochons en bonne santé ? Enfin c'est ce que j'ai compris.

Ces expériences sont inspirées par l'utilitarisme de Bentham : il faut agir de manière à infliger le moins de souffrance possible au plus grand nombre possible. Les disciples de Bentham aiment beaucoup les expériences de pensée, notamment sur la question de savoir qui il faut choisir d'écraser lorsqu'on est obligé d'écraser quelq'un. Pour arriver à la conclusion qu'on souhaite, tordre les variables autant qu'il faut. Très vite, l'adversaire ne sait plus où il en est. C'est le but. (Accessoirement, il faudrait sans doute interdire la conduite des véhicules à moteur aux disciples de Bentham. Et

Il existe une célèbre expérience de pensée : j'interroge un terroriste qui a caché une bombe dans la ville. Elle va exploser dans une heure et tuer de nombreux civils, enfants compris. Dois-je le torturer ? Telle que posée, l'expert a pour but de me faire répondre positivement. Mais en réalité le débat est fausse et cette situation ne se rencontrera jamais : d'abord je ne peux être sûr que le terroriste sait où se trouve la bombe. Je risque donc de torturer un innocent. Ensuite il ne parlera peut-être pas, ou pas à temps, ou il peut donner un faux renseignement, ou il peut mourir avant d'avoir parlé.

J'ai conscience d'avoir sérieusement digresse, mais c'est un point intéressant. Il montre à quel point il faut se méfier des soi-disant spécialistes de l'éthique, fausse discipline qui permet toutes les contorsions, qui seraient selon l'auteur, quasi-unanimes dans leur condamnation morale de l'alimentation carnée. Par parenthèse bel exemple d'argument d'autorité !

Accessoirement, pour faire un peu de vraie science :

Les acides aminés d'origine animale sont essentiels pour le bon fonctionnement des fonctions cérébrales, et particulièrement pour le développement du cerveau chez les enfants. Il est criminel de les en priver. Le lait de soja pour les nouveaux nés est un scandale.

-la consommation de viande a joué un rôle essentiel dans le processus d'hominisation

-pour pallier les carences de leur alimentation, les vegans doivent se bourrer de compléments alimentaires et de vitamine dont les effets sont mal maîtrisés

-le"steak de soja" est bourré d'agents de texture et de saveur sans quoi il serait immangeable. Vous avez dit ,"bio"?

-la culture du soja détruit les forêts. Les labours profonds qu'elle nécessite détruisent les sols. Je sais que le soja sert aussi à l'alimentation animale. Mais le bétail peut se nourrir de fourrages. Pas les humains.

Les vegans sont indirectement les ennemis de l'environnement et de la biodiversité. Il est vrai que les plus francs avouent qu'ils s'en fichent.

Mais quel dommage que l'auteur n'est pas cru nécessaire d'informer le malheureux C de tout cela avant de le lancer désarmé dans la discussion. Ce qui prouve encore la malhonnêteté intellectuelle du procédé. Il est facile de répondre aux objections qu'on a soulevé soi-même

Commenter  J’apprécie          22
Théorie du tube de dentifrice

Un livre passionnant sur la vie et les combats d'Henry Spira, un homme qui a réussi avec peu de moyen, grâce à sa confiance en lui et en ses combats, à faire bouger les choses, sans haine et sans violence. En 2021, ses méthodes font rêver lorsqu'on voit avec quelle facilité certains combats sombrent dans la violence ou poussent ses membres à être manichéen. Plus que jamais, il faut se rappeler qu'il faut de l'empathie pour son ennemi, si on souhaite faire évoluer les choses.
Commenter  J’apprécie          30
Dialogue entre un carnivore et un végétarien

Michael Huemer, un grand philosophe analytique et antispéciste franchement agréable à lire. Plus que quiconque - à part peut-être Singer - il rend la philo plus qu'intéressante. Sa plume est drôle et incisive. J'adore flâner sur son blog "fakenous.net".
Commenter  J’apprécie          00
Théorie du tube de dentifrice

Henry Spira (1927-1998) est un activiste américain, défenseur de la cause animale, modèle de Brigitte Gothière et Sébastien Arsac, les fondateurs de L214. Jeune, Spira milite tous azimuts.Il est engagé politiquement, syndicalement et prend part à la lutte pour les droits civiques des Noirs. En 1974 il assiste à un cours de Peter Singer sur la libération animale. Il décide alors d'appliquer à la défense des droits des animaux les méthodes qui ont fonctionné pour les droits humains. C'est à dire la négociation et l'amélioration progressive de la situation par petites victoires successives plutôt que le tout ou rien qui débouche plus souvent sur rien que sur tout.



Spira constitue autour de lui une coalition de personnes et d'associations. Ils vont lutter d'abord contre l'expérimentation sur les animaux. Ils pointent en priorité des tests cruels et même pas pertinents pour la santé humaine. Leur action a poussé des entreprises, notamment dans le domaine des cosmétiques, à mettre au point de nouveaux tests, beaucoup plus économes en vies animales. Le deuxième combat d'envergure c'est celui en faveur des animaux de boucherie et contre l'élevage industriel (poulets en batterie, conditions d'abattage). Là aussi des progrès sont obtenus en mettant la pression sur des marques soucieuses de leur image.



J'ai trouvé plutôt intéressante l'histoire de ce personnage que je ne connaissais pas du tout. Lui et Peter Singer étaient manifestement proches, ils se sont inspirés et influencés mutuellement et l'auteur fait de son ami un portrait très élogieux. Henry Spira est quand même quelqu'un qui a beaucoup travaillé en solitaire malgré le comité qui l'entourait. Il prenait seul les décisions finales ce qui me fait penser à un despote éclairé. Je préfère la démocratie.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          10
21 penseurs pour 2021

2020 aura été une année « sans précédent », entre l’effondrement écologique, la pandémie mondiale et même l’invasion du Capitole par des partisans de Trump, jusqu’ici impensables. Afin de mieux nous préparer à l’année 2021, de grands textes parus dans la presse internationale l’an dernier ont été sélectionnés par la rédaction de Philosophie magazine pour tenter de relier certains sujets entre eux et donner du sens au présent. L’objectif : (re)penser l’événement qui s’est produit. Ces textes, écrits par 21 philosophes, écrivains, sociologues et historiens, permettent à 21 penseurs de nous livrent leur vision du monde sur les sujets phares de 2020, probablement toujours d’actualité cette année et ainsi, de nourrir notre réflexion.



Bien évidemment, la pandémie de la COVID-19 est au cœur de toutes ces réflexions. En effet, elle a été à la fois le révélateur et l’amplificateur de nos forces et de nos faiblesses, mais aussi de nos fractures et de nos interdépendances. Ainsi, on trouve des articles aussi divers qu’une invitation à ralentir dans nos sociétés, les inégalités soulevées par le télétravail, un hommage poignant à Samuel Paty, la cancel culture à travers Harry Potter… A titre d’exemple, un parallèle intéressant est dressé entre les mouvements Black Lives Matter et #Metoo, dans la mesure où ils évoquent la dévalorisation et la domination des corps et sont décryptés en ce sens. Cela nous permet d’avoir un autre regard sur ces événements, un regard d’expert mais aussi une interprétation différente pour voir le monde autrement. Un article un peu provocateur intitulé « Save the planet » nous interroge sur notre véritable volonté : souhaitons-nous réellement sauver la planète, qui perdure depuis des millénaires bien au-delà des espèces, ou l’environnement qui permet la survie de l’espèce humaine – et par extension, l’espèce humaine ? Il s’agit d’une panoplie d’articles que j’ai trouvé très intéressants et bien choisis pour mieux appréhender le monde qui nous attend en 2021, peut-être avec davantage de philosophie !

Commenter  J’apprécie          21
21 penseurs pour 2021

Un an déjà....

Comme ça passe quand on y repense. C'était même pas hier et ça fait pourtant un an.

Un an déjà, qu'une certaine série philo des années 2020 a vu le jour avec sa première saison : « 20 penseurs pour 2020 ». le principe en est simple, une anthologie des meilleurs articles parus dans la presse internationale l'année d'avant.

L'an dernier, j'émettais l'idée pour la première que l'originalité des concepts les éloignait d'un recueil de brèves de comptoir, bien qu'une forme de philosophie pouvait aussi s'entendre dans les bistros. Je confirme le truc pour cette année encore.

Oui je sais, tous les bistros ont fermé entre-temps.

Voici donc pour cette deuxième, « 21 penseurs pour 2021 », une liste non exhaustive, de résumés (très succincts) d'articles aux concepts philo bien tournés et développés (dans le livre), que vous n'avez pas entendus dans les bistros :

- la possibilité d'une décélération initiée par le politique démontrée par la pandémie

- la limite des systèmes ultralibéraux des USA ou de la Grande-Bretagne pendant la pandémie

- inégalité de la vulnérabilité face à la propagation d'une maladie aux USA

- le télétravail comme vecteur d'évolution de la géographie des centre-villes

- un état mondial ? « Comme si ce minuscule être vivant était venu en messager pour défier notre humanité mondialisée et révéler son impuissance, lui offrant une dernière chance pour prendre conscience d'une communauté de destin »

- le capitalisme favoriserait la zoonose (transmission des maladies d'animaux vers humains)

- débat d'idées autour du dilemme des soins à conditions égales impossibles pour deux patients : l'âge doit-il être le critère sélectif ?

Bon tout ça pour dire, on se doute, il est question de ce que vous savez, comment pourrait-il en être autrement. Ça fait un an que l'on ne parle que de ça. Et de météo peut-être aussi un peu, au creux d'une vague certainement. Ou alors du réchauffement climatique, comme dans l'article de Bruno Latour qui se demande si on ne devrait pas passer d'une lutte des classes sociales à une lutte des classes géosociales  (Ou comment en finir avec le partage des richesses pour préserver l'environnement). On aurait parlé de Trump aussi. le recueil ne l'ignore pas, en interrogeant la survie du trumpisme après le règne de son créateur, mais aussi dans un autre article qui décrypte la révolte de certains dirigeants dont Trump, Bolsonaro ou Erdogan, empruntant à la population la haine des élites en place et dénigrant la démocratie, alors qu'ils proviennent eux-mêmes des élites.

A-t-on réellement parlé de cancel culture dans les foyers ? Peu importe, car le papier d'Helen Lewis se révèle bien intéressant, en mettant en regard la génération des milenials qui coupent le cordon avec Harry Potter et son autrice, sujette à polémique sur la question des transgenres.

Intéressant et surtout accessible, comme tous les articles ou presque d'ailleurs, à picorer au gré des envies et des humeurs.

Néanmoins, le recueil dans son ensemble m'a paru moins passionnant que l'an dernier, sûrement que la répétition de l'axe Covid/économie/politique n'y est pas étrangère.



Un grand merci à Babélio et Philomag pour l'envoi de ce recueil d'articles, dans le cadre de masse critique.

Commenter  J’apprécie          420
21 penseurs pour 2021

Cet ouvrage publié chez Philosophie Magazine Éditeur regroupe 21 articles écrits par des philosophes, des écrivains, des sociologues ou encore des historiens et parus pendant l’année 2020. Avec la pandémie en cours, la plupart des articles disent un mot sur la Covid-19 et ce qu’elle change dans nos vies.

Ce que j’ai bien aimé, c’est que les articles sont sur des thèmes variés. De plus, ils ne sont pas trop longs ce qui permet de ne pas s’ennuyer, j’ai d’ailleurs préféré les articles où il y avait des interventions des journalistes, cela rend le texte plus dynamique. Je pense que l’article que j’ai préféré est celui sur le télétravail, je l’ai trouvé intéressant et relativement facile à lire. Au contraire, je n’ai pas aimé l’article sur Samuel Paty à cause du parti pris de la philosophe de tutoyer Samuel Paty et de l’apostropher par son prénom.

J’ai reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique et j’ai trouvé intéressant d’avoir un résumé de grands articles de l’année passée.
Commenter  J’apprécie          20
Dialogue entre un carnivore et un végétarien

Pas aussi simple à comprendre que l'auteur le pense.

C'est un dialogue, plusieurs dialogues entre 2 amis, un végétarien et un carnivore et tous les 2 sont forts de leurs convictions et tentent de démonter celles de l'autre. ça ne se résume pas à contrer des idées reçus et très courantes comme "Hitler était végétarien" ou "le lion mange la gazelle", même si c'est évoqué. C'est plus un échange de valeurs philosophiques, si je peux m'exprimer ainsi, et parfois c'est pas trop simple de suivre leurs cheminements respectifs. Et pourtant je suis végétarienne. Mon point de vue n'est pas tout à fait le même que le végétarien concernant les insectes et les mollusques et mes raisons, même si elles sont éthiques ne sont pas que celles là.
Commenter  J’apprécie          34
The Expanding Circle

Un essai fondateur, qui fait plaisir à lire. Enfin, un philosophe qui sait parler de la science, et qui l'utilise pour faire avancer sa réflexion, y compris sur un domaine - la philosophie morale - qui semble à première vue être la dernière chasse gardée de la philosophie.

En intégrant l'état de la science en biologie, Peter Singer arrive à donner des débuts de réponses vraiment convaincantes sur quelques unes des questions les plus cruciales de la philosophie : quelle est la nature de l'homme ? Est-il bon ? Quels sont les éléments éthiques communs à l'ensemble de l'humanité ? Existe-t-il un progrès en matière de morale, et quel sens a ce progrès ?
Commenter  J’apprécie          20
Les animaux aussi ont des droits

Ce livre a changé ma vie. Il est rédigé sous forme d’interview à trois personnes engagées pour les droits des animaux. Après l𠆚voir lu, je suis entrée dans le végétarisme. Tous les reportages que j𠆚vais pu voir n’ont jamais eu un tel impact et je vous recommande vraiment de le lire. Personnellement il m𠆚 fait prendre conscience de beaucoup de choses et est un livre indispensable pour l𠆚venir.
Commenter  J’apprécie          10
Théorie du tube de dentifrice

Un livre très inspirant, qui pousse encore une fois à nous faire comprendre qu'on peut faire bouger les choses. Pas la peine d'être connu, riche ou important, tant qu'on a la motivation et des idées derrière la tête. Cet homme a réussi là où d'autres ont échoués malgré moult manifestation ! J'aime la manière dont il a vécu sa vie, et sa vision des choses. Un livre à lire pour se rendre compte que nous aussi, on peut faire quelque chose.
Commenter  J’apprécie          30
La libération animale

Cet essai antispéciste (= militant pour la fin d'une discrimination basée sur l'espèce) est écrit en 1975 par un philosophe australien spécialiste des questions éthiques. Il propose d'élargir le périmètre de notre morale aux animaux, parce que ce sont des êtres souffrants. Un livre devenu référence, car il a posé les bases de l'éthique animale. Peter Singer promeut le végétarisme car dans l'élevage industriel, l'animal est élevé et tué dans la douleur. Il ne dit pas que nous sommes tous égaux ou que toutes les vies ont la même valeur ; il dit qu'une réduction maximale de la souffrance est souhaitable, pour les animaux qui, quoique différents, méritent notre considération. Il étoffe ses arguments de chapitres historiques qui montrent la longue histoire de la domination de l'humain sur "l'animal non-humain" (son vocabulaire est le reflet du pas de côté qu'il effectue, déstabilisant nos hiérarchies habituelles). Il détaille aussi les différents modes d'exploitation animale : les tristes vies des poules en batterie, des veaux et cochons, etc. loin de l'imaginaire rural idyllique de la ferme... le dernier chapitre répond aux différentes objections qui peuvent être faites. En bref, c'est un essai courageux et militant qui fait beaucoup réfléchir.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Peter Singer (335)Voir plus

Quiz Voir plus

Ne faut-il pas découvrir un nouveau Thriller ?

Nous conduit-il dans une littérature spécifique ?

Pas du tout
Non littéraire, mais addictif
Nouveau style
Oui, l'approche littéraire y est

4 questions
6 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}