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Critiques de Philip Kerr (1371)
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La trilogie berlinoise

Ayant déjà émis un avis sur chacun des titres de cette trilogie, je vais me contenter de résumer un ressenti global sur une lecture marquante, marquante si l'on considère que rarement un contexte et une atmosphère n'auront à ce point été captivant au point de reléguer pratiquement les intrigues au second plan, les rendant presque accessoires à l'Histoire.



"L'Été de Cristal" dont l'action se déroule en 1936 en pleine montée du national socialisme Allemand.

"La pâle figure" dont l'action se déroule en 1938 à la veille de la seconde guerre mondiale.

Et enfin "Un requiem allemand" qui nous projette en 1948 au lendemain de la défaite Allemande dans un Berlin en ruine et sous la coupe réglée des alliés.



Bernie Gunther est la parfaite incarnation du détective privé de roman noir, il a une grande gueule et il n'est pas un enfant de cœur, j'ai aimé le développement de sa psychologie à travers ces trois tomes, notamment le dernier qui révèle l'homme derrière la façade.

Des romans noirs, voire très noirs, des enquêtes menées "tambour battant", des rencontres avec des personnages historiques et l'Histoire en toile de fond racontée sans fard, une ambiance délétère et franchement inquiétante.

Des ingrédients remarquablement agencés, un style percutant à la première personne, de l'humour (noir évidemment), de bonnes intrigues et à l'arrivée nous avons quelque chose d'assez unique, c'est un auteur qu'il faut absolument rencontrer.

Mon seul bémol, il n'y en a qu'un, sera pour regretter certaines facilités dans le scénario, mais pour ce qui me concerne, l'ensemble est incontournable.
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Bernie Gunther, tome 14 : Metropolis



Je remercie les Éditions du Seuil et Babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une opération masse critique spéciale, de ce beau cadeau que constitue l'ultime enquête de Bernie Gunther par le regretté Philip Kerr.



Avant de me plonger dans une nouvelle aventure du policier Gunther, je réfléchis très fort si je n'ai rien oublié d'important ou urgent qui risque de venir perturber ma lecture et si mon gang de félins a assez de nourriture, de lait et de friandises pour ne pas venir quémander dans les quelques heures qui vont suivre.



Cette quatorzième enquête de Bernie Gunther est sortie l'année dernière en Angleterre, un an après la mort de Philip Kerr d'un cancer en mars 2018 à l'âge de 62 ans seulement.



Pour cette dernière enquête l'auteur nous ramène à l'Allemagne de Weimar qui a succédé à l'empire des Hohenzollern après la défaite de la Première Guerre mondiale et la fuite de l'empereur Guillaume II (1859-1941) aux Pays-Bas.

Nous sommes en 1928 et notre héros est nommé inspecteur de police à la Kripo ("Kriminalpolizei" - police criminelle) de Berlin par le grand chef Bernhard Weiss (1880-1951), avocat et Juif, qui sera bientôt obligé par les nazis de s'exiler en Angleterre.



Berlin avec plus de 4 millions d'habitants est surpeuplée et une inflation historique a en 1923 condamné une bonne partie de cette population à la misère. Ce sont comme souvent les femmes qui trinquent le plus. Réduites au chômage après la perte de leur emploi dans l'armement pendant la guerre et fréquemment supposées prendre soin d'un mari rentré du front invalide ou estropié. Fatalement, un bon nombre de femmes et filles se feront, pour simplement survivre, prostituée occasionnelle ou trouveront le chemin des cabarets qui polluent dans la capitale allemande. Et des cabarets plus sinistres et vulgaires que celui que l'inoubliable Liza Minnelli nous a présenté dans le film célèbre de 1972, inspiré par les best-sellers de Christopher Isherwood "Adieu Berlin" et "Berlin Stories".



Et notre Bernie est chargé d'un dossier type pour l'époque et l'endroit officiellement et inoffensivement nommé "l'affaire Station Porte de Silésie". Une horrible histoire de jeunes prostituées assassinées et scalpées. Sur le lieu du crime aucune trace exploitable ni de scalp !



En épluchant le dossier, l'inspecteur fait la connaissance des pauvres victimes qui sont ainsi présentées au lecteur.

Il y a :

- Mathilde Luz, 27 ans, trouvée dans sa robe de C&A avec son eau de Cologne 4711, qui s'est faite "shontes" (putain en Yiddish) pour payer son loyer. D'après le rapport d'autopsie, elle était enceinte.

- Helen Strauch, 24 ans, dont les parents avaient divorcé et la mère s'était jetée, même pas 9 ans avant, dans le Landwehrkanal. C'est en perdant son boulot dans une brasserie que la jeune Helen a décidé de tapiner.

- Louise Pabst, un travesti prénommé à la naissance Fritz, qui travaillait chez Wertheim (une grande surface) le jour et qui fréquentait la nuit des cabarets. Comme les autres, il/elle a été frappé d'un coup de marteau qui lui a brisé la nuque, mais Pabst a survécu et se trouve à l'hôpital, sans avoir, comme porteur de perruque, été scalpé.

- Eva Angerstein, 27 ans aussi, sténographe chez Siemens et prostituée de fin de mois, lorsqu'il lui manquait des sous juste avant de recevoir sa paie. Mode opératoire de l'assassin pareil et aucun témoin.



J'arrête ici ma petite présentation en soulignant que pour Bernie Gunther l'enquête ne sera nullement une sinécure, compte tenu du peu d'indices dont dispose la police : que l'assassin fume des cigares, porte des boutons de manchette de franc-maçon, et a probablement des devises étrangères dans sa poche.

Pabst, à l'hôpital, ne se souvient de rien, mais un passant a entendu quelqu'un dans les parages siffloter une mélodie de "L'apprenti sorcier" du compositeur français, Paul Dukas.



Cette intrigue policière, qui comporte de sacrées surprises, est située dans une Sodome et Gomorrhe moderne et européenne, comme toujours très bien recherché et documenté par l'auteur.



Le décès de cet auteur est une perte importante pour la littérature policière de qualité. Peu avant sa mort un éditeur anglais avait qualifié Philip Kerr comme "le Graham Greene de notre temps". C'est exact qu'ils avaient tous les 2 le don de l'observation minutieuse et de la formulation originale et élégante. Tous les 2 ils ont eu la même aversion d'injustice et de corruption, comme Greene de ce maire connu du Midi de la France.

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Bernie Gunther, tome 14 : Metropolis

Je remercie les Editions du Seuil et Masse critique pour ce magnifique cadeau !



Metropolis est un polar historique à l'humour et à l'analyse acerbes et qui possède une cadence parfaitement rythmée.



Roman posthume qui vient boucler la boucle des zigzags temporels dans lesquels nous ont entraîné Philip Kerr, couvrant presque trois décennies ; la toute première enquête de Bernie Gunther nous arrive après toutes les autres et cela ne fait que rajouter une meilleure compréhension de son parcours et d'insuffler encore de l'épaisseur au personnage qu'on a côtoyé sur tant d'aventures.

Le jeune Bernie Gunther qui débute à la Kripo en a déjà vu passablement d'horreurs mais il est encore optimiste et croit encore à l'ordre et à la justice.



L'auteur écossais fait un joli parallèle entre Berlin et Babylone. Berlin en 1928 est absurde et laide, gangrenée par des excès de violence, de décadence et infectée par des stigmates de la guerre, qui continue à distiller des criminels organisés en gangs, des fous et des déviés. Néanmoins elle demeure paradoxalement une ville merveilleusement stimulante.



Bernie Gunther est parti avec Philip Kerr.

Ses aphorismes ne nous arracheront plus de sourires et les valeurs humaines qu'il défend et qui transcendent toutes les horreurs qu'il a pu traverser demeureront intactes.

Ses quatorze enquêtes nous auront tant appris et passionné !

Son cynisme mâtiné d'idéalisme survivra et fera encore le bonheur de beaucoup de lecteurs !!



Pour ceux qui n'ont pas encore fait connaissance avec l'oeuvre passionnante de Philip Kerr et qui désirent suivre l'ordre chronologique de ses aventures, désormais, le feuilleton peut se lire en suivant le fil historique (les tomes 14-1-2-12-8-9-10-3-4-5-6-7-11-13).



Je conclus mon humble hommage à ce grand auteur avec ce texte paru dans le Monde :

« Avec son héros avançant sur une ligne de crête, d'une viscérale ambivalence, Philip Kerr a tracé une nouvelle voie dans le polar comme dans le roman historique. Résultat : une fresque réaliste et terrifiante, véritable morceau de philosophie morale et politique ».





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Bernie Gunther, tome 1 : L'Été de Cristal

Ce livre a le mérite de réunir deux de mes passions de lecteurs, le roman noir et l'histoire.

Il est normal qu'un jour ou l'autre je franchisse le pas, c'est chose faite avec ce livre.



C'est un livre policier classique avec un détective privé à la Philip Marlowe, un brin cynique et humour à toute épreuve.



Cela en fait déjà un roman passionnant mais jusque-là rien de nouveau par rapport aux héros du même type: Sam Spade, Nestor Burma, Mike Hammer etc...



Le coup de génie de Philip Kerr c'est de l'avoir transposé au milieu des années 30 dans l'Allemagne nazi. Bernard Gunther y côtoie la pègre et les hauts dignitaires du troisième Reich, et l'on ira même jusque dans le sinistre «Dachau». Quelques «légères» invraisemblances parsement cet ouvrage, qui n'altère en rien la qualité de celui-ci.



Un style clair et fluide, cela se lit facilement.



Une idée formidable donc, et un livre qui ne l'est pas moins.
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Bernie Gunther, tome 8 : Prague Fatale

Nouvelle plongée dans les ténèbres du IIIème Reich avec l'un des pires acteurs Nazis, peut-être le plus emblématique d'entre eux, Reinhard Heydrich.



Bernie Gunther, se retrouve à Prague, où le Reich Protector de Bohême-Moravie lui demande de veiller à sa sécurité. Bien sur cela va dégénérer...



Avec son cynisme, son humour et son impertinence Bernie virevolte au milieu des pires salopards nazis de Tchécoslovaquie.



L'auteur nous plonge livre après livre dans l'Histoire du nazisme sans jamais aucune ambiguïté, ni mauvais goût fort heureusement et, cerise sur le gâteau, dans ce huitième opus Philip Kerr s'amuse avec les codes du polar en nous glissant une intrigue à la façon d'Agatha Christie.

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Bernie Gunther, tome 1 : L'Été de Cristal

Il me fallait tôt ou tard rencontrer Philip Kerr et Bernie Gunther, alors autant commencer par le commencement et ce premier tome de la trilogie Berlinoise.

Quelle bonne idée, celle qui consiste à prendre un détective privé doté d'une grande gueule et d'un sale caractère, de le tremper dans une ambiance roman noir et de transposer le tout dans le Berlin de 1936.

Car disons le tout de suite, ce qui rend d'emblée ce roman attractif tient essentiellement à son contexte et aux descriptions tant sociétales, qu'historiques de la montée du national socialisme en Allemagne.

Les arrestations arbitraires, les enlèvements, les disparitions inquiétantes, autant de motifs d'inquiétudes pour tout allemand qui ne ferait pas preuve de zèle patriotique.

Bernie Gunther en tant qu'enquêteur s'est fait une spécialité de la recherche de disparus, il se voit offrir un pont d'or par un riche industriel qui souhaite retrouver l'assassin de sa fille.

Une enquête délicate car Berny va devoir composer avec de nombreuses sources d'ennuis, la gestapo entre autre...

Très précis d'un point de vue historique, ce roman va employer beaucoup de termes allemands avec lesquels il faudra se familiariser assez vite pour ne pas se faire larguer en cours de route.

J'ai bien aimé le style, à la première personne et assez "cinématographique" souvent, le rythme, idéal avec des plages psychologiques qui permettent un recul intéressant sur le contexte historique omniprésent.

Pour revenir au style, j'ai été surpris par le nombre très élevé "d'images" irrévérencieuses quasi systématiques du genre, "il vous expédieraient au KZ en moins de temps qu'il ne faudrait à une danseuse du Kit Kat pour enlever sa culotte", humour de détective ?

J'ai apprécié l'intrigue dans son ensemble bien que j'aurais préféré plus de crédibilité, Bernie Gunther semble du genre increvable et chanceux, ce qui implique des facilités scénaristiques dont je ne suis pas fan. J'ajouterai que le souci de l'auteur de nous instruire en histoire nous vaudra certaines rencontres hautement improbables pour un simple détective, ce seront mes bémols car pour le reste j'ai vraiment apprécié le contexte et la réflexion omniprésente sur la déliquescence de la société allemande, prélude à de sombres années pour l'Europe.
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Bernie Gunther, tome 7 : Vert-de-gris

Une merveille que ce septième opus de l'excellente saga de Philip Kerr. A travers ce livre, bernie gunther est arrêté puis trimbalé de prisons en prisons, on passe de la CIA, au MVD (l'encêtre du KGB) et le SDECE (service Français), et même les Allemands de la STASI. Bernie Gunther fait un retour sur son passé.



J'ai été emballé par les allés,retour entre passé et présent, la description des camps de prisonniers Russes est une horreur. Mais visiblement l'auteur bien documenté, son écriture fluide et claire permettent de lire facilement ce roman. Bernie Gunther ne se laisse pas manipuler et refuse de «donner» un compatriote quelque soit ces actes.



L'auteur nous donne à réfléchir entre, juger un homme sur ce qu'il fait et le juger sur des a priori, sa classe sociale, son milieu. Vaste sujet....



j'essaie de lire les livres de philip Kerr consacrés au «nazisme» et à Bernie Gunther dans l'ordre de parution et ce Vert de Gris est mon préféré mais l'aventure continue...

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Bernie Gunther, tome 10 : La Dame de Zagreb

Lorsque les rides commencent à nous momifier,lorsque nos pleurs s'y deversent et commencent à former notre dernier lit, nous essayons de remonter la pente, de nager à contre courant en nous réfugiant dans notre passé, nos souvenirs, y compris les plus douloureux.



C'est ce que fait Bernie Gunther, en ce jour de 1956, en achetant un billet de cinéma. il ne connait pas le nom du film, il ne sait pas de quoi parle l'histoire, mais il connait la star féminine, sa star, son étoile filante, sa passion qui alimente ses pleurs d'aujourd'hui:la dame de Zagreb.



Eté 1943.

L'armée russe reprend du terrain, Hambourg vient d'être pratiquement rayé de la carte par des raids aériens anglo américains. Goebbels, numéro deux du reich et ministre de la propagande fait feu de tout bois pour empecher le peuple allemand de sombrer dans le désespoir. Il décide, entre autre, de fairé réaliser un grand film avec l'actrice la plus populaire. Celle ci, d'origine croate et réfugiée en Suisse, accepte que si l'on retrouve son père, disparu en Serbie depuis des années. Goebbels charge Bernie gunther de le retrouver: il va redecouvrir l'amour entre les bras de la star et redécouvrir l'horreur en partant en Serbie.



Cette dixième aventure de notre commissaire allemand est moins jubilatoire, plus mélancolique, plus tendre que les autres romans.



Mais c'est toujours aussi bon à lire



Mais ce n'est que mon humble avis
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La trilogie berlinoise

Je ne vais pas résumer le livre , je vais plutôt parler de ce qui m'a beaucoup plu dans cette trilogie , en effet les aventures de Bernie Gunther , détective privé commencent dans la première partie de la Trilogie Berlinoise , qui se passe en 1936 , au début de la montée en puissance d 'Hitler , petit à petit les mentalités changent , les Juifs sont outrageusement caricaturés dans les journaux populaires et commencent à paraître responsables de tout ce qui ne va pas dans le pays , c'est une campagne de dénigration pertinieuse .

Berlin va accueillir les jeux olymiques et les livres qui étaient interdits dans les librairies refont leur apparition , de même certaines affiches incitant à la haine envers les Juifs sont retirées pour ne pas heurter les étrangers de passage ,

On se rend bien compte que la montée du nationalisme se fait par étapes . Les femmes sont priées de retourner à la maison , leur rôle de mère et d'épouse est mis en avant , on leur défend de fumer , de se maquiller ; elles sont priées de faire partie de la ligue des femmes allemandes , les jeunes quand à eux sont happés par les Jeunesses Hitlériennes , à un âge où le prestige de l'uniforme les attirent .

Le Jazz américain , nègre est interdit , les orchestres jouent un Jazz épuré , on croit rêver mais malheureusement , on connaît la suite de l'histoire et on sait que ce n'est que le début d'une horrible histoire .

'L été de cristal fait bien sûr référence à la terrible ' Kristallnacht ' : ' On a estimé que la quantité de verre brisé cette nuit-là équivalait à la moitié de la production annuelle de verre de la Belgique , pays d'où la majorité de ce verre avait été importée ' ( note de l'auteur ) ,.

Bernie doit enquêter sur un chantage exercé sur un homosexuel , il nous rappele que l'homosexualité était un crime sous les Nazis , et que de nombreux homosexuels sont morts dans les camps de concentration .

La pâle figure commence en 1938 et enfin la troisième partie ' Un requiem allemand ' se passe, à la fin de la guerre , là où commence à la fois la chasse aux anciens nazis et les certificats de dénazification .

Cette partie permet de mieux comprendre comment on va arriver à la Guerre froide .

En résumé , j'ai beaucoup apprécié le contexte historique de l'époque , restitué minutieusement et un peu moins aimé l'intrigue policière .

J'avais tellement entendu parler de ce livre , en bien en général , que j'ai été un peu décue , même si l'écriture reflète assez bien l'époque .

Etant fan de cette période de l'histoire , je vais m'empresser de lire d'autres livres de l'auteur , même si , à mon grand étonnement , il ne s'agit pas d'une lecture coup de coeur , il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit le cas .





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Bernie Gunther, tome 4 : La mort, entre aut..

Quatrième volet des aventures de Bernie Gunther, ex-commissaire devenu détective privé. Bernard Gunther n'est pas au meilleur de sa forme, sa femme va bientôt mourir dans un hôpital en reconstruction, le matricule SS qu'il a tatoué sous le bras va sans aucun doute lui poser des problèmes pendant cette période (nous sommes en 1949).



Et c'est à ce moment-là qu'une femme entre dans sa vie en lui demandant de retrouver son époux nazi, Bernie fait preuve d'intelligence, de cynisme mais il ne résiste pas aux charmes des femmes et en particulier des femmes fatales....



Manipulations, trahisons, et l'histoire avec un grand H en toile de fond font de ce roman un remarquable ouvrage.
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Bernie Gunther, tome 9 : Les ombres de Katyn

Les fictions ne sont jamais aussi passionnantes que lorsqu'elles font un pas de côté et sortent de l'histoire officielle pour en exposer les pans enfouis.



Philip Kerr est passé maître dans l'art de nous faire découvrir au détour d'un livre une face cachée de l'Histoire, en particulier celle de l'Allemagne nazie. Chaque récit est chargé de cette brume mélancolique qui entoure soit les survivants, soit les témoins d'une catastrophe humaine.

L'ironie et l'humour noir sont une constante dans les répliques. L'auteur use et abuse d'aphorismes avec beaucoup d'esprit.



Bernie Gunther est obligé de reprendre du service au bureau des enquêtes sur les crimes de guerre. Il ne supporte plus d'être obligé de détourner les yeux des atrocités commises au nom de Hitler. Il étouffe de honte et de désenchantement.

Toujours en quête de justice il essaye par tous les moyens de faire barrage aux actions perfides des nazis.

On assistera à une tentative avortée d'assassinat contre le Kaiser et on a le choix entre le communisme et le nazisme car les russes font partie du scénario de l'enquête.



Quel est-il finalement le pire système de gouvernement pour le peuple ?



Dans un polar noir, cynique et glaçant, Philip Kerr pose toujours les questions de morale et de justice qui taraudent Bernie Gunther et l'ensemble est parfaitement tenu et composé.





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Bernie Gunther, tome 10 : La Dame de Zagreb

Le récit de Philip kerr est toujours aussi rythmé passionnant et flamboyant, ce 10ème tome des aventures de Bernie Gunther ne fait pas exception.



On attend un peu l'apparition de cette dame mais on n'est pas déçus. L'auteur nous fait découvrir la Suisse pays «neutre» mais où les intrigues, les espions et les jeux de pouvoirs n'ont rien à envier à un pays en guerre.



Mais surtout la «Yougoslavie» et particulièrement la Croatie et ses «Oustachis», milice pro-nazie, qui n'ont rien à envier aux SS dans la cruauté envers Serbes et Juifs. Et l'on «comprend» mieux les origines de la guerre de Yougoslavie des années 1990.



Dans ce roman à tiroirs la romance entre «la dame de Zagreb» et Bernie Gunther n'est finalement qu'un prétexte pour, comme d'habitude avec l'auteur, nous interroger sur nos contradictions, nos préjugés et nos facultés à éviter que de telles horreurs se reproduisent.



Ce roman est une nouvelle réussite, mais qui s'en étonnerait?
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Bernie Gunther, tome 9 : Les ombres de Katyn

Neuvième tome des aventures de Bernie Gunther où Philip Kerr mêle, comme à son habitude, avec maestria la petite et la grande histoire.



Dans ce récit l'auteur nous plonge dans «le massacre de Katyn», en 1940 le NKVD (la police secrète soviétique) assassine au moins 4000 officiers Polonais.



En 1943 lorsque les nazis découvrent ce charnier c'est du pain béni pour Joseph Goebbels et sa propagande antisémite pour décrédibiliser l'URSS, alors que les nazis et leurs einsatzgruppen (groupes d'intervention) sévissent à quelques kilomètres et exterminent systématiquement les opposants réels ou supposés au régime nazi et en particulier des Juifs.



Il faudra attendre Gorbatchev et l'année 1990 pour une reconnaissance des faits.



Comme à son habitude l'auteur prend quelques libertés avec l'Histoire afin d'y plonger Bernie Gunther...



Magnifique roman, comme toujours.
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Bernie Gunther, tome 6 : Hôtel Adlon

Sixième opus des pérégrinations du célèbre détective Bernie Gunther, dans les méandres de l'Allemagne des années 30. Bernie Gunther est fidèle à lui-même, obéissant à sa propre morale.



L'auteur nous plonge dans la société de l'avant-guerre gangrenée par l'idéologie nazie, il nous met sous les yeux les absurdités du nazisme naissant, les inepties, la barbarie et la connerie d'un futur régime totalitaire.



Philip Kerr parseme toujours son propos d'humour, de brillantes métaphores ce qui rend le livre attrayant malgré le contexte dramatique.



Un superbe livre noir, cet Hôtel Adlon est une nouvelle réussite.

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Bernie Gunther, tome 9 : Les ombres de Katyn

Mars 1943. Les allemands viennent de se prendre leur première grosse fessée à Stalingrad.Hitler a décidé de reprendre l'offensive à la fin de l'hiver russe. De plus en plus d'officiers sont sceptiques quant à cette capacité de prendre Moscou. D'autant plus que Staline a prévu , lui aussi une contre offensive dévastatrice.

Dans la forêt de katyn, à proximité de Smolensk, ville située à 200 km à l'ouest de Moscou, un immense charnier semble avoir été découvert. Les nazis, spécialistes es lettres des fosses communes sont stupéfaits: ce n'est pas eux!

Goebbels, ministre de la propagande du reich, est persuadé, à juste titre, que ce charnier est rempli de polonais exécutés par les russes. Il y voit le moyen de redorer le blason de l'Allemagne au niveau international et peut être un espoir d'une paix séparé. Il demande à notre ami Gunther, héros récurrent de l'auteur, d'organiser l'exhumation de ce charnier en invitant tous les organismes internationaux possibles afin de montrer la bonne foi de ce gentil gouvernement allemand.

En plus de cette mission, Gunther se doit de résoudre le meurtre de plusieurs soldats allemands et se retrouve mélé à une tentative d'assasinat d'Hitler organisée par l'aristocratie militaire prussienne.



Philippe Kerr a du se lever du pied gauche quand il écrit ce roman, il est en effet moins jubilatoire, moins humoristique que "Prague fatale" par exemple. C'est vrai que la Russie en 1943, ce n'est pas non plus le festival du rire de Marrakech!

Si Gunther est toujours aussi anti nazie, il décortique et ironise fortement sur cette aristocratie militaire, qui aurait eu la possibilité à de nombreuses reprises d'éliminer Hitler, si elle s' était pas laissé, par pusillanisme et par lacheté, corrompre au même titre que les nazis.

Ce roman est donc plus féroce, plus sombre, plus désabusé mais correspond bien aux sentiments des non nazies en 1943: hitler ne sera pas le sauveur du peuple allemand et la catastrophe se déssine avec un marteau et une faucille.



Comme d'habitude, excellent polar historique, richement documenté.



Mais ce n'est que mon humble avis
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La trilogie berlinoise, tome 1 : L'été de cri..

Durant l'été 1936, alors que Berlin se prépare à accueillir les jeux olympiques en vidant les rues des marques les plus antisémites du régime nazi, l'ancien commissaire de la Kripo devenu détective privé, Bernie Gunther, est chargé par un riche industriel d'élucider les meurtres de sa fille et de son gendre, un SS de la pire espèce. Une enquête qu'il mène avec son flegme sarcastique habituel, salutaire face à ceux qu'il doit affronter pour s'acquitter de sa mission, à savoir Göring, les hommes de la Gestapo et de la mafia berlinoise, mais aussi les policiers véreux de la ville...



On ne peut que saluer la qualité de cet album, le premier d'une série de trois, qui met en dessins La trilogie berlinoise dans laquelle l'écrivain écossais Philippe Kerr donne une idée précise du climat de haine et de dangerosité de la ville institué par les nazis. Quelque peu allégée par l'humour et la bonne humeur de l'anti héros Bernie Gunther, une ambiance délétère parfaitement restituée par les dessins ligne claire de François Warzala et les textes efficaces du scénariste Pierre Boisserie. Une vraie réussite.
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Bernie Gunther, tome 3 : Un requiem allemand

Ce "Requiem Allemand" conclut de belle façon la trilogie Berlinoise en nous transportant dans l'immédiat après guerre en 1948.

Les allemands, vaincus et humiliés subissent le joug des alliés et survivent comme ils le peuvent aux privations et aux poursuites visant à retrouver les anciens nazis et autres criminels de guerre.

Système D, débrouille et marché noir constituent leur quotidien et Bernie ne fait pas exception à la règle même s'il a repris du service en tant que détective, d'ailleurs il n'hésite pas à se faire rémunérer sous la forme de troc comme quand il accepte un paiement constitué de 50 kgs de charbon.

Le quotidien est tellement pesant et démoralisant qu'il va accepter une mission à Vienne, dans l'Autriche toute proche elle-même sous la coupe des alliés...

Cet opus nous instruit encore de belle façon sur un pan de l'histoire au lendemain de la seconde guerre mondiale, faisant de cette saga une œuvre à part, car si l'ambiance de roman noir et les enquêtes de Bernie suffiraient à retenir notre intérêt, il est évident que le contexte prime avant tout, rendant l'ensemble littéralement passionnant.

Dans cet opus l'auteur se décide à nous parler de Bernie en profondeur, dix années se sont écoulées depuis les événements du deuxième tome et il s'est passé beaucoup de choses, un mariage (hé oui !), la guerre bien sûr, l'internement dans un camp de prisonniers russes et puis le retour dans un Berlin en ruine.

De quoi faire connaissance, se familiariser avec ses états d'âme et prendre du plaisir à cette lecture, car Bernie prend une belle dimension avec l'évocation de son passé récent.

Bien sûr, il y a une intrigue intéressante et de de l'action, quelques dialogues ciselés et un peu d'humour, mais de façon étonnante ce n'est pas l'essentiel, non, c'est avant tout cette ambiance qui va nous scotcher, c'est en tout cas mon ressenti.

Comme pour les épisodes précédents, je regrette un peu les facilités du scénario que je pardonne néanmoins tant j'ai aimé cette trilogie.
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Chambres froides

Dans la nouvelle Russie post-soviétique de Boris Eltsine, en l'année 1992, les mafias pullulent. Le commissaire de police de Moscou décide d'envoyer un jeune inspecteur à Saint-Pétersbourg où son homologue, Evgueni Ivanovitch Grouchko, semble avoir une meilleure connaissance de ce nouveau fléau inquiétant.

En fait, cet inspecteur sans nom, que j'appellerai Dmitri pour ce billet, doit vérifier si Grouchko est un flic honnête ou au contraire un "vendu".



À peine arrivé à St.-Péter, 2 meurtres brutaux ont lieu. L'un sur le (premier) journaliste d'investigation qui enquêtait sur la mafia russe, Mikhail Milioukine, et l'autre sur un chef mafioso géorgien, Vaja Ordzhonikidze.

Simultanément, une bombe incendiaire est jetée dans le restaurant Pouchkine de Chazov, qui a peur de dénoncer les coupables à la police.



Résumer l'enquête complexe qui suit serait un exercice futile. Sachez cependant que le regretté Philip Kerr (1956-2018) vous y réserve bien des surprises, allant jusqu'à la vente de la viande radioactive !



La grande valeur de l'ouvrage réside dans la description minutieuse de la Russie de juste après la liquidation de l'Union soviétique.

Une Russie qui ressemble à "une république bananière" où les pénuries multiples favorisent l'essor et l'emprise des gangs ukrainiens, géorgiens, tchétchènes....

Où les longues queues d'attente pour une miche de pain à un prix prohibitif et le manque d'aspirines et simples lampes électriques coexistent avec les bolides allemands et les Rolex des mafieux.



L'auteur se montre par ailleurs un excellent guide des splendeurs historiques de la ville de Saint-Pétersbourg et fait des références fréquentes à la littérature russe. Un des inspecteurs est un fan inconditionnel de Boris Pasternak qu'il cite à toute occasion.



Comme toujours, Philip Kerr ne manque pas des pointes d'humour, même dans cet environnement plutôt désolant.

Ainsi, un inspecteur remarque à ses collègues : "On ne pourra jamais écraser la mafia." Un collègue s'étonne et demande pourquoi il dit ça ?

"Parce que c'est la seule chose qui marche dans ce pays."



De ce roman existe une série télévisée britannique en 3 épisodes de 1994, sous le titre "Grushko", avec Brian Cox dans le rôle principal.



Le seul bémol à mon avis est l'absence de Bernie Gunther de Berlin, qui, entre nous, est plus sympathique que celui que j'ai baptisé Dmitri.

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Bernie Gunther, tome 2 : La pâle figure

Deuxième volet de la trilogie berlinoise, "La pâle figure" nous projette deux ans après les événements du tome 1, Bernie est toujours détective et les affaires marchent plutôt bien jusqu'à ce qu'Heydrich lui demande de reprendre du service à la "Kripo", une proposition qu'il est difficile de refuser...

Le personnage de Bernie Gunther est égal à lui-même, provocateur et rebelle dans cette Allemagne qui part à la dérive. Il va devoir enquêter sur une série de meurtres d'adolescentes particulièrement odieux et bien sûr on attend des résultats rapides.

Bernie devra jouer avec le feu sans se brûler les doigts, car les luttes de pouvoir entre dignitaires ne faciliteront pas le travail.

C'est un roman noir assurément, encore plus trash que le premier opus qui était déjà un modèle du genre.

Un style percutant, assez cinématographique à mon sens, l'histoire pèse de tout son poids et inspire pas mal de réflexions tout au long de la lecture.

Bernie n'est pas un enfant de cœur loin s'en faut, il est pourtant ce qui se fait de plus fréquentable dans ce récit, un parfait anti-héros dans un contexte vraiment inquiétant que l'on devine pourtant historiquement précis, à savoir le Berlin de 1938.

A noter encore le nombre élevé d'expressions imagées qui semblent être la patte de l'auteur, les quelques facilités du scénario aussi.

A l'arrivée ça se lit vraiment bien, un personnage intéressant et une intrigue prenante, l'essentiel est là ;)
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La trilogie berlinoise

Berlin, 1936. Bernie Gunther a quitté la police pour s'installer à son compte comme détective privé. Spécialisé dans la recherche de personnes disparues, il s'en sort plutôt bien, les juifs ayant tendance à beaucoup disparaître dans l'Allemagne nazie et Bernie ne refuse jamais un client payant, juif ou autre. Pourtant, la fortune pourrait bien venir d'un allemand de souche en la personne de Hermann Six, richissime homme d'affaires prêt à payer le prix fort pour retrouver les assassins de sa fille et de son gendre, morts lors d'un cambriolage qui a mal tourné. A charge pour le détective de retrouver les voleurs. Louvoyant entre voyous, SS et Gestapo, Bernie se lance à la recherche des tueurs.

Berlin, 1938. Associé avec Bruno Stahlecker, un ancien flic mis au placard pour non appartenance au Parti, Bernie se voit contraint de délaisser son travail de détective pour réintégrer les rangs de la police. Nommé commissaire par le directeur de l'Office central de sécurité du Reich, Reinhard Heydrich en personne, il doit retrouver un tueur sanguinaire qui enlève et assassine de jeunes adolescentes aryennes dans les rues de Berlin.

Vienne, 1947. Revenu de la guerre et des camps de prisonniers russes, Bernie Gunther est désormais un homme marié qui tente de survivre dans un Berlin ruiné et divisé. Sa femme s'en sort mieux que lui, aidée peut-être par un militaire américain dont elle est semble un peu trop proche. L'occasion est belle de s'éloigner de la disette et de ses problèmes conjugaux quand un officier russe lui demande de se rendre à Vienne pour aider un ancien policier, Emil Becker, accusé d'avoir tué un officier américain. Parrain du marché noir, Becker clame son innocence et fait toute confiance à Bernie pour le sortir de prison et lui éviter la corde.



Mêlant habilement enquêtes criminelles et histoire de l'Allemagne, Philip Kerr offre un tableau brillant d'une période trouble du monde contemporain. C'est tout l'intérêt de cette trilogie que de nous promener dans les rues de Berlin avant la guerre, quand le nazisme ne fait que monter en puissance et après, quand le Reich n'est plus que cendres fumantes. On y croise des juifs effrayés, des nazis tout-puissants, des flics corrompus, des citoyens désireux de voir leur pays retrouver son honneur après le défaite de 1918 et d'autres qui voient sans trop y croire l'Allemagne devenir une caricature, qui flaire le danger sans vouloir ou oser s'y opposer. Après la guerre, le climat est tout autre, Berlin, et le pays tout entier est entre les mains des alliés, le peuple meurt de faim et veut déjà oublier les horreurs de la guerre. De SS, il n'y en a plus, bien sûr. Ceux qui ne sont pas morts font croire qu'ils le sont, tous minimisent leur rôle dans les exactions du nazisme. Les premiers chasseurs de nazis entrent en scène mais les alliés se désolidarisent et les renseignements sont parfois plus utiles que les punitions. Tandis que la guerre froide se profile, les dignitaires nazis vaincus se refont une virginité.

Une période riche donc que Philip Kerr fait vivre à son détective berlinois Bernie Gunther, autre atout de ses romans. Un homme cynique, désabusé, doté d'un fort sens de la dérision. Grande gueule, il ne s'en laisse conter ni par les nazis, ni par la Gestapo, ni par les soviétiques ou les américains. Qu'un tel homme ait survécu au nazisme est déjà un exploit mais quand, en plus, il se joue des pièges de la libération, cela frise le génie et on en redemande ! Grâce à lui, on supporte mieux toute la cruauté de ce régime barbare qui s'est mis en place aux yeux et à la barbe des autres nations. D'ailleurs, Bernie n'épargne personne, ni les nazis, ni les alliés, ni lui-même, spectateur silencieux de l'antisémitisme, de la bêtise, de la violence.

Une grande réussite, un coup de cœur.
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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