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Citations de Pétrus Borel (66)


Naguère encore un rien m’émerveillait.
Mon cœur d’enfant, sous une barbe grise
Mal assoupi, souriant, s’éveillait
Pour un parfum du ciel ou de la brise.
Mais aujourd’hui le plus doux frôlement,
Les feux du soir, le chant des hirondelles,
Rien ne m’émeut, — marbre sans sentiment !
Mon âme a perdu ses ailes !
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Que de fois on eût vu dans des ennuis extrêmes
Notre âme, tout au fond, recousant ses souliers !
Notre âme haletant sous ses ailes d’Icare !
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Il est un temps où nous cessons d’être injustes et barbares ; c’est celui où notre dissolution prochaine nous force à descendre dans les ténèbres de notre conscience, et à nous apitoyer sur les chagrins, les peines, les malheurs et les infortunes que nous avons causés à nos semblables.
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Hélas ! la face humaine est un rideau de théâtre chargé de peinture et de fard, au travers duquel rien ne transpire, pas même les apprêts de la plus sombre tragédie.
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Les peines cachées ont une raison plus cachée encore, que l’esprit le plus fin sait rarement pénétrer.
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À mesure que j’avance dans cette vallée de larmes, mon pied soulève un tourbillon de mélancolie qui s’attache à mon âme comme la poussière s’attache au manteau du voyageur.
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En extase, enivré, je n’ai plus rien d’humain ;
Sur mon corps allégi mon âme se déborde,
Goutte à goutte en rosée ; et semblable à la corde
D’un théorbe d’argent palpitant sous la main
D’un ange prosterné… sous mes pieds fuit la terre,
Je ne suis plus qu’un son ! un reflet ! un mystère !…
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Tous bas, mon âme honteuse
Bénissait ta voix flatteuse.
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J’ai caressé la mort, riant au suicide,
Souvent et volontiers quand j’étais plus heureux ;
De ma joie ennuyé je la trouvais aride,
J’étais las d’un beau ciel et d’un lit amoureux,
Le bonheur est pesant, il assoupit notre âme.
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- Je désirerais, comme j'ai déjà pris la licence de vous le dire, que vous me guillotinassiez.
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Tantôt des hourras affreux, tantôt des ricanemens et des bruits de cuivres, qui se prolongeaient de groupe en groupe dans l'obscurité, et s'affaiblissaient comme des rires sataniques que promènent des nuées.
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Mais quand l'être, pour lequel une femme est la moins sympathique, souffre malheureux pour elle, rien ne peut la défendre d'un doux sentiment qui s'épanouit en son âme ; elle n'a point d'amour, il est vrai, mais elle a bien de la pitié ! …
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Tout ce qui fait ressouvenir de nos pères à nous, de nos aïeux trépassés sur notre France, jette dans le cœur une religieuse mélancolie. Honte à celui qui n'a pas tressailli, dont la poitrine n'a pas palpité en entrant dans une vieille habitation, dans un manoir délabré, dans une église veuve !
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Qu'on n'accuse pas les Vandales et l'ignorance de destruction : les Vandales ne font pas la guerre aux monuments, l'ignorance est respectueuse. (8)
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Il fut aussitôt annoncé et introduit auprès d'elle. Entourée d'écritoires, de rouleaux de papiers et de paperasses, elle étoit seule, en riche toilette; atournée avec ce soin recherché qui ne peut être celui de touts les jours; ce soin de parure qui trahit le premier sentiment de la jeune fille, comme le dernier sentiment de la femme.
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Le thrône a perdu son prestige, ce n'est plus rien : maintenant un thrône est un thrône, un Roi est un Roi, pas plus! Désormais qu'on ne me serve plus à dîner de la rouelle de veau; le veau est une viande visqueuse; elle me fait mal. Le présent est sombre, mais l'avenir m'effraye plus encore. La philosopherie a corrompu le peuple. Tout me brave!... Je suis malheureux!... Ma personne inviolable et sacrée a été outragée... Pompon, toi qui est si soigneuse de ma gloire, venge-moi!
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HEUR ET MALHEUR



Extrait 2

Car du cerveau du Barde, arabe cassolette,
Il s'élève un parfum dont l'homme est enivré. ‒
C'est un oiseau, le Barde ! il doit rester sauvage ;
La nuit, sous la ramure, il gazouille son chant ;
Le canard tout boueux se pavane au rivage,
Saluant tout soleil ou levant ou couchant. ‒
C'est un oiseau, le Barde ! il doit vieillir austère,
Sobre, pauvre, ignoré, farouche, soucieux,
Ne chanter pour aucun, et n'avoir rien sur terre
Qu'une cape trouée, un poignard et les Cieux !
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HEUR ET MALHEUR



Extrait 1

J'ai caressé la mort, riant au suicide,
Souvent et volontiers quand j'étais plus heureux ;
De ma joie ennuyé, je la trouvais aride,
J'étais las d'un beau ciel et d'un lit amoureux.
Le bonheur est pesant, il assoupit notre âme.
Il étreint notre cœur d'un cercle étroit de fer ;
Du bateau de la vie il amortit la rame ;
Il pose son pied lourd sur la flamme d'enfer,
Auréole, brûlant sur le front du poète,
Comme un pignon d'un temple un flambeau consacré ;
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À Jules Vabre, architecte

De bonne foi, Jules Vabre,
Compagnon miraculeux,
Aux regards méticuleux
Des bourgeois à menton glabre,
Devons-nous sembler follet
Dans ce monde où tout se range !
Devons-nous sembler étrange,
Nous, faisant ce qu’il nous plaît !

Dans Paris, ville accroupie,
Passant comme un brin sur l’eau,
Comme un vagabond ruisseau
Dans une mare croupie.
Bohémiens, sans toits, sans bancs,
Sans existence engaînée,
Menant vie abandonnée,
Ainsi que des moineaux francs
Au chef d’une cheminée !

Chats de coulisse, endêvés !
Devant la salle ébahie
Traversant, rideaux levés,
Le théâtre de la vie.
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Ils était goulument penchés sur la table, semblant deux loups se disputant une carcasse; mais leurs interlocutions sourdes et brouillées par la sonorité de la salle contrefaisaient les grognements d'un porc.
L'un était moins qu'un loup, c'était un accusateur public. L'autre plus qu'un porc, c'était un préfet. Tous deux, vêtus de noir, portaient, comme les médecins, le deuil de leurs assassinats.
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